Les 2200 ouvriers de l’industrie électromécanique se sont mis en grève le 19 janvier dans 13 usines des groupes GE Grid Solution, ABB Elektrik, Schneider Enerji et Schneider Elektri relevant d’une même convention collective, celle de l’association patronale Elektromekanik Metal İşverenleri Sendikası (EMİS). La grève, lancée par le syndicat Birleşik Metal-İş, de la Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie (DISK), se poursuit malgré son interdiction durant 60 jours par décision du Conseil des Ministres. S’appuyant sur l’article 63 du code du Travail le Conseil des Ministre avait décrété le 19 janvier « que la grève décidée par le syndicat Birleşik Metal-İş met en danger la sécurité nationale et doit donc être repoussée ». Le 18 janvier, le conseil des ministre avait de la même manière « reporté » la grève des travailleurs d’Asil Çelik.

Rassemblement des grévistes du Birleşik Metal-İş

Rassemblement des grévistes du Birleşik Metal-İş

Deux dirigeants syndicaux ont été arrêtés par la police le 20 janvier à Aktau (dans la région de Mangistau, au Kazakhstan), alors qu’ils participaient à une manifestation massive des travailleurs du pétrole. Nurbek Kushakbaev, vice-président de la Confédération des syndicats indépendants de la République du Kazakhstan (KNPRK), est accusé d’ «appels publics pour la continuation de la participation à la grève qui a causé un préjudice substantiel aux droits et intérêts légitimes des citoyens ou des organisations». Amin Yeleusinov, président du syndicat de la société pétrolière Oil Construction Company (branche du KNPRK), est, lui, accusé de détournement de fonds du syndicat. Il risque de 7 à 12 ans de prison.

KNPRK est convaincu que ces affaires criminelles ont été fabriquées pour arrêter la grève de la faim de masse des travailleurs de l’OCC. Depuis deux semaines, les grévistes s’opposent à la liquidation forcée de la KNPRK décidée par le tribunal économique interdistrict de la ville de Shymkent le 4 Janvier 2017.

Travailleurs en lutte du KNPRK

Travailleurs en lutte du KNPRK

Lorsque les travailleurs de l’usine d’huiles comestibles d’IFFCO à Suez se sont mis en grève dans le cadre d’un conflit lié aux salaires en décembre dernier, la société a déposé plainte auprès de la police contre 15 travailleurs, dont 9 membres du syndicat. Le 29 décembre, des policiers ont effectué une descente aux domiciles du président et du secrétaire général du syndicat et de quatre autres travailleurs. Et le 3 janvier, la police a pris l’usine d’assaut et arrêté 13 grévistes. 12 ont ensuite été libérés sous caution en attendant le procès et deux autres maintenus en détention pour incitation à la grève. Les travailleurs n’ont plus accès à l’usine.

Au total vingt-trois travailleurs, responsables et membres du syndicat IFFCO Égypte risquent d’être condamnées à de lourdes amendes et à des peines de prison, lors du jugement qui sera rendu le 29 janvier. Les attaques contre le syndicat IFFCO font suite à la dure répression exercée à l’encontre des chauffeurs d’autobus du Caire et des ouvriers des chantiers navals d’Alexandrie et de leurs syndicats.

Les grévistes d’IFFCO

Les grévistes d'IFFCO

Pas de relaxe, mais une dispense de peine. C’est la décision qu’a prise le tribunal correctionnel de Paris vendredi à l’encontre de Laurent Pépe, membre du service d’ordre de la CGT du Val-de-Marne et agent territorial à Villejuif, au terme d’une audience pour « violences en bande armée et organisée ». Laurent Pépe avait été interpellé lors d’une manifestation contre la loi travail en juillet 2016 dans une camionnette CGT en possession du matériel du service d’ordre du syndicat (un casque et des petites bombes lacrymogènes). Dans ses premières réquisitions, la procureure demandait quatre mois de prison avec sursis.

La manifestation du 5 juillet à Paris

La manifestation du 5 juillet à Paris

6 militants accusés d’avoir manifesté en mai dernier à Haguenau contre la loi travail, sans avoir demandé d’autorisation, comparaissaient ce 18 janvier devant le tribunal correctionnel de Strasbourg. 150 manifestants se sont rassemblés pour les soutenir. Le parquet a demandé des amendes allant de 1.500€ à 2.000€. L’accusation a plaidé que le droit de manifester avait comme contrepartie que les manifestants devaient demander une autorisation. Résultat le 7 mars prochain.

