Une nouvelle journée de manifestations a eu lieu mardi au Panama en opposition au contrat minier qui permet à la société canadienne First Quantum Mineral d’exploiter la plus grande mine de cuivre d’Amérique centrale (voir notre précédent article). Avant la tombée de la nuit, des affrontements entre les forces de sécurité et les protestataires ont également été signalés dans plusieurs régions du pays, y compris dans la capitale. Les manifestants ont brûlé des pneus et attaqué la police anti-émeute à coups de pierres. Les manifestations avaient débuté vendredi dernier après l’adoption par le Congrès de la loi autorisant l’exploitation de la société minière canadienne.

La police panaméenne a tiré des gaz lacrymogènes lundi contre des manifestants qui brûlaient des pneus et bloquaient des routes pour protester contre un contrat permettant à une société canadienne de continuer à exploiter la plus grande mine de cuivre d’Amérique centrale. Les manifestants s’inquiètent des dommages environnementaux potentiels causés par les activités de la mine appartenant à First Quantum, l’un des plus grands extracteurs de cuivre au monde. Après les protestations qui ont éclaté vendredi et se sont poursuivies pendant le week-end, les manifestants sont de nouveau descendus dans la rue lundi à Panama City et dans d’autres provinces, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Protégez nos ressources naturelles » et « Arrêtez de détruire nos terres » : « Protégeons nos ressources naturelles » et « Arrêtons de détruire nos terres ». La circulation dans la ville de Panama a été perturbée et certaines stations de métro ont dû fermer. La police a indiqué que 25 personnes avaient été arrêtées.

Ouverte en 2019, la mine à ciel ouvert de Cobre Panama, située à quelque 120 kilomètres à l’ouest de la capitale, peut produire 300 000 tonnes de cuivre par an. En 2021, la Cour suprême du Panama a ratifié la décision d’un tribunal inférieur selon laquelle la concession initiale des droits miniers accordée jusqu’en 2037 était inconstitutionnelle. Les négociations entre le gouvernement et First Quantum ont été rouvertes et finalisées au début de cette année. Le nouveau contrat prévoit que l’entreprise versera au gouvernement au moins 375 millions de dollars par an, soit dix fois plus qu’auparavant, et autorise First Quantum à exercer ses activités au Panama pendant 20 ans, renouvelables pour 20 autres années. Le gouvernement affirme que la mine contribue à hauteur de 4 % au PIB.

Les étudiants de l’Université de Panama (UP) sont sortis manifester devant la Maison de l’enseignement supérieur pour exprimer leur rejet du projet de contrat de concession minière entre l’État et Minera Panamá S.A.  en discussion à l’Assemblée nationale. Dans l’après-midi, les étudiants ont bloqué l’autoroute Transistmica et de l’avenue Manuel Espinosa Batista. Il était plus de 19 heures lorsque les unités anti-émeutes de la Police Nationale sont intervenues, tirant des gaz lacrymogènes et essuyant des jets de pierres, provoquant des incidents qui ont duré jusque dans la nuit.

Des affrontements ont été signalés à Changuinola (Bocas del Toro), mercredi 28. Des militants se sont heurtés aux forces de sécurité après que les autorités aient expulsé entre 150 et 300 personnes qui se seraient introduites dans une propriété située dans le quartier de Finca 4. Les manifestants refusent de quitter la zone et ont continué à bloquer les routes dans la région, ce qui a conduit à des affrontements continus dans la zone. Au moins 16 personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces troubles, et au moins neuf personnes ont été blessées.

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Ce jeudi 12 vers midi, des membres du syndicat des travailleurs de l’université de Panama, de Frenadeso, de Suntracs et de Conusi ont organisé une manifestation pour protester contre les augmentations constantes du panier alimentaire de base et du prix du carburant. Dans l’après-midi, un groupe de manifestants a affronté des membres de l’unité anti-émeute de la police nationale dans l’enceinte de l’Université du Panama (UP). Vers 14 heures, la police a commencé à tirer des gaz lacrymogènes sur les participants à la manifestation qui avaient fermé les quatre voies de l’autoroute Transístmica depuis midi. Les manifestants se sont réfugiés à l’Université de Panama. Depuis le parking de l’université, un groupe d’étudiants a jeté des pierres sur les policiers.

