C’est au tour de la CIA de se prendre un scandale. Une nouvelle fuite (qui ne provient pas de Snowden) révèle quelques chiffres sur la base de données des ‘terroristes’ de l’administration américaine. Cette base de donnée commandée par la maison blanche, approvisionnée (par ordre d’importance) par la CIA, la DIA, la NSA et le FBI et alimentant les renseignements locaux américains contient les noms de 680’000 personnes considérés comme terroristes suspects ou avérés par le gouvernement US. Plus surprenant, si 230’000 de ces personnes sont suspectées de lien avec des groupes islamistes : 280’000 personnes sont considérés comme étant des terroristes « sans affiliation », n’appartenant à aucun groupe illégal. 92’000 personnes sont fichées comme appartenant à des groupes « autres » et non-précisés. Le seul groupe d’ampleur (plus de 8’000 suspects) qui ne soit pas islamiste sur la liste sont les FARC avec 11’275 suspects sur le territoire américain.
Cette liste n’est pas la plus large puisque toutes les personnes présentent dans la ‘base de donnée terroriste’ sont également encodées dans la base TIDE (Terrorist Identities Datamart Environment) qui ne nécessite pas de preuve pour encoder quelqu’un et qui fiche 1’000’000 d’Étatsuniens.
Une fois sur la base de donnée terroriste, les divers services de renseignements américains s’attachent à récolter des données biométriques sur ces suspects, les trois données recherchées sont la reconnaissance faciale, les empreintes digitales et les iris. De ces 680’000 suspects, l’administration a déjà récolté une ou plusieurs données biométriques pour 130’000 personnes.
La récolte effrénée de données biométriques sur les personnes qui figurent sur cette liste a véritablement commencé après l’attentat de Boston.
Le document indique également que le nombre de personnes qui sont interdites d’avion aux USA est passée de 16 personnes en 2001 à 47’000 en 2013. La plupart de ces personnes ont été rajoutées sous les mandats Obama.

Qui est dans la base de données ?
Qui est dans la base de données ?

Les autorités américaines ont retrouvés l’épave d’un drône à l’extérieur d’une prison de haute-sécurité en Caroline du Sud. Le drône avait probablement servi à livrer cannabis, tabac et téléphones à des prisonniers. Malgré le fait que le crash semble accidentel et que les autorités l’aient apparemment trouvé sur un coup de chance, le département des prisons a déclaré que c’était la première fois qu’un avion sans pilote était utilisé par des prisonniers en Caroline du Sud. Ailleurs, l’utilisation de tels engins a déjà eu lieu en Australie et en Géorgie.

Selon un rapport de Human Rights Watch, le FBI américain a encouragé, poussé et parfois même payé des musulmans américains à commettre des attentats dans le but de les arrêter et de faire valoir ces arrestations comme des succès de la lutte anti-terroriste. Vingt-sept affaires ont été étudiées par l’organisation, aidée de l’Institut des droits de l’homme et de l’université de Colombia, et 215 personnes ont été interrogées.

Un « complot terroriste » sur trois serait ainsi caractérisé par l’implication active d’un provocateur du FBI. Le FBI a ainsi financé et encouragé quatre hommes, «à la bouffonnerie shakespearienne» selon les mots d’un juge, à organiser une série d’attentats contre des synagogues et une base américaine. Ou encore, le cas de Rezwan Ferdaus, impliqué dans une tentative d’attentat et condamné à dix-sept ans de prison. Il aurait voulu attaquer le Pentagone avec des mini-drones bourrés d’explosifs. Le plan avait en fait été conçu en étroite collaboration avec un agent qui avait ensuite révélé que Fredaus avait «de toute évidence» de sérieux problèmes mentaux.

À Détroit, la police a utilisé un LRAD (long-range acoustic device) contre des manifestants qui bloquaient l’entrée de Homrich, une entreprise qui a reçu un contrat de 5.6 millions de dollars pour couper l’eau des habitants de Détroit. L’engin a été utilisé pour disperser la foule, il avait déjà été utilisé à Détroit en 2012 à la manifestation du premier mai.

Long-Range Acoustic Device
Long-Range Acoustic Device

Dans un rapport sur les futurs problèmes technologiques du FBI, la voiture sans chaufeur est pointée du doigt : si la technologie qui s’impose dans les voitures facilitera grandement le travail de la police (géolocalisation, arrêt à distance, identification,…), elle sera probablement une épine dans son pied. Le FBI craint que les criminels à bord des voitures sans chauffeurs puissent faire feu lors de courses poursuite sans avoir à toucher le volant, de l’arrière du véhicule et sans même regarder la route. La police américaine craint également que ces nouveaux véhicules soient utilisés comme voitures piégées qui se rendront elles-mêmes sur les lieux de leur forfait. Les premières voitures sans chauffeurs devraient être commercialisées par Google dés 2020 et sont déjà fonctionnelles.

