Le 9 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez étaient froidement assassinées d’une balle dans la tête, dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan à Paris. De nombreux éléments de l’enquête, notamment un enregistrement sonore et un document écrit publiés sur internet un an après le crime, font apparaître que le meurtrier présumé, Ömer Güney, a agi pour le compte des services secrets turcs (MIT). Depuis le début de l’enquête, on observe la volonté des autorités turques et françaises d’étouffer l’affaire. En Turquie, une enquête a été ouverte au lendemain du crime mais, malgré une commission rogatoire internationale, aucune information n’a été partagée avec la justice française. Côté français, le gouvernement a refusé de lever le secret-défense sur les renseignements qui auraient pu permettre l’avancement dans l’enquête judiciaire.

La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan et le Conseil démocratique Kurde en France, pour ne laisserons pas le meurtre de Sakine, Rojbîn et Leyla sombrer dans l’oubli, organise une manifestation pour demander à la France de déclassifier tous les renseignements pouvant permettre de faire la lumière sur ces crimes ; de tout mettre en œuvre pour en identifier, interpeller, juger les auteurs et les commanditaires ; de demander des comptes à la Turquie pour ces crimes.

Manifestation demain samedi 9 janvier 2016, à Paris, Gare du Nord, 10h

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Suite à un contrôle d’identité dans la rue en banlieue parisienne, Lucile avait été condamnée à 3 mois ferme (voir notre article sur le procès). Emprisonnée à Fleury-Mérogis depuis le 14 octobre, elle est sortie le 21 décembre dernier par le jeu des remises de peine légales (7 jours par mois pour les peines inférieures à une année) et supplémentaires (à la discrétion du personnel pénitentiaire qui se base sur la participation de la prisonnière aux « activités », notamment le travail, mais aussi les séances de sport et autres).

ECA Dynamics, une alliance entre la firme française d’équipements militaires automatisés ECA Group et Wandercraft, autre firme française qui projette de fabriquer des exosquelettes pour personnes handicapées, vient de présenter à la Direction Générale de l’Armement un projet de robot censé ressembler à un humain et prêter assistance aux militaires en opérations. Comme on peut le voir dans la bande-annonce, les robots portent les sacs à dos d’hommes armés tout en se déplaçant sur la pointe des pieds. Un premier prototype de l’engin en question est censé être présenté en 2016-2017 pour une mise en service prévue en 2020-2025.

Des robots humanoïdes (sur la gauche)

Des robots humanoïdes (sur la gauche)

La loi Diard de mars 2012 impose aux salariés des transports de se déclarer individuellement grévistes 48 heures avant le début d’un conflit pour concilier l’exercice du droit de grève et une bonne information des passagers. Sans pour autant instaurer un service minimum, elle permet aux entreprises d’optimiser l’utilisation des personnels non grévistes et d’adapter les plans de transport.

Air France a été condamnée cette semaine en appel pour avoir détourné cette la loi afin d’assurer un maximum de vols lors de la grève des pilotes de 2014. La Cour d’appel de Paris reproche à la compagnie d’avoir utilisé les déclarations individuelles des salariés 48 heures à l’avance pour recomposer des équipages avec des non-grévistes, avant la grève prévue des pilotes à partir du 15 septembre 2014. « La cour nous a donné raison, Air France a contourné la loi Diard en s’en servant pour organiser le trafic et moins pour informer les passagers », a déclaré le porte-parole du Spaf (deuxième syndicat de pilotes à Air France), à l’origine du recours en référé. Celui-ci avait été rejeté le 24 septembre 2014 et le syndicat avait fait appel. La compagnie, qui devra verser 27.000 euros pour réparer le préjudice du syndicat, a indiqué qu’elle allait se pourvoir en cassation.

La grève à Air France

La grève à Air France

Ce lundi, au tribunal de Boulogne-sur-Mer, Aurélien, 20 ans, militant No Border, a été condamné à un mois de prison avec sursis par le pour « refus de signalement », mais relaxé pour les accusations de participation aux heurts contre la police, mi-novembre dans la « jungle » de Calais. Outre le « refus de signalement », Aurélien s’était opposé au relevé d’empreintes, avait refusé de se faire photographier et de donner son ADN lors de sa garde à vue. Au procès, le chef de service du commandement de nuit de la direction départementale de la sécurité publique du Pas-de-Calais affirmait avoir vu le jeune militant « haranguer les migrants, qui avaient une façon de faire différente car ils revenaient à l’assaut », après les jets de gaz lacrymogène. La procureure avait requis six mois avec sursis.

Les affrontements à Calais

Les affrontements à Calais

Rassemblés devant le portail de la sous-préfecture à Draguignan (Var), hier après-midi, près de 200 manifestants sont venus exiger la fin des massacres, des opérations militaires et de la répression politique contre les Kurdes en Turquie et en Syrie, malgré l’interdiction de manifester décidée par la préfecture la veille dans le cadre de l’état d’urgence. Les policiers interviennent et, dans la confusion générale, des premiers coups de poings sont échangés. Les policiers font usage de leurs matraques et de leur gaz lacrymogène. Un coup de flash-ball est même tiré. Il essuie quelques jets de projectiles. Il y aura huit interpellation, dont cinq personnes placées en garde à vue. Et parmi les blessés, le commissaire de police ressort de la mêlée le visage ensanglanté. Le maire (SE) de Draguignan a annoncé qu’il se porterait partie civile contre les organisateurs de la manifestation.

