Une agente de nettoyage  à la Poste de l’Union, près de Toulouse, a été menacée de licenciement pour avoir voulu utiliser un masque à disposition du personnel de la Poste le 14 avril dernier. La société sous-traitante GSF qui l’emploie ne lui avait pas procuré de matériel de protection contre l’épidémie de COVID-19. La directrice du bureau de poste l’a accusé de vol, a prévenu la direction de GSF et a menacé de mettre un terme au contrat de sous-traitance. Le lendemain de l’incident, l’agente recevait un masque de la part de son employeur.

Des agents de la BAC de Limoges ont interpellé un homme de 46 ans mardi 21 avril. Des vidéos prises par des habitant·e·s du quartier de Beaubreuil montrent que l’homme a été violemment frappé à terre. A la suite de cette interpellation, des affrontements ont eu lieu avec la police. Pour rappel, il y a eu depuis samedi soir plusieurs révoltes dans différents quartiers populaires en réaction aux violences policières qui se multiplient dans le cadre du confinement (voir notre article).

L'homme frappé au sol par la BAC.

Le week-end dernier à Villeneuve-la-Garenne, un jeune homme a été grièvement blessé suite à des violences policières (voir notre article). Depuis, plusieurs quartiers populaires de France se révoltent. A Toulouse, au moins cinq voitures et des poubelles ont été incendiées dans le quartier du Mirail dans la nuit du 21 au 22 avril. Des jets de projectiles et des feux d’artifice ont ciblé les dizaines de policiers mobilisés sur place. Aucune interpellation n’a été recensée pour l’instant.

Début avril 2020, une enquête administrative a été ouverte au centre hospitalier du Rouvray de Sotteville-lès-Rouen contre 7 agents. Elle fait suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une note interne de l’hôpital par le collectif « Les blouses noires ». Cette note appelait à réutiliser les masques usagers pour faire à la pénurie liée au COVID-19. La direction a fait constater par huissier des captures d’écran de ‘likes’ et commentaires Facebook d’agents, y compris de comptes privés, dénonçant cette gestion de la crise sanitaire.  Les agents convoqués par la direction  sont tous syndicalistes ou militants reconnus. Ils risquent jusqu’au licenciement.

À Montpellier, un bénévole du Secours Populaire a été agressé verbalement et physiquement par 2 policiers lors d’un contrôle effectué dans le cadre du confinement. Malgré son attestation de circulation dérogatoire, ses papiers d’identité et son ordre de mission, l’homme a été verbalisé. Il a déposé plainte avec un certificat médical faisant état d’une ITT de cinq jours.

 

Au lendemain de graves exactions policières à Villeneuve-la-Garenne (voir notre article), des révoltes ont éclaté en fin de soirée dans la ville. Affrontements avec la police, feux d’artifice, voitures incendiées, de nombreux jeunes ont riposté aux humiliations et aux violences de la police. Des scènes similaires ont eu lieu dans plusieurs villes notamment en région parisienne et dans le quartier du Mirail à Toulouse.

A Villeneuve-la-Garenne, un journaliste sur place a été violemment arrêté et relâché quelques heures plus tard.

A Villeneuve-la-Garenne, révoltes contre les violences policières.

Şefik Sarıkaya est un révolutionnaire originaire de Turquie emprisonné en France pour ses engagements politiques. Le 20 décembre 2012, il a été condamné à 8 ans d’emprisonnement pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». Il lui est notamment reproché d’avoir organisé un concert de Grup Yorum (voir notre article) ou encore d’avoir organisé des collectes pour des prisonniers politiques en Turquie. Le tribunal d’application des peines vient d’annoncer sa libération le 21 avril prochain. Le 8 avril dernier, la préfecture de la Loire lui a adressé un courrier lui signifiant qu’il allait être extradé vers la Turquie à sa libération. Son comité de soutien refuse son extradition et exige l’arrêt de la collaboration entre le gouvernement français et l’État fasciste turc.

Il y a actuellement cinq personnes au Centre de Rétention de Cornebarrieu, où sont habituellement enfermés en moyenne plus de quatre-vingts étrangers. Trois prisonniers ont acceptés de communiquer au sujet de leur condition d’arrestation, de leur condition de détention et sur les abus qu’ils subissent. Leurs témoignages (retrouvables ici) font état de violences physiques et psychologiques de la part de certaines personnes travaillant au sein de l’institution.

Depuis le début du confinement en France, 5 personnes ont été tuées par la police et une petite fille a été placée en coma artificiel suite à un tir de LBD. Samedi 18 avril dans la soirée, des policiers ont grièvement blessé un jeune homme à Villeneuve-la-Garenne en Région Parisienne. Au même moment, des violences policières ont eu lieu dans le quartier de Bellefontaine à Toulouse. Le Comité Vérité et Justice 31 a lancé un appel à témoins pour organiser l’entraide et la solidarité face à la police.

Un jeune homme gravement blessé par la police à Villeneveuve-la-Garenne