De nombreuses arrestations ont eu lieu, avant-hier, à Alger et dans d’autres wilayas, en amont des marches hebdomadaires du hirak (117e journée) dont la tenue a été brutalement empêchée par les forces de l’ordre. Sur les 1000 interpellations qui ont eu lieu vendredi, une cinquantaine de manifestants sont placés en garde à vue en attendant leur présentation devant le procureur. Parmi les nombreuses arrestations dans le pays, parmi lesquelles des figures du hirak, des avocats et des opposants. De nombreux journalistes et photographes de presse  ont été interpellés. Ils ont été ensuite relâchés à l’exception de la journaliste Kenza Khatto qui a été placée en garde à vue et sera présentée, aujourd’hui, devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed (Alger).

 

La journée de lundi a débuté de manière frontale à Jérusalem, avec des jets de pierre par des centaines de Palestiniens contre les forces de l’ordre israéliennes positionnées sur l’Esplanade des Mosquées qui tiraient des grenades assourdissantes, du gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Plus de 520 Palestiniens ont été blessés, dont de nombreux aux yeux et à la tête, alors que la police israélienne a fait état d’au moins neuf blessés dans ses rangs, pour ces accrochages les plus violents depuis 2017 à Jérusalem-Est. Des manifestations ont commencé à se multiplier dans différentes villes de Cisjordanie occupée, où le Croissant-Rouge a dénombré un total de 200 blessés.

Des militant·es et journalistes ont dénoncé Instagram et Twitter pour avoir fermé leurs comptes sur ces réseaux sociaux et censuré des contenus relatifs aux dramatiques événements de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupée, où les forces israéliennes et les colons répriment des manifestants civils depuis jeudi. Les habitants de ce quartier protestent contre une vague d’expulsions ordonnée par la justice israélienne, laquelle devrait chasser une quarantaine de Palestiniens, dont une dizaine d’enfants, de leurs maisons (voir notre article).

La complicité entre Israël et les entreprises de réseaux sociaux dans la réglementation et la censure du contenu et des comptes palestiniens est bien documentée. À la suite d’une visite d’une délégation au siège de Facebook en 2016, le ministre israélien de la Justice avait déclaré à l’époque que Facebook, Google et YouTube ‘’se conformaient à 95 % aux demandes israéliennes de suppression de contenu’’, presque entièrement palestinien. Par ailleurs, Facebook avait recruté l’an dernier une experte israélienne de la censure (voir notre article).

Les réseaux sociaux censurent les post témoignant de la répression du peuple palestinien

Les réseaux sociaux censurent les post témoignant de la répression du peuple palestinien

Les affrontements entre manifestants palestiniens et les forces d’occupations ont fait 180 blessés vendredi et plus de 50 blessés samedi soir dans différents quartiers de Jérusalem-Est. Ces manifestations et leur répression sont les plus violentes dans la ville depuis plusieurs années. Les affrontements se sont produits sur l’Esplanade des Mosquées, dans le quartier de Cheikh Jarrah, de la porte de Damas et de Bab al-Zahra. Les manifestants protestent contre une possible éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens à Jérusalem-Est. La justice israélienne a annoncé, dimanche 9 mai, le report d’une audience très attendue de la Cour suprême, prévue lundi, sur le sort de ces familles palestiniennes.

 

Chaque année, le 17 avril célèbre la Journée des prisonniers palestiniens. Aujourd’hui, 4450 Palestiniens sont emprisonnés par l’occupation israélienne parmi lesquels des personnalités de la gauche révolutionnaire comme Ahmad Sa’adat, Walid Daqqa ou encore Khalida Jarrar. À cette occasion, des dizaines d’initiatives ont eu lieu dans le monde afin d’exiger leur libération immédiate.

  • Bruxelles : Rassemblement à la gare centrale avec une délégation du Secours Rouge
  • Toulouse : Stand Palestine organisé par le Collectif Palestine Vaincra
  • Paris : Rassemblement pour la libération de tous les prisonniers politiques avec la Campagne Unitaire pour la libération de Georges Abdallah
  • Lyon : Rassemblement pour Georges Abdallah organisé par le Collectif 69
  • Tarbes : Rassemblement organisé par la MJCF et le Collectif 65 pour la libération de Georges Abdallah
  • Berlin : Manifestation organisée par différentes organisations révolutionnaires dont Samidoun Allemagne
  • Amsterdam : Collages pour les étudiants palestiniens emprisonnés et Georges Abdallah
  • Madrid : Rassemblement organisé par la communauté mapuche et Samidoun
  • New-York : Initiative de solidarité organisée par Within our lifetime – United for Palestine
  • Göteborg : Rassemblement pour la libération des prisonniers palestiniens et Georges Abdallah organisés par Samidoun et des groupes solidaires
  • Stockholm : Rassemblement pour la libération des prisonniers palestiniens
  • Manchester : Rassemblement de soutien pour les prisonniers palestiniens en particulier Ahmad Sa’adat et Khalida Jarrar
  • Camp Al-Arroub (Palestine occupée) : Rassemblement pour les prisonniers organisé par Samidoun et le FPLP

