Les détenus palestiniens d’Israël et l’administration pénitentiaire ont signé lundi un accord sous médiation égyptienne pour lever une grève de la faim massive en prison. Israël a accédé aux trois principales revendications des prisonniers : levée de la détention illimitée sans jugement, de l’isolement carcéral et autorisation des visites pour les prisonniers originaires de Gaza, en échange d’un engagement signé à « s’abstenir de tout acte de terrorisme » ainsi que de toute nouvelle grève de la faim.

« Tous les mouvements palestiniens ont signé un accord dans la prison d’Ashkelon (sud d’Israël) pour arrêter la grève de la faim », a déclaré le président du Club des prisonniers palestiniens, Qaddoura Farès. Au moins un tiers des quelque 4.700 détenus palestiniens d’Israël (dont plus de 300 en détention administrative) étaient en grève de la faim à la suite d’un mouvement collectif lancé le 17 avril, sept autres ayant cessé de s’alimenter depuis plus d’un mois et demi.

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L’étudiant marocain militant communiste Ezedine Eroussi est libre depuis le premier mai 2012. Sa libération fait suite à celles de Mohamed Ghaloud, Mohamed Fetal, Mohamed Zeghdidi et Ibrahim Saidi survenues le 18 avril 2012. Ezedine est sorti de sa prison avec un bon moral mais en chaise roulante. Ses camarades et sa famille l’ont transporté dans une clinique pour qu’uils reçoive les soins d’urgence. Il a ensuite pu faire le chemin jusqu’à Taza. Ezedine est actuellement à l’hôpital de Taza sous perfusion.

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Par ailleurs d’autres militants sont encore en grève de la faim illimitée dans la prison de Taza. Ils sont au nombre de cinq. Ce sont les militants du mouvement syndical des étudiants au Maroc, participant au « mouvement 20 février » qui traverse le pays. Les quatre détenus politiques libérés en grève de la faim de la prison de Fès sont aussi faibles physiquement qu’Ezedine Eroussi. Mohamed Ghaloud qui a été atrocement torturé est le plus éprouvé.

Le Comité international de la Croix-Rouge a demandé mardi le transfert à l’hôpital de six nouveaux détenus palestiniens grévistes de la faim, dans un communiqué publié à Genève. Le CICR s’est encore déclaré extrêmement préoccupé par la détérioration de l’état de santé des six détenus, qui sont en grève de la faim depuis 45 à 71 jours selon les cas. Les détenus, qui demandent aux autorités israéliennes de mettre fin à leur détention administrative, sont en danger de mort imminent, selon le CICR. Le CICR indique par ailleurs regretter que les autorités israéliennes aient suspendu les visites des familles auprès des grévistes de la faim.

Cela fait plusieurs semaines maintenant que près de la moitié des prisonniers palestiniens d’Israël mènent une grève de la faim. Selon les organisations palestiniennes, ils seraient plus de 2000 (1550 pour les autorités israéliennes) à avoir cessé de s’alimenter, certains depuis près de 70 jours pour réclamer l’abolition de l’isolement carcéral et de la détention administrative (incarcération sans inculpation ni jugement renouvelable tous les six mois). Vendredi, dix de ces détenus ont dû être hospitalisés d’urgence dans un état grave. Selon un observateur sur place, ils souffrent de ‘perte de poids importante, d’atteinte nerveuse, de déshydratation et de baisse de tension artérielle’.

Trois nouveaux prisonniers politiques kurdes ont été condamnés à mort par le régime iranien pour mohareb (inimitié à l’égard de Dieu), en raison de leurs activités politiques. La cour du “tribunal révolutionnaire” de Mahabad a prononcé le 12 avril dernier la peine de mort pour Sirwan Nijawi et Ibrabim Isa Pour, tous deux originaires de Sardasht au Kurdistan iranien. Arrêtés le 14 juin 2011 et transférés récemment de la prison de Mahabad vers celle d’Oroumieh, ils sont accusés de mouhareb et de collaboration avec le PJAK.

Le troisième prisonnier, Hosheng Razai, a été condamné à mort par un tribunal de Teheran à l’issue d’un procès qui n’a duré que quelques minutes, la semaine dernière, pour « collaboration » avec le PJAK. Incarcéré à la prison d’Evin depuis deux ans, il n’a pas eu le droit d’accès à un avocat durant le procès. Ces sentences interviennent quelques jours avant le 2e anniversaire de l’exécution de cinq prisonniers politiques kurdes dont trois instituteurs et une femme activiste. Dix prisonniers politiques kurdes ont été exécutés depuis 2007 par le régime iranien. Au moins 21 autres seraient toujours dans le quartier des condamnés à mort.

