Alors qu’ils effectuaient une patrouille dans le district de Lohardaga (Jharkhand), des policiers ont été la cible d’une attaque à l’explosif mise en place par les guérilleros maoïstes. Deux policiers ont été tués et deux autres blessés dans l’explosion. Peu après, une fusillade s’est déclenchée entre les guérilleros et les forces de sécurité dans la zone même de l’attaque. Dans le même temps, dans le district de Bokaro, également dans le Jharkhand, des membres de la CRPF et des guérilleros ont échangé des coups de feu. Le bilan de cette fusillade n’a pas encore été communiqué.

Par ailleurs, hier, à la frontière entre deux district du Bihar, les maoïstes ont fait explosé un IED au passage d’une jeep de la police, blessant les trois personnes qui se trouvaient à bord, dont un responsable de commissariat.

Ce dimanche, des soldats de l’anti-naxalite Special Operation Group et des policiers ont pris d’assaut un camp de guérilleros dans les forêts du district de Malkangiri (Orissa). Les maoïstes ont répliqué à l’attaque, ce qui a déclenché une violente fusillade au cours de laquelle une jeune femme a été tuée. Selon les autorités, celle-ci portait un uniforme maoïste et serait originaire de l’Andhra Pradesh. Elles ont également affirmé que plusieurs guérilleros auraient été blessés, mais qu’ils ont pu se retirer dans la jungle sans qu’aucun d’entre eux ne soit capturé. Dans l’opération de ratissage qui a suivi la fusillade, les forces de sécurité ont saisi trois fusils, des IED, des grenades ainsi que des munitions.

M. Sriprakash Jaiswal le ministre de l’industrie charbonnière de l’Inde a dit que « la production de charbon a été touchée par le problème maoïste de l’état. L’ordre public dans Jharkhand n’est pas satisfaisant et le gouvernement de l’état devrait faire le nécessaire pour l’améliorer. » Il a souligné le besoin d’augmenter la production de charbon considérant la forte demande pour le charbon dans le marché mondial après l’accident nucléaire au Japon. Selon le ministère, Jharkhand a des réserves prouvées de 39.480.000 tonnes et des réserves estimées de 37.232.000 tonnes, soit au total 76.712.000 tonnes.

La police de l’Etat du Jharkhand et la CRPF ont annoncé hier une stratégie commune pour leurs opérations contre la guérilla maoïste dans les régions riches en minerais du Jharkhand. Les opérations seraient menées dans les districts de Dhanbad, Bokaro, Giridih, Chatra, Hazaribagh, Koderma et Ramgarh. La guérilla maoïste appuie les tribaux qui s’opposent à l’ouverture d’exploitation minière sur leurs territoires, taxent les mines en exploitation, appuient ou provoquent des grèves des travailleurs des mines.

Dandapani Mohanty, un des trois médiateurs qui ont négocié l’accord entre le gouvernement de l’Orissa et la guérilla maoïste après l’enlèvement de fonctionnaires par cette dernière, vient de dénoncer publiquement les autorités indiennes de violer cet accord.

En échange de la libération des fonctionnaires (qui ont effectivement été relachés par la guérilla), le gouvernement avait promis qu’il n’y aurait pas d’opérations de ratissage tant qu’il n’y aurait pas d’attaque de la guérilla. Or, les forces de sécurité ont repris ces opérations de ratissage alors que la guérilla avait respecté la suspension d’armes. De la même manière, Mohanty rappelle que l’accord prévoyait la libération de 627 tribaux emprisonnés pour « sympathie » maoïste. Non seulement il n’y a pas eu de libération, mais de nouvelles arrestations ont eu lieu.

« Binayak Sen est peut-être un sympathisant maoïste mais cela ne le rend pas coupable de sédition », ont déclaré les juges de la Cour Suprême de l’Inde qui ont accordé vendredi 15 avril la liberté provisoire au célèbre docteur et militant des droits de l’homme, invalidant ainsi le jugement de la haute cour du Chhattisgarh du 24 décembre 2010. Le docteur avait été condamné à la réclusion à perpétuité pour sédition et complot avec les maoïstes. Les visites médicales qu’il avait effectué à la prison de Raipur auprès d’un prisonnier maoïste avait fait de lui un « messager maoïste » et les documents rédigés par les rebelles indiens retrouvés à son domicile le rendaient « sympathisant » de la guérilla. Les irrégularités du procès et l’absence de preuves tangibles permettant de justifier la condamnation avaient provoqué une importante mobilisation.

Les 210 détenus de la prison de Malkangiri (Etat de l’Orissa), parmi lesquels 22 prisonniers politiques maoïstes, et notamment le dirigeant du PCI(M) Sriramulu Srinivas, ont commencé lundi une grève de la faim. Ils protestent contre la non-exécution des engagements pris par le gouvernement de l’état en échange de la libération de deux fonctionnaires enlevés par la guérilla. Parmi les engagements du gouvernement, une suspension des opération de ratissage dans la région et la libération de plusieurs prisonniers politique et de 700 aborigènes enfermés pour une liaison présumée avec les maoïstes.

Un commandant maoïste, recherché notamment pour l’attaque en 2009 d’un poste de police à Maniadih, au cours duquel un policier avait été tué, a été aujourd’hui arrêté dans le secteur de Giridih, dans le Jharkhand.
La CRPF parachève l’organisation de son propre service de renseignements pour lutter contre la guérilla maoïste et les indépendantistes cashmiris. La CRPF compte actuellement 218 bataillons, y compris 10 bataillon de commandos d’élite « Cobra ». 60 bataillons de la CRPF combattent la guérilla maoïste.
Le CRPF et la police de l’Etat d’Orissa ont mené une attaque conjointe contre une base maoïste dans la forêt Pilling, sur la montagne de Balli et ont détruit le camp. Les policiers et les paramilitaires ont récupéré un stock énorme d’explosifs, des détonateurs, du matériel électrique, des armes et du matériel d’agit-prop.

Ce mercredi 7 avril, le Premier ministre Naveen Patnaik a présenté le bilan de la contre-guérilla dans l’Odisha en réponse à l’opposition qui disait que l’état était en « anarchie totale » et que le moral des forces de sécurité était au plus bas. Patnaik a affirmé que les forces de sécurité avaient arrêté 38 maoïstes, tués 20 et capturés 15 en trois mois.

La police de l’Etat de l’Orissa a arrêté dans le district de Semiliguda, Ghasi, un important dirigeant du PCI(m) de la zone frontalière des états de l’Orissa et de l’Andhra Pradesh. La police avait offert depuis longtemps une forte récompense pour aiderait à arrêter Ghasi. Cet aborigène de 40 ans est accusé d’avoir dirigé plusieurs grandes opérations de la guérilla maoïste (attaque du dépôt d’armes et de commissariats, exécutions de politiciens, policiers et capitalistes) depuis 2004. Cette capture est le deuxième succès de la police puisque le 5 mars, elle avait arrêté un autre cadre maoïste: Shatrughna Biswal.