À la fac de Montpellier, l’une des nombreuses universités actuellement occupées à travers l’État français, une milice d’extrême-droite a attaqué les étudiants qui occupaient un amphi. Aux alentours de minuit, une dizaine de personnes masquées et armées de bâtons et de morceaux de palettes sont entrés et ont vidé l’amphi des 50 occupants. Certains miliciens étaient également armés de matraques et de tasers. Trois occupants ont été gravement blessés dans l’agression (dont une femme qui a été tasée alors qu’elle était coincée sous une grille avec le crane ouvert) et hospitalisés, 10 autres ont été blessés plus légèrement. Le doyen était présent sur les lieux, a ouvert la porte aux agresseurs et a refermé la grille derrière eux. Il a ensuite présenté les agresseurs (dont on peut apercevoir la violence inouïe dans la vidéo plus bas) devant caméras comme des « étudiants en droit mécontents » avant d’ajouter « moi je suis assez fier de mes étudiants, je les approuve totalement ». Le doyen n’avait pas pu envoyer la police déloger l’occupation (qui avait été votée en assemblée générale) pour des raisons légales.

À la fac de Lille, l’amphi B1 est occupé en solidarité avec la fac de Montpellier. Face au risque d’agression et d’occupation, les occupants organiseront une soirée banquet et musique ce vendredi soir dès 17h. Rendez-vous fixé à l’amphi B1, Lille 3 (Métro Pont de Bois).
A Toulouse, un rassemblement de solidarité est organisé à 18H devant la préfecture.

Un agresseur fasciste armé d'un bout de palette

Un agresseur fasciste armé d’un bout de palette

Lundi 19 mars a eu lieu à Bar-le-Duc le procès en procédure de comparution immédiate de rois personnes arrètées ä la ZAD de Bure (voir notre article).

La première pour violence sur agent dépositaire de l’autorité sans ITT (en l’espèce un crachat et un coup de pied) attrapée suite à l’expulsion du bois Lejuc (mise en détention provisoire jusqu’au procès en délais). Verdict: trois mois ferme avec mandat de dépot, 5 mois avec sursis, 18 mois d’interdiction de Meuse et Haute Marne et obligation de travailler.

Une personne pour rebellion, attrapée suite à l’expulsion du bois Lejuc, en détention provisoire depuis 3 semaines. Verdict: quatre mois avec surcis.

Une personne attrapé en ballade dans la forêt du bois Lejuc, jugé sous identité anonyme, pour attroupement en vue de commettre des violences sur agent ou des destructions (« habillée de manière tendanciellement uniforme, avec des gants, se masquant le visage »). Verdict: Trois mois ferme avec mandat de dépot.

Procès à venir

3 avril 2018 : une personne en procès au tribunal de Bar le duc à 15h (procèdure de comparution immédiate avec demande de délais). Le procureur avait demandé sa mise en provisoire jusqu’à son procès, le juge lui a mis un contrôle judiciaire avec interdiction de territoire de la Meuse et de la Haute Marne.

27 avril 2018: une personne en procès au TGI de Bar le Duc. Un peu moins de 24h de garde à vue. Chef d’inculpation, refus de se disperser après sommation, participation à une manifestation interdite.

23 mai 2018: 12 personnes en procès.
6 personnes arrêtées à la manif du 4 mars, 48h de garde à vue, pour participation à un attroupement après sommation avec visage dissimulé, certaines personnes pour refus de signalétique et d’ADN.
6 personnes arrêtées à la ballade en forêt le 14 mars, 48h de garde à vue. Chef d’inculpation : Participation à un attroupement en vue de la préparation de violences volontaires contre les personnes ou de destruction ou dégradation de bien.

12 juin 2018: 3 personnes en procès au TGI de Bar le Duc pour outrage (suite à l’expulsion du bois Lejuc)

Heurt à Bure le 4 mars

Heurt à Bure le 4 mars

600 personnes ont assisté à la commémoration de la mort de Kendal Breizh, a.k.a. Olivier Le Clainche, un militant révolutionnaire breton qui avait rejoint la lutte de libération au Rojava. Après avoir combattu Daesh, il s’était porté volontaire pour combattre l’invasion turque dans le Canton d’Afrin. Depuis son arrivée dans le Nord de la Syrie, Kendal était devenu commandant YPG et avait choisi de défendre son engagement à visage découvert dans une vidéo publiée par le YPG Press Office, alimentant le débat sur les internationalistes qui défendent la révolution du Rojava.

