Attaquer des prisonniers sans défense est une méthode connue du régime pour les briser. Dimanche 28 janvier, la garde anti-émeute, épaulée d’agents du ministère du renseignement, a lancé un raid contre l’unité 4 de la prison de Qezelhessar, agressant et blessant les prisonniers politiques et détruisant leurs biens. En scandant « à bas Khamenei », « à bas le dictateur » et « Khamenei, traître, nous t’enterrerons », les prisonniers ont résisté et réussi à chasser les agresseurs. Au cours de cette agression, cinq prisonniers ont été blessés.

La prison de Qezelhessar

 

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Les prisonniers politiques kurdes Mohsen Mazlum, Mohammad Faramarzi, Wafa Azarbar et Pzhman Fatehi, ont été exécutés lundi matin après avoir été été détenus pendant 19 mois. Après une rencontre émouvante et unique avec leurs familles dimanche dernier, les prisonniers ont ensuite été transférés de la prison d’Evin à la prison de Qzalhisar à Kraj, où l’exécution a eu lieu. Les quatre militants avaient « disparu » il y a un an et demi, enlevés et torturés par le Service Secret iranien dans la métropole kurde orientale d’Urmia (Ûrmiye) en juillet 2022. Bien que l’organisation Komala ait nié que les quatre hommes aient planifié un attentat à la bombe à Ispahan, qu’aucune arme ni explosif n’ait été trouvé sur eux, et qu’ils n’aient pas été impliqués dans des activités d’espionnage mais actifs politiquement au sein du mouvement de gauche, ils ont été condamnés à mort sans preuve concrète. Aucune représentation légale n’a été autorisée lors du procès. Tous les appels ont été rejetés, menant à l’exécution de ces hommes lundi matin.

Pour le quatrième anniversaire du soulèvement de novembre 2019, où 1 500 manifestants ont été tués par les forces répressives, les unités de résistance et la jeunesse insurgée à Téhéran ont mené les 14, 15 et 16 novembre, quelque 150 actions. La base opérationnelle Qods des pasdarans à Téhéran a été visée le mardi 14 novembre. Une autre cible a été la milice Qods des pasdarans, chargée de la protection de Téhéran, qui supervise le contrôle et les patrouilles dans les lieux publics. Des explosions ont touché le QG naval des pasdarans de Bouchehr, le centre de la milice du Bassidj à Bouchehr, la milice étudiante de la province de Bouchehr, la police de la station science et industrie à Téhéran, les centres de la milice du Bassidj dits Shahid Ahmadi, Sarollah et Maedeh à Téhéran, la base du Bassidj à Machhad, la base des femmes de la milice du Bassij à Ispahan, les bases du Bassidj à Zahedan,  à Karadj,

Ont aussi été brûlé des séminaires religieux à Téhéran ainsi que les grands panneaux d’affichage à la gloire de Khomeiny, Khamenei, Raïssi et Qassem Soleimani à Téhéran et dans des dizaines de villes dont Shahryar, Pakdasht, Arak, Zanjan, Shahrekord, Kerman, Azadchahr Golestan, Dezfoul, Minoudasht, Najaf Abad et Ispahan, Robat Karim, Machhad, Sabzevar, Gorgan, Qom, Tabriz, Iranshahr, Izeh, Andimshek, Gorgan, Fardis Karadj, Shahroud, Zahedan, Dezfoul, Doroud, Yazd et Izeh.

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Le prisonnier politique kurde Qassem Abasteh a été exécuté dimanche dans la prison de Qezel Hesar à Karaj après 14 ans d’emprisonnement. Agé de 44 ans, père de 2 enfants et résident de Mahabad, il avait été arrêté par les forces de sécurité le 16 décembre 2008 avec 6 autres civils kurdes des villes de Saqqez et Mahabad sous l’accusation de « propagande contre le régime ». Après plusieurs procès, Abasteh a été condamné à mort en juin 2017. La Cour suprême avait confirmé la peine.

Les journalistes Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont été condamnées respectivement à des peines de sept et six ans de prison. Elles avaient été emprisonnées en septembre pour avoir contribué à rendre publique la mort en détention de la jeune Kurde Mahsa Amini. Elaheh Mohammadi  s’est vu infliger une peine de six ans de prison pour collaboration avec les États-Unis, de cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et d’un an pour propagande contre la République islamique, selon l’agence de la justice Mizan Online. Niloufar Hamedi a pour sa part été condamnée à sept ans de prison pour coopération avec les États-Unis, cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre la République islamique. Elaheh Mohammadi, 36 ans, reporter de Ham Mihan, et Niloufar Hamedi, 31 ans, photographe du journal Shargh, sont détenues depuis septembre 2022 dans la prison d’Evin à Téhéran et leurs procès avaient débuté en mai.

