De nouvelles manifestations contre la junte au pouvoir en Guinée durent depuis deux jours. Elles ont fait un mort vendredi à Conakry selon le parquet. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile qui avait appelé aux manifestations, a pour sa part fait état de quatre morts et plusieurs blessés par balle dont cinq seraient entre la vie et la mort. Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021), s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans. Les manifestations ont démarré jeudi à l’appel du FNDC pour dénoncer la gestion unilatérale de la transition par la junte. D’autres partis d’opposition s’étaient d’ailleurs ralliés à l’appel du FNDC.

La junte avait proclamé le 13 mai l’interdiction « jusqu’aux périodes de campagne électorale » de toute manifestation sur la voie publique « de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités » pendant les trois ans censés précéder un retour des civils à la tête du pays. Les affrontements entre les forces de l’ordre et des jeunes ont éclaté à Conakry vendredi matin, avant de s’arrêter à la mi-journée pour reprendre après, notamment à Bambéto, Sonfonia et sur l’autoroute Le Prince, des zones situées dans la banlieue. Des jeunes ont brûlé des pneus et renversé des poubelles sur la chaussée et caillassé les véhicules des forces de l’ordre qui ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes et,n semble-t-il, des balles de guerre.

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Suite à l’échec des négociations, amorcées avec les autorités universitaires, les étudiants sortants de l’Université Julius Nyerere de Kankan ont manifesté lundi 18 juillet contre le nouveau système de notation. Ils ont bloqué durant toute la matinée les quatre grandes entrées de l’université et perturbé la circulation au centre-ville. Les autorités universitaires ont fait appel aux forces de l’ordre, qui sont intervenues violemment pour disperser les manifestants à coups de gaz lacrymogène. Pendant plus de 3 heures, le centre-ville de Kankan a été paralysé par des jets de pierres des étudiants d’un côté, et des tirs de gaz lacrymogène par les agents des forces de l’autre. Des véhicules appartenant aux corps professoral et aux encadreurs ont été caillassés. Les vitres de certains locaux universitaires ont été aussi brisées. Tous les carrefours menant au campus ont été barricadés.

La descente du convoi du préfet sur les lieux n’a fait que mettre de l’huile sur le feu. Pendant une quinzaine de minutes, Aziz Diop n’a pas pu convaincre les étudiants de dégager les barricades. Le préfet s’est fait huer par les manifestants avec des slogans du genre : « préfet zéro, préfet zéro ». Les agents ont fini par prendre le dessus sur les manifestants, et les barricades ont été levées. Le tout sur fond d’interpellation de plusieurs étudiants par les forces de l’ordre.

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Des motocyclistes qui avaient organisé des manifestations à Jinja pour protester contre la hausse vertigineuse des prix du carburant. Le prix du carburant a grimpé en flèche ces derniers mois, atteignant 6 300 shillings pour un litre d’essence et 6 200 shillings pour un litre de diesel dans les stations-service des grandes villes du pays. Cela représente presque le double du coût du même produit pétrolier au cours de l’année dernière. Les motocyclistes ont donc organisé des manifestations dans différents centres commerciaux le long de l’autoroute Jinja-Kamuli, où ils ont placé et allumé des bûches et de vieux pneus de voiture au milieu des routes. Les manifestants ont bloqué la circulation et lancé des pierres sur les policiers qui avaient été appelés pour réprimer les protestations. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles réelles contre les motocyclistes.

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Dans la soirée du lundi au mardi, les étudiants ressortissants de Ziguinchor sont descendus dans la rue et ont barré l’avenue Cheikh Anta Diop pour manifester leur colère, suite au non paiement de leur logement par le maire qu’ils accusent de ne pas respecter sa parole. Ils ont affronté les forces de l’ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser. Les étudiants ressortissants de Ziguinchor indiquent qu’ils risquent l’exclusion de leur immeuble si la situation n’est pas réglée.

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Huit manifestants ont été tués jeudi à Khartoum où des dizaines de milliers de Soudanais ont défilé au cri de « le peuple veut la chute du général [putschiste] Abdel Fattah al-Burhane ». Si chaque semaine les Soudanais manifestent pour réclamer que le pouvoir soit rendu aux civils, jeudi est la journée la plus meurtrière depuis des mois et l’une de celle qui a le plus mobilisé. Parmi les huit manifestants tués par les forces de sécurité, six au moins – dont un mineur – ont été tués par balles, ont rapporté des médecins, dénonçant aussi des tirs de grenades lacrymogènes à l’intérieur d’hôpitaux. Outre Khartoum et ses banlieues, des manifestants ont aussi manifesté à Wad Madani (sud), au Darfour (ouest) et dans plusieurs villes de l’Est côtier.

