Le ministre de la sécurité publique a demandé sur sa page Facebook « Si vous avez des informations sur quelqu’un qui prétend être un touriste mais qui séjourne en réalité en Israel en tant qu’activiste du boycott: dites le nous et nous lui ferons quitter le territoire ». Cet appel Facebook aux allures informelles est en fait une partie d’un plan plus large pour expulser (ou empêcher d’entrée) les militants BDS qui passeraient par Israel pour se rendre en Palestine occupée. La décision d’expulser ou de remballer des voyageurs reviendra à une équipe spéciale, chargée de prendre la décision sur bases de dénonciations et de renseignements. Le ministère prétend que si l’activité « boycott » est minoritaire par rapport à une activité de défense des droits de l’homme (par exemple), la personne ne sera pas expulsée. Israel a néanmoins par le passé expulsé des « flotilles » aériennes entières d’activistes qui souhaitaient se rendre en Palestine. Des groupes en particuliers avec des militants présents en permanence pourraient être visés par ce plan, le International Solidarity Movement serait le premier groupe visé.

Le post Facebook traduit automatiquement

Le post Facebook traduit automatiquement

Lundi, des centaines de Juifs se sont rendus dans 24 autocar massivement escortés par la brigade Nahal de l’armée israélienne, dans la ville arabe de Naplouse pour se rendre sur le « tombeau de Joseph ». La population palestinienne s’est insurgée et des manifestants ont lancé des pierres, des bouteilles et des pneus enflammés sur les soldats qui ont tiré des balles réelles, des balles en acier recouvertes de caoutchouc et des bombes de gaz, blessant deux Palestiniens. Ahmad Mazen Sa’ad, 17 ans, du camp de réfugiés d’Askar, a été touché d’une balle en acier recouvert de caoutchouc au visage, tandis que Mohammad Kamal Shahin, 27 ans, a été touché aux cuisses et à l’abdomen. De nombreux autres Palestiniens ont subi les effets de l’inhalation des gaz, en particulier après que les soldats aient tiré des bombes lacrymogènes dans les maisons et dans les ruelles.

Le Tombeau de Joseph (image d'archive)

Le Tombeau de Joseph (image d’archive)

Selon des chercheurs en sécurité liés à Amnesty International, au moins douze compte d’utilisateurs de la messagerie instantanée Telegram auraient été compromis et 15 millions de données utilisateurs (les numéros de téléphones correspondants aux comptes) d’Iraniens dérobées par un groupe de hackers connu sous le nom de « Rocket Kitten » qui a déjà par le passé agit dans l’intérêt des services de sécurité iraniens. Certaines attaques auraient débouché sur des arrestations. Cette opération a eu lieu quelque part dans l’année écoulée.

A propos de la méthode utilisée: comme plusieurs de ses concurrents, Telegram utilise une authentification par SMS plutôt que par mot de passe (un code est envoyé par sms et doit être entré dans l’app). Ce moyen pourrait pratiquement être plus simple et sécurisé qu’un mot de passe mais dans ce cas, il y aurait eu une collaboration des télécoms iraniens. Telegram propose toutefois l’authentification classique par e-mail et mot de passe, mais celle-ci pourrait être compromise de la même façon (une interception au niveau du fournisseur). Vingt millions de personnes utilisent Telegram en Iran, le pays fait pression depuis plusieurs années pour obtenir un droit d’espionnage et de censure, Telegram ne maintient donc aucun serveur en Iran pour éviter les saisies. En tout, 100 millions de personnes utilisent cette application dans le monde, elle est très populaire au Moyen-Orient, en Amérique Latine et dans le Tiers-Monde.

