Neuf prisonniers politiques palestiniens sont toujours en grève de la faim, dont Hothaifa Halabia, 28 ans, d’Abou Dis près de Jérusalem, qui souffre de cancer, et ne s’alimente plus depuis 64 jours pour protester contre sa détention « administrative ». L’occupant refuse y compris de fixer une limite pour sa détention sans inculpation ni procès. Il envisage d’arrêter également de boire dans le tout prochains jours.

Tarek Qadan, 46 years, d’Arraba près de Jénine est en grève de la faim depuis 32 jours, emprisonné à plusieurs reprises par l’occupant et également en détention « administrative ».
Ahmed Ghannam, 42 ans, également atteint de cancer, arrêté au début juillet, en grève de la faim de50 jours pour la même raison.
Soltan khalof, 38 ans de Barqin près de Jénine, ne s’alimente plus depuis 46 jours.
Ismail Ali, d’Abou Dis, en grève de la faim depuis 40 jours.
Naser Aljadaaa, 30 ans, de Barkin (Jénine), en grève de la faim depuis 25 jours.
Thaer Hamdan , 21 years, de Ramallah, en grève de la faim depuis 21 jours.
Fadi Alhrob, 27 ans de Dora (Hebron ), en grève de la faim depuis 20 jours.
Hamam Abo Rahma, 28 ans, de Rima ( Ramallah), arrêté quelques jours avant son mariage, en grève de la faim depuis 8 jours.

Hothaifa Halabia

Environ 6 000 Palestiniens ont manifesté à la frontière de Gaza dans le cadre du 72ème vendredi de la « marche du retour ». L’un d’eux, Badr al-Din Abou Moussa, 25 ans, est décédé samedi après avoir été touché à la tête hier par des tirs lors d’affrontements à Khan Younès. Au moins 75 autres Palestiniens ont été blessés, dont 42 par des tirs israéliens à balles réelles, lors de cette manifestation.

Manifestation à la frontière de Gaza (archive)

 

Mardi 27 août 2019, le combattant palestinien Rafiq Odeh a été libéré après 18 ans dans les prisons de l’occupation israélienne. Il est originaire de Beit Hanoun, dans le Nord de Gaza, et militant au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP). Il avait été la cible de l’armée d’occupation pour son implication dans la Seconde Intifada au début des années 2000. Suite à l’assassinat du secrétaire général du FPLP Abu Ali Mustapha en août 2001, il avait revendiqué une action contre l’armée d’occupation.
Brassart d'un·e combattant·e du FPLP

Le 26 août, Wajdi al-Awawdeh un des prisonniers en grève de la faim a remporté celle-ci en concluant un accord confirmant sa libération en février 2020. Les sept autres prisonniers (Huzaifa Halabiya, Ahmed Ghannam, Sultan Khallouf, Ismail Ali, Tareq Qaadan, Nasser al-Jada et Thaer Hamdan) continuent eux leur grève. Huzaifa Halabiya en est à son 59e jour de grève. La section pénitentiaire du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) a déclaré qu’elle poursuivait ses efforts pour parvenir à un accord en vue d’obtenir sa libération et qu’il était déterminé à poursuivre son action jusqu’à ce que ses demandes soient satisfaites. Ces grèves de la faim visent à protester contre le régime de détention administrative : emprisonnement par Israël sans inculpation ni jugement (voir notre article).

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Six des 28 prisonniers en grève de la faim (archive)

Lundi 26 août au matin en Cisjordanie occupée, l’occupation israélienne a arrêté neuf cadres et militants du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP). Ces arrestations ont eu lieu à Ramallah et font partie de la stratégie d’emprisonnement à grande échelles de l’armée israélienne contre les cadres du FPLP et plus généralement la résistance palestinienne.

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Arrestation de membres du FPLP (archive)

Près de 9000 manifestants palestiniens se sont rassemblés vendredi après-midi près de la frontière entre l’est de la bande de Gaza, brandissant le drapeau palestinien, pour participer au 71ème vendredi de rassemblement de protestation contre Israël, mouvement connu sous le nom de Grande marche du retour. Des projectiles ont été lancés par dessus la barrière, derrière laquelle les forces israéliennes ont tiré des grenades lacrymogènes mais aussi des balles réelles. Au moins 122 Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements avec des soldats israéliens dans l’est de Gaza, près de la frontière. 50 ont été victimes de tirs à balle réelle. Trois infirmiers palestiniens ont également été blessés par les Israéliens.

