La police de Harare ont arrêté les fonctionnaires et les travailleurs du secteur public qui manifestent contre les mesures d’austérité qui ont conduit à un resserrement de leurs conditions de vie au Zimbabwe. Les travailleurs veulent que l’administration leur paye leur salaire indexé en dollars pour les protéger contre une inflation à trois chiffres. Ainsi, le travailleur le moins payé gagnerait 7.309 dollars zimbabwéens (475 USD), soit sept fois plus que les 1.023 dollars zimbabwéens qu’il reçoit actuellement. Des dizaines de policiers ont refoulé les travailleurs qui voulaient manifester, les nassant devant les bureaux du Conseil Apex, le principal syndicat des travailleurs du secteur public à Harare. Pour tenter de briser une grève du personnel médical, qui souhaite également une augmentation de salaire, le gouvernement avait licencié 77 médecins plus tôt cette semaine.

Manifestant au Zimbabwe

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La modeste et pacifique manifestation de l’Artuz (Union des syndicats d’enseignants ruraux) devant le ministère des finances, vendredi 23 août, à Harare, portant leurs revendications salariales dans le contexte d’effondrement économique du pays (il devient de plus en plus difficile de se rendre au travail pour ceux qui ont un emploi, faute de pouvoir payer le coût du transport avec leur salaire) a été brutalement dispersée par les forces de l’ordre. Dix manifestants ont été arrêtés. Le groupe a été relâché après vingt-quatre heures de détention, en attendant les suites judiciaires de l’affaire, tandis que 128 personnes ont déjà été arrêtées à la suite d’une manifestation qui n’a pas eu lieu, celle du 16 août. Le secrétaire général du MDC (Mouvement pour le changement démocratique) a été interpellé dans ce cadre, pour « ne pas avoir appelé publiquement à l’annulation de la manifestation ». La manifestation contre la dégradation accélérée de l’économie, en proie à un retour à l’hyperinflation – ce que dément le pouvoir, qui a interrompu la publication de chiffres à ce sujet –, à la récession et aux pénuries d’électricité, d’essence, d’eau et de médicaments était prévue pour le 16 août, et avait été interdit seulement quelques heures avant sa tenue. Mais des mesures d’intimidation avaient commencé les jours précédents. Six opposants avaient été enlevés et torturés. Toutes les autres demandes d’autorisation de manifester ont été refusées.

Déployement policier au Zimbabwe

Des milliers personnes se sont rassemblées jeudi à Khartoum pour dénoncer l’assassinat de quatre étudiants lors d’une manifestation. Les manifestants demandaient au conseil militaire de céder le pouvoir aux civils. Depuis décembre, la répression de la contestation a fait plus de 250 morts, dont 127 manifestants tués le 3 juin. Le rassemblement de jeudi intervenait à la veille de l’ouverture des pourparlers entre les protestataires et les généraux au pouvoir pour sortir de l’impasse.

La manifestation de Khartoum

Les résidents de la zone de Mathare 4B à Nairobi ont affronté mardi matin la police qui venait expulser des habitants et démolir leurs habitations. Les émeutes ont commencé aux alentours de 4 heures du matin et la police a tiré des gaz lacrymogènes. Un garçon de deux ans a été blessé après avoir été frappé par une cartouche de gaz tiré par la police à l’intérieur de sa maison. Les affrontements ont entraîné la fermeture des entreprises et des écoles des environs. Les habitants disent que la police a procédé aux démolitions pour les expulser de leurs locaux et favoriser des entreprises de spéculation immobilière. Ils dénoncent aussi les abus de pouvoir récurrents des policiers.

Une habitant présente un projectile de la police

Une habitant présente un projectile de la police

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Les étudiants du campus de Westville de l’Université du KwaZulu-Natal se sont insurgés, mardi, après deux jours de manifestation. Ils ont jeté des chaises et des pierres sur des véhicules et se sont affrontés à la sécurité de l’établissement. Une des raisons pour lesquelles ils manifestaient était due au piètre état des logements dans lesquels ils vivent. Ils dénoncent également l’exclusion scolaire.

Déployement de forces de sécurité sur le campus de l'UKSN

Déployement de forces de sécurité sur le campus de l’UKSN

Quatre leaders syndicaux, tous membres de la centrale syndicale Dynamique unitaire, l’une des plus centrale syndicale des fonctionnaires, ont été interpellé entre jeudi et vendredi à Libreville. Il s’agit de Simon Ndong Edzo, Sylvie Nkogue Mbot, Jean Bosco Boungoumou et Ghislain Malanda. Ils ont été enlevés, à leur domicile par des policiers ou des gendarmes. Le mode opératoire a été le même : des agents en civil ont rodé autour des domiciles des concernés. Dès qu’ils ont eu la certitude que la personne recherchée était chez elle, ils ont appelé des éléments armés et en treillis qui ont lancé l’assaut.

