Mercredi, la justice espagnole a une nouvelle fois refusé la libération d’Alfonso. Agé de 21 ans, cet ouvrier a été arrêté le 14 novembre, jour de la dernière grève générale en Espagne, alors qu’il se rendait à un piquet de grève, et inculpé pour détention d’explosifs. Suite à la décision de mercredi, il reste incarcéré dans l’attente de son jugement. Mercredi soir, des manifestations de soutien ont été organisées dans trente villes espagnoles et dans plusieurs capitales européennes et sud-américaines. Unique détenu des suites de la grève générale, Alfonso dénonce également la répression brutale des mouvements sociaux par le gouvernement central.

Solidarité avec Alfonso

Alfonso Fernández est un jeune ouvrier madrilène qui a été arrêté lors de la dernière grève générale, le 14 novembre, au moment où il s’apprêtait à aller à un piquet. Il est accusé de détention d’explosifs et placé en détention provisoire, sous un régime de haute sécurité (FIES), en attente du jugement. Dans les trois semaines qui ont suivi cette arrestation, ses amis et ses voisins mais aussi de nombreuses organisations politiques et sociales se sont mobilisées pour dénoncer un montage policier et réclamer sa libération.

Le blog de la campagne

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Hier mercredi, une manifestation syndicale à Barcelone, paralysée par la grève des transports, a été l’occasion de plusieurs incidents. Des manifestants (appartenant en partie aux syndicats anarchiste CNT) ont attaqué des magasins appartenant à des grandes chaînes (FNAC, APPLE…). Le magasin ZARA, appartenant à une société espagnole dont le proprétaiere, Amancio Ortega, est la troisième fortune du monde, a été particulièrement visé. La police catalane a arrêté un syndicaliste porteur de seaux de peintures, et prétend avoir identifié une trentaine de manifestants ayant envahi et dévasté les magasins.

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Le 10 juillet dernier, l’Espagne avait été condamnée pour avoir prolongé illégalement la détention d’une prisonnière membre de l’ETA. Inès Del Rio Prada a été condamnée à plus de 3000 ans de prison mais était libérable le 2 juillet 2008 en vertu d’un loi sur le cumul des peines qui avait fixé sa détention à trente ans. Peu avant sa libération, l’Audience Nationale, se basant sur la jurisprudence, avait prolongé sa détention jusqu’au 27 juin 2017. C’est cette décision qui avait été condamnée par la cour de Strasbourg, celle-ci estimant que l’Espagne avait violé les article 7 (pas de peine sans loi) et 5 (droit à la liberté et à la sûreté) de la Convention européenne des droits de l’homme. Le gouvernement espagnol avait alors immédiatement le renvoi de l’affaire devant la Grande Chambre, son instance suprême. Ce mardi, la CDEH s’est prononcée en faveur de cet appel, sans toutefois préciser à quelle date serait réexaminée l’affaire. En attendant, Inès Del Rio Prada reste incarcérée.

Après avoir annoncé un projet de loi projetant d’interdire la prise de photos et de vidéos de policiers lors de manifestations publiques, les autorités espagnoles ont adopté plusieurs modifications au Code Pénal. L’objectif de ces amendements est de criminaliser plusieurs activités qui jusque là n’étaient qualifiées ‘que’ de délits et qui pourront donc faire l’objet de lourdes peines de prison. De nouvelles peines ont ainsi été introduites. L’occupation pourra être punie de trois à six mois de prison. Dorénavant, l’interruption des transports publics pourra entraîner jusqu’à deux ans d’emprisonnement. La résistance envers l’autorité et l’agression d’un élu pourront respectivement être punie de quatre et six ans de prison et pourront être considérées comme un attentat. Enfin, le partage et la diffusion par des moyens publics d’action qui troublent l’ordre public seront passibles d’un an de prison maximum.

Le ministère de l’intérieur espagnol a annoncé hier qu’il planchait sur une loi qui interdira de filmer et de photographier la police. La nouvelle mesure législative va interdire: ‘la capture, la reproduction et l’édition d’images, de sons et de renseignements sur des membres de la sécurité ou des forces armées’. Seront également réprimées les diffusions d’images ou de vidéos sur les réseaux sociaux. Depuis le début de la vague de manifestations anti-austérité, de nombreux rapports et vidéos ont fait état des brutalités policières. En outre, les images diffusées par les manifestants ont révélé que de nombreux officiers espagnols ne portent par leur badge d’identification lors des rassemblements, bien que cela soit rendu obligatoire par la loi.

Les affrontements se poursuivent actuellement entre manifestants et policiers anti-émeutes, à Madrid où des milliers de personnes sont rassemblées pour réclamer la démission du Premier Ministre. Le bilan le plus récent est de 36 personnes blessées et 25 arrétées pour un nombre total de manifestants estimé à 6’000 par le gouvernement espagnol, ce dernier a annoncé avoir déployé 1’300 unités anti-émeutes dans la ville.

Mise à Jour : Selon le service des urgences de Madrid, 64 personnes ont été emmenées en ambulance ce 25 septembre, dont 27 policiers. La Place de Neptune (où se tenait la manifestation) a finalement été évacuée par la police anti-émeute il y a quelques minutes et d’importants déplacements de police ont lieu à présent.

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Les prisonniers politiques des GRAPO Enrike Kuadra Etxeandia (photo), Nacho Varela Gómez, et Marcos Martin Ponce sont entrés en grève de la faim en solidarité avec Iosu Uribetxeberria. Ce sont maintenant plus de 250 prisonniers politiqes en grève de la faim solidaire avec Iosu Uribetxeberria qui, son un état de santé étant particulièrement critique, revendique sa libération.

Enrike Kuadra Etxeandia

Enrike Kuadra Etxeandia

Près d’une centaine de fourgons de l’unité d’intervention de la police (UIP) de la Police nationale se sont fait crevés les pneus sur le parking protégé du poste de police de Moratalaz (Madrid) où ils étaient stationnés. Les UIP sont généralement chargés d’assurer la sécurité et l’ordre lors des manifestations et des protestations de rue. Le sabotage est survenu le jour où étaient prévues, dans la plupart des villes espagnoles, plusieurs protestations et manifestations contre les récentes compressions budgétaires du gouvernement – manifestations ayant donné lieu à des affrontements.

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A l’appel des syndicats, des manifestations ont eu lieu dans 80 villes espagnoles pour exprimer le refus du nouveau plan de rigueur du gouvernement, de la hausse de la TVA et des coupes budgétaires. A Madrid, plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé dans les grandes avenues de la ville. A la fin de la manifestation, plusieurs groupes ont tenté de rejoindre le Parlement, mais lorsqu’ils sont arrivés aux barrières qui protègent les bâtiments du Congrès, leur marche a été interrompue par une charge policière. Pour disperser les différents petits groupes, les forces de l’ordre ont chargé à coups de matraque avant de tirer des balles en caoutchouc. Les manifestants ont répliqué par des jets d’objets divers, et notamment de bouteilles. Selon les autorités, six personnes ont été légèrement blessées et sept interpellées.

Charge policière à Madrid

Charge policière à Madrid

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