Les affrontements de vendredi

 

Mercredi 21 août au soir, la section pénitentiaire du Front Populaire pour la Libération de la Palestine a annoncé qu’un certain nombre de prisonniers palestiniens se mettraient en grève de la faim pour 3 jours dès le lendemain pour soutenir Huzaifa Halabiya et ses camarades grévistes de la faim (voir notre article). Huzaifa Halabiya est en grève de la faim depuis 53 jours contre son emprisonnement sans inculpation ni jugement sous le régime de la détention administrative israélienne. Huit prisonniers sont actuellement en grève de la faim et près de 50 autres ont déjà participé à des grèves de solidarité dans les prisons israéliennes.

Lors du lancement de la grève, des manifestations étaient prévues dans toute la Palestine occupée, notamment une manifestation à Gaza dans les bureaux du Haut-Commissaire aux droits de l’homme et une manifestation devant la prison d’Ofer. À Eizariya et à Abu Dis à Jérusalem, les deux villes ont assisté à une grève générale des commerçants visant à soutenir Halabiya et un autre prisonnier Ismail Ali, tous deux originaires de la région. La grève générale a fait suite à une manifestation de mercredi soir qui a rassemblé des centaines de personnes. Cette manifestation a été durement réprimée par les forces d’occupation qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de balles en métal recouvert de caoutchouc.

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Au moins 63 Palestiniens ont été blessés vendredi après-midi lors d’affrontements avec des soldats israéliens dans l’est de la bande de Gaza, près de la frontière. Parmi eux, 32 ont été touchés par balles réelles et emmenés à l’hôpital pour y être soignés. Parmi les victimes figuraient 17 enfants. Les affrontements ont éclaté lorsque les manifestants palestiniens se sont rassemblés dans l’est de la bande de Gaza, dans le cadre de leur participation aux rassemblements hebdomadaires connus sous le nom de la Grande marche du retour. Les manifestations hebdomadaires se déroulent pour la 70e semaine consécutive depuis le 30 mars 2018, mais elles avaient été annulées la semaine dernière en raison de la fête de l’Eid. Depuis la première manifestation, 307 manifestants ont été tués et plus de 17 000 blessés par les tirs de soldats israéliens.

Manifestation à la Gaza (archive)

La répression du mouvement populaire de protestation s’intensifie en Algérie et revêt différentes formes. Il y a d’abord les restrictions sur la liberté de circuler qui empêchent les Algériens et Algériennes de rejoindre la capitale pendant les manifestations du vendredi, les dispositifs sécuritaires intra-muros pendant les marches à Alger et les arrestations de manifestants opérées dès les premières heures des manifestations pourtant pacifiques. Il y a aussi la censure par des blocages internet que subissent les médias d’information. Il y a ensuite les poursuites à l’encontre des personnes ayant exprimé leur opposition comme tout récemment l’avocat Ramzi Chekhab poursuivi pour incitation à attroupement par le parquet de Khenchela rien que pour avoir exprimé sur sa page Facebook son opposition au 5e mandat de Bouteflika.

Il y a enfin les poursuites contre des manifestants ayant porté l’emblème Amazigh, alors qu’aucune disposition pénale ne sanctionne le port d’un emblème autre que l’emblème national. Plus de 60 personnes sont emprisonnées pour avoir exhibé cet emblème publiquement. Des peines sont prononcées. Deux jeunes à Chlef sont condamnés à deux mois de prison avec sursis après un séjour carcéral. Hier, à Annaba, le représentant du ministère public a requis 10 ans de prison ferme contre le jeune Nadir Fetissi.

Policiers algériens face aux manifestants le 12 avril

 

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La présidente du « Conseil national des droits de l’Homme » marocain a nié l’existence prisonniers politiques au Maroc. Ce déni de réalité, qui est propre à presque tous les régimes et tous les Etats, est appuyé par des arguties habituellement utilisées par les instances répressives. Ainsi, concernant les manifestants emprisonnés suite au mouvement de protestation du Rif, elle expose que:  “si une partie de la communauté nationale des défenseurs des droits de l’Homme peut qualifier les arrestations survenues lors des événements d’Al Hoceima ou de Jerada comme étant ‘politiquement motivées’, il ne serait, toutefois, ni juste ni précis de soutenir cette assertion au-delà de tout doute raisonnable et de ne pas accepter de la mettre en question, compte tenu de la durée des manifestations et de leurs circonstances”.

En fait, et c’est un grand classique de la rhétorique répressive, la présidente de CNDH considère que dès qu’il y a eu violence, le caractère politique s’efface: laquelle “la perpétration d’actes entachés de violence précède la notion de ‘motivation politique’  d’une arrestation, et l’emporte sur elle”.

 

manifestation à Al Hoceima (archives)

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