Le juge Ismael Moreno de l’Audience nationale a convoqué ce samedi les experts de la Commission internationale de vérification du cessez-le feu décrété par l’ETA afin de les interroger sur le lieu où se trouvent les membres clandestins d’ETA. La Commission s’est donné pour mission de s’assurer que l’ETA mène à bien le cessez-le-feu, mais n’est pas reconnue par le gouvernement espagnol, qui insiste pour que l’organisation séparatiste mette un terme à son existence sans conditions. Une vidéo diffusée vendredi par plusieurs médias, datée de janvier et tournée dans un lieu inconnu, montrait deux militants de l’ETA, présentant des armes à deux des experts.

Un ancien ministre sud-africain, Ronnie Kasrils, et un ancien responsable gouvernemental britannique, Chris Maccabe, qui a participé au processus de paix en Irlande du Nord notamment, font partie des membres convoqués. M. Kasrils apparaît au côté de M. Mnikkalingam sur la vidéo de l’inspection des armes mises hors d’usage par les deux membres d’ETA. Les trois autres membres de la Commission convoqués par le juge madrilène sont Satish Nambiar, un ancien commandant de l’armée indienne, Aracelly Santana, ancien ambassadeur de l’Equateur à l’ONU, et l’administratrice néerlandaise de la Commission Fleur Ravensbergen.

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Arkaitz Bellón Blanco a été trouvé mort cet après-midi dans une cellule de la prison de Puerto de Santamaria (Cádiz). Bellon devait être libéré au mois de mai, après avoir passé treize ans dans la prison en tant que membre d’ETA. Les avocats et sa famille ont demandé une autopsie par un médecin de confiance. Il avait dénoncé une agression en mars 2013 de la part des fonctionnaire dans la prison de Sevilla. Il avait également dénoncé des agressions à la prison de Puerto III en 2010 et à Algeciras en 2008.

Arkaitz Belló

Arkaitz Belló

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Une marche de dizaines de milliers de personnes (la police en reconnaît plus de 100.000!) a parcouru les rues de Bilbao samedi à l’appel de la gauche indépendantistes basques, dans un défi lancé à Madrid après l’interdiction d’une mobilisation en soutien aux prisonniers d’ETA. Officiellement, le mot d’ordre était celui d’un défilé silencieux. Mais c’est aux cris de « Prisonniers basques à la maison » que les manifestants ont envahi les avenues de cette ville du nord de l’Espagne, éclatant en applaudissements au passage du cortège des familles de militants emprisonnés d’ETA, très émus, foulard blanc autour du cou.

Sous le mot d’ordre « Droits de l’homme, accord, paix », les partis de la gauche indépendantiste, deuxième force politique du Pays Basque, et les nationalistes conservateurs du PNV, à la tête du gouvernement régional, avaient convoqué ensemble cette marche. C’est la première fois depuis 1999 que le PNV se joignait à une manifestation des indépendantistes. Cette fois, l’interdiction par la justice espagnole, vendredi, de la manifestation prévue pour réclamer la fin de la dispersion des prisonniers d’ETA a précipité cette réponse commune des deux forces politiques, qui représentent plus de la moitié de l’électorat basque.

manifestation à Bilbao

manifestation à Bilbao

La justice espagnole a décidé d’interdire la manifestation prévue demain samedi à Bilbao pour le rapprochement des prisonniers basques. Cette année l’organisation de ce rassemblement, pour la défense des droits des prisonniers basques, était lancé par la dynamique Tantaz tanta (« Goutte à goutte »). Le juge a estimé que derrière l’organisation de la marche de Bilbao se cache Herrira.

Il y a quelques mois, la justice avait ordonné la suspension des activités d’Herrira en raison de ses liens présumés avec ETA. Une rafle de la police contre des militants de Herrira, une fois de plus, avait précédée l’illégalisation de cette structure de soutien aux prisonniers politiques Depuis 2010, cette marche, qui a lieu chaque année à la même période. L’année dernière, elle avait rassemblé plus de 115 000 personnes. Avant 2010, ce genre de rassemblement était systématiquement interdit car organisé par les associations Askatasuna ou Gestoras proamnistía, interdits en Espagne depuis 2003 pour leurs liens présumés avec ETA. En ce qui concerne les militants et avocats basques arrêtés ce mercredi ils sont toujours en garde à vue à Madrid.

