Le 29 juillet 2025, la Haute Cour de Sainte-Lucie a dépénalisé les relations homosexuelles entre adultes consentants. C’est une décision qui abroge les articles 132 et 133 du Code pénal, hérité de l’ère coloniale britannique. Le juge a jugé ces lois anticonstitutionnelles, contraires aux droits à la vie privée, à la liberté et à l’égalité. Elles pouvaient jusque-là conduire à 10 ans de prison. Sainte-Lucie rejoint Antigua-et-Barbuda, Saint-Kitts-et-Nevis, la Barbade et la Dominique dans le mouvement de dépénalisation.

Hipolito Quispehuaman, défenseur de l’environnement luttant contre la déprédation de l’Amazonie a été abattu ce samedi 26 juillet dans la jungle péruvienne. Les attaques contre les défenseurs de l’environnement se sont multipliées dans les régions amazoniennes du Pérou, où les peuples indigènes sont confrontés à la présence de trafiquants de drogue et à l’exploitation minière illégale. Hipolito Quispehuaman a été tué alors qu’il conduisait un véhicule de transport de marchandises sur un tronçon de la route interocéanique dans le secteur de Santa Rosa de la région de Madre de Dios. « L’hypothèse préliminaire retenue par le bureau du procureur est que ce meurtre aurait été commis en représailles au travail de défense qu’il effectuait », a déclaré la procureure locale, Karen Torres. La victime était membre du comité de gestion de la réserve nationale de Tambopata et luttait contre la déprédation de la forest amazonienne. Au moins 54 défenseurs de l’environnement ont été tués au Pérou depuis 2012, dont plus de la moitié étaient des membres des peuples indigènes.

Menacé de poursuites judiciaires tandis que plusieurs de ses camarades font déjà l’objet de persécution, le principal dirigeant syndical panaméen, Saúl Méndez, a enfin pu quitter son pays en direction de la Bolivie, après s’être réfugié pendant deux mois dans l’ambassade de ce pays. Une demande de dissolution vise le puissant syndicat de la construction Suntracs, dont il est le secrétaire général. Confronté ces derniers mois à des grèves massives des travailleurs de la construction et du secteur bananier (voir notre article) – ainsi qu’à des manifestations contre plusieurs réformes impopulaires portant notamment sur la sécurité sociale et les retraites (voir notre article) –, le président conservateur a vu son pays récemment classé parmi les 24 les plus répressifs en matière de libertés syndicales par l’Organisation internationale du travail.

Le Mexique compte plus de 120 000 personnes disparues depuis 1952, surtout des victimes de la guerre des gangs de narcotrafiquants. Invoquant cette problématique et une volonté de moderniser l’administration, le Parlement mexicain a adopté fin juin un paquet de plus de vingt lois comprenant la CURP, que l’on peut traduire par « code unique du registre de la population », un identifiant obligatoire associé à des données biométriques telles que les empreintes digitales et la reconnaissance faciale, qui servira de document d’identification à la fois physique et numérique.

Rendez-vous chez le dentiste, achat d’un abonnement de gym ou ouverture d’un compte en banque: cet identifiant sera indispensable pour les démarches administratives et l’accès aux services publics et privés. La CURP créera ainsi une empreinte numérique des activités des citoyens et citoyennes, liée à un registre national consultable par l’Etat. L’objectif affiché est de permettre aux autorités d’effectuer des recherches en temps réel des personnes disparues. Bien entendu, ce paquet de lois accentue les capacités de surveillance de l’Etat mexicain. Lorsqu’un tel type d’informations est centralisé dans une base de données unique, cela permet de constituer un profil individuel à partir duquel les autorités peuvent faire des déductions ou vous suivre à la trace, car ces données sont consultables non seulement par les forces de l’ordre, mais aussi par l’armée. Cette base de données ne prévoit aucune protection: il n’y a pas de contrôle sur l’accès aux données ni de garanties concernant leur utilisation.

L’argument de la lutte contre les disparitions interroge : les cartels vont simplement prendre des dispositions pour ne laisser aucune trace, ce qui pourrait en réalité freiner les efforts pour retrouver les victimes et lutter contre les disparitions forcées.

