De nouveaux affrontements ont éclaté vendredi à la frontière qui isole Gaza, entre manifestants palestiniens et soldats israéliens. Un Palestinien de 15 ans a été tué et 48 autres blessés durant les heurts qui ont lieu chaque vendredi à la barrière de sécurité, dans le cadre de la « Marche du retour », depuis plus d’un an. Mayssara Abou Shalouf a été atteint au ventre à l’est de Jabaliya, dans le nord de l’enclave. Certains manifestants ont lancé des pierres sur les soldats postés sur la frontière, qui ont usé de moyens anti-émeutes et à balles réelles.

Evacuation d'un blessé ce vendredi à Gaza

Evacuation d’un blessé ce vendredi à Gaza

Le président soudanais Omar el-Béchir, au pouvoir depuis trois décennies, a été destitué jeudi par l’armée. Ce coup fait suite à un mouvement de contestation populaire de plusieurs mois contre le régime d’el-Béchir, qui avait lui-même pris le pouvoir par un coup d’État en 1989. Le service de renseignement au Soudan (NISS) a annoncé la libération de tous les prisonniers politiques dans le pays, a indiqué jeudi l’agence officielle Suna.

La foule célèbre la chute du régime

La foule célèbre la chute du régime

Aujourd’hui, 120 prisonniers palestiniens ont entamé une grève de la faim collective dans les prisons israéliennes pour demander la fin de la répression en cours dans les prisons. Il est prévu que la grève s’intensifie le 17 avril, en Palestine et à l’échelle internationale à l’occasion de la Journée des prisonniers palestiniens. Les prisonniers sont représentés par un groupe de dirigeants représentant toutes les forces politiques dont Ahmad Sa’adat, dirigeant national palestinien et secrétaire général emprisonné du FPLP. La grève a été lancée suite au renoncement par le Service pénitentiaire d’Israël aux accords convenus dans le but d’atténuer le niveau de répression imposé aux prisonniers.

Dans le cadre de la campagne électorale, la répression contre les prisonniers palestinien a augmenté pour inclure des invasions de cellules par des unités répressives lourdement armées, les fouilles et des confiscations à larges échelles (dont beaucoup de livres), des transfert de prisonniers de section en section voire l’utilisation de gaz lacrymogène dans les quartiers pénitentiaires. Par ailleurs les visites de la famille ont été interdites pour de nombreux prisonniers et des dispositifs tels que des caméras de surveillance et de prétendus brouilleurs de téléphones portables ont été installés dans les prisons.

Les demandes des prisonniers comprennent: l’installation de téléphones publics dans les prisons pour leur permettre de communiquer avec leurs familles, la suppression des dispositifs de brouillage, le retour des visites de la famille à la normale et l’abolition de toutes les mesures répressives, sanctions et peines imposée aux prisonniers.

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Ahmad Sa'adat

Ahmad Sa’adat

Des dizaines de camions anti-émeutes ont été mobilisés à Khartoum pour disperser des milliers de manifestants qui étaient ce samedi pour la première fois réunis devant le quartier général de l’armée, 4 mois après le début de la contestation contre Omar el-Béchir. Ses détracteurs étaient bien décidés à s’installer à demeure sur l’une des places de la ville, et faire pression sur l’armée pour qu’elle se désolidarise du régime (comme elle l’avait fait en 1985 en provoquant la chute du régime du président Jaafar al-Nimeiri. Mais les forces de sécurité ont fini par intervenir à coup de gaz lacrymogènes, des dizaines de véhicules anti-émeutes ont été mobilisés.

Les manifestants devant le QG de l'armée, avant l'intervention de la police

Les manifestants devant le QG de l’armée, avant l’intervention de la police

Des centaines de prisonniers politiques palestiniens ont été agressés et blessés cette semaine, dans la prison israélienne du Neguev, en représailles après une révolte de détenus brutalisés par les gardiens de prison pendant un transfert d’une section à une autre de ce vaste campement de tentes dans le désert. Ainsi, 90 prisonniers politiques de la section 3 du Neguev ont été menottés et attachés à leurs lits toute la nuit, et sans la moindre couverture ni autre bien personnel.

L’administration de cette prison qui détient 1300 prisonniers politiques en toute illégalité, — puisqu’Israel, n’a pas le droit en tant que puissance occupante de transférer tout ou partie de la population occupée sur son territoire— a multiplié les raids punitifs contre les détenus depuis le 19 février dernier, date à laquelle ils ont protesté contre l’installation de dispositifs de brouillage autour des sections de ce camp, empêchant les communications entre prisonniers. Dimanche dernier, un de ces raids de nuit a dégénéré et deux prisonniers ont poignardé leurs agresseurs, et les ont blessés.