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Au Sistan-et-Baloutchestan, des habitants de Zahedan, Soran et Rask ont manifesté à l’occasion du premier anniversaire du « vendredi sanglant de Zahedan », en scandant des slogans antigouvernementaux. Les autorités ont coupé les communications de la ville. Les forces de sécurité ont tiré des coups de feu: 32 personnes auraient été blessées et il y aurait eu de nombreuses arrestations. Lors de l’attaque des forces de sécurité à Zahedan insurgée, le 30 septembre de l’année précédente, au moins 105 personnes avaient été tuées et plus de 300 autres ont été blessées dans ce qui avait été appelé le « vendredi sanglant de Zahedan ».

La journée de samedi a marqué le premier anniversaire du soulèvement en Iran à la suite de l’assassinat de la femme kurde Jina Mahsa Amini en garde à vue à Téhéran le 16 septembre 2022. Ce féminicide d’État a déclenché une révolution sous la devise « Jin, Jiyan, Azadî » dans tout le pays, dont la répression a entraîné la mort d’au moins 500 personnes et l’arrestation de dizaines de milliers d’autres, tandis que quatre personnes ont été exécutées. Des manifestations de masses ont eu lieu samedi pour marquer l’anniversaire de l’assassinat de Jina Amini. La police iranienne a violemment réprimé ces manifestations dans tout le pays, principalement à Saqqiz, Sine, Urmia, Téhéran, au Baloutchistan et au Sistan. Au moins 700 personnes ont été placées en garde à vue. Les personnes qui se sont rendues au poste de police de Téhéran ont été attaquées par les forces du régime alors qu’elles attendaient des nouvelles de leurs proches détenus. De nombreuses personnes auraient été blessées au cours de cette dernière attaque.

Un Français d’origine iranienne a revendiqué mardi devant le tribunal correctionnel de Paris l’attaque incendiaire de la façade du consulat de la République islamique d’Iran samedi 9 septembre. Il avait été arrêté au lendemain des faits à Paris dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet et menée par la Direction régionale de la police judiciaire. Hier lundi, lors d’une audience de comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris, le procès a été renvoyé au 24 octobre car la partie civile, l’ambassade d’Iran, n’était pas représentée. Nicolas K. avait répondu aux questions de la présidente en indiquant: « C’est la première fois que je fais cet acte, en âme et conscience, pour les femmes » en Iran. « Femmes, vie, liberté », a-t-il lancé, rapidement interrompu par le tribunal . Il a été mis en liberté provisoire avec quelques mesures de contrôle judiciaire dont une interdiction de manifester.

Safa Aeli, 30 ans, l’oncle de Mahsa Amini, la jeune kurde dont l’assassinat par la police des mœurs a déclenché en Iran des mois de manifestations, a été arrêté par les forces de sécurité dans sa ville natale de Saqez et détenu dans un lieu inconnu. Les forces iraniennes ont investi la demeure de Safa Aeli en dehors de tout mandat. La ville de Saqez est placée sous haute surveillance sécuritaire à quelques jours de l’anniversaire de la mort de Mahsa Amini, et des caméras ont été installées autour de la tombe de la jeune femme décédée à 22 ans. Six organisations politique du Kudistan iranien ont appelé à une grève générale le 16 septembre, pour le premier anniversaire du mouvement « Jin Jiyan Azadî ».

 

 

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Le procès de l’avocat Saleh Nikbakht, qui représentait la famille de Jina Mahsa Amini, devait avoir lieu devant la branche 28 du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran, mais a été reporté en raison de problèmes administratifs. Il est accusé de “propagande contre le système de la République islamique” pour avoir contesté publiquement l’avis de la Commission de médecine légale qui attribuait la cause du décès d’Amini à une “crise cardiaque” résultant d’une “maladie sous-jacente”. Amini était en état de mort cérébrale lorsqu’elle a été admise à l’hôpital, et elle est décédée trois jours plus tard, le 16 septembre, à l’hôpital Kasra de Téhéran. La jeune femme était en parfaite santé avant son arrestation et des témoins oculaires ,parmi les détenus qui se trouvaient dans le même véhicule que Mahsa Amini lors de son transfert vers un centre de détention, ont confirmé que les policiers l’avaient violemment battue, causant une fracture du crâne. L’avocat a appelé à un “réexamen de l’affaire et à la formation d’un nouveau comité composé de médecins éminents et dignes de confiance au sein de la communauté médicale du pays” pour enquêter sur l’affaire. Cependant, les autorités judiciaires ont considéré son opposition comme une violation de la loi et ont décidé de l’inculper de “propagande contre l’État”. Il a été mis en accusation par la branche 2 du bureau du procureur public et révolutionnaire de Téhéran le 11 mars pour ses entretiens avec des journalistes étrangers. Il a ensuite été libéré sous caution en attendant ce procès.

 

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