Quatre militants de SUD-PTT de la Poste ont été placés en garde à vue mercredi à Paris. Participant à un mouvement de grève qui dure depuis plus de trois mois à la Poste dans les Hauts-de-Seine, ces syndicalistes ont occupé à plusieurs reprises des locaux de l’entreprise, dont le siège. Plusieurs dizaines de militants avaient occupé le siège du groupe rue de Vaugirard mi-février ou les locaux de la direction départementale de la Poste. Lors de l’occupation du siège, les militants ont forcé l’accès principal du bâtiment et auraient bousculé les agents de sécurité du site et le responsable de la sûreté de la Poste. Lors d’une autre action quelques jours plus tard, le rideau de fer de la Poste a été dégradé et des heurts ont eu lieu avec les vigiles. Le 23 février, le responsable de la sûreté et sept vigiles ont porté plainte, le groupe portant aussi plainte pour dégradations.
EDIT: Les syndicalistes sont sortis de garde à vue.

Les syndicats n’ont pas eu à dépêcher un avocat hier matin au tribunal, où une centaine de grévistes, solidaires de leurs camarades, avait fait le déplacement, mais se sont contentés d’un défenseur juridique. Toutes les charges (et les amendes) ont été levées contre les grévistes. Après une journée de négociation à l’inspection du travail, la sortie de conflit a été signée ce vendredi sur les coups de 18h. Les salariés ont obtenu une revalorisation du taux horaire de 1,5 % (2,2 % avec le système de glissement) ainsi qu’une prime de non-accident en cas de baisse des accidents. 45 % des gains seront redistribués.

La réforme de 2008 avait créé trois services : la DCRI, chargée de l’antiterrorisme et du contre-espionnage, la sous-direction de l’information générale (SDIG), qui s’occupe de tout ce que la DCRI ne traite pas (mouvements sociaux, ordre public, religion – hors radicaux -, violences urbaines et bandes, sectes et lutte contre l’économie souterraine) et la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), compétente à Paris et en banlieue. Un rapport avait critiqué la DCRI suite aux assassinats commis par Mohamed Merah, en mars 2012: mépris pour les bureaux locaux, « ravalés au rang de pourvoyeurs d’informations », nombre trop faible de fonctionnaires chargés du suivi de l’islam radical, « coupure » persistante entre fonctionnaires issus des deux anciens services (RG et DST) dont la fusion avait donné naissance à la DCRI.

Une nouvelle étape de la réforme du renseignement intérieur, qui transforme la DCRI en DGSI, placée directement sous l’autorité du ministre de l’intérieur, avec des moyens techniques et humains renforcés. Le modèle de la nouvelle DGSI est la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, services secrets), qui jouit d’une large autonomie au sein du ministère de la défense. Elle a su diversifier son recrutement et adapter ses moyens technologiques, au contraire de la DCRI. En quittant la direction générale de la police nationale, le DGSI se libère de contraintes policières. La DGSI devrait recruter 430 civils, analystes, interprètes, informaticiens ou chercheurs en cinq ans s’ajoutant aux quelque 3.200 fonctionnaires de police actuels, avec un budget propre.

Le mouvement de grève à Trans Val de Lys, à Comines, s’est durci depuis mercredi et l’échec des négociations de mardi. Depuis dans les trois dépôts, aucun bus ne sort. Jusque-là, Transpole qui sous-traite les lignes à Trans Val de Lys arrivait à maintenir autant que faire se peut un service minimum sur certaines lignes, mais depuis les piquets de mercredi, ce n’est plus le cas. La direction a saisit la justice et les assignations sont arrivées ce jeudi pour 26 grévistes qui ont bloqué les dépôts mercredi matin. Une fois la faute actée par un juge, les salariés risquent le licenciement.

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Près d’un millier de personnes ont répondu à l’appel à manifester ce samedi à Nantes contre la répression, suite à la manifestation du 22 février. La manifestation s’est rassemblée vers 15 h à proximité de la préfecture de Nantes, puis a défilé en ville sans incident mais au rythme du slogan « Un million de dégâts : nous ferons mieux la prochaine fois ». La manifestation était organisée en solidarité avec les inculpés du 22 février, mais aussi aux blessés (dont trois mutilés l »oeil) de cette même journée.


Manifestants contre la "répression" par OuestFranceFR

Jeudi 15, le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand a entendu deux gendarmes, un colonel et un capitaine Pierre Pouly, tous les deux soupçonnés d’acte attentatoire à la liberté individuelle. En novembre 2010, ils avaient donné l’ordre de retenir Frédéric Le Marrec, un militant syndical de SUD, à la brigade de gendarmerie du Mayet-de-Montagne, dans l’Allier, pour l’empêcher d’aller manifester lors de la visite du chef de l’Etat de l’époque, Nicolas Sarkozy.

La procureure a exposé que les gendarmes savaient agir hors du cadre judiciaire: « Retenir quelqu’un au regard d’une menace à l’ordre public, ça n’existe pas, la loi ne le permet pas ». Elle a requis quatre mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende contre les deux officiers. Les gendarmes ont expliqué qu’ils étaient coincé par « l’objectif de résultats »: « Ces obligations venaient directement de l’Elysée. En cas de maintien de l’ordre, il fallait que ce soit fait hors de la vue du président et il fallait empêcher tout perturbateur de s’approcher de la personne du président. »
. Le jugement sera rendu le 16 juin.

Ce vendredi 16, la préfecture du Tarn a choisi d’expulser les opposants au projet de retenue d’eau de Sivens, sur la ZADD du Testet. 42 voitures de gendarmerie, 20 fourgons de policiers et de gendarmes, un panier à salade, un hélicoptère, deux pelleteuses et cinq camions-bennes étaient mobilisés – 350 personnes pour en expulser une cinquantaine.

Le Tribunal des Prud’hommes de Valenciennes examine cette semaine la plainte de l’employé de Toyota licencié en octobre 2012 après s’être rendu aux toilettes lors de la présentation des vœux du président du groupe. L’entreprise a assimilé cela avec « un abandon de poste », mais l’employé réclame 30 000 € de dommages et intérêts, son avocat estime qu’on a voulu se débarrasser d’un syndicaliste remuant. Verdict le 25 septembre prochain.

Hier matin, les chauffeurs grévistes de l’agglomération d’Agen ont décidé de bloquer le dépôt de bus de Bon-Encontre, empêchant la sortie des véhicules. Dans l’après-midi, la direction a envoyé les huissiers contre le piquet avec une assignation à comparaître lundi pour « entrave au droit au travail ». Les grévistes ont maintenu le blocus, symboliquement, avant de le lever en début de soirée, sous la menace d’amendes conséquentes. À compter de ce matin, le service reprend. Avec, toujours, un préavis de grève de 59 minutes par jour.

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