 

La Cour de cassation pénale a annulé la décision de la juge argentine María Servini qui avait révoqué la détention à domicile de Leonardo Bertulazzi, ordonnant sa détention en prison pour risque de fuite. Le recours de la défense de Bertulazzi a été accepté, et l’on attend maintenant une nouvelle décision qui prendra en compte son âge avancé et son statut de réfugié toujours en vigueur. Leonardo Bertulazzi, 73 ans, ancien membre de la colonne génoise Brigades rouges, avait été arrêté par la police fédérale argentine à Buenos Aires, le 29 août 2024 (photo — voir notre article). Son statut de réfugié avait été révoqué par le gouvernement argentin de Javier Milei et l’Italie avait demandé son extradition. Il attend désormais l’issue du recours contre l’annulation de son statut de réfugié, étape essentielle qui permettrait l’extradition.

Ancien membre du Front patriotique Manuel Rodríguez (FPMR), Mauricio Hernández Norambuena est un prisonnier politique malade et subit un régime carcéral particulièrement sévère (voir notre article). Le 3 juillet dernier, la Cour suprême a annulé la mesure limitant le nombre de personnes autorisées à lui rendre visite en prison. Selon la Cour suprême, la décision de la gendarmerie portait atteinte à la dignité du détenu et n’était pas suffisamment motivée. Ses soutiens ont accueilli cette nouvelle comme une première victoire qui pourrait être un point d’appui pour la défense des droits des personnes privées de liberté. 

15 salariés d’EDF-PEI (EDF Production électrique insulaire), grévistes à l’époque du black-out, ont été placés en garde à vue puis relâchés, entre lundi soir et mardi soir. Cela fait suite à une enquête ouverte pour « mise en danger de la vie d’autrui et dégradations de biens d’utilité publique », après la coupure généralisée qui avait touché l’archipel, le 25 octobre 2024. La veille, le 24, les alarmes ont été déclenchées dans la salle de contrôle du système électrique central de Jarry en Guadeloupe, et les moteurs thermiques ont été brutalement arrêtés, de sorte que les deux autres groupes électriques ont été désactivés, privant d’électricité l’ensemble du Département de Guadeloupe pendant plus 24 heures. La gendarmerie avait alors pris le contrôle de la salle des commandes.

La Cour suprême de justice argentine a autorisé mardi l’extradition vers l’Italie de Leonardo Bertulazzi, ancien membre des Brigades rouges. Suite à cette décision, il a été arrêté le 1er juillet lors d’une descente de police à Buenos Aires et transféré dans un centre de détention en attendant d’être emmené en Italie. Âgé de 73 ans, Bertulazzi avait été arrêté en août dernier (voir notre article) puis libéré en novembre et assigné à résidence. En Italie, Bertulazzi doit purger une peine de 27 ans de prison suite à une condamnation prononcée en 1997.

Mercredi 25 juin, Mauricio Hernández Norambuena, ancien membre du Front patriotique Manuel Rodríguez (FPMR), a été transféré au Centre de détention préventive de Santiago Sur après un long séjour à l’hôpital pénitentiaire de Rancagua en raison d’un grave problème de santé. Connu sous le nom de « Commandant Ramiro », il est âgé de 67 ans et a perdu 4 kilos soudainement après avoir présenté des symptômes tels que fièvre, sueurs, fatigue, douleurs musculaires intenses et crampes. Il est soumis à des mesures de sécurité strictes en étant surveillé en permanence par trois agents, notamment parce qu’il a participé à « l’Évasion du Siècle » du 30 décembre 1996 qui a profondément traumatisé les autorités chiliennes.

La famille de Hernández Norambuena a publié un communiqué exprimant son inquiétude face aux symptômes qu’il présente depuis des semaines et critiquant le peu d’informations fournies par les autorités. Le transfert a eu lieu quelques jours après cet avertissement. Parallèlement, plusieurs manifestations sont organisées pour exiger la libération du militant internationaliste condamné à plusieurs dizaines d’années de prison au Brésil et au Chili.

Les 57 militaires retenus par des habitants de la municipalité de El Plateado (voir notre article) ont été libérés lors d’une opération conjointe de l’armée et de la police colombiennes (photo), qui ont également capturé des ravisseurs présumés. La capture de ces militaires avait eu lieu dans le cadre de la grande offensive lancée par le président Gustavo Petro en 2024 pour reprendre le contrôle de cette zone connue sous le nom de Canyon du Micay, une offensive sans grand succès. La détention de militaires est une pratique courante dans les zones de conflit en Colombie pour dénoncer les effets de la sale guerre contre les civils — ces actions trouvent généralement une issue négociée. Des forces de guérilla soutiennent souvent, voire impulsent, ce genre d’initiatives.