Manifestons notre soutien à Jean-François, en grève de la faim pour protester contre son arrestation. Dans le cadre des arrestations de ce 5 juin, cette arrestation supplémentaire (6 juin) ressemble davantage à de l’acharnement qu’à une simple procédure administrative. Signalons aussi que plutôt que de se pencher sur le vandalisme, il est bon de voir que dans le cas de Jean-François, la prison – habituellement pathogène – n’avait pas conforté un de ses pensionnaires dans ses activités délictueuses, mais au contraire, permis à un homme de devenir progressiste solidaire. Chose assez rare pour être appréciée.

Nous réunissons les forces venues de toutes parts afin de soutenir nos camarades, n’oubliez pas de leur écrire, ou de manifester votre soutien en organisant des petites choses de votre côté (un repas avec des amis pour une petite caisse de solidarité, etc.). Inscrivez-vous à notre liste pour être informés.

Un rassemblement est organisé pour faire entendre nos voix à nos camarades: Samedi 21 juin à 11h, départ devant la Maison communale de Saint-Gilles. Brisons le silence! Qu’ils nous entendent! Qu’ils sortent!

Après 3 libérations et l’appel du Parquet, après les 6 jours de la grève de la faim de notre camarade Jean-François, après une semaine de désinformation ou de déformation de la vérité, il est nécessaire de refuser massivement les méthodes particulières de recherche et toute la batterie de lois ‘anti-terroristes’. Libérons nos camarades! Refusons la criminalisation des militants politiques et sociaux!

La solidarité est notre arme!

Le Secours Rouge donnera une conférence de presse le lundi 9 juin matin afin d’informer sur la situation de nos camarades et amis. (Lieu à confirmer)

Image du Pan!

L’arrêt Kimyongür est mort, vive le Patriot act! Il ne suffit plus que nos rues soient envahies de caméras de surveillance, que des juvéno-paranoïaques installent des mosquitos à leur devanture, que des bourgmestres allumés comme Richard Fournaux (MR, Dinant) ou Gaëtan Van Goidsenhoven (MR, Anderlecht) instaurent des couvre-feux interdisant les rassemblements de jeunes dès l’avant-soirée. Désormais et grâce aux faucons de notre soi-disant ordre public – n’en déplaise, que du contraire, à une récente ministre socialiste de la Justice -, la terreur est dans nos murs. Celle du complot terroriste mondial qui voit des ex-activistes cocos se faire alpaguer par les robocops aux ordres des paranos du Parquet fédéral.

Feu les CCC – du moins leurs plus visibles membres – ont été arraisonnés comme jamais Ben Laden ne le sera, la semaine passée. Motif? Ils ont vu l’homme qui a vu l’homme qui a causé avec l’homme qui a marié la belle-soeur de la grand-mère de l’homme qui a vendu un vaporetto à un sous-fifre du Partito Comunista Politico-Militare (PCPM) italien.

Pour la peine, la RTBF a même dévoilé tout son courage: la dangereuse terroriste Wahoub Fayoumi, qui ouvrait en ses murs pour Questions à la Une, a poliment et gentiment été ‘suspendue de fait’ par les tartuffes qui l’employait naguère. Il faut dire que la pauvre – qui faillit perdre jadis un oeil par la délicatesse des policiers ‘contenant’ une manif devant le 127 bis – s’était déjà fait convoquer, voici peu, par la direction de l’éthique de la chaîne, pour son appartenance à la gauche de la gauche.

A l’avenir, soyez vigilants: en tout voisin sommeille un terroriste qui s’ignore et, qui sait, le vôtre fait peut-être des confidences à Laurette Onkelinx.

Cet article a été publié le mercredi 11 juin 2008 à 9:06 et est classé dans Humeur. lepan.be

Quelques réactions à cet article sur le site lepan.be :

11 juin 2008 at 10:39 raannemari dit:

Et pendant ce temps là les néonazis se retrouvent en toute impunité pour appeler à casser du Juif et du Bougnoule et encenser Hitler.

11 juin 2008 at 11:14 Zwartepiet dit:

Réponse à Paselio re: Voilà un sujet de délectation réservé pour intervention de l’abonné Z.

