Israël et le Hamas ont révélé avoir conclu un accord sous médiation égyptienne pour échanger le soldat franco-israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza depuis 2006, contre 1027 prisonniers palestiniens dont 27 femmes, de nos héroïques détenus, qui seront libérés en deux phases: 450 détenus seraient libérés dans une semaine et 550 autres dans deux mois, après la libération du soldat israélien.

Marwane Barghouthi, dirigeant de la deuxième Intifada, et Ahmad Saadat, le chef du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche radicale), ne seraient pas libérés dans le cadre de ce pacte. Des dizaines de milliers de Palestiniens se sont rassemblés dans le nord de la bande de Gaza pour célébrer l’accord. Plus de 6.000 Palestiniens sont toujours en détention dans les prisons israéliennes, dont 38 femmes, 280 enfants, 270 en détention administrative et 22 membres du CLP (Conseil législatif palestinien).

Depuis le 27 septembre, les prisonniers politiques palestiniens mènent une grève de la faim pour dénoncer, entre autre, la politique de répression envers les prisonniers des camps de détention israélien, l’humiliation de leurs visiteurs, mais également la fin du régime d’isolement imposé au secrétaire général du FPLP Ahmad Sa’adat. Celui-ci est tombé dans le coma ce dimanche. Une nouvelle vague de prisonniers a rejoint le mouvement, faisant monter le nombre de gréviste à 3000. Un grand nombre d’entre eux sont dans un état critique.

Les autorités pénitentiaires israéliennes répriment de toutes les manières les prisonniers palestiniens en grève de la faim. Un avocat a pu rencontrer le dirigeant du FPLP, Ahmad Saadat. Les autorités israéliennes ont enlevé tous les éléments électriques de sa cellule, et interdit les cigarettes et le sel, en réponse à sa grève de la faim. Saadat, qui a été isolé en prison pendant trois ans, et dont les mauvais traitements ont déclenché les premières grèves le 27 septembre, a été condamné à une amende et il se voit interdit de visite familiale pour avoir pris part au mouvement. Les détenus du Hamas et du Fatah ont depuis rejoint la grève dans les prisons d’Israël

À la prison d’Ofer, 12 grévistes de la faim ont été tabassés, placés dans deux cellules d’isolement destinées à quatre détenus chacune, et forcés de marcher autour de la prison pendant la nuit. Des dizaines de prisonniers grévistes ont été placés en isolement, on les empêchant même d’avoir des gobelets en plastique pour boire de l’eau et en les privant de sel. Les détenus dans la prison d’Asqalan ont décidé de boycotter la clinique de la prison en raison des mauvais traitements auxquels ils font face lorsqu’ils sollicitent un appui médical, et que la police des prisons les traîne de force à la clinique. Toutes les communications avec les détenus sont maintenant bloquées, les visites sont refusées, les postes de télévision et de radio confisqués, et la communication entre les détenus dans les différentes sections de la prison d’Asqalan est également interdite.

Dans la prison d’Ohali Kidar 65 détenus sont en isolement en les entassant par groupe de quatre détenus dans des cellules minuscules. Les 53 détenus en grève de la faim à la prison de Shatta subissent les agressions et la guerre psychologique pratiquées à leur encontre par l’administration pénitentiaire et les gardiens de prison. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé en juin dernier que les Palestiniens verraient leurs droits limités tant qu’un soldat israélien capturé ne sera pas libéré.

La grève de la faim lancée par près de 200 prisonniers du FPLP pour protester contre l’isolement continu de leur secrétaire général Ahmad Saadat depuis quatre ans. Cette grève s’est étendue. Ce sont des milliers de Palestiniens détenus par Israël qui se sont mis grève de la faim pour dénoncer l’isolement carcéral. Plus de 5 000 Palestiniens sont détenus par Israël, dont près de 200 mineurs.

