Quelques heures après que le premier ministre ait ordonné la fin de l’occupation du parc Gezi, les forces anti-émeutes sont intervenues. Après avoir violemment évacué la place Taksim accompagnées de bulldozers, les officiers sont entrés dans le parc, tirant du gaz lacrymogène et des jets d’eau. Plusieurs personnes ont été blessées. Les manifestants ont rapidement quitté le parc pour aller ériger des barricades dans les rues adjacentes et y allumer des feux. La police a immédiatement bloqué le Pont du Bosphore pour empêcher les manifestants de rejoindre la place Taksim. Les policiers et les manifestants se sont opposés toute la nuit à Istanbul alors que plus de mille personnes se réunissaient en soutien à Ankara. Selon des témoins, les affrontements entre policiers et manifestants se poursuivaient ce dimanche matin autour de la place alors que les bulldozers sont toujours en action dans le parc Gezi. De source médicale, depuis le 31 mai et le début du mouvement de contestation, environ 5000 personnes ont été blessées et quatre autres tuées dans les heurts avec les forces de l’ordre.

Evacuation du parc Gezi

Evacuation du parc Gezi

Un tribunal d’Istanbul a ordonné aujourd’hui l’arrestation de quatre personnes interpellées et détenus suite à des affrontements avec la police en marge des manifestations qui se déroulent en Turquie depuis près de trois semaines. Cette décision marque les premières arrestations depuis le début du mouvement populaire il y a 19 jours. Les quatre suspects sont tous membres du Socialist Democracy Party (SPD) et sont accusés d’avoir lancé des cocktails Molotovs et des feux d’artifice aux policiers anti-émeute. 22 autres personnes appelées à comparaître dans le même cadre ont été libérées. Ces deux dernières semaines, la police a interpellé, placé en garde à vue et interrogé plus de 450 manifestants.

Pendant ce temps, la police continue à disperser la foule sur la place Taksim à coups de canons à eau.

Intervention policière place Taksim à Istanbul

Très tôt ce matin, les manifestants d’Ankara ont une nouvelle fois été victimes d’une violente intervention policière alors que le premier ministre rencontrait une deuxième délégation de ‘représentants de la population’. La police a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau contre un groupe de 200 personnes qui bloquaient la circulation sur Kennedy Avenue, une des artères principales de la ville. Les manifestants qui s’étaient éparpillés dans les rues adjacentes ont été pourchassés par les forces anti-émeutes qui ont interpellé cinq personnes.

Pendant ce temps, l’occupation de la place Taksim à Istanbul ainsi que du parc Gezi se poursuit. Il y a deux jours, les autorités ont coupé l’électricité sur la place espérant décourager la foule. Rien n’y faisant, le courant a finalement été rétabli.

Gaz lacyrmogène à Ankara

Gaz lacyrmogène à Ankara

La police anti-émeute d’Ankara est intervenue avec du gaz lacrymogène et des canons à eau contre un groupe de 500 personnes qui avaient érigé des barricades avec des pavés et des signaux routiers. Durant toute la journée, des milliers de personnes étaient rassemblées dans le parc Kugulu, dans le centre-ville, alors que Recep Tayyip Erdogan recevait une délégation de onze ‘représentants des manifestants’ (sélectionnés et triés sur le carreau par … lui-même). En début de soirée, un groupe de manifestants s’est dirigé vers la Kennedy Avenue, située à proximité de l’ambassade américaine. Là, ils ont commencé à monter des barricades pour empêcher le passage des camions blindés de la police transportant des canons à eau. Le groupe a scandé des slogans anti-gouvernementaux durant plus de deux heures avant que la police anti-émeute ne commence, vers minuit et demi, à tirer du gaz lacrymogène pour disperser la foule. C’est le cinquième jour consécutif que la police intervient violemment dans le centre de la capitale turque.

