Des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Saint Louis (Missouri), samedi 11 octobre. Ils protestaient contre le racisme et la violence policière. Les manifestants, environ 5 000 personnes, avaient écrit sur des banderoles « Justice pour tous » et « Les vies des Noirs comptent aussi ».

Les manifestations sous le mot d’ordre de « Week-end de la résistance » et « Octobre à Ferguson » ont débuté vendredi et doivent durer quatre jours. La foule, composée de personnes de plusieurs générations, a défilé samedi sur une distance de près de 19 kilomètres, entre Ferguson et Saint Louis. Quelque 200 manifestants se sont dirigés vers le quartier général de la police à Ferguson gardé par une cinquantaine de membres des forces de l’ordre. Certains ont jeté des pierres sur la police.

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Une journée de troubles à Ferguson a commencé avec la destruction par incendie du mémorial improvisé pour Michael Brown, abattu par la police à 18 ans, et s’est terminée avec un autre face à face tendu entre les résidents et la police. Deux policiers ont été légèrement blessés et cinq personnes ont été arrêtées lors des affrontements hier mardi soir et mercredi matin.

Eric G. King, 28 ans, un anarchiste de Kansas City, a été arrêté pour l’attaque au cocktail Molotov contre les bureaux du parlementaire Emanuel Cleaver (représentant démocrate du Missouri) à Kansas City, le 11 septembre 2014. King était déjà sous enquête suite à une série de tags sur le siège local de la Bank of America et… sur des véhicules de la police de Kansas City. Les enregistrements de vidéosurveillance montrent deux personnes attaquant le bureau du parlementaire. ils lancent d’abord un marteau à travers une fenêtre, puis deux cocktails Molotovs, dont un rebondit contre la façade et l’autre pénètre par la fenêtre brisée. King doit comparaître devant un tribunal fédéral jeudi matin.

Voici son adresse provisoire:
Eric King /
27090045 /
CCA Leavenworth /
100 Highway Terrace /
Leavenworth, KS 66048 /
USA

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Ce 20 septembre, la police américaine réalisait une opération de communication nommée « Thank a Police Officer Day » (La journée ‘remercie un agent de police’). Le but du jeu est de remercier un agent de police ‘dans la vraie vie’ ou bien de les remercier via les réseaux sociaux accompagnés du hashtag #thankapoliceofficerday. Mis à part les nombreux comptes twitter de commissariats et d’associations patriotiques américaines, l’opération a rapidement été détournée, et chacun remerciait un agent de police pour les innombrables bavures et violences de l’année 2014. ‘Merci d’avoir abattu un vendeur de cigarettes ambulant qui n’avait pas droit à la pension’, ‘Remerciez un agent de police, où on vous tabassera à mort’, ‘Merci d’avoir abattu un homme menotté par derrière en prétendant que vous aviez confondu votre flingue et votre taser’, ‘Merci de protéger les droits civiques du KKK’, ‘Merci d’occuper les rues avec des tanks’, ‘Merci d’avoir fait en sorte que même mes potes de droite commencent à vous haïr’ sont quelques-uns des messages que la police a reçu.

L’émission humoristique ‘Totally Biaised’ a poussé le jeu en faisant un micro-trottoir l’année dernière dans les rues de New-York (où la police a le droit de fouiller au hasard n’importe quel passant pour vérifier la présence d’armes : 500’000 personnes sont arrêtées administrativement chaque année et 1 sur 10 sont inculpées…). La plupart des passants étaient visiblement ahuris de savoir qu’une telle journée existait. Voir la vidéo ici
La journée a eu un écho particulier au Brésil, le pays où la police tue le plus chaque année. Ce 19 septembre, un policier qui paniquait en arrêtant un vendeur dans la rue a tout simplement abattu un passant en lui tirant dans la tête. (Voir la vidéo)
Vu la tournure des événements, il n’est pas sûr que la police répète l’opération l’année prochaine.