S’en est suivi un assaut sauvage à coup de balles, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes, qui a fait de nombreux blessés au sein de la prison, dont une dizaine auraient été transportés dans le centre médical le plus proche. Parmi eux Islam Yusri Wishahi et Udayy Adel Salem seraient dans un état critique. Les punitions collectives se multiplient après cet événement. A commencer par de très lourdes amendes, de plus de 50.000 euros pour 74 détenus du Neguev et 96 dans la prison de Ketziot. Toutes les visites ont été supprimées, notamment pour les familles de Gaza, qui n’ont que très exceptionnellement le droit d’aller voir leurs proches. Et un car de 23 Gazaouis ayant obtenu de longue date l’autorisation de rendre visite à leur proches détenus, a dû faire demi-tour. Le droit de promenade dans la cour, a également été supprimé, et de nombreux prisonniers ont été placés en confinement solitaire.

Prison du Neguev

Prison du Neguev

Les soldats israéliens, stationnés à la frontière, ont tiré des dizaines de cartouches de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de balles de guerre contre les manifestants de Gaza. 83 manifestants ont été blessés, dont la plupart avaient été emmenés par ambulance à l’hôpital pour y être soignés. Des dizaines d’autres ont été légèrement blessés et soignés par des ambulanciers paramédicaux sur le terrain.

Les manifestations de vendredi faisaient partie des manifestations hebdomadaires anti-Israël, mieux connues sous le nom de « Grande Marche du Retour », qui a débuté le 30 mars de l’année dernière. 271 Palestiniens ont été tués, dont 57 enfants, et plus de 30 000 blessés par les tirs de soldats israéliens depuis le début de la « Grande Marche du Retour ».

Manifestants hier vendredi à Khan Younis, au sud de Gaza

Manifestants hier vendredi à Khan Younis, au sud de Gaza

Arrêté en 2017 pour avoir critiqué les autorités palestiniennes sur Facebook, Issa Amro a été maintenu en détention pendant sept jours, dont cinq jours à l’isolement pendant lesquels il a été frappé et menacé de mort par ses interrogateurs du Comité conjoint de sécurité (un organe appartenant à différentes forces de sécurité). Il a ensuite été libéré en échange d’une caution d’un montant de 1 400 dollars. Le mois dernier, un tribunal palestinien d’Hébron a rouvert ce dossier, manifestement dans le but de l’intimider et de l’amener à abandonner ses activités consistant à attirer l’attention sur les violations commises par les autorités israéliennes ET palestiniennes.

Il a été accusé de « troubles à l’ordre public » au titre de la draconienne loi palestinienne relative aux infractions électroniques, et aussi d’« incitation à un conflit » et d’« insulte visant une haute autorité » au titre du Code pénal jordanien de 1960 qui est toujours en vigueur en Cisjordanie. S’il est déclaré coupable, il risque jusqu’à deux ans d’emprisonnement assortis d’une amende. Issa Amro a reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux et au téléphone de la part de sympathisants du Fatah, le parti politique palestinien au pouvoir en Cisjordanie. Les autorités palestiniennes en Cisjordanie utilisent la Loi relative aux infractions électroniques, très répressive, pour persécuter ceux qui les critiquent.

Issa Amro

Issa Amro

Des dizaines de milliers de Gazaouites s’étaient rassemblés non loin de l’hermétique barrière frontalière lourdement gardée par les soldats israéliens. Il s’agissait, pour eux, de marquer le premier anniversaire des « grandes marches du retour ». L’armée israélienne avait déployé des milliers de soldats et des dizaines de tireurs d’élite, ainsi que des chars et de l’artillerie.

Deux adolescents palestiniens de 17 ans, l’un atteint au visage alors qu’il manifestait à l’est de Gaza, l’autre à la poitrine lors d’affrontements dans le sud de l’enclave, ont été tués. Très tôt samedi, un autre Palestinien de 20 ans avait été tué au cours d’une manifestation nocturne, selon des témoins. En tout, plus de 300 Palestiniens ont été blessés, dont 23 par des tirs à balles réelles.

Manifestant gazaoui

Manifestant gazaoui

Un secouriste palestinien de 17 ans a été tué, avant-hier mercredi, par des tirs des forces israéliennes lors d’affrontements dans le camp de réfugiés de Dheisheh près de Bethléem, en Cisjordanie occupée. L’armée israélienne pénètre régulièrement dans les camps de réfugiés en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis plus de cinquante ans, pour procéder notamment à des arrestations, provoquant souvent des affrontements avec les habitants. Sajid Muzher travaillait comme secouriste lorsqu’il a été tué par des tirs à balles réelles dans l’abdomen.

Le camp de Dheisheh

Le camp de Dheisheh

La Cour de Nazareth a décidé jeudi 21 mars que Mustapha devrait être libéré. Lea Tsemel, son avocate, s’attendait à une libération le week-end passé. Mustapha encore resté enfermé dans la prison Givon de Ramleh, près de Tel-Aviv. Selon Lea, les services de sécurité avaient déjà prétendu le mois dernier « avoir perdu son passeport » (sic). Il vient finalement d’être libéré.