Répression policière à Ankara

Répression policière à Ankara

Hier soir, pour la seconde fois de la journée, la police anti-émeute a utilisé des gaz lacrymogène et des canons à eau pour tenter d’évacuer la place Taksim. Les autorités ont déclaré que des ‘groupes marginaux’ s’étaient attaqués aux forces de l’ordre, entraînant leur violente réaction. Mais selon plusieurs sources locales, il s’agirait d’un subterfuge. Des policiers en civil auraient lancé des projectiles à leurs collègue pour justifier leur intervention. Des feux ont été allumés sur la place, et un van incendié. De nombreuses personnes ont été blessées. Par ailleurs, la police anti-émeute est également intervenue hier soir à Ankara. Elle a tiré du gaz lacrymogène et fait usage de canons à eau pour disperser les quelques 5000 personnes réunies dans le centre-ville au son de ‘Gouvernement Démission!’

Manifestation Place Taksim

Des dizaines d’avocats ont été interpellés et détenus durant plusieurs heures pour avoir montré leur soutien au mouvement de contestation populaire. Une unité des forces spéciales est intervenue à l’intérieur du palais de justice alors que les avocats rédigeaient en communiqué de solidarité, entrainant un mouvement de foule et de violentes bousculades. Il s’agissait du troisième rassemblement de ce type organisé par le barreau d’Istanbul en soutien à la population sur la place Taksim. Les 73 avocats ont été relâchés après plusieurs heures. Une centaine de leurs collègues s’étaient réunis devant le commissariat pour exiger leur libération.

Arrestations d’avocats à Istanbul

Arrestations d'avocats à Istanbul

Des dizaines de policiers anti-émeutes ont repris le contrôle ce mardi matin de la place Taksim. Les policiers, secondés par des blindés munis de canons à eau, usage massif de grenades lacrymogènes, ont pris d’assaut les barricades érigées par les manifestants sur certaines avenues menant à la place, mais ne faisaient pas mouvement vers le parc Gezi, jouxtant la place, où des centaines de protestataires ont installé leurs tentes. De nombreux jeunes se sont cependant répandus dans les rues proches de la place Taksim et ripostaient à la police avec des lance-pierres et des cocktails Molotov, tandis que les canons à eau sont entrés en action.

Affrontements place Taksim

Affrontements place Taksim

La police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour réprimer plus de 10.000 manifestants qui s’étaient réunis hier en fin d’après-midi sur la place Kizilay, dans le centre d’Ankara. La manifestation s’était déroulée durant toute la journée dans le parc Kugulu. Alors que celui-ci était comble, la foule s’est dirigée vers le centre-ville pour poursuivre le mouvement. Sur la place Kizilay, la police a fait une annonce, enjoignant la foule à se disperser pour ne pas perturber la circulation. Alors que les gens obtempéraient, elle est alors intervenue de manière soudaine et inattendue avec ses canons à eau et des jets de gaz lacrymogène.

Répression à Ankara

Répression à Ankara

Une enquête a été ouverte à l’encontre d’officiers de police qui ont fait preuve de violences physiques contre de jeunes manifestants à Izmir la semaine dernière. Le gouverneur de la province a pris cette décision suite à la diffusion d’une vidéo sur laquelle apparait un policier qui tire une jeune fille par les cheveux. D’autres jeunes ont également été frappés à coups de matraque. Les trois policiers incriminés ont été temporairement suspendus. Une seconde enquête a été ouverte contre des policiers en civil qui ont attaqué des manifestants avec des bâtons, toujours à Izmir. C’est aussi suite à la diffusion sur Internet d’images de ces hommes que le gouverneur a été obligé d’admettre qu’ils s’agissait de policiers en civil et d’ouvrir une enquête.

Cela fait maintenant douze jours que les Turcs manifestent à travers le pays contre le pouvoir en place et pour exiger la démission du premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Tard hier soir, de violents affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police dans la banlieue d’Istanbul. La police a attaqué un rassemblement de plus de 5000 personnes qui avaient érigé des barricades sur la route. Les forces de l’ordre sont intervenues avec des gaz lacrymogène et des canons à eau. Les manifestants ont répliqué en tirant des feux d’artifice et en jetant des pierres avec des frondes. Dans la nuit du 6 au 7 juin, un manifestant a été blessé par le jet d’une grenade lacrymogène lors d’un rassemblement similaire au même endroit. Son état est toujours jugé critique par les médecins.

Manifestation dans la banlieue d’Istanbul

Manifestation dans la banlieue d'Istanbul