Deux Palestiniens, dont un enfant de 11 ans, ont été tués vendredi par des tirs de soldats israéliens lors de manifestations près de la frontière de la bande de Gaza. Yasser Abou al-Naja, 11 ans, a été tué d’une balle dans la tête près de la ville de Khan Younès. Le deuxième Palestinien, Mohammed al-Hamayda, 24 ans, a été tué d’une balle dans le ventre, à l’est de Rafah, également dans le sud de la bande côtière sous blocus israélien. Depuis le 30 mars, l’enclave palestinienne est le théâtre d’une mobilisation contre le blocus israélien et pour le droit au retour des Palestiniens sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont fuies à la création d’Israël, en 1948. Au moins 137 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début des manifestations.

A la frontière de Gaza vendredi

A la frontière de Gaza vendredi

Plus de 250 organisations se sont unies pour demander la libération immédiate de Khalida Jarrar, féministe palestinienne et parlementaire de gauche emprisonnée, parmi lesquelles le Secours Rouge de Belgique et le Secours Rouge International.
Khalida Jarrar est sous le régime de la détention administrative depuis le 2 juillet 2017. Le 14 juin 2018, elle a été informée que sa détention serait prolongée de quatre mois supplémentaires, une peine qui devrait être confirmée par un tribunal militaire israélien le 2 juillet 2018.
Des journées d’actions sont organisées du 30 juin au 2 juillet 2018 notamment à New-York.
L’appel en français ici et en anglais ici.

Free Khalida Jarrar!

Free Khalida Jarrar!

À l’issue d’un procès fleuve de neuf mois, la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca a condamné mardi soir la figure de proue du mouvement de protestation qui a agité le Maroc en 2016-2017, Nasser Zefzafi et trois de ses compagnons à 20 ans de prison pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’Etat ». Les 49 autres militants qui comparaissaient ont écopé de peines comprises entre un an et 15 ans de prison.

Les avocats de la défense ont refusé de plaider par solidarité avec les prévenus, qui ont boycotté les dernières audiences pour dénoncer la partialité de la justice. Après le verdict, les proches des accusés ont quitté le tribunal en criant leur colère contre « l’Etat défaillant » et en scandant « vive le Rif ». Dans la nuit de mardi à mercredi, des rassemblements ont eu lieu à Al-Hoceïma (nord), épicentre du « Hirak » (« la mouvance »), et dans la ville voisine d’Imzouren. Des appels à la grève générale circulent sur les réseaux sociaux. Le hashtag #hirak arrive en tête des tweets au Maroc sur le réseau social twitter. Sur Facebook, des milliers de personnes ont remplacé leur photo de profil par un fond noir en signe de protestation. Des appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux, à Casablanca, Rabat, mais aussi à Bruxelles, Paris et Madrid, qui accueillent une importante diaspora marocaine.

Manifestant du Rif

Manifestant du Rif

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Le bilan des manifestations de vendredi à Gaza est de 89 manifestants blessés. Des milliers de Palestiniens ont manifesté, comme chaque vendredi depuis le 30 mars, à quatre endroits différents près de la barrière frontalière dans la bande de Gaza. En plus des manifestations, dix incendies ont éclaté au cours de ce vendredi par des cerfs-volants et des bombes incendiaires lancés depuis la bande de Gaza.

Lacrymogènes sur Gaza

Lacrymogènes sur Gaza

Dans le but d’éviter tout interrogatoire des militaires israéliens commettant toutes sortes de crimes à l’encontre des Palestiniens, le Parlement israélien, la Knesset, vient d’approuver un projet de loi visant à interdire de filmer ses militaires opérant en Cisjordanie. La loi prévoit une peine de prison allant de trois à dix ans pour tous ceux qui filment les militaires israéliens, sous prétexte que cela perturbe les opérations. La loi menace avant tout les médias et tous ceux qui veulent savoir ce qui se passe réellement sur le terrain, et montrer les crimes des forces d’occupation, comme dans le cas du blessés achevé (voir notre article). De plus, le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Gilad Ardan, cherche à garantir l’impunité des forces de police, notamment de celles des frontières.