Je ne le vous fais pas dire! Les CCC. Bon sang de bonsoir – cette vieille affaire! Les CCC apparurent inopinément dans le ciel politique belge alors que le pays était traumatisé par le terrorisme israélien des tueurs ‘fous’ du Brabant – milieu des années 1980. Quelle aubaine pour le gouvernement Martens-Gol d’alors qui parvînt ainsi à détourner l’attention de l’opinion publique de ce qui était un terrorisme judéofasciste vers un terrorisme rouge de pacotille – celui des CCC.. Un terrorisme soi-disant émancipateur, révolutionnaire et gauchiste mais dont les seuls victimes furent des ‘prolétaires’: deux malheureux pompiers arrivés sur les lieux avant la gendarmerie. Sans même envisager la possibilité d’une ‘bavure’ involontaire des CCC – provoquée par la gendarmerie qui aurait sciemment omis de mettre en garde les pompiers – on peut se demander pourquoi les CCC n’ont pas agi comme leurs coreligionnaires d’Action Directe en France. Pourquoi n’ont-ils pas attaqué frontalement le patronat, la bourgeoisie belge?

D’un point de vue plus général, on observera que, contrairement à son homologue étatsunienne (améicaine), la bourgeoisie européenne se voit contrainte d’étendre la répression et l’intimidation à l’extrême-gauche. Ce faisant, elle ne fait qu’anticiper les protestations et les mécontentements populaires qui vont vraisemblablement s’amplifier avec l’aggravation de la crise économique en Europe – chômage, précarité, hyperinflation, immigration. Un cocktail explosif.

Contrairement à l’Europe, les Etats-Unis ont pu se contenter de limiter la diabolisation et la répression à un seul bouc émissaire (géo)politique: l’Islam(isme). Les Etats-Unis sont exempts de partis communistes, marxistes et révolutionnaires (le CPUSA n’étant qu’un groupuscule inofensif). En Europe, au contraire, on assiste à un ‘inquiétant’ regain de l’extrême-gauche, surtout en Italie et en France. Ajoutez-y l’antisionisme ou le pro-palestinisme traditionnel des gauches européennes et vous obtenez le spectre honni, le chiffre de la Bête dénoncé par tout ce que l’Europe compte de Judéofascistes, à savoir: l’alliance rouge-brun! Une sournoise coalition qui réunirait altermondialistes, ultra-gauchistes, islamistes de banlieue et crypto-antisémites. Méfiez-vous des Besancenot et des José Bové -ce sont des islamofascistes en puissance! Voilà le message – la menace – lancé(e) par la bourgeoisie européenne aux abois – elle sait que ses jours de répression molle des dissidents et des contestataires du régime sont comptés… La démocrature européenne dégage déjà des relents de putréfaction nauséabonde: la BCE ne s’est donné qu’une seule mission, qu’un seul devoir: lutter contre l’inflation en soutenant un euro fort – on voit le résultat aujourd’hui! Le chômage? Il diminue partout – en France aussi bien qu’en Belgique – normal: on exclut les chômeurs… Et comme si tout cela ne suffisait pas, certaines bonnes âmes trouvent encore le temps d’aller soutenir et défendre les sans-papiers – des nègres et des bougnouls qui viennent saper ce qu’il nous reste de sécurité sociale! Mais que fait la police?

Image du Pan!

Juste quelques lignes pour éponger une étrange sensation que je traîne depuis plusieurs jours. Une sensation qui m’en rappelle une autre.

Beaucoup a été écrit déjà sur l’emballement médiatique concernant l’affaire CCC et la complaisance à mêler terrorisme et communisme mériterait à elle seule un billet. Mais, alors que je le fais peu sur ce blog, je voudrais cette fois ne pas aligner des chiffres ou des arguments mais partager un sentiment, un ressenti, un malaise qui se fait solidarité.

C’était si ma mémoire est bonne en 2004. C’était à Bruxelles, puis c’était à Liège, dans mon jardin et il faisait beau. Il y avait Thierry, il y avait Julien et Wahoub. Des horizons différents mais une même ouverture d’esprit. Il y a avait un projet, celui d’un journal qui passerait par-dessus le tourbillon des sectarismes et serait un point de rencontre à gauche. La Spirale. Je me souviens très bien qu’il n’y avait pas dans mon jardin de projet terroriste. Notre arme de destruction massive c’était une feuille de choux, un outil de vraie démocratie directe. Je me souviens des logorrhées, des débats riches.

Le projet n’est jamais né. Les liens se sont distendus. Chacun est reparti dans mille militances. Juste un visage reconnu à la RTBF. Un coup de fil pour la couverture d’une action antipub il y a plusieurs mois. Autant dire rien. Et puis cette information, cette bombe dans le cortex. Et puis un prénom et un nom que je connais jetés dans la cage aux lions du cirque médiatique. La présomption d’innocence déchiquetée. Le mot, le fameux mot lâché: terrorisme. Un mot qui tue.

