L’officier de police Ahmet Sahbaz avait tué Ethem Sarisuluk, un jeune manifestant, le premier juin dernier au cours d‘échauffourées en marge des manifestations qui avaient secoué Ankara plusieurs semaines. Il vient d’être condamné à sept ans et neuf mois de prison. Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant le tribunal pour dénoncer une sentence trop clémente. L’avocat de la famille annonce qu’il fera appel.

Turquie: Manifestation contre le verdict clément du policier assassin

Vingt-neuf utilisateurs de Twitter sont actuellement jugés à Izmir, en Turquie, et encourent jusqu’à trois ans de prison pour avoir publié durant les manifestations de l’an dernier des tweets qui ont selon les autorités « incité le public à enfreindre la loi ». Aucun de ces tweets ne contenaient d’incitation à la violence. Trois utilisateurs ont en outre été inculpés pour « insultes » au Premier ministre. Ces 29 internautes sont les derniers d’une longue liste de dissidents poursuivis ou condamnés pour leurs publications sur les médias sociaux.

Ce procès commence alors que la Turquie accueille le Forum de l’ONU sur la gouvernance d’Internet (Internet Governance Forum). Cet événement, qui se déroule à Istanbul entre les 2 et 5 septembre, réunit gouvernements et membres de la société civile dans une optique de partage des bonnes pratiques sur Internet en matière de règlementation, de sécurité et de droits humains…

Turquie: Procès des utilisateurs de Twitter

La statue de Mahsum Korkmaz, un des fondateurs du PKK tué en 1986 par l’armée turque et considéré comme un martyr par la guérilla, avait été érigée à Lice dans la province de Diyarbakir pour commémorer le 30e anniversaire de l’action d’éclat inaugurale commise par le PKK le 15 août 1984.

L’édification avait été dénoncée comme une provocation par la classe politique. A la suite d’une décision de justice, la police turque est intervenue à l’aube pour démonter la statue. Mais de violents incidents se sont produits. Les forces de l’ordre ont dû tirer pour disperser la foule, causant la mort d’un manifestant. Deux autres personnes ont été blessées, l’une étant dans un état critique. La tension continue.

Turquie/Kurdistan: Affrontements autour d’une statue

Suite du feuilleton de cet été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Pour cet épisode : Le Mur, le dernier film du réalisateur turc d’origine kurde Yilmaz Güney, tourné en exil après son évasion d’une prison turque, et qui raconte le quotidien d’une prison turque comme parabole de toute la Turquie.

Lire cet épisode

Feuilleton de l’été 2014 (10): « Le Mur »

Trois gardes-frontière ont été blessés, dont deux sont décédés par la suite, après avoir été attaqués par une quinzaine de personnes cherchant à entrer en Turquie, mardi, près de la frontière avec la Syrie. Des renforts ont été envoyés sur place et au moins six combattants du PKK auraient péri dans les affrontements.

Turquie/Kurdistan: Combat meurtrier entre le PKK et l’armée

L’Audiencia nacional vient de refuser à Madrid ce mercredi l’extradition de Bahar Kimyongür vers la Turquie. Le Procureur espagnol s’est prononcé contre les prétentions d’Ankara et a dénoncé le mandat d’amener international que la Turquie utilise contre le ressortissant belge depuis près de dix ans. La décision espagnole survient après celle des Pays-Bas (en juillet 2006) et de l’Italie (en mars 2014). Reste toutefois entier le problème de la pérennité du mandat d’arrêt international que seul Interpol a la compétence d’effacer définitivement.

Le 17 juin 2013, Bahar Kimyongür était arrêté avec son épouse et ses deux enfants à Cordoue en Espagne. Les autorités judiciaires turques venaient de réactiver un mandat d’arrêt international sous l’accusation d’«appartenance à une organisation terroriste». Après avoir été incarcéré à la prison de haute sécurité de Soto del Real à Madrid, il avait été remis en liberté sous caution.

Cinq mois plus tard, Bahar était une nouvelle fois appréhendé par la police, toujours sous le coup du même mandat turc, cette fois en Italie. Au bout de 111 jours de détention puis d’assignation à résidence, la Cour d’appel de Brescia l’avait innocenté, écartant toutes les préventions contenues dans le mandat d’arrêt turc. Bahar est convoqué devant l’Audience nationale à Madrid ce mardi 1er juillet à 11h.

Belgique/Espagne/Turquie: Bahar convoqué à Madrid

Pour avoir soigné des blessés, Ali Cerkezoglu, risque jusqu’à 12 ans et demi de prison. Au printemps dernier, ce médecin légiste de 47 ans, ancien secrétaire général de la chambre des médecins d’Istanbul, s’est chargé de coordonner l’aide médicale aux manifestants de la place Taksim (plus de 8.000 personnes ont été blessées au cours des émeutes). Ali Cerkezoglu et quatre autres représentants de Taksim Solidarité, qui regroupait plus de cent organisations, seront jugés par un tribunal d’Istanbul à partir de jeudi, pour avoir «fondé une organisation avec l’intention de commettre des crimes». Comme eux, 21 autres personnes sont également poursuivies pour «violation de la loi sur les manifestations». Pas moins de 95 procès ont déjà été ouverts par la justice contre plus de 5.500 personnes, parfois au titre de la loi antiterroriste. Des centaines, peut-être des milliers d’autres personnes restent sous la menace d’enquêtes et de possibles procès.

A l’opposé, les violences et les abus commis en masse par la police turque jouissent d’une impunité malgré au moins quatre décès suspects. Seuls cinq procès ont été ouverts, alors que des centaines de plaintes ont été déposées dans les seules villes d’Istanbul et Ankara. Dans l’un d’eux, quatre officiers de l’antiterrorisme sont accusés d’avoir participé au lynchage qui a entraîné la mort d’Ali Ismail Korkmaz. Mais chacun de ces dossiers doit surmonter des retards et des difficultés, la police bloquant les enquêtes qui sont menées sur ses propres membres.

Lundi, un enfant de 6 ans a été grièvement blessé par une cartouche de gaz tirée vers des habitations. Les forces antiémeutes ont même ouvert le feu à balles réelles, faisant une victime début juin à Istanbul.

L’hélicoptère de combat italien A.129 Mangusta, conçu pendant la guerre froide pour la lutte anti-char, avait montré en Somalie ses limites dans les opérations anti-guérilla. Cela donna naissance à une nouvelle version CBT acheté par l’armée italienne en 2002. Le T-129 ATAK est une version de l’A.129 développée sous transfert de technologie par Turkish Aerospace Industries pour le compte de l’Armée de terre turque. Turkish Aerospace Industries a livré le le premier de ces hélicoptères à l’armée de terre turque.

Turquie: De nouveaux hélicoptères pour la contre-guérilla