La voiture sans chauffeur de Google
La voiture sans chauffeur de Google

La cour d’appel de New York a accédé à la demande de l’Union américaine de défense des libertés civiques (ACLU) et du New York Times qui exigeaient la plus grande transparence compte tenu de l’enjeu: le pouvoir de tuer des citoyens américains sans jugement. Le gouvernement Obama s’était opposé à cette publication, mais la cour de New York a ordonné, fin avril, la publication du mémo du ministère de la Justice. La campagne de tirs de drones américains a été lancée en 2004 mais s’est largement intensifiée depuis l’arrivée de Barack Obama au pouvoir.

Ce document daté du 16 juillet 2010 conclut à la légalité des raids ciblant un citoyen américain comme Al-Aulaqi, estimant que sa capture était infaisable. Anwar al-Aulaqi, imam américain d’origine yéménite lié à Al-Qaïda, avait été tué fin septembre 2011 au Yémen par une frappe d’un drone de la CIA. Un autre américain avait été tué dans la même attaque, tandis le fils de 16 ans de l’imam, avait été tué le mois suivant, toujours par un drone au Yémen. La nationalité américaine de Anwar al-Aulaqi ne le rend pas moins dangereux pour les intérêts américains, et une attaque de drone serait conforme au droit international, peut-on lire dans le document. Pour le Centre de défense des droits constitutionnels (CCR), le mémo confirme «que le programme des drones est bâti sur de grossières distorsions de la loi».

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Tyler Lang et Kevin Olliff ont été inculpés en vertu du ‘Animal Enterprise Terrorism Act’, la loi créée contre l’ALF et l’ELF qui permet de condamner les militants de la libération animale via des procédures anti-terroristes. Tyler et Kevin sont accusés d’avoir libéré 2’000 visons et renards d’une ferme à fourrure dans le Midwest. Olliff est déjà enfermé pour une peine de 30 mois de prisons alors qu’aucun crime ne lui avait été reproché, une pince coupe-boulon avait été retrouvée dans sa voiture.
Lang a maintenant été arrêté également. Le FBI se permet grâce à ces inculpations de fouiller dans des associations de libération animale de Los Angeles, entre autres la ‘Bunny Alliance’.

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Malgré le fait que la Commission de l’immigration et du statut de réfugié a jugé que le ministère de la Sécurité publique n’a pas prouvé qu’il ait été l’instigateur d’actes terroristes, le militant iranien Djaber Kalibi s’est quand même vu ordonner une mesure d’expulsion par le commissaire chargé d’entendre sa cause. Il a donc quitté le Canada pour retourner en France (dont il détient la nationalité), laissant ses deux belles-filles à Montréal où elles poursuivent leurs études. La lutte se poursuit néanmoins pour lui permettre de revenir au Canada et de poursuivre les démarches pour obtenir la résidence permanente. Une demande en ce sens sera bientôt soumise au ministre de l’Immigration qui seul détient désormais le pouvoir de lever l’interdiction de séjour.

Djaber Kalibi est un militant communiste d’origine iranienne, qui a vécu au Canada pendant neuf ans avant d’en être récemment expulsé. En juillet 2013, alors qu’il revenait d’un voyage en France, les autorités lui ont confisqué son passeport et l’ont avisé qu’il était désormais interdit de séjour au Canada. Son « crime » ? Avoir soutenu le renversement du régime islamiste il y a de ça une trentaine d’années, alors qu’il vivait en France. Le délit pour lequel il a été condamné à quatre ans de prison en 1986 étant punissable de plus de 10 années d’emprisonnement s’il avait été commis au Canada, la mesure d’expulsion devenait donc automatique.

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Pendant la période de la fête nationale américaine, les USA rendent leurs contrôles aux aéroports étrangers accrus. Ils ont prévenus que c’était les terminaux mobiles qui étaient visés, accusant de tous petits engins explosifs dissimulés dans les smartphones. La sécurité vérifiera que les appareils s’allument et donc : si ceux-ci sont déchargés ils ne seront pas admis à bord. Les USA ont régulièrement augmentés leurs contrôles dans les aéroports européens ces dernières semaines.