Suite au premier mai 2012 à Seattle, plusieurs militants anarchistes sont poursuivis et victimes de la répression politique sous la forme de grands jurys (voir notre article du 23/09). Mercredi, une seconde inculpée a été placée derrière les barreaux à la prison fédérale SeaTac de Seattle où elle a rejoint Matt Duran qui s’y trouve depuis le 7 septembre. Ils sont incarcérés pour ‘outrage à la cour’ suite à leur refus de coopérer avec le grand jury. Plusieurs des inculpés ont décidé de lui résister en invoquant le 5ème amendement qui leur permet de garder le silence car ils estiment que le grand jury cherche à porter atteinte à l’ensemble de leur mouvement par le biais de cette affaire précise. Matt Duran se trouve actuellement à l’isolement et une audience a récemment statué qu’il pourrait n’être libéré qu’en mars 2014. Par ailleurs, une troisième militante doit comparaître devant le grand jury le 10 octobre prochain. Dans la mesure où elle a d’ores et déjà annoncé qu’elle garderait elle aussi le silence, elle sera plus que probablement incarcérée aussi.

En avril 2012, une délégation solidaire du SRI a rencontré, entre deux audiences de leur procès, les inculpéEs de Lutte révolutionnaire. À cette occasion, une interview vidéo de 50 minutes a été réalisée, au cours de laquelle Pola Roupas et Nikos Maziotis, deux des sept anarchistes inculpés (et aujourd’hui à nouveau dans la clandestinité) abordent l’histoire de leur organisation Lutte révolutionnaire, la situation et les perspectives du mouvement révolutionnaire en Grèce.

Ce document exceptionnel vidéo sera projetée ce vendredi 28 septembre à 19h00, dans le cadre des Rendez-vous de la Maison Norman Bethune, 1918 rue Frontenac à
Montréal (métro Frontenac). Entrée libre

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Le 18 novembre dernier, sur le campus Davis, la police universitaire avait fait usage de spray au poivre à l’encontre de manifestants pacifiques. Filmés en action, les policiers avaient fait le tour de la toile et la vidéo était rapidement devenue un cri de ralliement pour le mouvement Occupy Wall Street. Un certain nombre d’étudiants avaient porté plainte suite à cette agression. Hier, devant un tribunal de Sacramento, un accord a été proposé entre eux et l’Université. Celle-ci devrait indemniser les 21 manifestants à hauteur de 30000 dollars chacun, et devrait également verser une certaine somme à leurs avocats. Par ailleurs, l’accord prévoit que l’Université mette de côté 100000 dollars pour toute autre personne qui parviendrait à prouver qu’elle a été arrêtée ou victime de spray au poivre au cours du rassemblement du 18 novembre. Cette proposition doit encore être approuvée par un juge.

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En octobre, la firme HALO Corp de profiter d’un séminaire anti-terroriste pour fournir une formation anti-zombie à un millier de militaires et de policiers US. Cette formation aura lieu du 29 octobre au 2 novembre à San Diego, parmi d’autres consacrées à la lutte antiterroriste, lors du Counter Terrorism Summit. Le choix de l’exercice résulte tout à la fois de la zombie-mania (renouvelée par le succès de jeux comme Call of Duty), de la paranoïa américaine (il faut se préparer, en gros, à l’apocalypse), de la logique du « qui peut le plus peut le moins » (quand on peut affronter un zombie, on peut affronter n’importe qui), et de la problématique des ennemis dopés à des drogues (ainsi la méthamphétamine) réduisant notablement la peur légitime, quant elles n’annulent pas tout simplement la douleur causée par un impact.

Dans le nord-ouest des Etats-Unis et dans la baie de Californie, plusieurs militants anarchistes sont confrontés à la répression politique sous la forme de grands jurys. Le but de ce grand jury semble être une enquête sur ce qui s’est passé dans le centre-ville de Seattle le jour du premier mai 2012. Les médias ont rapportés de partout entre 150 000 et 300 000 dollars de dégâts survenus lors des affrontements. La plupart d’entre eux ont décidé de résister au grand jury, déclarant qu’ils invoquent leur droit 5e amendement de garder le silence parce qu’ils se sentent le grand jury cherche des informations visant à leur porter atteinte ou à attaquer l’ensemble du mouvement. Un certain nombre de personnes ont déjà passé devant le grand jury avec des résultats divers.

Un large mouvement de solidarité se développe avec des manifestations, des concerts ou des actions comme celle de la nuit du 19 septembre où une agence de la Bank of America a subit d’importants dégâts.