Dès mercredi soir, alors que de petits cortèges appelaient ici et là les Soudanais à défiler, un jeune manifestant avait été tué d’une balle dans la poitrine à Khartoum. Depuis le coup d’Etat du 25 octobre 2021, 111 manifestants ont été tués et des milliers d’autres blessés par les forces de l’ordre. Le 30 juin est une journée symbolique qui marque l’anniversaire du coup d’Etat qui a porté le dictateur Omar el-Béchir au pouvoir en 1989. C’est par ailleurs en juin 2019 qu’ont eu lieu des rassemblements monstres ayant poussé les généraux à intégrer les civils au pouvoir après avoir écarté Béchir. Comme à chaque appel à manifester, internet et le téléphone ont été inaccessibles toute la journée avant d’être de nouveau rétablis en partie en soirée alors que certains cortèges s’éparpillaient, tandis que les grands axes étaient quadrillés par les forces de sécurité.

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Depuis plusieurs mois, de nombreux Ghanéens manifestent contre la hausse croissante des prix alimentaires et des carburants, mettant sous pression le président Nana Akufo-Addo. L’inflation a atteint plus de 27% ce mois, soit son niveau le plus haut depuis près de deux décennies dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. La police ghanéenne a arrêté mardi 29 personnes après avoir dispersé à coups de gaz lacrymogène une manifestation contre la vie chère. Depuis le matin, les manifestants défilaient dans les rues de la capitale. En milieu d’après-midi, une centaine de manifestants ont tenté de dévier l’itinéraire officiel de la manifestation. Ils ont été stoppés par un barrage de dizaines de policiers, sur lesquels ils ont lancé des projectiles. Après l’arrivée de renforts vers 16h30, les policiers ont alors tenté de disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogène, causant la panique. Des gens ont fui, des commerces ont fermé et les autorités ont lancé une vague d’arrestations.

 

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Depuis plusieurs années, les Massaï de Loliondo s’opposent aux autorités tanzaniennes, qu’ils accusent de vouloir les expulser d’une partie de leur zone d’habitat historique pour en faire une zone réservée aux animaux sauvages… donc aux safaris et aux chasses privées. Le gouvernement veut limiter les activités humaines à 1 500 km² sur les 4 000 km² de cette région située non loin du parc du Serengeti, laissant 2 500 km² aux bergers masaï. En 2009 déjà, des milliers de familles avaient été expulsées de Loliondo pour permettre à une société émiratie, Ortelo Business Corporation (OBC), d’organiser des séjours de chasse. Le gouvernement a finalement mis fin à cet accord en 2017 après des accusations de corruption.

Le 8 juin, des dizaines de véhicules de police de l’Unité des forces de terrain (FFU) et environ 700 agents sont arrivés à Loliondo pour délimiter une zone de 1 500 km² comme réserve. Le 10 juin, ils ont tiré sur des Massaï qui protestaient : au moins 18 hommes et 13 femmes ont été la cible de coups de feu, tandis que 13 autres ont été blessés à coups de machette. Les Massaï ont résisté: un policier a été tué d’une flèche. Des vidéos montrent une attaque brutale contre les manifestants.

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De nombreux enseignants s’étaient réunis lundi 13 juin devant le Palais du gouvernement, siège de plusieurs ministères sur la route de l’aéroport à Bissau. Le rassemblement a été organisé par deux centrales de syndicats d’enseignants parmi les plus représentatives du pays. « L’Etat doit à des enseignants du primaire et de secondaire recrutés en 2021 et 2022 neuf mois d’arriérés de salaires », a déclaré un porte-parole des manifestants. La police est intervenue et a dispersé à coups de matraques les manifestants, faisant une dizaine de de blessés.

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Mardi 18 mai, après une assemblée générale au sein de l’UOB, la première université publique du pays, les étudiants ayant obtenu leur baccalauréat en 2021 ont décidé de réclamer pacifiquement le paiement de leurs bourses au moment où on s’achemine vers le début d’une nouvelle année scolaire. Les forces de l’ordre ont décidé de disperser la manifestation avec des tirs de gaz lacrymogène. Les étudiants ont répondu par des jets de pierres.

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