La grève de la faim des Palestiniens détenus par Israël continuait à s’étendre mercredi deux semaines après son lancement. Les autorités pénitentiaires israéliennes reconnaissent 1.550 prisonniers en grève de la faim mercredi pour 1.450 lundi, tandis que les organisations palestiniennes font état de 2.000 grévistes. A Gaza, une cinquantaine d’ex-prisonniers ont annoncé une grève de la faim de solidarité, lors d’un rassemblement dans le centre de la ville. Les prisonniers réclament l’abolition de l’isolement carcéral et de la détention administrative, une disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine qui permet l’incarcération sans inculpation ni jugement de suspects pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

Quatre personnes ont été blessées le 1er mai près de la prison militaire d’Ofer, lors d’un rassemblement, en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim dans les geôles de l’occupation israélienne. Une personne a été grièvement blessé par des tirs de balles caoutchouc-acier, d’autres plus légèrement par les mêmes balles, sans compter les personnes asphyxiées par des grenades lacrymogènes, des jets de liquide chimique puant et de spray au poivre. Au cours de la manifestation, une jeune femme palestinienne a grimpé sur un camion-citerne qui contient le liquide chimique puant pendant la manifestation. Elle a réussi à éviter l’arrestation avec leur aide mais ils ont reçu des jets de spray au poivre.

Né à Birzeit, en Palestine, en 1955, Salameh Kaileh a étudié à Bagdad et s’est engagé dans la résistance palestinienne. Militant communiste bien connu, il est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels “Critique of Mainstream Marxism” (1980), “The Arab and The National Question” (1989), “Imperialism and the Plunder of the World” (1992), “The Problems of Marxism in the Arab World” (2003) et “The Problem of the Arab Nationalist Movement” (2005). Il a été arrêté dans la nuit du 24 avril à Damas par des services de sécurités dont on ignore s’ils relèvent de l’armée ou de la police. Son domicile a été perquisitionné et ses affaires emportées. Salameh a déjà passé huit années dans les prisons syriennes en raison de ses critiques contre le régime, et était actif dans le Front de la Gauche Syrienne.

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Lire une intervention de Salameh Kaileh

Après un cessez-le-feu effectif depuis plus de sept mois, les affrontements entre les forces iraniennes et le PJAK ont repris. Des combats ont eu lieu entre les pasdarans et les combattants kurdes (photo) à Nodshe, dans la région de Kirmanshah au Kurdistan iranien. Les brigades Ansar Al Rassoul se sont engagées dans les combats avec les militants kurdes. Au moins quatre soldats ont été tués et quatre autres blessés.

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Ces affrontements interviennent après la visite du premier ministre turc fin mars à Téhéran. Aucun affrontement majeur ou bombardement n’avait été signalé depuis plus de sept mois entre l’Iran et le PJAK. Le 15 avril dernier, l’organisation avait menacé l’Iran de rompre le cessez-le-feu, en cas d’exécution de Habibolla Gulperipour, un prisonnier politique kurde. Arrêté en octobre 2009, Habibollah Gulperipour a été condamné à mort par un tribunal de Mahabad pour appartenance au PJAK et « mohareb » (inimitié à l’égard de Dieu), en avril 2010. Après l’approbation de la Cour Suprême iranienne en janvier 2011, Gulperipur a été envoyé à la prison d’Orumieh. Il a mené des grèves de la faim pour protester contre la peine de mort et les conditions d’incarcération.

En février 2012, le prisonnier kurde a été emmené dans un centre de détention de la prison de Simnan, régi par le sinistre ministère des renseignements Iranien. Les agents de ce ministère aurait prévenu le prisonnier à plusieurs reprises de l’exécution prochaine de la peine capitale. Dix-huit prisonniers politiques kurdes sont aujourd’hui sous la menace de l’exécution à tout moment.

Une dizaine de syndicalistes et militants des droits de l’homme ont été arrêtés par la police, jeudi à Alger, suite à un rassemblement de soutien à Abdelkader Kherba, militant du Comité national de défense des chômeurs, incarcéré depuis plus d’une semaine à la prison de Serkadji. Selon la même source, le procureur a requis trois ans de prison ferme à l’encontre de M. Kherba pour « incitation directe à attroupement », « usurpation de fonction » et « entrave au fonctionnement d’une institution » pour avoir participé pacifiquement à une manifestation organisée par les travailleurs du secteur de la justice, afin de revendiquer l’amélioration des conditions de travail… Les manifestants ont finalement été relâchés.

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