Ezedine EROUISSI, détenu à la prison de Taza, en grève depuis le 19/12/2011 ; Mohamed GHLOUD, détenu à la prison de Fès (Aïn Kadouss), en grève depuis le 23/01/2012 ; Mohamed FETAL, détenu à la prison de Fès (Aïn Kadouss), en grève depuis le 23/01/2012 ; Ibrahim SAÏDI, détenu à la prison de Fès (Aïn Kadouss), en grève depuis le 23/01/2012 ; Mohamed ZGHDIDI, détenu à la prison de Fès (Aïn Kadouss), en grève depuis le 23/01/2012 ; Mohamed GHELAT, détenu à la prison de Taza, en grève depuis le 14/02/2012 ; Abdelkarim KENDI, détenu à la prison de Safi, en grève depuis le 30/01/2012 ; Abdelkader FIDADI, détenu à la prison de Safi, en grève depuis le 30/01/2012 ; Agadil ABDELJALIL, détenu à la prison de Safi, en grève depuis le 20/02/2012 ; Hicham TANI, détenu à la prison de Safi , en grève depuis le 20/02/2012 ; Ali TAABAN, détenu à la prison de Safi, en grève depuis le 20/02/2012 ; Zaid AADIL, détenu à la prison de Safi, en grève depuis le 20/02/2012 ; Omar MOURTAB, détenu à la prison de Safi, en grève depuis le 20/02/2012 ; Hicham SALEH, détenu à la prison d’Errachidia, en grève depuis le 22/02/2012 ; Alioui El Ghali, détenu à la prison d’Errachidia, en grève depuis le 22/02/2012 ; Abdellatif AL IDRISSI, détenu à la prison d’Errachidia, en grève depuis le 22/02/2012 ; Youssef AHJIJ, détenu à la prison de Taza, en grève depuis le 29/02/2012 ; Tarik LHAMANI, détenu à la prison de Taza, en grève depuis le 05/03/2012 ; Abdessamad EL HIDOUR, détenu à la prison de Taza/Casa(Oukacha), en grève depuis le 12/03/2012 ; Boubeker JADA, détenu à la prison de Taza, en grève depuis le 14/03/2012 ; Lahcen DRAHOU, détenu à la prison de Taza, en grève depuis le 14/03/2012 ;
Mohamed BOUKMARA, détenu à la prison de Taza, en grève depuis le 14/03/2012 ; Yassir NOUJAJI, détenu à la prison de Sidi Ifni, en grève depuis le 22/03/2012 ; Mourad ECHEOUINI, détenu à la prison de Marrakech, en grève depuis le 27/03/2012 ; Youssef EL HAMDIA, détenu à la prison de Marrakech, en grève depuis le 27/03/2012 ; Mohamed LAÂBID, détenu à la prison d’Agadir, en grève depuis le 28/03/2012 ; Abdellah BELLAJ, détenu à la prison d’Agadir, en grève depuis le 28/03/2012.

Le ministère tunisien de l’Intérieur vient de revoir sa décision d’interdire les manifestations sur l’avenue Bourguiba, principal artère de Tunis, et décidé d’installer des caméras de surveillance pour « contrôler » les protestations. Cette décision a été prise en Conseil ministériel suite aux affrontement survenus dimanche à l’avenue Bourguiba à l’occasion de la Fête des martyrs.

Une manifestation était organisée à Tunis ce lundi pour marquer l’anniversaire de la Fête des martyrs. Quelque 2.000 manifestants avaient commencé à défiler sur l’avenue Habib-Bourguiba, la grande artère de la capitale, interdite récemment à toute manifestation pour cause de « troubles à l’ordre public ». Arrivés devant le ministère de l’Intérieur, ils ont été violemment réprimés par les forces de l’ordre. Pourchassés par les policiers anti-émeutes, les manifestants ont fui vers les rues avoisinantes. Les rues étaient jonchées de pierre, emplies de l’odeur asphyxiante du lacrymogène, et les voitures de police sillonnent la capitale. Le 9 avril 1938 des martyrs étaient tombés sous les balles des forces françaises pour revendiquer une Constitution. Sur l’avenue Mohammed V, toute proche, des affrontements entre manifestants et policiers ont fait plusieurs blessés.

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Un poste de police a été incendié dimanche dans le gouvernorat de Gafsa (sud-ouest) après la publication la veille des résultats d’un concours d’embauche à la CPG (Compagnie des Phosphates de Gafsa), principal employeur dans la région. De jeunes chomeurs s’estimant injustement écartés du programme de recrutement ont incendié un poste de police à El Ktar, à environ 7 km de la ville de Gafsa, dans la nuit de samedi à dimanche. D’autres ont coupé la route menant de Gafsa à Gabès (sud), où sont traités les phosphates, et ont renversé un camion de phosphates sur la chaussée, avant d’être dispersés à coup de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre. La publication en novembre d’un premier concours de recrutement avait entraîné des violences dans le bassin minier qui s’étaient poursuivies plusieurs jours.

Plusieurs personnes ont été blessées samedi lors d’une manifestation de diplômés chômeurs dispersée par la police dans le centre de Tunis. Pour empêcher l’accès à l’avenue centrale Habib Bourguiba, interdite aux manifestations depuis plusieurs mois, la police a tiré des gaz lacrymogènes et a donné des coups de matraques. Une vingtaine de manifestants ont été blessés et ont dû être évacués en ambulance. Les autorités ont signalé que six policiers avaient également été blessés par des jets de pierre.