Ce mot, il est là au milieu des armes dans l’Europe que l’on nous impose. Traité de Lisbonne. Article 42.3: ‘Les Etats membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires’. Article 43: ‘Toutes ces missions peuvent contribuer à la lutte contre le terrorisme, y compris par le soutien apporté à des pays tiers pour combattre le terrorisme sur leur territoire’. L’ennemi est intérieur. Son contour n’est pas bien défini et donc on dira qu’il est potentiellement ce qui déstabilise la machine. Machine économique.

Je ne suis pour Wahoub sans doute qu’une vieille connaissance. Je ne sais rien de ses solidarités, de son éventuelle conversion à des méthodes (je ne crois ni à la lutte armée ni à la dictature du prolétariat dans nos sociétés ‘démocratiques’) ou à un projet (j’ai pour la pensée stalinienne la plus grande aversion) que je ne partage pas. Cependant, au regard de nos échanges passés, j’ai les plus grands doutes sur un possible grand écart intellectuel d’une telle nature.

Mais cette nuit, au-delà de ce qui restera quand la marée judiciaire se retirera, j’ai le sentiment étrange que c’est une amie qui dort en prison. Et si je l’osais sans vexer ses proches, je dirais ma meilleure amie. Parce que j’ai ce sentiment piquant que c’est la liberté de penser un autre monde (et pas seulement les moyens éventuellement illicites de le promouvoir) qui doucement mais sûrement est menacée. J’entends le bourdonnement sourd de parois lourdes qui se rapprochent. Pensant à ce poème de Martin Niemöller, un peu maladroitement peut-être, j’ai envie d’être juste à côté de mon amie.

Als die Nazis die Kommunisten holten, habe ich geschwiegen; ich war ja kein Kommunist. Als sie die Sozialdemokraten einsperrten, habe ich geschwiegen; ich war ja kein Sozialdemokrat. Als sie die Gewerkschafter holten, habe ich geschwiegen, ich war ja kein Gewerkschafter. Als sie die Juden holten, habe ich nicht protestiert; ich war ja kein Jude. Als sie mich holten, gab es keinen mehr, der protestieren konnte.

Aucun groupe révolutionnaire n’a bénéficié d’autant de publicité que les Cellules Communistes Combattantes (CCC) quand leurs dirigeants historiques sont enfin sortis de prison. La presse s’est jetée sur ces gens, qui, après quinze ans d’enfermement, d’isolement et de refus de liberté conditionnelle, avaient gardé les mêmes conceptions révolutionnaires qu’au moment de leur arrestation.

Ces ex-prisonniers en liberté conditionnelle ont été longuement interviewés Pierre Carette a eu droit à un débat d’une heure la télévision avec l’ex-premier ministre Wilfried Martens sur ‘la révolution et la lutte armée’; la presse les a accompagnés dans une visite télévisée aux endroits où ils ont posé des bombes; ils y ont expliqué avec force détails comment ils ont procédé pour faire sauter la ligne d’alimentation de l’OTAN, qu’il n’est pas difficile de commettre un attentat; etc. Si le parquet avait voulu démontrer que les ex-détenus ne respectent pas leurs conditions de mise en liberté conditionnelle, il aurait pu les arrêter à ce moment là.

Pourquoi ont-ils reçu tant d’attention des médias lors de leur libération, chose inimaginable au moment de leur diabolisation suite aux attentats?

D’abord parce que les membres des CCC sont d’une espèce rare: tant d’années d’enfermement et de souffrance ne les ont pas brisés.

Ensuite, la police et la justice ne sont pas intervenus et n’ont pas protesté contre cette vague médiatique parce qu’ils pouvaient facilement se servir de ce matériel au moment choisi. Ce moment est arrivé aujourd’hui: par manque d’éléments concrets à leur charge, tout ce matériel médiatique est utilisé comme preuve à leur encontre.

Enfin, ils ont su les présenter comme des ‘dinosaures politiques’, faisant partie d’un monde révolu et professant une croyance quasi religieuse dans laquelle très peu de gens risquent de se reconnaître. Si leurs propos sur la lutte armée du prolétariat pouvaient susciter une certaine sympathie il y a trente ans, ils font peur aujourd’hui à l’opinion publique. Provoquer le réveil des masses par l’action violente des groupes révolutionnaires est une voie morte. Dans tous les pays européens, tous les groupes de cette mouvance ont été démantelés et liquidés, l’un après l’autre. Quasi tous leurs membres sont soit morts, soit en prison ou devenus des ‘repentis’.