Six personnes accusées d’avoir organisé une manifestaton sans autorisation risquent de lourdes amendes

Six personnes accusées d’avoir organisé une manifestaton sans autorisation risquent de lourdes amendes

La cour d’appel d’Amiens, dans la Somme, a rendu son verdict dans l’affaire de la séquestration de deux cadres de Goodyear par huit ex-salariés. Elle a condamné ce mercredi sept anciens salariés de Goodyear, poursuivis pour la séquestration de dirigeants de l’usine en 2014, à des peines de prison avec sursis allant jusqu’à 12 mois. Elle a en outre prononcé une relaxe totale pour l’un des huit.

Des sanctions moins dures que les deux ans avec sursis requis par l’avocat général en octobre, mais trop sévères pour l’avocat des ex-salariés. Il a annoncé vouloir se pourvoir en cassation pour atteindre l’objectif fixé au départ, à savoir obtenir la relaxe pour la totalité des militants syndicaux poursuivis. En première instance, les huit salariés poursuivis, dont cinq militants CGT, avaient été condamnés, le 12 janvier 2016, à deux ans de prison dont neuf mois ferme pour la séquestration, en 2014, de deux dirigeants de leur usine.

Mobilisation à Goodyear Amiens

Mobilisation à Goodyear Amiens

En avril 2016, les travailleurs de l’entreprise publique de transport Kyivpastrans ont formé un syndicat indépendant pour lutter contre les violations des normes de sécurité dans le dépôt de tramway Kurenivske. L’administration a répondu par un refus de reconnaître le syndicat affilié à la Confédération des syndicats libres d’Ukraine ainsi que des pressions, menaces et intimidations envers ses membres notamment par des chantages, suppression de primes, mises à pied, expulsions du logement fourni par l’entreprise et agressions physiques.

Travailleurs de Kyivpastrans en lutte

Travailleurs de Kyivpastrans en lutte

L’affaire remonte au mois de mars 2015 lorsque l’entreprise avait licencié la totalité de la section syndicale, affiliée à la Confédération démocratique du travail, suite aux débrayages des 540 salariés, en majorité des femmes, revendiquant la régularisation de leur situation sociale. L’entreprise avait saisi la justice, accusant Abdellah Rahmoune, membre du Bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT) et son secrétaire régional au niveau de la région d’Agadir d’avoir incité les salariés à paralyser les activités de la société.

En première instance, le syndicaliste mis en cause avait été condamné à verser pas moins de trois millions de dirhams à l’entreprise en guise de dommages. Cette lourde sentence a été confirmée, plus tard, en appel. L’entreprise a fait une saisie conservatoire sur le loyer du syndicaliste.

Abdellah Rahmoune

Abdellah Rahmoune

Au Nicaragua, 12 douze travailleurs ont été jugés coupables du simple fait d’avoir manifesté pacifiquement contre le licenciement de leurs représentants syndicaux en juin 2016 devant l’usine SAE-A Tecnotex, appartenant à un groupe coréen dans la zone de libre-échange à Tipitapa. La police anti-émeute est intervenue pour violemment disperser le rassemblement des ouvriers protestant contre le licenciement arbitraire de leurs délégués, congédiés après avoir soulevé des préoccupations au sujet de l’eau potable et des cibles de production. Ils attendent la prononciation de leurs peines qui pourraient aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement.

Les travailleurs de Tipitapa

Les travailleurs de Tipitapa

Au Brésil, le président de la plus grande université du pays, l’Université de São Paulo (USP) poursuit une vague d’atteintes aux droits du travail dans le cadre de son projet déclaré « d’éliminer le syndicalisme sur le campus ». Les travailleurs et leurs partisans ont déjoué une tentative d’expulsion du syndicat de ses locaux en avril. Maintenant, pendant la période de vacances de décembre, la présidence a obtenu une ordonnance judiciaire pour expulser le syndicat de ses bureaux, police et militaires pouvant prêter main forte si nécessaire. La direction a également congédié les dirigeants syndicaux et mené de nombreuses procédures abusives contre les dirigeants et les militants du SINTUSP.

Travailleurs en lutte de l’USP

Travailleurs en lutte de l'USP