Depuis la destruction des armes de l’ex PKK (voir notre article), les attaques de l’armée turque se poursuivent au Kurdistan du Sud (Kurdistan irakien). Une organisation de défense des droits humains a indiqué que la Turquie avait mené au moins 18 bombardements et frappes aériennes entre le 1er et le 31 juillet dans cette région. 17 des attaques ont eu lieu dans les zones rurales d’Amadiya dans la province de Duhok, et une attaque de drone a eu lieu dans la ville de Silêmani.

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Le prisonnier politique kurde Veysi Aktaş, incarcéré à la prison de haute sécurité de type F d’İmralı, a été libéré après avoir purgé 31 ans et 3 mois de sa peine. Aktaş a purgé légalement sa peine de 30 ans le 28 avril 2024. Cependant, sa libération a été reportée d’un an par décision du Conseil d’administration et de surveillance pénitentiaires. Après ce report d’un an, sa libération a été reportée de trois mois supplémentaires. C’est le premier dirigeant emprisonné du PKK à sortir de l’île prison d’Imrali.

Les enquêteurs de l’Office fédéral de police criminelle (BKA) ont perquisitionné le domicile privé d’une employée du consulat général de Turquie près de Cologne. Cette femme fait l’objet d’une enquête pour suspicion d’activité d’agent de renseignement turc. L’enquête est également ouverte contre un second suspect, un commissaire de police de Cologne.

La policière aurait intercepté des informations confidentielles du système d’information de la police et les aurait transmises à son contact au consulat général. Il s’agirait de données sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Allemagne, telles que les données de circulation et d’immatriculation de militants kurdes. La policière est aujourd’hui en fuite.

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Suite à l’appel d’Abdullah Öcalan à déposer les armes, le (ex-)PKK a organisé aujourd’hui une cérémonie de désarmement au Kurdistan du Sud (nord de l’Irak). Besê Hozat, coprésidente du Conseil exécutif du KCK (Union des communautés du Kurdistan), a conduit le groupe de 15 hommes et 15 femmes guérilleros qui ont brûlé leurs armes et leurs harnachements. Depuis la déclaration d’Öcalan, le mouvement kurde multiplie les gestes de renonciation (à la pratique lutte armée, au PKK lui-même, et maintenant au fait même de détenir des armes — ce dernier point à une échelle encore symbolique) dans l’espoir d’amener le régime fasciste turc à accepter son projet de « société démocratique ». Jusqu’à présent, l’Etat turc encaisse les bénéfices de ces décisions sans faire seulement mine de concéder quoi que ce soit.

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Le militant kurde Mehmet Çakas a été arrêté en Italie en décembre 2022 à la demande des autorités allemandes et extradé vers l’Allemagne en mars 2023. En avril 2024, le tribunal régional supérieur de Celle a condamné Çakas à 2 ans et 10 mois de prison pour « appartenance au PKK ». Çakas est actuellement détenu à la prison d’Uelzen en Basse-Saxe et sa libération est prévue pour le 4 octobre 2025. Cependant, la demande d’asile du militant politique Çakas a été rejetée par l’Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF). Le tribunal administratif de Lunebourg a également rejeté le recours contre son expulsion sans en examiner les motifs. Récemment, le parquet général a abandonné l’exécution de sa peine de prison, ouvrant la voie à son expulsion vers la Turquie. L’avocate de Mehmet Çakas a déposé un recours en urgence auprès de la Cour constitutionnelle allemande contre la décision d’expulsion. La décision est attendue dans les prochains jours.

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Le 2 juillet à Diyarbakır, Çetin Arkaş a été libéré et accueilli par des centaines de personnes sous les slogans « Bijî berxwedana zîndanan » (Vive la résistance en prison) et « Berxwedan jiyan e » (La résistance, c’est la vie). Il était détenu depuis plus de 33 ans et sa libération avait été reportée 8 fois.