Gaz lacrymogène à Tunis

Gaz lacrymogène à Tunis

Le 29 mars dernier, après une plainte de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, les autorités marocaines ont incarcéré le rappeur Mouad Belghouat, alias Lhaqed. Celui-ci est accusé d’avoir écrit une chanson et produit un clip portant atteinte au corps de la police. Membre du Mouvement 20 Février, Belghouat avait été arrêté l’an dernier et condamné à quatre mois de prison pour ‘agression avec coups et blessures contre un manifestant pro-régime’. Il a été libéré le 19 janvier dernier. Lhaqued utilise la musique pour dénoncer la politique monarchique, la corruption des forces de l’ordre et appelle à de profondes réformes politiques. Lors d’une audience ce mercredi, le tribunal de première instance de Casablanca a refusé de lui accorder la liberté provisoire. Il reste donc derrière les barreaux jusqu’à la prochaine audience, fixée au 16 avril.

Mouad Belghouat

Mouad Belghouat

Sur plusieurs vidéos postées ces derniers mois, des policiers apparaissent en train de jeter des cocktails Molotov sur les manifestants. L’une d’elle fait le tour du Net: on y voit un policier lancer plusieurs bombes lacrymogènes, avant de changer pour des bombes incendiaires artisanales. L’incident n’est pas anecdotique: la semaine dernière, 28 civils ont été accusés de tentative de meurtre après avoir utilisé des cocktails Molotov contre des policiers…

Pays à majorité chiite (environ 75 % de la population), le Bahreïn est une monarchie exclusivement gouvernée par des sunnites. Depuis février 2011, des membres de la communauté chiite, discriminée, descendent régulièrement dans la rue pour demander une réforme constitutionnelle. Lors de ces manifestations, ils bloquent les rues, brûlent parfois des véhicules et n’hésitent pas à utiliser des cocktails Molotov contre la police.

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le lien vers la vidéo

Le 2 mars dernier, lorsqu’un dirigeant de la section locale du Mouvement (berbère) pro démocratie du 20 février, Bachir Benchaïb a été arrêté par la police civile. Des manifestations ont ainsi éclaté pour réclamer sa libération. Pendant les jours qui ont suivi, les manifestants, jeunes et moins jeunes sont sortis dans la rue, bloquant la route de la ville portuaire d’Al Hoceima (450 kilomètres au nord est de Rabat) et ont observé des sit-in devant le poste de police et les bâtiments gouvernementaux. La protestation (très majoritairement berbérophone) a gagné les localités limitrophes. Un fort déploiement de la police et des différents services de sécurité ont été envoyés en renfort sur place. Il y a eu des affrontements faisant des blessés.

Le tribunal de première instance d’Al-Hoceima a condamné, mardi soir, deux personnes à 10 mois de prison ferme, dans le cadre des incidents survenus dernièrement à Beni Bouayach (province d’Al Hoceima). Les deux mis en cause étaient poursuivis notamment pour « désobéissance, outrage et humiliation d’éléments des forces de l’ordre lors de l’exercice de leur fonction et dégradation et destruction de biens publics ». Dans cette même affaire, le tribunal a décidé d’innocenter 15 personnes qui étaient poursuivis en état de liberté provisoire pour manque de preuves, alors que l’examen du dossier d’un autre groupe, dans lequel sont poursuivies 15 personnes en détention préventive, a été reporté à jeudi prochain pour permettre à la défense de préparer ses plaidoiries.

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Une manifestation dans le centre du Caire a dénoncé ce vendredi la pratique des autorités militaires qui avaient fait pratiquer des tests de virginité sur des manifestantes arrêtées. Au moins sept femmes arrêtées ont été forcées de subir des tests de virginité après la manifestation du 9 mars 2011 au Caire, qui avait été réprimée violemment d’abord par des des hommes en tenue civile, puis par l’armée. Les manifestants ont brandi des portraits de Samira Ibrahim, une jeune militante qui a publiquement dénoncé ces tests de virginité. Sa décision de dénoncer cette pratique au grand jour a ébranlé les tabous de la société égyptienne, où les femmes victimes d’abus sexuels sont plus souvent critiquées que leurs agresseurs. Samira Ibrahim a porté plainte contre un médecin militaire, l’accusant de l’avoir soumise à un test de virginité l’an dernier après son arrestation par l’armée durant une manifestation. « Tu es plus honorable que ceux qui t’ont humiliée », a scandé les quelques centaines de manifestants.

Un tribunal militaire a innocenté le médecin militaire dimanche, citant des contradictions entre les témoignages des témoins. Samira Ibrahim a cependant remporté une autre poursuite, en décembre, quand un tribunal civil a ordonné aux dirigeants militaires du pays de cesser de mener des tests de virginité sur les femmes détenues. Il s’agissait d’une rare condamnation d’une pratique militaire par un tribunal civil en Égypte.

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Ezedine Eroussi, militant communiste et syndicaliste étudiant, a été arrêté le 1er décembre dernier par une trentaine de policier qui l’ont immédiatement battu jusqu’à évanouissement. Dans les locaux de la police, les interrogatoires ont porté sur l’organisation du mouvement communiste « basiste » et se déroulaient suivant une alternance de question et de tortures (coups, supplice de la baignoire, etc.). Ezedine Eroussi a pu faire parvenir le témoignage de ces journées. En grève de la faim, il est actuellement à l’hôpital, menotté en croix sur un lit et nourri de force.

Azzedine Eroussi

Azzedine Eroussi


Lire le témoignage d’Ezedine Eroussi