Les incidents de Draguignan

Les incidents de Draguignan

La société française des chemins de fer teste actuellement un nouveau logiciel qui pourrait à terme tourner sur les 40.000 caméras que compte le réseau français. Ce programme détecte les bagages et comportements suspects. Pour ce qui concerne les bagages, les caméras alerteraient dés qu’elles détectent un bagage laissé seul trop longtemps, pour ce qui est des comportements: les caméras pourraient analyser le haussement de la voix, les changements de température corporelle mais aussi les gestes saccadés où qui traduiraient une anxiété. Le but de ce programme est bien de « détecter les émotions » pour voir l’anxiété. Le communiqué ne dit pas comment le logiciel départagera les personnes qui sont anxieuses de rater leur train de celles qui sont anxieuses pour d’autres raisons.

Des militaires possiblement anxieux.

Des militaires possiblement anxieux.

A Marseille la Sodexo a obtenu le marché de la production et de la livraison de 45.000 repas par jour aux élèves des écoles. L’entreprise est florissante, 490 millions d’euros de résultat pour 2014, les conditions de travail et les salaires y sont médiocres. Les chauffeurs-livreurs se lèvent tous les matins à 4h pour charger leur camion et faire ensuite la tournée. Leurs salaires est très bas et ils sont dans l’obligation, alors que la charge utile maximum de leurs véhicules est de 635 kg, de charger les camions jusqu’à plus de 2 tonnes (trois fois plus que ce que la loi autorise) pour ne pas faire deux tournées mais une seule, et cela en CDII (contrat de travail à durée indéterminée intermittent). Le CDII est un statut de précaire à vie : le salarié alterne des périodes travaillées et non travaillées, et sa rémunération sera « lissée » sur l’année. Un contrat est bien pire qu’un CDD (pour lequel est prévu une prime de précarité) ou qu’un contrat saisonnier qui permet de percevoir des allocations chômage quand on ne travaille pas.

Le 16 novembre dernier les chauffeurs-livreurs, lancent un avertissement à la direction. Pas de réaction. Le 24 la grève commence. Le soir même, la direction réunit enfin les délégués du personnel et signe avec eux un accord qui, s’il peut satisfaire une partie des services, ne répond pas aux demandes du service logistique, qui a lancé la grève. Le 25, flanqué d’un huissier, le directeur régional se présente devant l’assemblée de grévistes pour leur annoncer la mise à pied de tous les grévistes pour…abandon de poste. 23 procédures de licenciement sont déclenchées pour ce même motif par la direction qui fait interdire l’entrée de l’entreprise au délégué syndical CGT, embaucher des intérimaires pour remplacer les grévistes, et ceinturer l’entreprise par des vigiles accompagnés de chiens de garde. Les prud’hommes saisis par les salariés n’ont pas réussi à se départager et une nouvelle audience est prévue ce mercredi 16 décembre. Le tribunal de grande instance (saisi par l’employeur pour « blocage » à cause d’un rassemblement d’une heure devant les grilles) doit lui aussi se prononcer.

La grève à Sodexo

La grève à Sodexo

Après neuf jours de mobilisation, les grévistes de la société ID Logistics à Lisses ont été délogés par les gendarmes, ce mercredi en fin d’après-midi, à Lisses. Une intervention des forces de l’ordre qui fait suite à une requête non contradictoire déposée par l’avocat de la société auprès du tribunal de grande instance d’Evry. Vendredi, après quatre jours de mouvement de protestation, la chambre des référés du TGI d’Evry avait rejeté la requête de la société ID Logistics qui soutenait que la grève était illicite.

Depuis le début de la semaine dernière, l’intersyndicale CFDT, CGT, FO et CFTC avait appelé les 400 employés de cette société en charge du stockage des denrées puis du chargement des camions du groupe Intermarché à observer une grève illimitée afin de s’opposer à un plan d’augmentation des cadences de production mis en place par la direction.

Les gendarmes contre les grévistes d'ID Logistics

Les gendarmes contre les grévistes d’ID Logistics

Renault Trucks Defense (RTD) a dévoilé début décembre, une nouvelle variante « poste de commandement » de son véhicule de sécurité MIDS (Midlum Security), qui vient élargir une gamme qui compte déjà les versions « transport de troupes » et « transport de prisonniers ». Ce véhicule est conçu pour coordonner au plus près des opérations de police. Ses cinq postes de travail sont couplés à une baie informatique, et sont complétés d’un tableau blanc et d’un écran de téléconférence et de partage d’informations. Fixées sur le toit du véhicule, sept caméras périphériques permettent la surveillance rapprochée, la vision longue portée étant quant à elle assurée grâce à une caméra orientable sur 360° installée sur un mât télescopique. RTD y a en outre intégré son système de mission « BattleNet Inside » au sein du poste avant, à partir duquel le co-pilote est en mesure de récupérer un large spectre d’informations tactiques : flux vidéos, position GPS du véhicule, documentation du véhicule, etc.

Les forces de police de Colombie ont pris livraison il y a quelques semaines de trois MIDS en version transport de troupes. Ces véhicules permettront à l’ESMAD (Escuadrón Movil Antidisturbios), l’escadron mobile anti-émeutes, de transporter 10 hommes + 2 membres d’équipage dans un véhicule blindé. Le gouvernement colombien projette de recruter 1 000 hommes supplémentaires pour l’ESMAD et voulait donc leur offrir un mode de transport adéquat.

Le MIDS de RTD en version

Le MIDS de RTD en version