Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski a gracié l’ancien président Alberto Fujimori. Dans le cadre de la lutte contre l’insurrection du PCP-SL, Fujimori avait commandité et couvert d’innombrables massacres, souvent attribués par les médias à la guérilla maoïste. Condamné en 2009 à 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité et corruption, il a officiellement été gracié pour des raisons de santé. Sauf que sa libération intervient trois jours après l’échec d’un vote au Parlement pour destituer l’actuel président. Destitution rejetée grâce à l’abstention des fidèles de l’ex-dictateur remerciés par cette grâce.

A peine publiée, l’annonce de cette grâce a poussé plusieurs milliers de personnes dans les rues de Lima, photos des victimes du régime Fujimori en mains. La police les ayant empêchét de manifester devant le Palais présidentiel, ils se sont rabattus sur la place San Martin toute proche, et à proximité du domicile privé du président Kuczynski à qui ils reprochent de ne pas avoir respecté sa promesse électorale de ne pas libérer Fujimori.

Rassemblement hier à Lima contre la grâce pour Fujimori

Rassemblement hier à Lima contre la grâce pour Fujimori

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De nouvelles manifestations de l’opposition avaient lieu mercredi au Honduras pour protester contre la réélection du président de droite Juan Orlando Hernandez, alors que les Etats-Unis ont estimé ne voir « rien » qui permettrait de remettre en cause le résultat officiel mais contesté du scrutin. L’opposition, qui conteste ce résultat et demande une nouvelle élection, a appelé ses partisans à descendre dans la rue. Quelque 3.000 personnes ont manifesté devant le siège du haut commandement des forces armées dans la capitale pour protester contre les assassinats, les agressions physiques, les persécutions commises selon l’opposition par les forces de sécurité depuis l’élection présidentielle du 26 novembre (voir notre dernier article sur le sujet[->]). Des manifestants portaient des croix de bois sur lesquelles étaient inscrits des noms des 12 personnes tués par les forces de l’ordre dans la répression des manifestations.

Manifestation au Honduras

Manifestation au Honduras

Le Honduras reste perturbé par l’instabilité politique à la suite du vote du 26 novembre (voir notre article). Des manifestations de masse dénoncent la fraude électorale dont aurait bénéficié le président de la droite extrême Juan Orlando Hernandez. La semaine dernière, les deux principaux partis d’opposition ont présenté des demandes formelles d’annulation des résultats de l’élection.

Vendredi, 27 manifestants ont été blessées lors d’affrontements avec les forces de sécurité honduriennes. Les manifestants ont mis le feu à des pneus, bloquant les principales artères de la capitale, Tegucigalpa, et la deuxième ville de San Pedro Sula. Les policiers et les militaires ont tiré des gaz lacrymogènes. Des manifestants ont lancé des pierres et incendié un véhicule militaire. Au moins cinq des blessés dans la ville de Villanueva, dans le nord du pays, près de San Pedro Sula, ont été blessés par balles.

Affrontements au Honduras

Affrontements au Honduras

Le projet de loi sur les retraites, qui a déjà été adopté au Sénat, fait partie d’une série de réformes lancées par le gouvernement du président Macri pour réduire le déficit élevé de l’Argentine. Il a ainsi ordonné des suppressions d’emplois, l’élimination des tarifs visant à protéger l’industrie locale et la réduction des subventions aux services publics. Le plus grand syndicat argentin avait menacé d’organiser une grève générale si la loi sur les retraites était approuvée. La mesure devait être votée à la chambre basse jeudi, mais la session du Congrès a été suspendue indéfiniment alors que la police s’affrontait aux manifestants. La police en tenue anti-émeute a tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur des manifestants armés de bâtons qui ont incendié plusieurs poubelles à l’extérieur du bâtiment du Congrès et dans les rues avoisinantes.

Affrontements devant le bâtiment du Congrès

Affrontements devant le bâtiment du Congrès

Quatre membres de la guérilla du PCP-SL ont été capturés le 7 décembre. Ils auraient participé aux embuscades des véhicules de police à Huanta et à Huancavelica. Deux des détenus ont été identifiés comme le « camarade Raulito » et le « camarade Agustín ». Les deux autres prisonniers sont en cours d’identification. Tous appartiendraient à la colonne de guérilla dirigée par le « camarade Antonio », active dans la région de la vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (Vraem). Le camarade ‘Agustín’ est le fils d’Alejandro Borda Casafranca, le « camarade ‘Alipio », tué par les forces de sécurité en août 2013 (voir notre article). Les prisonniers ont été transférés par les airs dans la capitale.

