Trois personnes, dont deux civils et un membre du personnel de sécurité de l’État, ont été tuées à Freetown mercredi, alors que la ville était paralysée par des manifestants en colère qui réclament la démission du président Julius Maada Bio, en vacances à Londres avec sa famille. Le gouvernement a coupé le service Internet du pays afin d’empêcher le partage d’images des manifestations qui se déroulent dans les villes du nord, ainsi que dans la capitale Freetown. Le président Bio est accusé de corruption endémique, de violations des droits de l’homme, de meurtres de civils non armés et de prisonniers, d’abus de pouvoir de l’État, de mauvaise gestion et de difficultés économiques aiguës que connaît la population du pays. Dès lundi, les rues de Freetown, les magasins et les marchés étaient déserts, les gens ayant suivi les appels des organisateurs des manifestations à rester chez eux. Les écoles et les bureaux étaient également fermés. Le vice-président Juldeh a annoncé un couvre-feu.

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Mercredi 29 avril, une émeute a éclaté à la prison de Pademba Road à Freetown. Les prisonniers ont incendié un certain nombre de bâtiments et se sont affrontés avec les gardiens. La police et les forces de sécurité sont intervenues pour réprimer le mouvement et des coups de feu ont été entendus. Plusieurs dizaines de détenus ont été blessés. La prison de Pademba, qui est conçue pour contenir 324 détenus mais en abrite aujourd’hui plus de 1 000. Ce surpeuplement a augmenté ces derniers jours avec le transfert des détenus d’un centre de réinsertion vers la prison, en raison de la pandémie. Un détenu récemment arrivé était tombé malade lundi du coronavirus, ce qui semble être l’élément déclencheur de l’émeute.

Mutinerie de la prison de Pademba Road

Mutinerie de la prison de Pademba Road