Dans la nuit de jeudi à vendredi, une voiture de patrouille de la police garée près de l’hôpital Sant’Orsola a été incendiée. A côté de la voiture incendiée, on pouvait lire sur un document coincé sous une pierre: « Frapper les fascistes et ceux qui les protègent. Liberté pour Andrea, Pippo et Tommy. Flics assassins, pas de trêve contre vous. » Le message fait référence à trois antifascistes de centres sociaux, deux de Modène et un de Parme, arrêtés et incarcérés fin août suite à un incendie d’une maison appartenant à un élu de CasaPound en 2014 dans la région de Parme.
Paolo, Erika, Toshi, Marco et Luigi avaient été arrêtés à Turin le 20 mai pour avoir tenté de libérer les migrants sans papiers au cours de l’une des nombreuses descentes de police dans les rues de Aurora. Trois d’entre eux avaient été placés en résidence surveillée (Marco, Luigi et Erika ) et deux autres emprisonnés. Après près de trois mois de détention, Paolo et Toshi ont été libérés de prison et placés en résidence surveillée. Ils ne sont pas autorisés à rencontrer quelqu’un en dehors de leurs colocataires (comme Marco, Luigi et Erika jusqu’à la semaine dernière), mais seront autorisés à écrire et à passer des appels téléphoniques. La semaine passée, en audience d’appel, la mesure résidence surveillée a été confirmée pour Marco et Luigi, mais levée pour Erika qui devra toutefois se présenter au poste de police trois fois par semaine.
Affiche de solidarité avec Paolo, Erika, Toshi, Marco et Luigi
Lucio Alberti a été réincarcéré à la prison San Vittore le 16 juillet. Il est accusé d’avoir violé les conditions de libération sous caution en allant sur le palier de sa maison pour discuter avec quelques camarades. La mesure d’assignation à résidence lui avait été accordée après le premier procès pour la participation à l’attaque au chantier du TAV en mai 2013 (voir l’article).
Pour lui écrire: Lucio Alberti / C. C. San VittorePiazza Filangeri / 220123 Milan.
Le 11 juillet, une relais de téléphonie mobile (cabine, pylône et antennes) a été incendié, selon le communiqué, « contre la répression et le contrôle télématique ». Le communiqué poursuit: « De Baltimore à Francfort, de Milan à Crémone, celui qui dévaste, empoisonne et pille c’est l’État. Vengeance pour Emilio ! Salut Soledad ». Emilio est un antifa de Crémone qui a été passé à tabac par des fascistes le 18 janvier dernier et se trouve depuis à l’hôpital après un coma.
Aux alentours du 12 juillet, un groupe a incendié les cables d’un répétiteur de Italsite Spa, une entreprise de télécommunications, à Gênes, dans le quartier de Granarolo. L’action a été revendiquée contre la technologie et en solidarité avec Marco Camenisch et les prisonniers anarchistes en Italie, au Chili, en Grèce, en Espagne et au Mexique.
Le 29 juin, les militants anarchistes Sergio Maria Stefani, Alessandro Settepani, Stefano del Moro, Alfredo Cospito et Anna Beniamino ont été condamnés à la cour d’appel de Pérouse. Sergio Maria Stefani a été condamné à 4 ans pour attentat à l’explosif et Alessandro Settepani à un an et demi pour tentative de sabotage sur la voie ferrée Orte-Ancône (en mars 2008). Stefano del Moro, Alfredo Cospito et Anna Beniamino ont été condamnés à 3 ans pour la publication du journal anarchiste révolutionnaire KNO3.
Il y a un changement par rapport à la condamnation en première instance: l’article 302 (incitation à commettre des délits avec intention contre le caractère international et national de l’État) a été commué en article 414 (incitation à commettre un crime). En première instance, ils avaient tous été acquittés de l’accusation d’association subversive avec intention de terrorisme (article 270bis) et Sergio avait été condamné à 3 ans et 3 mois pour vol de voiture.
Alessandro Settepani (à gauche) et Sergio Maria Stefani (à droite) et le tribunal de Pérouse
L’entreprise italienne “Hacking Team” qui vend aux états des logiciels leur permettant d’espionner des populations entières a été piratée ce dimanche 5 juillet. 400Go de données confidentielles ont été diffusées librement sur la toile : e-mails et notes internes, et codes sources de logiciels espions. Les pirates ont également renommé le compte Twitter de l’entreprise en “Hacked Team” et remplacé la présentation de la Hacking Team : “Développe des technologies offensives inefficaces et dont il est facile de prendre le contrôle afin de compromettre les opérations mondiales du maintien de l’ordre et de la communauté des renseignements ».
Le produit phare de Hacking Team, c’est RCS (Remote Control System) qui permet d’infecter Windows, Mac OSx, Android et iOS sans être détecté par les antivirus. RCS permet d’intercepter des SMS, e-mails, conversations Skype, clés de chiffrement,… Comme toutes les boites d’espionnage privées, Hacking Team prétendait prendre un soin particulier de ne pas fournir de cyber-armes à des pays dictatoriaux et à ne pas aider à l’espionnage de journalistes ou de militants des droits de l’homme. Il apparaît selon les premières analyses des documents fuités que de tels espionnages ont bien eu lieu au Maroc, au Soudan, en Turquie, en Thailande, au Nigeria, au Mexique, ainsi que dans des pays qui ne sont pas considérés comme des dictatures par les analystes, aux Etats-Unis, en Espagne, en Australie, … Hacking Team avait précédemment juré ne pas vendre de cyber-armes au Soudan. Il apparait qu’ils ont pourtant négocié un contrat à €480.000 avec ce pays.
Lucio, Francesco et Graziano ont été condamnés à 2 ans et 10 mois de prison qu’ils pourront purger à domicile. Le procureur avait requis 5 ans. Ils ont été immédiatement « libérés », mais sont et seront soumis à des restrictions de visites et de communications. Les 3 ont déjà été emprisonnés 10 mois dans l’attente de la condamnation. Quatre militants anarchistes -Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò- avaient déjà été condamné à des peines de prison fermes il y a quelques mois dans la même affaire.
Depuis le 30 mai, des groupes Anonymous ont lancé #OpItaly (Opération Italie) pour soutenir sur le net les revendications de No Expo. Plusieurs comptes twitter (reconnus comme dignes de confiance) ont annoncé que les Anonymous ont réussi à dérober 1 terra-octet de mots de passe à la compagnie Best Union qui gère le ticketing de l’exposition.
Au moins deux manifestants ont été arrêtés et une dizaine blessés alors qu’ils protestaient contre la présence de Matteo Salvini, leader de la Ligue du Nord dans la ville de Massa en Italie.