Le trasnfert des prisonniers

Le trasnfert des prisonniers

La XIe Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce se tenait hier mardi à Buenos Aires. Une manifestation de protestation a débouché sur de violents affrontements dans le centre de la ville. Des manifestants ont brisé des vitrines et incendiés des conteneurs à ordures dans les rues Corrientes et 9 de Julio. ils s’en sont aussi pris aux médias et ont résisté aux gendarmes qui intervenaient avec des jets de pierres et de cocktails Molotov. Six manifestants ont été arrêtés et d’autres ont été blessés par des tirs de projectiles en caoutchouc.

L'intervention des gendarmes à Buenos Aires

L’intervention des gendarmes à Buenos Aires

Près de deux semaines après l’élection présidentielle à tour unique, le Honduras n’a toujours pas de président. D’après les chiffres publiés lundi par le Tribunal suprême électoral (TSE), le sortant, Juan Orlando Hernández (droite), est arrivé en tête du scrutin avec 52 000 voix d’avance sur son challenger de gauche Salvador Nasralla. Lequel refuse de reconnaître le résultat, invoquant des fraudes, et demande un recomptage intégral des bulletins, requête qu’appuient les observateurs internationaux mandatés par l’Union européenne et l’Organisation des Etats américains (OEA).

En 2009, le président de gauche Manuel Zelaya, surnommé «Mel», était renversé par un coup d’Etat préparé par l’armée et les milieux d’affaires. Le prétexte du putsch était un projet de réforme constitutionnelle qui aurait permis à Mel de briguer un deuxième mandat consécutif, mais le grief principal était le rapprochement du président avec Hugo Chávez. Les concerts de casseroles et les défilés de rue favorables au candidat de gauche se sont poursuivis depuis l’instauration du couvre-feu, le 1er décembre (voir notre précédent article). Il est ainsi interdit de sortir de chez soi entre 22 heures et 5 heures du matin, sauf dans les zones touristiques, peu nombreuses. Certaines manifestations ont donné lieu à des affrontements avec la police. Les organes de défense des droits de l’homme évoquent entre 11 et 14 morts lors de cette répression.

Manifestation de l'opposition vendredi à Tegucigalpa, la capitale du Honduras

Manifestation de l’opposition vendredi à Tegucigalpa, la capitale du Honduras

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Abimael Guzmán, le Président Gonzalo du PCP-SL, a une nouvelle fois été exclu d’une audience dans un procès consacré à l’attaque à la voiture piégée de la rue Tarata par la guérilla maoïste de Lima en juillet 1992. C’est la troisième fois qu’une telle expulsion a lieu (voir notre article). Elle fait suite aux protestations d’Abimael Guzman contre l’audition comme témoin d’un ancien parlementaire du parti de Fujimori (l’ancien président actuellement emprisonné pour corruption et crimes contre l’humanité), Marco Miyashiro, qui avait dirigé le Groupe d’enquête policières qui avait réalisé la capture en 1992 de la direction du PCP-SL. Après l’incident, l’audience à la base navale de Callao a continué. Florindo Eleuterio Flores, le Camarade Artemio a vigoureusement protesté contre l’accusation de narcotrafic.

Abimael Guzman sortant de la salle d'audience

Abimael Guzman sortant de la salle d’audience

Au Honduras, après que le système de décompte des bulletins de vote soit tombé en panne, Hernández, président actuel et chef des forces armées a déclaré que son score avait rejoint et dépassé celui de Salvador Nasralla, candidat de l’opposition de gauche. Celle-ci ayant dénoncé la fraude, Hernández a décrété un couvre-feu et une suspension des droits constitutionnels de 10 jours. On rapporte au moins 7 personnes tuées et 20 blessées par les militaires qui tiraient sur toute personne circulant dans les rues, et il y aurait plusieurs dizaines d’arrestations à Tegucigalpa. A la différence de ce qui se passe au Venezuela l’Organisation des Etats Américains (OEA) s’est abstenue de toute intervention et la presse internationale de toute dénonciation.

Manifestation de l'opposition au Honduras

Manifestation de l’opposition au Honduras

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Un militant mapuche de 22 ans, Rafael Nahuel, a été tué et deux autres blessés par balles dans une opération lancée par les forces de sécurité argentines contre les indigènes résidant dans le sud du pays. Ce sont les troupes de la Marine qui, procédant à l’évacuation de terres mapuche dans la région du lac Mascardi, à 35 kilomètres de Bariloche, décrétée « parc national » par l’Argentine, se sont heurtées à des manifestants de la Resistencia Ancestral Mapuche (RAM), un mouvement né en 2013 dans le but de recouvrer les terres mapuche du sud de l’Argentine et du Chili entre les mains de l’État et du privé. De nombreuses manifestations de protestations on eu lieu depuis dans toute l’Argentine.

Rafael Nahuel

Rafael Nahuel