Des manifestations ont commencé lundi dernier à Colón, sur la côte caraïbe du Panama, pour demander au gouvernement de mettre en œuvre des projets visant à améliorer les conditions de vie et les infrastructures dans la province, l’une des plus pauvres du Panama. Mardi, des affrontements ont eu lieu entre la police anti-émeute, qui a lancé des gaz poivrés, et des manifestants qui ont incendié des pneus dans plusieurs parties de la province, notamment dans la ville de Colon, l’une des plus importantes du pays car elle constitue l’entrée caraïbe du canal de Panama. Le secteur des transports a bloqué les routes principales pour demander l’intervention du gouvernement afin de geler ou de baisser les prix des carburants. Au moins six personnes ont été arrêtées mardi dont Edgardo Voitier, dirigeant du Frente Amplio Colonense et de la Coalición de Unidad por Colón. La police a déclaré qu’un policiers avait été sérieusement blessé et que des amendes avaient été infligées à des camions pour obstruction des routes.

 

 

D’énormes pertes économiques ont été occasionnés dans la zone franche de Colon suite à la manifestation du groupe Causa Justa, composé de plusieurs mouvements de chômeurs. A partir de 6h30 du matin, les manifestants sont descendus dans la rue et ont bloqué plusieurs routes de la côte atlantique. Parmi leurs revendications: le manque d’emploi, la demande d’eau potable et de terres. Au cours de la manifestation,  six personnes ont été arrêtées. Ces barrages ont touché les transports nécessaires au bon fonctionnement de la zone franche de Colon, provoquant la paralysie de l’activité économique dans la province Pour des raisons de sécurité, plusieurs entités étatiques ont été obligées de fermer leur siège à proximité des manifestations, comme le Bureau du Procureur général ou la Caisse d’épargne.

Manifestants barrant une route à Colon

 

Les enseignants panaméens travaillant dans les zones où les conditions de travail sont difficiles sont en grève. Jeudi après-midi, parce qu »ils n’étaient pas invités à la table de dialogue avec la commission gouvernementale qui s’était réunis la veille hier dans la ville de David, ils ont manifesté sur la route panaméricaine où ils ont été violemment attaqué par des unités de la police nationale. Celle-ci a fait usage de gaz lacrymogènes. Au moins quatre enseignants ont du être hospitalisés à San Felix et six autres ont été arrêtés.

Manifestation d’enseignants réprimées au Panama

Manifestation d'enseignants réprimées au Panama

Une manifestation violente a opposé lundi les étudiants de l’Université de Panama (UP) et la police après que les premiers aient bloqué la route Transistmica, l’une des trois principales rues de Panama City, en face du campus. Les étudiants s’opposent à un projet de décret de réforme cadastrale qui déboucherait sur une augmentation des impôts. Au cours des affrontements, deux policiers ont été blessés par des pierres. Les étudiants du campus régional de l’UP de la ville de Colon, à 80 kilomètres au nord de la capitale, ont également manifestés.

Les étudiants de l’UP lors des affrontements de lundi

Les étudiants de l'UP lors des affrontements de lundi

L’ancien chef du bureau de la CIA à Milan, recherché depuis sa condamnation en 2003 en Italie, a pu rentrer dimanche dans son pays alors qu’il avait été arrêté au Panama. La ministre italienne de la Justice avait envoyé une demande de détention provisoire de Bob Seldon Lady aux autorités panaméennes, obligatoire avant tout demande officielle d’extradition. Mais cette « demande n’a pas été prise en considération et cela sans explication plausible », a affirmé la ministre.

Seldon Lady avait été condamné à neuf ans de prison en 2003 pour l’enlèvement d’un imam égyptien qui bénéficiait de l’asile politique en Italie. L’imam avait ensuite été transféré en Egypte, où il affirme avoir été torturé dans une prison de haute sécurité. La justice italienne avait condamné 23 agents de la CIA dans le cadre de cette affaire à des peines allant de sept à neuf ans de prison. Aucun des 23 condamnés n’a pour l’instant purgé la moindre peine. A l’heure actuelle, ils restent tous en fuite.