Un juge de Louisiane a ordonné l’expulsion du militant algéro-palestinien Mahmoud Khalil, un des leaders de l’Intifada étudiante à l’Université de Columbia. Selon la décision rendue publique mercredi 17 septembre, le militant devra quitter le territoire américain pour l’Algérie, ou à défaut, pour la Syrie en raison d’une « irrégularité » dans sa demande de titre de séjour. L’activiste a encore la possibilité de faire appel. Précédemment, il avait été arrêté et emprisonné plusieurs mois dans le cadre de la criminalisation du mouvement étudiant pro-palestinien dans les campus états-uniens (voir notre article).

Ce vendredi 12 septembre, Trump a annoncé envoyer des militaires de la Garde nationale dans la ville de Memphis, en prétextant lutter contre l’insécurité. Il affirme que La Nouvelle-Orléans pourrait suivre. Fin août, le chef d’État avait déjà envoyé la Garde nationale dans la capitale états-unienne, autorisée à patrouiller armé (voir notre article). Il souhaitait « nettoyer » Washington, qu’il estime envahie par les gangs, alors même que la criminalité est au plus bas depuis des décennies. Il a déjà ordonné plus tôt cette année le déploiement de la Garde nationale à Los Angeles et évoqué, début septembre, une mesure similaire à Chicago.

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Mumia Abu Jamal a subi une opération de la cataracte à l’œil gauche il y a quelques jours. L’opération semble avoir réussi. Prisonnier politique depuis 43 ans aux États-Unis, ses soutiens appellent à rester vigilants et à accentuer la pression sur les autorités. Celles-ci doivent également opérer son œil droit et enfin offrir à Mumia une alimentation et un traitement adaptés à son diabète. En effet, il est victime de négligence médicale depuis de nombreuses années (voir notre article). Il a récemment publié un message afin de remercier ses soutiens : 

Chers amis, frères, camarades, sympathisants, et enfin, ma famille. J’ai hésité à parler de mes problèmes de vue. Certains ne comprendront peut-être pas pourquoi, mais être en prison exige d’éviter à tout prix tout signe de faiblesse. Ces institutions, contrairement à beaucoup d’autres dans la société, sont fortement dominées par les hommes et donc « sensibilisées au genre » d’une manière qui n’est pas celle de la société. Les faibles sont la proie des autres. J’ai donc gardé le silence. Je suis resté silencieux, persuadé qu’une fois l’enquête terminée et qu’il serait clair que le problème était réel, j’obtiendrais une réponse assez rapide. J’avais tort ! J’avais tort, pour ainsi dire. J’ai eu droit à une évaluation après une autre.

Ce n’est qu’après être sorti et avoir revu ces évaluations précédentes auprès d’un ophtalmologue réputé que j’ai commencé à progresser. Et même alors, c’était extrêmement lent. Je ne pouvais plus lire, écrire ni voir autre chose que les gros titres des journaux ; ils n’étaient plus qu’une explosion floue de couleurs à la télévision.

La « télévision » est désormais ma radio. Je suis dans cette situation depuis plus de huit mois. Je ne l’aurais jamais imaginé, mais nous en sommes là. Nous aurions dû agir plus vite et plus tôt, mais ces circonstances et l’analyse de l’évaluation que je vous ai présentée nous ont incités à agir.

Veuillez m’excuser pour le retard. Merci de votre patience, mais la nôtre est à bout. Nous travaillons, nous avançons, nous essayons de résoudre la situation, et j’espère qu’il n’est pas trop tard. Sept ou huit mois dans l’ombre et l’obscurité, c’est trop.

Non pas avec peur, mais avec amour…

La police du Michigan expérimente une nouvelle technique pour arrêter les véhicules en fuite : un système de grappin. Utilisé par une soixantaine de polices locales, ce dispositif a déjà été utilisé pour arrêter 1 000 véhicules. Installé à l’avant des véhicules de police, ce grappin est vendu 5 000 dollars et permet de mettre fin aux courses-poursuites en quelques secondes. Il pourrait rapidement devenir un standard dans l’équipement des polices états-uniennes. 