Après avoir été incarcérée durant plus de dix mois, Ilham Hasnouni a été jugée et condamnée à la mi-août à 10 mois de prison pour son implication dans les événements du mouvement estudiantin dirigé par les militants de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM) des 14 et 15 mai 2008. Ayant déjà purgé l’équivalent de sa condamnation, elle a donc été libérée. Quelques jours après sa libération, elle a accordé une interview au magazine ‘Red Flag’ du Parti Marxiste-Léniniste d’Allemagne. Ci-dessous, la traduction de cet entretien effectuée par nos soins.

Interview d’Ilham Hasnouni – format pdf

Les prisonniers politiques palestiniens membres du FPLP ont annoncé qu’ils entamaient une grève de la faim ce 27 septembre. Ils revendiquent la fin du régime d’isolement pour le secrétaire général du FPLP Ahmad Sa’adat et pour tous les prisonniers politiques palestiniens, la fin de la politique de répression et d’humiliation des visiteurs des prisonniers (y compris le blocage des familles aux check-points), la fin de la politique d’humiliation des prisonniers et des transferts incessants d’une prison à l’autre.

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Cette nuit déjà, l’armée a attaqué le campement situé sur la ‘Place du Changement’ où campent depuis plus de huit mois des militants opposés au régime. L’offensive a fait 17 morts et 55 blessés. Cet après-midi, le corps d’élite de l’armé a bombardé les abords de la place, visant principalement le camp d’une division de l’armée qui s’est récemment alliée aux manifestants et qui s’était déployée autour de la place pour les protéger. Soixante obus ont été largués au moment où des centaines de milliers de manifestants commençaient à défiler aux abords de la place, faisant onze morts et 112 blessés.

Après les violents affrontements d’hier, des milliers de manifestants s’étaient à nouveau massés dans les rues de Sanaa, mais également dans plusieurs autres villes du pays, pour exiger un changement de régime ainsi que pour dénoncer les violences des autorités. Cette nouvelle manifestation de contestation ne les a pourtant pas empêcher de réitérer leur répression ce matin. A Taïz (sud-ouest), deux manifestants ont été tués et des dizaines d’autres blessés dans des affrontements avec les forces gouvernementales. A Sanaa, le corps d’élite de l’armée s’set massivement déployé en milieu de matinée et des explosions ont été entendues à travers tout le centre-ville. Au total, ce sont vingt personnes qui ont été tuées, soit par des tirs de snipers, par ceux des forces de sécurité ou des partisans armés du régime.

Répression et blessés à Sanaa

Répression et blessés à Sanaa

Ce dimanche, des dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées sur le ‘Place du changement’ à Sanaa où campent, depuis le mois de février, des manifestants qui réclament le départ du président. Les autorités ont violemment dispersé le rassemblement. Elles ont utilisé des balles réelles, du gaz lacrymogènes et des canons à eau, faisant vingt morts et plus de 500 blessés. 25 d’entre eux se trouvent dans un état très grave et plusieurs manifestants souffrent de problèmes respiratoires à cause du gaz. D’autres manifestations ont également eu lieu dans trois villes situées au sud de la capitale (Taëz, Ibb et Dhammar) ainsi qu’à Saada (nord) pour dénoncer les violences récurrentes des forces de l’ordre.

Après Sbeitla et Douz, c’est au tour de Sidi Bouzid d’être le théâtre de violents accrochages entre deux groupes de personnes. Ces affrontements se sont déroulés hier samedi. Tout aurait commencé quand un groupe de fidèles a « conseillé », à la sortie d’une mosquée, à un autre groupe de jeunes, de cesser de jouer les anarchistes et d’arrêter de créer des problèmes dans les rues de la région. Le « conseil » a été très musclé puisque le groupe de fidèles a agressé l’autre puis s’en est pris aux jeunes filles qui ne portaient pas le voile. Ces dernières ont été menacées. Par la suite, le groupe de jeunes est revenu renforcé et armé de pierres pour riposter. Le groupe des fidèles s’est réfugié dans la mosquée.