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Ne tenant aucun compte du cessez-le-feu déclaré unilatéralement par le PKK, et profitant au contraire de la liberté de mouvement que cela lui offre, l’armée turque intensifie ses attaques contre les bases de la guérilla kurde dans le Kurdistan irakien. Selon les HPG (les forces armées du PKK), ces deux dernières semaines, les forces armées turques ont intensifié leurs attaques dans la zone située entre le district d’Amadiya et le sous-district de Dêrelok, principalement dans le Zap occidental et à Metîna. Une vague d’attaques chimiques très intense a été lancée pour détruire complètement les forces HPG dans les bases situées dans le village de Sêgirê, près du district d’Amadiya, et dans Girê Amediyê, au-dessus du village de Sêgirê. La guérilla a riposté par opérations les 24 et 26 juin.

Voici le détail des dernières attaques menées par l’armée turque : Entre le 21 et le 26 juin, les tunnels dans la Girê Amediye, la zone de résistance de Şehîd Delîl, dans la région de Zap-Ouest, ont été bombardés à neuf reprises au gaz chimique et par des drones chargés d’explosifs. Le 27 juin, les tunnels de la zone de résistance de Girê Amediyê, dans la région de Zap-Ouest de Şehîd Delîl, ont été bombardés des explosifs puis avec des gaz. Entre le 21 et le 26 juin, les tunnels dans les zones de résistance de Bêşîlî et de Dergelê, dans la région de Metîna, ont été bombardés 11 fois par des drones chargés d’explosifs. Entre le 20 et le 26 juin, les tunnels dans la zone de résistance de Girê Amediye, dans la région de Şehîd Delîl, dans le Zap occidental, ont été attaqués 18 fois avec des marteaux-piqueurs, des excavatrices et des équipements de forage. Le 26 juin, les tunnels dans la zone de résistance de Dergelê, dans la région de Metîna, ont été attaqués 15 fois avec les mêmes équipements. Entre le 20 et le 27 juin, les zones de Bêşîlî, Serê Metîna, dans la région de Metîna ; les zones de Girê Sîser, Girê Reşîd, Dêreşê, Girgaşê, Deşta Kafya, Mijê, Girê Kun, Girê Zengil, Zêvkê, Heftebax, Spîndarê dans la région de Garê ; les zones de Girê Amediyê et Girê Bahar dans la région occidentale de Zap de Şehîd Delîl, et la zone de résistance de Berê Zînê dans la région de Xakurkê ont été lourdement bombardées avec des armes lourdes, de l’artillerie et des obusiers.

Alors que, suite aux déclarations d’Ocalan, le PKK s’est auto-dissout, a arrêté la lutte armée, et espère obtenir des fascistes de l’AKP et du CHP l’ouverture d’un espace légal à son programme de « modernité démocratique », l’état turc intensifie la répression, ainsi que ses attaques contre les zones tenues par la guérilla au Kurdistan irakien.

Entre le 29 mai et le 4 juin, des centaines de bombardements terrestres (par obusiers) ou aériens (par avions ou drones) ont frappé les positions des HPG (les forces armées du PKK auto-dissout). Les forces turques ont aussi attaqué les tunnels des HPG au moyens de bulldozers blindés, de foreuses et d’explosifs. A la demande d’Ocalan, les HPG observent un cessez-le-feu, mais elles se défendent en cas d’attaques directes. Elles ont durant la même période, touché un véhicule équipé d’un système radar, frappé trois campements militaires, et abattu un drone (voir le détail).

Des avocats pour la liberté (ÖHD) dénoncent des violations des droits humains, notamment des fouilles à nu imposées aux proches des prisonniers politiques kurdes, lors des visites dans les prisons dans la ville d’Urfa. Les proches des prisonniers sont soumis à des mauvais traitements, à des pratiques discriminatoires et à des fouilles portant atteinte à la dignité humaine lors des visites ouvertes et fermées. Les fouilles sont effectuées sur les prisonniers et les visiteurs du quartier masculin de la prison de type T n° 2 d’Urfa, condamnés ou détenus pour appartenance au PKK. Le coordinateur d’ÖHD déclare : « Des pratiques telles que dépouiller les femmes en visite de leurs sous-vêtements, de toucher leurs parties intimes, de leur retirer de force leur foulard constituent clairement un traitement dégradant et une violation de l’interdiction de la torture et des mauvais traitements. Ce sont autant d’atteintes non consensuelles à la vie privée et au corps d’une personne. Les fouilles observées dans la pratique sont systématiques, arbitraires et disproportionnées. 9 des 12 victimes fouillées étaient des femmes».