Telegram a finit par démentir que ces services aient été piratés pour finalement reconnaître qu’une douzaine de compte a pu être spécifiquement attaquée mais sans que cela ait à voir avec la sécurité de Télégram, ils disent avoir prévenu leurs utilisateurs dans des pays ‘sensibles’ qu’ils faisaient mieux d’utiliser une connexion par mot de passe avec authentification en deux facteurs. Pour ce qui est des 15 millions de numéros de téléphone, Telegram répète que c’est le fonctionnement même du service: les contacts Telegram sont identifiés par les utilisateurs en fonction de leurs numéros de téléphone (en effet, le carnet de contact est établi automatiquement). Des limitations ont récemment été introduites dans l’API pour empêcher ce genre d’identification d’échelle.

Telegram

Telegram

Dans une interview télévisée, le Cheikh Khalifa a annoncé que l’utilisation d’une adresse IP « frauduleuse » dans le but de « commettre un crime ou d’empêcher sa découverte » pourra désormais être punie par une peine de prison ainsi qu’une amende allant de 120.000€ à 490.000€. L’utilisation d’une adresse IP frauduleuse consiste en fait à utiliser un réseau VPN ou TOR pour accéder à internet depuis l’extérieur du pays, ce qui particulièrement utile dans un pays où internet est largement censuré.

L'onion rassurant du projet TOR

L’onion rassurant du projet TOR

Présenté et défendu par le ministre de l’emploi et des affaires sociales, le projet de loi organique relatif au droit de grève est en examen depuis le 28 juillet au Conseil de gouvernement. En cas très probable d’approbation, ce texte sera ensuite soumis aux parlementaires. Le projet de loi énumère les parties autorisées à appeler à la grève. Il s’agit d’abord du syndicat le plus représentatif au niveau de l’entreprise ou l’institution. Si cette condition n’est pas satisfaite, c’est le syndicat qui a le plus grand nombre de délégués. En dernier recours, en cas d’absence de toute représentation syndicale au sein de l’établissement en question, ce serait à la simple majorité des salariés d’appeler à cette grève.

Le texte interdit en principe aux employeurs de recourir à la sous-traitance pour pallier le manque d’effectif durant cette grève, mais si les salariés refusent d’assurer un « service minimum », les employeurs peuvent, sur ordre de justice, de recourir à d’autres salariés pour garantir la continuité des activités. Par ailleurs, en cas d’arrêt de cette grève d’un commun accord, la loi 23 interdit aux employés de mener une grève pour les mêmes motifs et ce, dans un délai d’une année suivant l’arrêt ou l’annulation de la grève. La loi interdit de grève: les magistrats, les militaires, les fonctionnaires (douaniers, policiers etc.) porteurs d’armes.

Manifestation gréviste au Maroc (archive)

Manifestation gréviste au Maroc (archive)

Une centaine de prisonniers palestiniens s’était jointe mercredi à une grève de la faim de masse dans les prisons israéliennes. Les détenus ont lancé le jeûne en solidarité avec trois grévistes de la faim pour protester contre leur détention sans procès – Bilal Kayed, qui jeûne depuis 44 jours, et Muhammad et Mahmud al-Balboul, qui a lancé une grève de la faim il y a 23 jours (voir notre précédent article). Le Service pénitentiaire israélien tente de mettre un terme à la grève de la faim des prisonniers, en les sanctionnant avec des amendes de 600 shekels (142 euros), en les isolant et en les empêchant de voir les membres de leur famille.

Palestiniens détenus dans une prison militaire israélienne

Palestiniens détenus dans une prison militaire israélienne

Des milliers de Tunisiens ont manifesté contre un projet de loi controversé prévoyant une amnistie réservée aux personnes poursuivies pour des délits de corruption en échange d’une pénalité financière. Ce projet de loi dit de « réconciliation » avait été proposé l’an dernier par le président, Béji Caïd Essebsi, pour « améliorer le climat de l’investissement » dans le pays. Depuis le 22 juillet, une série de rassemblements a été organisée à travers la Tunisie en contestation de ce projet de loi voulu par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, que beaucoup considèrent comme un retour de l’impunité. Nabeul, Sousse, Gafsa, Tozeur, Sfax, Jendouba… Dans une dizaine de villes à travers le pays, des militants ont répondu à l’appel lancé par le collectif Manich Msamah (« Je ne pardonne pas »).