'Rappelez-vous de remercier un agent de police et de le traiter comme il vous traite'

‘Rappelez-vous de remercier un agent de police et de le traiter comme il vous traite’

Edward Snowden, Julian Assange et Glenn Greenwald sont invités par Kim Dotcom, ex-patron de Megaupload lors d’une conférence intitulée’ le moment de vérité. Cette conférence se tiendra ce 15 septembre à 9h (heure belge). Les trois hommes sont connus pour avoir permis les plus grandes fuites de données concernant l’armée et les services secrets américains. La conférence sera visible sur www.kim.com

On en sait aujourd’hui un peu plus sur la façon dont le gouvernement américain a appliqué PRISM. La plupart des requêtes de la NSA étant illégales, même au regard des lois américaines (les lois FISA sont largement reconnues comme anticonstitutionnelles), on sait maintenant grâce à une nouvelle fuite de 1500 pages que le gouvernement US a menacé Yahoo d’une amende quotidienne de 250’000$ si la société ne se pliait pas aux demandes de renseignement. Depuis les révélations d’Edward Snowden, les corporations technologiques basées aux États-Unis ont engagé un bras de fer légal avec l’administration pour que les requêtes d’information sur les utilisateurs soient demandées dans un cadre légal. Ceci ne veut bien évidemment pas dire que ces sociétés ne fournissent plus d’informations aux policiers et agents secrets, mais qu’elles ne veulent le faire que dans un cadre légal et prédéfini. Dernièrement, on peut noter le cas de Microsoft qui a refusé de divulguer des informations stockées sur un serveur européen, et donc hors de la juridiction américaine.

A New-York, il y a eu 19 arrestations pour désordre public lors d’une manifestation d’employés de la restauration rapide qui participaient à une journée nationale de grèves. Des centaines de personnes avaient pris part à la manifestation et une vingtaine d’entre elles s’étaient assises à même le sol, les bras liés les unes aux autres, devant un restaurant de la chaîne McDonald’s en plein Times Square. Un porte-parole de la police new-yorkaise a fait état en fin d’après-midi de « 15 arrestations supplémentaires ».

Par ailleurs, 10 personnes ont été arrêtées à Los Angeles en Californie « pour avoir refusé de se disperser » après une manifestation, selon la police locale. Ces employés réclament un salaire de 15 dollars de l’heure, soit plus du double du salaire minimum actuel de 7,25 dollars appliqué par de nombreuses enseignes de la restauration rapide. Ils réclament aussi la possibilité de se réunir en syndicats, sans subir de représailles en retour. Des grèves et mobilisations avaient lieu jeudi dans plus de 150 villes des Etats-Unis, dont Chicago et Detroit, Miami, Denver ou encore Los Angeles.

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Instauré en pleine crise étudiante, le règlement P-6 interdit à quiconque participant à un attroupement de se couvrir le visage sans motif raisonnable. Le règlement stipule également que le lieu exact du départ d’une manifestation ainsi que son itinéraire doivent être communiqués aux policiers avant l’événement sans quoi il devient illégal.

Environ 1.610 manifestants ont déposé un recours collectif, dans lequel ils allèguent entre autres avoir été pris en souricière par les policiers, puis détenus de façon illégale, arbitraire et abusive, certains les mains attachées avec des « tie-wrap » (colson), dans des manifestations survenues entre juin 2012 et mars 2014. Dans tous les cas, les requérants reprochent d’abord à la police de les avoir empêchés de manifester en procédant à leur arrestation. Ils pourraient recevoir entre 3.000 CA$ (2.000 euros) et 17.000 CA$ (12.000 euros) chacun s’ils ont gain de cause. L’acceptation des recours est une première victoire pour eux, mais les procès ne devraient pas débuter avant au moins un an.

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Les manifestations contre la police ne sont pas finies aux États-Unis. Hier soir avait lieu à Philadelphie une ‘FTP March’ (Marche Fuck the Police). Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées et ont manifesté sauvagement. Après avoir bloqué la route avec des poubelles renversées, les manifestants ont attaqué des voitures de police avec des pierres et des ballons de peinture. Un policier s’est écrié ‘Arrêtez ce type en noir!’ (au milieu des black-blocs…) et un autre agent s’est précipité sur un manifestant au hasard et l’a tazé puis arrêté. Un autre manifestant a été arrêté dans une rue adjacente après avoir lui aussi été tazé.

'FTP March' à Philadelphie

‘FTP March’ à Philadelphie