La militante britannique T Hoxha est toujours en grève de la faim depuis 28 jours pour dénoncer ses conditions de détention après neuf mois de prison sans procès pour sa participation à une action contre le principal fabricant d’armes israélienne Elbit Systems à Filton. Afin de la soutenir, les initiatives se multiplient. Prisonnier suite à l’Intifada étudiante en Californie, Casey Goonan a annoncé le 7 septembre terminer sa grève de la faim de solidarité après douze jours (voir notre article). Vendredi 5 septembre, lorsqu’il a appris l’existence de cette grève désormais internationale, le prisonnier africain-palestinien Malik Farrad Muhammad a déclaré qu’il entamait une nouvelle grève de la faim depuis l’Oregon. Militant anarchiste et abolitionniste pénal, il est en détention depuis 2020 suite à sa participation à une action contre la police raciste après l’assassinat de George Floyd par un policier en 2020. Il a plaidé coupable de 14 crimes et a été condamné à 10 ans de prison en 2022, la peine fédérale la plus lourde pour un manifestant de 2020. Sa déclaration ci-dessous :

« Gaza est une prison. C’est un véritable enfer. Les habitants sont affamés. Et [nous, prisonniers aux États-Unis], nous sommes invisibilisés, comme si nous avions disparu. Mais nous ne resterons pas silencieux alors que nos frères et sœurs souffrent. Si la communauté internationale n’agit pas, c’est à nous de le faire. Les prisonniers du monde entier ne devraient pas manger tant que les Gazaouis meurent de faim. Alors que la communauté internationale tolère l’apartheid forcé en Cisjordanie, indifférente aux centaines de milliers de morts et aux millions de personnes déplacées, qu’elle assiste donc à la famine des prisonniers du monde entier. »

Le jeudi 4 septembre, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé qu’il imposait des sanctions à trois ONG palestiniennes – al Haq, le Centre Al Mezan pour les droits humains et le Centre palestinien pour les droits humains – parce que « ces entités ont directement participé aux efforts de la Cour pénale internationale (CPI) pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants israéliens, sans le consentement d’Israël. » Ces derniers mois, les États-Unis ont également imposé des sanctions contre Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, ainsi que contre les juges de la Cour International de Justice et de la Cour Pénale Internationale (CPI) et la Procureure de la CPI. De la même manière, des sanctions avaient été ordonnées en juin 2025 contre Addameer, l’Association de soutien aux prisonniers et de défense des droits humains, ou encore en octobre 2024 contre le réseau de soutien aux prisonniers palestiniens Samidoun.

L’Immigration and Customs Enforcement (ICE) des États-Unis offre des primes de recrutement pouvant atteindre 50 000 dollars et une aide aux prêts étudiants aux Américains « courageux et héroïques » souhaitant contribuer à la campagne d’expulsion de l’administration Trump. L’agence espère recruter des agents d’expulsion, ainsi que des avocats, des enquêteurs et d’autres postes. Au total, l’ICE espère recruter 10 000 nouveaux employés, doublant ainsi les effectifs de l’agence alors qu’elle intensifie les expulsions à travers le pays. Cette annonce intervient alors que de larges mobilisations traversent tout le pays contre cette agence fédérale. 

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Le 21 septembre, la 26e édition de « Running Down the Walls » (Courir le long des murs) aura lieu dans plusieurs villes aux Etats-Unis. Des événements sont déjà prévus à New York (New York), Los Angeles (Californie), Eugene (Oregon), Chicago (Illinois), Bloomington (Illinois), Lowell (Massachusetts), Portland (Oregon) et Miami (Floride). Depuis 1999, des détenus et leurs sympathisants de toute l’Amérique du Nord participent à cet événement annuel, courant ou marchant simultanément dans plusieurs villes et prisons. Il s’agit d’une marche de 5 km non compétitive visant à sensibiliser et à collecter des fonds pour les prisonniers politiques. Liste des événements de l’édition 2025.

Des anarchistes ont mis hors service plus de 75 caméras de surveillance de marque Flock, à Oakland et San Francisco. Beaucoup d’entre elles ont été aspergées de peinture, d’autres ont été complètement détruites et éparpillées à travers la ville. Les caméras de surveillance de ce constructeur peuvent intégrer un logiciel de lecture automatisée des plaques d’immatriculation des voitures ou un système de reconnaissance de bruits « suspects ».

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