Au 9e jour de grève à la SNCF à l’appel de la CGT et de Sud-Rail contre la réforme ferroviaire, la CFDT dénonce des «exactions commises à l’encontre des cheminots non-grévistes» et «demande des mesures de protection pour tous les cheminots». Le syndicat, qui a signé la semaine dernière un accord avec le gouvernement, dénonce «Il y a eu des pneus crevés, des voitures peintes en jaune, des mails de menaces». Les briseurs de grève se font traiter de «collabos» et de «vendus». Mercredi la porte du local de la CFDT à Caen a été peinte en jaune et couverte d’une pétainiste.

La police anti-émeute française a tiré des gaz lacrymogènes, hier mardi, sur les cheminots en grève. Les heurts sont survenus, après que 3.500 manifestants grévistes eurent bouclé plusieurs rues, près de l’Assemblée nationale, en tentant d’y accéder. Les grévistes protestaient contre le plan du gouvernement français pour la réforme à la SNCF. Les protestations ont débuté, il y a une semaine, et se sont intensifiés, graduellement, à l’approche de la présentation du projet de loi dudit plan, à l’Assemblée nationale, ce mardi.

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Quatre mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende. C’est la peine prononcée ce lundi par le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) contre deux officiers de gendarmerie pour avoir retenu arbitrairement un syndicaliste lors d’une visite dans l’Allier de Sarkozy, alors président de la République. C’était le 25 novembre 2010, en plein conflit sur la réformes de retraites. Ce jour-là, un syndicaliste de SUD, qui avait eu l’intention de manifester contre la réforme des retraites, avait été interpellé à la sortie de son travail. Il avait été maintenu à la gendarmerie du Mayet-de-Montagne toute une matinée, jusqu’au décollage de l’hélicoptère de Sarkozy.

Suite à la manifestation de Nantes du 22 février, une première vague d’arrestations a eu lieu fin mars : 9 personnes sont interpellées à leur domicile sur la base de photos. Suite à ce coup de filet, une personne est condamnée à un an de prison ferme à Carquefou. Une autre des personnes sera jugée le 19 juin. Depuis, une nouvelle personne a été arrêtée à Paris. Suite à un contrôle de police, elle est interpellée et transférée à Nantes. Elle ne déclare rien lors de sa garde-à-vue et refuse la comparution immédiate. Conséquence : un séjour à la prison de Carquefou jusqu’à son procès, le 27 juin, à Nantes. Les chefs d’inculpation retenus sont dégradations et violence contre agent.

Mardi 27 mai, une autre personne est interpellée en pleine rue par des policiers en civil. À nouveau, elle est transférée à Nantes au motif de sa participation à la manifestation du 22 février. Elle aussi refuse la comparution immédiate. En attendant la date de son procès, le 19 juin, elle est soumise à un contrôle judiciaire. Chefs d’inculpations retenus sont dégradations avec circonstances aggravantes, participation à un attroupement armé, refus d’ADN et refus de signalétique.

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Le débat sur la réforme pénale, péniblement arrivé en première lecture à l’Assemblée nationale après deux ans de procédures se poursuivent, avec notamment l’examen de l’amendement 406 déposé par six députés UMP. En plein scandale Bygmalion-Copé-Comptes de Sarkozy, ces élus ont proposé que «Pour les crimes qui ne portent pas directement atteinte à une personne physique, des peines adaptées, définies par décret, sont prononcées.» Selon les motifs évoquent la surpopulation des prisons… Devant le tollé soulevé, le groupe UMP s’est désolidarisé de ce texte.

Mais un autre est en passe d’être discuté à l’Assemblée. Porté par huit députés UMP, il s’inspire de la proposition de résolution de Frédéric Lefebvre, l’ancien conseiller de Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, qui a déclaré que «La délinquance en col blanc, la délinquance financière n’a rien à faire en prison. Il faut la condamner à des peines financières lourdes susceptibles d’affecter le patrimoine du délinquant financier, qui aujourd’hui retrouve l’intégralité de ses biens (…) après son séjour dans les quartiers V.I.P du système carcéral.» alors que «La petite délinquance comme on dit, les primo-délinquants, à partir du moment où ils présentent un risque pour la société doivent aller en prison. Tous ceux qui risquent de tomber dans la délinquance doivent en tout cas avoir peur d’aller en prison.»

Les gendarmeries de Huelgoat (Finistère) et d’Uzel (Côtes-d’Armor), en Centre-Bretagne, ont été la cible de jets de cocktails molotov qui n’ont pas occasionné de dégâts, dans la nuit d’hier à aujourd’hui. Le sigle ARB (Armée révolutionnaire bretonne) a été tagué sur un muret de la gendarmerie d’Uzel et sur le portail de celle de Huelgoat, qui a essuyé deux jets de cocktails molotov, au niveau de l’entrée de la brigade et de la façade.

