Après plus d’un an de détention provisoire pour six des avocats, et trois misérables audiences offrant le spectacle d’une parodie de justice, un verdict de culpabilité a été prononcé contre 18 avocats et avocates accusés d’être « membres ou dirigeants d’une organisation terroriste » (le DHKP-C). Tous les avocats et avocates poursuivis sont membres soit de l’Association des avocats progressistes soit du Bureau des droits du peuple.
La mise en accusation est fondée sur les déclarations de témoins, certains dont l’identité est connue, d’autres dont l’identité est tenue secrète, et des rapports de police présentant des analyses des données numériques des accusés. Le tribunal n’a cependant pas autorisé les avocats de la défense à contester ces données numériques et la crédibilité des témoins, au motif que cela allongerait les procédures. Cinq des avocats en détention provisoire ont entamé une grève de la faim le 24 janvier pour protester contre les atteintes à leur droit à un procès équitable commises pendant les procédures.
Le tribunal a dissocié les procès contre Oya Aslan et Günay Dağ, qui ne se sont pas présentés pour se défendre depuis le début du procès. Barkın Timtik a été condamnée à 18 ans et 9 mois de prison pour avoir « créé et dirigé une organisation terroriste », Özgür Yılmaz et Ebru Timtik à 13 ans et six mois de prison, Behiç Aşçı et Şükriye Erden à 12 ans de prison, Selçuk Kozağaçlı à 11 ans et trois mois de prison, Engin Gökoğlu, Süleyman Gökten et Aytaç Ünsal à 10 ans et six mois de prison, Aycan Çiçek et Naciye Demir à neuf ans de prison, Ezgi Çakır Gökten à huit ans de prison, Ayşegül Çağatay, Didem Baydar Ünsal, Yaprak Türkmen et Yağmur Ereren Evin à trois ans et neuf mois de prison, et Ahmet Mandacı et Zehra Özdemir à trois ans et un mois de prison.