L’hommage public s’est tenu à Carhaix (Karaez). La première partie de la journée était consacrée aux luttes au Kurdistan, avec la diffusion du film « We Need to take Guns » (une série d’interviews de combattants du Bataillon International de Libération) avec une intervention du Secours Rouge International. La secrétaire du SRI a parlé des nombreux martyrs internationalistes, kurdes, arabes et rojavis qui sont tombés dans l’actuelle bataille d’Afrin. Elle a également parlé du parcours de Kendal Breizh, combattant dans l’unité « YPG International » jusqu’à devenir commandant de cette unité à Afrin. La diffusion du film a été suivie par la projection de la vidéo du YPG International à Afrin avec l’intervention de Kendal Breizh.

Une série d’hommages et d’interventions solidaires ont constitué la seconde partie de la journée. Plusieurs organisations indépendantistes bretonnes (dont Breizhistance et plusieurs structures associatives que Kendal avait longuement cotoyé comme les écoles en langues bretonnes, la radio en langue bretonne, etc), kurdes (dont la représentation officielle du Rojava à Paris, l’Académie Internationale YPG), Alternative Libertaire, le Parti Communiste du Finistère, le NPA, les Amitiés Kurdes de Bretagne, le Secours Rouge International (qui a rappellé l’importance des campagnes de soutien aux internationalistes et aux unités de femmes combattantes, l’association des anciens prisonniers politiques bretons, et d’autres. L’hymne de l’Armée Révolutionnaire Bretonne a été repris par la salle et des artistes bretons et kurdes ont joué quelques morceaux entre les hommages. La journée s’est terminée par la lecture d’une lettre écrite par Kendal au cas où il tombait en martyr.

Un stand des campagnes pré-citées, qui apportent des pansements hémostatiques Celox sur les lignes de front du Rojava et de Shengal était tenu par le Secours Rouge de Belgique et le collectif de femmes bretonnes « Shengal Breizh » a permis de récolter de nombreuses donations. En tout, la tenue des stands et les bénéfices du bar ont permis de récolter un millier d’euros qui bénéficiera aux deux campagnes (rojava.xyz et shengal.xyz).

D’autres hommages ont été rendus dans l’État français, comme à Toulouse où 300 personnes ont manifesté en solidarité avec Afrin et en hommage à Kendal Breizh, à l’appel de la Maison Franco-Kurde Midi-Pyrénées et de l’OCML Voie Prolétarienne.

Voir les vidéos sur la page Facebook de Bretagne-Infos.org

Des centaines de personnes ont assisté à la commémoration.

Des centaines de personnes ont assisté à la commémoration.

Stand de la campagne de solidarité avec les femmes combattantes de Shengal et du Rojava.

Stand de la campagne de solidarité avec les femmes combattantes de Shengal et du Rojava.

Stand de solidarité avec les internationalistes du Rojava

Stand de solidarité avec les internationalistes du Rojava

Ce samedi et ce dimanche, des affrontements ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les centaines de manifestants opposés au projet Cigéo qui vise à enfouir 500 m sous terre les déchets nucléaires français les plus radioactifs. Le site, occupé depuis l’été 2016, a été évacué le 22 février à l’aube par 500 gendarmes (voir notre article). La préfecture de la Meuse avait interdit toute manifestation durant le week-end. Un homme placé en garde à vue samedi pour « participation sans arme à un attroupement après sommation de se disperser » sera convoqué ultérieurement devant la justice.

Le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc, a condamné ce lundi un homme âgé de 22 ans en comparution immédiate à trois mois de prison avec sursis pour violence sur un gendarme, peine assortie d’une mise à l’épreuve pendant un an et d’une interdiction de se rendre en Meuse. Le manifestant avait été interpellé dimanche lors d’affrontements qui ont eu pour bilan un gendarme et quatre anti-nucléaires blessés. La garde à vue de sept autres personnes – trois femmes et quatre hommes – interpellées dimanche pour « participation sans arme à un attroupement après sommation de se disperser », a été prolongée lundi après-midi. Le refus de prélèvement d’empreintes et d’ADN leur sera également reproché. L’un d’eux pourrait être aussi poursuivi pour violence sur agent dépositaire de l’autorité publique.

Ce samedi à Bure

Ce samedi à Bure

Le 10 mars aura lieu une journée d’information sur la révolution kurde et en hommage à Kendal Breizh à Carhaix. Kendal Breizh était un militant révolutionnaire et libertaire Breton qui avait rejoint les forces kurdes au Rojava. Il avait notamment participé à la libération de Raqqa et à la défense d’Afrin contre l’agression de l’état turque et de ses supplétifs djihadistes. Le 10 février, il avait trouvé la mort lors d’un bombardement aérien des forces du régime Erdogan.

L’événement est organisé est organisé par les camarades de Kendal Breizh, le CDK-R (Centre démocratique kurde de Rennes) et les AKB (Amitiés Kurdes de Bretagne). Il aura lieu de 13 à 17h au cente culturel Glenmor (rue Jean Monnet 29270). Une délégation du Secours Rouge International sera présente.