Le commandant de la gendarmerie du Front Polisario a été tué par une frappe de drone marocaine au Sahara occidental dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 avril. Addah Al-Bendir était en mission militaire dans la zone libérée de Rouss Irni, à Tifariti, une localité située dans le nord du territoire libéré et sous contrôle du Polisario. Né en 1956, il avait rejoint le Polisario en 1978. Il a été tué peu après une attaque des combattants du Polisario dans la zone de Bir Lehlou contre le mur qui sépare les deux camps sur plus d’un millier de kilomètres. Ces derniers mois, pour la première fois depuis des décennies, des accrochages armés opposent l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) aux forces marocaines. L’ALPS revendique quotidiennement des attaques visant les positions des forces d’occupation marocaines le long du mur.

Combattants du POLISARIO

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Des dizaines de manifestants palestiniens ont été blessés vendredi lors d’affrontements avec des soldats israéliens en Cisjordanie. Cinq des manifestants ont été blessés par des balles réelles tirées par les forces d’occupation qui avaient pris d’assaut la partie Est de la ville de Naplouse, au nord de la Cisjordanie. Six autres Palestiniens ont été blessés par des balles métalliques recouvertes de caoutchouc dans le village d’al-Mughayyir, au nord de la ville de Ramallah. Les services de secours ont également dû traiter des dizaines de manifestants qui avaient inhalé des doses massives de gaz lacrymogènes. Des affrontements avaient également éclaté à Kafr Qaddum, un village à l’est de la ville de Qalqilya, et à Beit Dajan, un village à l’est de la ville de Naplouse, où les habitants protestent régulièrement contre la colonisation et la confiscation des terres.

Dans le village d’al-Mughayyir

Des affrontements ont eu lieu à Tataouine, mardi 30 et mercredi 31 mars, opposant de jeunes sans-emplois aux forces de l’ordre. Mercredi, des manifestants ont mis le feu à des pneus et bloqué le carrefour Ennour, alors que des heurts avaient eu lieu la veille au niveau de la route principale reliant Tataouine et Médenine. Les forces de l’ordre s’étaient déployées autour du siège du gouvernorat afin d’empêcher les manifestants d’y accéder. Ils ont eu recours au gaz lacrymogène pour disperser les protestataires qui ont répondu à l’appel de la coordination du sit-in Al Kamour.  Les manifestants demandent au gouvernement de respecter les accords  de novembre 2020 pour mettre fin à une crise sociale qui dure depuis trois ans. Ils réclament surtout l’application de tous les points de l’accord signé avec le gouvernement et le départ du gouverneur de Tataouine. Dix jeunes ont été arrêtés et cinq autres blessés. Deux agent de la Garde nationale ont, également, été blessés.

Né en février 2019 du rejet massif d’un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, impotent et reclus, le Hirak réclame un changement radical du système en place depuis l’indépendance, en 1962, synonyme à ses yeux de corruption, de népotisme et d’autoritarisme. Comme chaque vendredi, les protestataires ont lancé le 26 mars des slogans hostiles au pouvoir et à l’armée, le pilier du régime. Ils ont fustigé la décision du président, Abdelmadjid Tebboune, d’organiser des élections législatives anticipées le 12 juin: « Pas d’élections avec la bande [au pouvoir] », ont scandé les manifestants. Pour ce 110e vendredi du Hirak, il y a eu des dizaines d’interpellations dans plusieurs wilayas [préfectures] à Alger, Blida, Tiaret et Relizane. La plupart des personnes arrêtées ont été relâchées en fin de journée. A Alger, le militant hirakiste Mohamed Tadjadit, un ex-détenu, et trois étudiants ont été arrêtés à la fin de la manifestation qui a rassemblé des milliers de personnes. Par ailleurs, les forces de l’ordre ont dispersé, en faisant usage de spray de gaz liquide, les manifestants à Oran (nord-ouest) ainsi que dans la ville voisine de Mostaganem dès le début du défilé. Des marches ont également eu lieu à Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa, villes de Kabylie (nord-est), ainsi qu’à Constantine et Annaba (est). Les rassemblements sont en principe interdits en raison de la pandémie de Covid-19.

 

 

 

Deux Palestiniens ont été blessés par balles et à balles réelles lors d’affrontements qui ont éclaté aujourd’hui soir dans la ville de Bir Nabala, au nord-ouest de Jérusalem occupée. Les forces israéliennes avaient installé deux points de contrôle à l’entrée de la ville de Bir Nabala et au passage de Qalandiya, qui sont utilisés par les habitants d’au moins 10 villages voisins, provoquant un embouteillage et des affrontements. Les forces ont tiré et blessé deux résidents à balles réelles alors qu’ils travaillaient dans un atelier de peinture de la région. 

Bir Nabala

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