Le parquet de Brest, initialement chargé de l’enquête, s’est dessaisi vendredi au profit de la section anti-terroriste du parquet de Paris, procédure habituelle lorsqu’il y a des revendications affichées.
A Uzel, trois cocktails molotov ont été jetés sur les locaux administratifs de la gendarmerie.

Sonja Suder et Christian Gauger, anciens militants des Cellules Révolutionnaires, avaient été extradés de France vers l’Allemagne en septembre 2011. e 12 novembre dernier, après lecture du verdict de leur procès, notre camarade Sonja Suder sortait libre du tribunal de Francfort. Christian Gauger, lui, avait été mis hors de la procédure en raison de son état de santé. Le 14 juin ils viendront à Paris

Programme :
· A 12h : au 67 rue de la Mare (M° Pyrénées) à l’ancienne ’’Maison-abri’’ : Rencontre / aubade / casse-croûte / manif en musique jusqu’à « L’Espace Louise Michel » …
· A 14h30 : départ collectif pour « Le Condensateur », 43 rue de Stalingrad à Montreuil (M° Mairie de Montreuil) Prendront la parole en ouverture Sonja, les avocats, français et allemands, Oreste, et quelques autres camarades. Dans une autre salle seront présentés des documents visuels et sonores. Un débat pourra s’ouvrir.

Une nouvelle maison avait été ouverte à Calais le week-end du 31 mai au 1 juin rue Masséna. Après une semaine sans s’être fait remarquée (pour éviter une expulsion sans procès, possible dans les premières 48 h), l’occupation est rendue publique le dimanche 8 juin. Le jour même, la police passe une première fois accompagnée d’une personne de l’O.P.H (Office Public de l’Habitat) de Calais qui tente d’ouvrir la porte; la police refuse alors de prendre les preuves d’occupation qui lui sont présentées (attestation de justice, photos, captures d’écrans) réunis d’une part dans un courrier cacheté et fermé (pris en charge par la poste le 2 juin ) et d’autre part en un ensemble de feuilles consultables séparément.

Lundi 9 juin, une demi compagnie de CRS se présente avec le propriétaire. A grand coup de bélier, les CRS détruisent la porte d’entrée, sans même demander si les occupants veulent sortir. Les quatre personnes présentes sont interpellées, menottées puis embarquées . Les policiers légitiment leur opération via le témoignage d’un voisin (« ami du propriétaire » selon ses propres mots) qui affirme que le logement était vide le dimanche 8 juin à 5 heure du matin. Les habitants dormaient dans la maison à cette heure. Trente minutes après l’évacuation, les services de la ville sont déjà là pour « sécuriser » la maison.

La garde à vue ne sera notifiée qu’une fois que les quatre personnes interpellées en cellules. Une personne sera privée d’eau et de couverture tout au long de sa détention (20 heures) et une autre devra attendre plusieurs heures pour récupérer son inhalateur alors qu’elle est asthmatique. Des quatre personnes arrêtées deux comparaîtront sous leur identités le 22 juillet prochain au TGI de Boulogne-sur-mer pour refus de soumission au prélèvement D’ADN et d’empreintes digitales. Les deux autres personnes enregistrées sous X comparaîtront pour les mêmes motifs.

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Un projet de loi propose de nouvelles mesures anti-terroristes. Trois mesures sont proposées : premièrement rendre passible de 30’000€ d’amende et 2 ans d’emprisonnement la consultation de ‘sites terroristes’ hors d’un cadre professionnel (journalisme), ensuite de rendre plus rapide et pro-active la fermeture de ces sites par les F.A.I. (ceux-ci devront rechercher et bloquer eux-mêmes les sites sous peines de sanctions), et enfin la création de cyber-patrouilles chargées de faire appliquer le tout.

L’internet français est sujet à de nombreuses lois farfelues souvent assez facilement contournables à l’aide d’un VPN.

Dans le cadre de la lutte des des hospitaliers d’île de France, les travailleurs du Groupe Hospitalier Paul Guiraud est entré massivement en grève le 2 Juin pour s’opposer à la décision de la Direction de supprimer des jours de RTT. Dès le premier jour de grève, le personnel a envahi le Conseil de Surveillance qui devait se tenir le matin même.
Le Président a pris la décision d’arrêter l’instance et a démissionné de ses fonctions. Lors de l’assemblée générale du 2 juin, le personnel a voté l’occupation des locaux de la Direction et la mise en place d’un piquet de grève dans la cour d’honneur.

Le 4 Juin, 11 agents hospitaliers dont les quatre secrétaires des syndicats Sud Santé Sociaux, CGT, FO, CFDT (représentatifs sur l’établissement) ont été convoqués au Tribunal Administratif de Melun. Le jugement enjoint de libérer les locaux de la Direction et si besoin de recourir à la force publique pour procéder à cette évacuation. Les quatre organisations syndicales devront verser 800 euros au titre des frais exposés par l’hôpital.

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