La mobilisation a été couronnée lundi 25 par une marche nationale à Tunis. « Non à la réconciliation ! » ont scandé lundi les manifestants sur l’avenue Habib Bourguiba, en marge des célébrations de la fête de la République tunisienne. Encadrés d’un dispositif sécuritaire important, des militants de la sphère politique et sociale ont (encore une fois) fait entendre leur voix contre le très controversé projet de loi.

Manifestation à Tunis hier lundi

Manifestation à Tunis hier lundi

Le prisonnier palestinien Bilal Kayed entre aujourd’hui, 22 juillet, dans sa 38e journée de grève de la faim. Bilal Kayed, 35 ans, a perdu plus de 30 kilos et refuse tout transfert à l’hôpital. Dans toute la Palestine et en dehors, des actions de soutien se développent et le 19 juillet, onze membres du FPLP emprisonnés par l’occupant ont annoncé qu’ils se mettaient en grève de la faim pour soutenir Bilal Kayed, – ce qui porte au le total des prisonniers en grève de la faim solidaire à 56.

Bilal Kayed a débuté le mois dernier sa grève de la faim pour protester contre sa détention administrative. Après avoir purgé une peine de 14 ans et demi de prison pour ses activités au sein du FPLP, il devait être libéré le 15 juin. Mais les autorités israéliennes l’ont placé en détention administrative depuis cette date. La détention administrative permet de détenir un suspect sans lui notifier d’inculpation pendant six mois renouvelables indéfiniment. Plus de 700 prisonniers palestiniens sont en détention administrative.

Tag en Cisjordanie pour la libération de Georges Abdallah et Bilal Kayed

Tag en Cisjordanie pour la libération de Georges Abdallah et Bilal Kayed

Mohammad Sidqy at-Tibakhi, 12, a été tué par des tirs de soldats de l’occupation dans la région d’Al-Ram, près de Jérusalem, lorsque des soldats ont été envoyés dans la région pour disperser une manifestation. Le garçon a reçu une balle de caoutchouc sur sa poitrine et est mort d’un arrêt cardiaque. Lundi, enfant de 11 ans a été écrasé par un colon israélien, délibérément selon les témoins, dans la ville de Yatta, au sud de Hébron. Le conducteur a fui la scène du crime.

Mohammad Sidqy at-Tibakhi

Mohammad Sidqy at-Tibakhi

La chaîne de télévision israélienne 10 TV a tenté une expérience dangereuse en demandant à deux personnes, un Arabe israélien et un Juif israélien de publier chacun sur leur page Facebook un appel au meurtre témoignant de leur prétendue intention de commettre un massacre, le premier envers des Juifs, le second envers des Arabes. Le but de l’expérience était de voir à quelle vitesse réagissait le réseau social, les contacts des auteurs des deux appels, et bien évidemment la police israélienne.

Le premier appel n’a reçu « que » 12 likes en quelques heures, aucun commentaire et aucun partage, de nombreux proches de l’auteur l’ont contacté pour le prévenir que son compte avait probablement été hacké, avant que des membres arabes de la Knesset ne l’appelle également pour lui demander de retirer le post. Il a été convoqué par la police de Nazareth quelques heures plus tard avant d’être interrogé pendant plusieurs heures. Quand au second article, il a reçu plus de 1.200 likes, 34 partages et de nombreux commentaires ‘positifs’ comme « Nous sommes fiers de toi » ou « Tu es un roi », seul un commentaire lui disait « Retire ça, tu vas te faire arrêter ». Ce qui n’est pas arrivé: l’auteur de ce second poste n’a pas été inquiété et n’a vraisemblablement pas même été repéré par la police. Les deux publications sont restées en ligne tout au long de l’expérience et n’ont pas été supprimées par Facebook.

L'un des deux posts Facebook

L’un des deux posts Facebook