Le mobile de cette rafle n’est pas encore connu. Dynamique unitaire dans son communiqué parle d’une répression déclenchée suite à la déclaration fracassante de son président. Jean Rémy Yama a notamment affirmé que « Dynamique unitaire a l’intime conviction qu’Ali Bongo est mort. Il n’est plus. » Le ministre de l’Intérieur et de la Justice avait promptement réagi en promettant de poursuivre le syndicaliste en justice. Jean Rémy Yama a discrètement quitté le Gabon pour la France. Certains de ses camarades sont entrés en clandestinité.

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

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Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à travers le Soudan pour réclamer aux militaires un transfert du pouvoir aux civils. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les protestataires à Khartoum pour les empêcher d’atteindre le palais présidentiel. Au moins sept personnes ont été tuées et plus de 180 autres ont été blessées. En prévision des rassemblements, les paramilitaires des RSF ont été déployés sur plusieurs places de Khartoum, à bord de leurs pick-ups chargés de mitrailleuses.

Dans les villes d’Omdourman, de Port-Soudan, d’Al-obeid, de Madani, de Kassala et de Khasma el-Girbade également, les manifestants ont scandé des slogans révolutionnaires. La mobilisation de dimanche est d’autant plus impressionnante que les autorités bloquent depuis des semaines l’accès à internet, outil stratégique pour rallier dès le début du mouvement de contestation inédit en décembre 2018.

Manifestants ce dimanche à Khartoum

Manifestants ce dimanche à Khartoum

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La plate forme « Aar Li Nu Bokk » (protection de nos biens communs) a été créé suite aux révélations, dans une émission de la BBC, d’un système de corruption remontant jusqu’à la présidence en lien avec la signature de contrats pétroliers et gaziers avec la société Petro Tim au Sénégal. La plateforme « Aar Li Nu Bokk » a appelé vendredi à une marche mais les policiers ont investi très tôt les lieux de ce rassemblement prévu et bloqué toutes les voies d’accès à la place de la Nation. Le préfet de Dakar, invoquant des « menaces réelles de trouble à l’ordre public », avait en effet interdit le rassemblement.

Les organisateurs ont maintenu leur décision d’organiser la manifestation. Pendant deux heures le centre-ville de Dakar a été paralysé par les affrontements. Contre les grenades lacrymogènes, les manifestants se sont battus avec des pierres, on brûlé des pneus et barricadé des rues. Un policier a même braqué son arme sur les manifestants. Il y a eu de nombreuses arrestations.

Arrestation vendredi à Dakar

Arrestation vendredi à Dakar

Dimanche 9 juin, les organisations de l’opposition ont appelé à la désobéissance civile et à la grève générale. Des manifestant·e·s ont alors construit de nouvelles barricades à Khartoum, les précédentes ayant été démantelée dans le cadre de la répression subie par le mouvement le 3 juin (voir notre article). Les policiers anti-émeutes sont rapidement intervenus et les ont dispersé avec des tirs de gaz lacrymogènes et des coups de feu en l’air. Plus tard, une fois les policiers partis, les militant·e·s ont à nouveau remonté des barricades.

Au total, la répression du mouvement populaire soudanais a fait entre 118 et 61 morts ainsi que des centaines de blessés, en majorité le3 juin lors de la dispersion du sit-in devant le siège de l’armée à Khartoum.

Barricade au Soudan

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Lundi, une manifestation de femmes qui réclamaient le départ sans condition de la première responsable de la préfecture de la petite ville industrielle de Fria. Ces femmes qui assiégeaient la préfecture ont été chargées et bastonnées par les forces de l’ordre. Ces violences contre les manifestantes ont entraîné des heurts nocturnes partout dans la ville. Des véhicules ont été incendiés, des pneus brûlés sur la chaussée, des rues désertes… une dizaine de personnes ont et blessées dont une par balle.

Les affrontements se sont poursuivis hier mercredi. La ville a été paralysée toute la journée. Les jeunes de la localité ont érigé des barricades sur sur les différents artères de la ville avec des troncs d’arbres, de vieux véhicules et autres objets. Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser avec du gaz lacrymogène et les manifestants ont répliqué avec des cailloux et autres projectiles. La prison civile a été attaquée et tous les détenus ont profité pour s’évader.

Traces des affrontements de la nuit de lundi à mardi

Traces des affrontements de la nuit de lundi à mardi

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