Plus d’informations ici 

Kendal Breizh

Kendal Breizh

Jeudi 15 février, Ricardo Palma Salamanca a été arrêté à Paris suite à une « notification rouge » émise par Interpol Chili, qui a requis son arrestation à la police française pour l’extrader et le livrer à la justice chilienne. Ricardo Palma a été membre du Front Patriotique Manuel Rodriguez et pèsent contre lui des accusations en rapport avec l’exécution en avril 1991 par le FPMR de Jaime Guzmán, idéologue de la dictature militaire d’Augusto Pinochet et fondateur du parti d’extrême droite UDI.

Condamné par la justice chilienne à une double peine d’incarcération à perpétuité en 1992, Ricardo Palma, qui, en tant que prisonnier politique, il y a 22 ans s’était évadé en hélicoptère de la prison de haute sécurité de Santiago. Il vivait en France avec la permission des autorités de ce pays depuis 2017, où il est entré légalement. Après l’arrestation, la justice française a décidé de le mettre en liberté surveillée.

Une semaine après l’arrestation de Ricardo Palma Salamanca, le jeudi 22 février, sa compagne, Silvia Paulina Brzovic Pérez, s’est rendue aux autorités françaises après le mandat d’arrêt international émanant du Chili, où elle est accusée d’aider à l’enlèvement de Cristián Edwards, fils du propriétaire du journal El Mercurio, en septembre 1991. Silvia Brzovic est en liberté surveillée et a demandé l’asile politique en France.

Ricardo Palma Salamanca

Ricardo Palma Salamanca

A 6h15, jeudi matin, cinq escadrons, soit 500 gendarmes mobiles, avec drone et hélicoptère, sont entrés dans le bois Lejuc pour en déloger quelque quinze occupants. En fin de matinée, les derniers « hiboux », ainsi qu’ils se sont baptisés, étaient descendus des arbres dans lesquels certains étaient perchés. Les bulldozers de la société Andra, gestionnaire du site, étaient alors entrés en action pour détruire les cabanes déjà érigées.

Au cœur du village, la « maison de résistance » était prise d’assaut par plusieurs dizaines de gendarmes mobiles. Enfonçant une porte et une fenêtre, ils pénétraient dans ce qui sert de point de ralliement. La trentaine de militants présents se réfugiait dans la mezzanine, certains sur le toit, jetant des pierres sur les forces de l’ordre. La mairie, à une centaine de mètres, devait recevoir aussi quelques projectiles. A 16 heures, les gendarmes quittaient finalement les lieux, emmenant avec eux de nombreux opposants. Six gardes à vue étaient toujours en cours ce vendredi. Un opposant devait être jugé en comparution immédiate dans la journée.

La

La

A la mémoire des combattants internationalistes Kendal Breizh et Barat Galicia tombés dans la défense d’Afrin (voir notre article) et en soutient au forces kurdes en lutte pour la liberté au Rojava, l’Action Antifasciste NP2C avait appelé à un rassemblement vendredi à 18h30 devant les Halles de Wazemmes à Lille.

Au rassemblement de Lille

Au rassemblement de Lille

Les 17-18 février, les manifestations de soutien à Afrin avaient été interdites sur l’ensemble du département breton (voir notre article), au motif que plusieurs agressions avaient visé les précédentes manifestations des 10-11 février (voir notre article). Le préfet se justifie à présent de cette interdiction au motif que l’employé d’un restaurant kurde à Brest a été agressé et que son enlèvement a été évité de justesse. Une quinzaine de militants pro-Erdogan étaient rentré dans le restaurant, armés de barres de fer et de battes de baseball, et avaient passé l’employé à tabac. Ils ont ensuite tenté de le faire monter dans une voiture. Ce serait l’intervention de la police qui aurait empêché cet enlèvement.

Le samedi 10 février, à Brest

Le samedi 10 février, à Brest

Jeudi, l’association La Minoterie – A pleine voix a déposé en préfecture une déclaration de manifestation contre l’agression, turque à Afrin, le samedi 17 février à Morlaix. La préfecture du Finistère annonce qu’elle interdit la tenue de cette manifestation invoquant les incidents qui ont eu lieu le samedi 10 février, à Brest, quand des manifestants ont été agressés par des nationalistes turcs (voir notre article). Le lendemain, dimanche 11 février, une nouvelle manifestation organisée dans le centre-ville de Brest avait à nouveau occasionné des tensions. Du coup, « toute manifestation sur la thématique des relations entre la Turquie et les Kurdes sera interdite sur l’ensemble du département le samedi 17 et le dimanche 18 février. » Les organisateurs contrevenants s’exposent à une peine de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende et que les participants sont eux-mêmes passibles de poursuites.

Le samedi 10 février, à Brest

Le samedi 10 février, à Brest