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Le site du comité de soutien

Malcolm Harris, 23 ans, militant du mouvement Occupy Wall Street est actuellement poursuivi par la justice américaine pour troubles de l’ordre public. Il encourt une peine de quinze jours de prison ou de 500 dollars pour avoir marché sur le pont de Brooklyn lors d’une manifestation au cours de laquelle plusieurs dizaines de personnes avaient été arrêtées. Depuis début juillet, le ministère public réclame à la société Twitter qu’elle lui délivre les messages du militant car selon lui, ceux-ci prouveraient qu’il savait qu’il violait la loi lors de la-dite manifestation. Le juge estime en effet que ces messages ne sont pas soumis à la garantie constitutionnelle qui protège la vie privée, arguant notamment que ‘si on poste un tweet, c’est comme si on criait par la fenêtre, l’objectif n’est pas de garder cela privé’. Twitter avait d’abord refusé de transmettre ces informations, mais sous la menace de lourdes amendes, les tweets de Malcolm Harris ont été transmis ce vendredi au tribunal new-yorkais devant lequel le militant sera jugé en décembre.

Mercredi, trois des quatre jeunes anarchistes connus sous le nom des « Cleveland 4 », Brandon Baxter, Doug Wright et Connor Stevens, ont conclu un accord avec la justice en acceptant de plaider coupables pour tous les chefs d’accusations portées contre eux, mais pas à celui de terrorisme fédéral. Ils sont accusés d’avoir tenté de détruire un pont avec des explosifs le 31 avril dernier. Joshua Stafford, un quatrième accusé dans cette affaire, est l’objet d’une évaluation de la santé mentale. Son procès a été reporté sine die. Anthony Hayne, le cinquième de l’accusé, a accepté de plaider coupable à toutes les accusations en juillet. Brandon Baxter, Connor Stevens, Douglas L. Wright, et Joshua Stafford ont été piégés par un provocateur du FBI qui les a poussé à l’action et leur a fourni finance et matériel (notamment du faux explosif C4). il avait même menacé l’un des accusés de vouloir se retirer du projet peu de temps avant les arrestations!

Le Comité Cleveland Support 4 continue de soutenir Brandon, Doug, Connor et Josh mais se déclare « désemparé » de les voir plaider coupables. Selon lui, les accusés font face à un système de justice pénale qui punit les gens pour aller au procès et les récompense pour avoir plaidé coupable, même quand ceux-ci en savent qu’ils sont innocents. La condamnation de ces trois n’aura pas lieu avant, après une audience prévue pour les 5 et 6 novembre. On ne sait pas si Brandon, Doug et Connor ont encore la possibilité de présenter des preuves devant les tribunaux en ce qui concerne la provocation du FBI. Leur peine peut aller de cinq ans à trois vies.

Lien vers le Comité Cleveland Support 4

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Lundi passé, des incidents avaient opposés des policiers aux étudiants à Montréal. Six personnes avaient été arrêtées pour voies de fait contre des agents de sécurité et des policiers.

Les policiers sont entrés à la demande de la direction de l’école afin de poursuivre la vague d’arrestations. Arrivés sur place vers 13h, les policiers du poste de quartier se sont retrouvés en présence d’une centaine d’étudiants. Quand ils ont procédé aux arrestations de quatre hommes et une femme, les étudiants ont résisté et des renforts policiers ont été appelés. Un gros détachement de robocops a fait son entrée dans l’immeuble. Ils ont pas ménagé leurs efforts pour repousser la centaine d’étudiants dans une cage d’escalier où ils les ont pris en souricière pour les confiner pendant une dizaine de minutes. Repoussés sur le trottoir, les manifestants ont longtemps fait face à un barrage policier les empêchant de retourner dans leur école. La tension a à nouveau monté et des renforts ont à nouveau été envoyé.

Alors que sa condamnation à mort a été commuée en prison à vie il y a quelques mois, le journaliste militant Mumia Abu Jamal est à nouveau victime d’un déni de justice. Le 13 août dernier, dans le plus grand secret (afin de tenter d’empêcher tout recours au prisonnier), la justice fédérale de Pennsylvanie a rendu une ordonnance le condamnant à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Ce type d’ordonnance ne peut être contesté que durant dix jours, mais ni Mumia ni son équipe de défense n’en ont été informés. C’est une juriste qui le défendait dans les années 80 qui a eu connaissance de la décision et a permis à la défense actuelle de déposer en urgence une requête en contestation pour violation flagrante des règles de procédure pénale (non information des parties). Si cette requête devait ne pas aboutir, Mumia serait définitivement privé de son droit au recours lui permettant de solliciter à tout moment une libération conditionnelle, et ce huit mois après l’abandon de tout recours du procureur de Philadelphie contre l’annulation de la sentence de mort par la Cour Suprême des Etats-Unis.