Répression en Palestine

Répression en Palestine

L’ordre de détention administrative contre la dirigeante palestinienne du FPLP, parlementaire et féministe Khalida Jarrar a été renouvelé jeudi passé. Cette décision vient deux semaines avant qu’elle soit libérée après un an d’emprisonnement sans inculpation ni procès. Elle a été arrêtée par les forces d’occupation israélienne qui ont envahi le domicile familial à El-Bireh le 2 juillet 2017 (voir notre article), seulement un an après avoir été libérée d’un précédent emprisonnement politique.

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Khalida Jarrar

Khalida Jarrar

Le recours à des balles réelles par Israël contre des manifestants palestiniens dans la bande de Gaza a fait au moins 13.000 blessés depuis mars, a déclaré aujourd’hui lundi le responsable pour le Moyen-Orient au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La grande majorité des blessés hospitalisés sont atteints sérieusement, certains souffrant de multiples blessures par balles. Quelque 1.400 Palestiniens ont été touchés chacun par trois à cinq balles, principalement dans les jambes. Au moins 132 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars, début d’un mouvement de protestation le long de la frontière de Gaza. Aucun Israélien n’a été tué.

Manifestant blessé à Gaza

Manifestant blessé à Gaza

Les forces d’occupation israéliennes ont blessé des dizaines de Palestiniens, dont un enfant par suffocation aux gaz lacrymogènes, lors d’affrontements dans la ville cisjordanienne de Beit Ummar.

Les forces d’occupation israéliennes ont attaqué les zones de Baqa’a et Safa dans la ville de Beit Ummar, et des dizaines de soldats ont fait irruption dans deux maisons dans les deux zones. En outre, des affrontements ont éclaté avec les Palestiniens, au cours de laquelle les soldats israéliens ont tiré des balles en métal recouvert de caoutchouc, un garçon âgé de 16 ans a été blessé et des dizaines de personnes ont été étouffés avec des gaz lacrymogènes. Les forces d’occupation ont pris d’assaut la ville d’Hébron et les villes de Nuba et de Kharas; elles ont également arrêté samedi, un enfant palestinien du village d’Al-Jadira, au nord-ouest de Jérusalem.

Raid israélien à Beit Ummar (archive)

Raid israélien à Beit Ummar (archive)

Près de 10.000 Palestiniens se sont rassemblés à cinq points différents le long de la barrière de séparation entre la bande de Gaza et Israël, a indiqué l’armée. Des heurts ont une nouvelle fois opposé des manifestants aux soldats israéliens à travers la barrière de séparation. Quatre Palestiniens ont été tués lors de ces manifestations. Parmi les morts figurent Haitham al-Jamal âgé de 15 ans, abattu près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Le ministère a également fait état de 100 autres Palestiniens blessés par les tirs, dont un photographe de l’Agence France-Presse, Mohammed Abed al-Baba, qui couvrait les manifestations. Mohammed Abed al-Baba, qui travaille pour l’AFP depuis 2000, a été atteint sous le genou alors qu’il se trouvait à environ 200 mètres de la frontière à l’est de Jabaliya (nord), revêtu d’un gilet marqué « presse » et d’un casque pour sa protection, a témoigné le photographe.

Des manifestants palestiniens se protègent des gaz lacrymogènes israéliens pendant une manifestation à Jabalia, au centre de la bande de Gaza, hier 8 juin

Des manifestants palestiniens se protègent des gaz lacrymogènes israéliens pendant une manifestation à Jabalia, au centre de la bande de Gaza, hier 8 juin

Mercredi 6 juin, Nidal Naeem Abu Aker, membre dirigeant du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) est sorti des prisons de l’état israelien. Il avait été plusieurs fois arrêté et détenu par l’occupant avant d’être placé une nouvelle fois en détention administrative en juin 2014 (voir notre article). Cette détention a ensuite été renouvelée tous les 4 mois jusqu’au 6 juin 2018. Dès sa sortie de prison, il est parti rejoindre ses camarades et sa famille dans le camp de réfugiés de Dheisheh.

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