Les militants du Secours Rouge ou les ex-CCC ne sont pas des fous: ils ne sont plus dans les années septante-quatre-vingt, le moment n’est pas du tout à une vague d’attentats en Belgique et même s’ils en avaient l’intention, ils savent qu’ils sont sous surveillance permanente et qu’ils seraient les seuls suspects possibles dans tout attentat ‘anticapitaliste’. Ils mettraient dès lors en danger tout le travail de solidarité, déjà extrêmement faible, avec leurs camarades encore emprisonnés dans d’autres pays.

Dans le climat et la vague de répression actuels, les objectifs poursuivis et le moment choisi dans l’affaire du Secours Rouge sont avant tout politiques.

Les procureurs fédéraux et les tribunaux en charge des affaires ‘terroristes’ n’arrivent pas à démontrer, ni dans l’affaire DHKP-C, ni dans l’affaire de Bilal Soughir et des volontaires pour l’Irak, que le danger terroriste est réel en Belgique. L’arrestation des ex- CCC doit prouver le contraire à l’opinion publique. Ce qui doit permettre de condamner et de punir tout autre danger potentiel.

Le plus important est l’existence en Belgique d’une véritable opposition démocratique de personnalités, de militants et d’associations à la législation anti-terroriste et à la vague de criminalisation des militants qui s’abat sur nos pays. Elle s’est manifestée dans la mobilisation pour Bahar Kimyongür, dans la mobilisation récente d’un nombre d’intellectuels autour de Soughir Bilal ou encore dans la mobilisation contre la condamnation de Dyab Abou Jahjah et le procès contre l’occupation de l’Onem à Liège (il y a dix ans !). L’arrestation des militants du Secours Rouge est un avertissement à tout ce mouvement de solidarité et en particulier à celui autour des inculpés dans le procès DHKP-C, à la veille de la Cassation du 10 juin. Leur acquittement a été la plus grande défaite de la justice anti-terroriste en Belgique depuis les attentats du 11 septembre.

Le principal reproche aux membres du Secours Rouge arrêtés est un travail de solidarité avec des militants italiens en prison. Le Secours Rouge est la seule organisation dont la spécificité est la mobilisation pour les détenus anciens et nouveaux de la mouvance révolutionnaire armée en Europe.

Le point essentiel est là: le seul fait d’organiser cette solidarité fait de vous un membre de l’organisation terroriste elle-même. La justice veut lancer un avertissement sérieux à tous ceux qui s’opposent aux lois anti-terroristes et à la criminalisation des militants. C’est une raison suffisante pour réclamer la libération immédiate des personnes aujourd’hui arrêtées.

Luk Vervaet, enseignant en milieu carcéral

Il existe de nombreuses façons de manifester votre soutien aux membres et sympathisants du SR détenus:

Vous pouvez contribuer financièrement:

Soit en versant au compte solidarité: 083-9777055-40. Soit en prenant contact avec nous pour nous donner une enveloppe. Toute initiative est la bienvenue: on peut récolter des fonds facilement avec un repas, une projection, une carte postale: n’hésitez pas. L’argent ira aux paiements des avocats et un versement est assuré pour la cantine des détenus. Attention: la prison de Saint-Gilles ne nous communique pas de numéro de compte à ce jour: téléphonez-leur, demandez-leur comment déposer argent, livres, vêtements: plus on le demandera, plus on a de chance d’être entendus.

Vous pouvez leur écrire:

Chaque manifestation de soutien fait du bien à un détenu. Nos voix ont sûrement été entendues lors du rassemblement de samedi: qu’ils nous entendent, qu’ils nous lisent. Ecrivez-leur pour leur demander de vous mettre sur la liste des personnes qu’ils peuvent voir: la décision sera entre les mains de l’appareil judiciaire, mais au moins nos amis et camarades sauront que nous sommes là.

Ecrivez-nous pour être informés:

Nous vous tiendrons au courant des actions prévues, des initiatives prises auxquelles chacun peut participer.

Faites comprendre:

Expliquez autour de vous que c’est la solidarité de classe qui est attaquée. Les confusions sont encore nombreuses, le Secours Rouge a une présentation en ligne : lisez-là. Le travail du SR consiste en un soutien aux prisonniers politiques: nous en avons aujourd’hui en Belgique: soutenons-les, soyons solidaires.

Refusons l’acharnement politique sur les militants de la solidarité! Il est inacceptable qu’on les retienne! ILS DOIVENT TOUS SORTIR!

La solidarité est notre arme!