Les forces de sécurité espagnoles ont mené une opération dans plusieurs villes du pays basque contre un groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA. Il y a eu plusieurs perquisitions -y compris dans des cabinets d’avocats- et huit arrestations, parmi lesquelles celle de l’une des grandes figures de la défense des prisonniers d’ETA, l’avocate Arantza Zulueta. Cette opération menée au Pays Basque et en Navarre s’inscrit dans la droite ligne de celle menée en octobre contre le groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA Herrira, dont 18 membres avaient été arrêtés. Cette opétation intervient avant une grande manifestation prévue samedi à Bilbao en faveur du rapprochement des détenus de l’ETA de leurs familles. Les détenus qui n’ont pas rompu avec ETA sont actuellement au nombre de 520, dispersés pour la plupart dans 79 prisons d’Espagne et de France.

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Le gouvernement espagnol avait adopté vendredi un projet de loi qui n’autorise l’avortement que lorsqu’il y a un danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou en cas de viol ayant fait l’objet d’une plainte préalable. Ce texte, qui a de fortes chances d’être adopté au Parlement où le Parti populaire au pouvoir a la majorité, annulera de fait la loi de 2010 autorisant l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse et jusqu’à 22 semaines en cas de malformation du foetus.

Les manifestations s’opposant à ce projet se multiplient dans tout l’Etat espagnol. Au Pays basque, une centaine de femmes qui protestaient ont été violemment embarquée par la police locale.

Herrira, un groupe de soutien aux prisonniers politiques basques a lancé un vaste appel au rassemblement ce samedi 14 décembre devant la prison de Lannemezan. C’est là qu’est actuellement, entre autre, détenu Iban Fernandez Iradi, qui purge de multiples peines pour ‘appartenance à un groupe terroriste’, l’ETA. Atteint d’une sclérose en plaque, il a introduit une demande de suspension de peine pour raison de santé qui est en cours d’examen. L’occasion pour Herrira de lancer un mot d’ordre pour exiger la libération des prisonniers malades et de ceux ayant droit à une liberté conditionnelle. L’organisation réclame également le rapprochement et le regroupement des prisonniers basques.

Le rendez-vous est fixé ce samedi 14 décembre à midi devant la prison de Lannemezan.

Ibon Fernandez Iradi

Ibon Fernandez Iradi

Jon Iurrebaso, membre du Collectif des exilés politiques basques (EIPK) a été arrêté lundi soir à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). Arrêté en 2007 en possession d’une liste de numéros de téléphone de hauts fonctionnaires de police français et espagnols, il avait été accusé d’être un interlocuteur de l’ETA. Libéré sous condition en 2010, il avait été condamné un an plus tard à cinq ans de prison pour ‘appartenance à l’ETA’ sans être incarcéré en raison de son état de santé. Les raisons de son arrestation lundi n’ont toujours pas été communiquées par les autorités, mais Jon Iurrebaso aurait été incarcéré à la prison de Seysses après avoir été emmené au commissariat de Saint-Jean-de-Luz par trois policiers en civil qui, selon l’homme qui se trouvait avec lui à ce moment , ont eu une attitude violente à leur égard.

Jon Iurrebaso

Jon Iurrebaso

En octobre 2011, la présidente du Parlement de Navarre avait été entartée à trois reprises lors d’un déplacement à Toulouse pour dénoncer, notamment, son soutien au développement de la ligne grande vitesse au Pays-Basque, tant français qu’espagnol. Quatre militants du mouvement écologiste Mugitu! étaient poursuivis pour ces faits et le verdict a été prononcé ce mercredi par l’Audience nationale. Cette dernière a qualifié l’action de ‘attentat contre une autorité’. Trois des quatre militants ont été condamnés à deux ans de prison tandis que le quatrième, qui n’a pas été reconnu parmi les entarteurs, a été condamné à un an d’emprisonnement pour complicité. Tous écopent également d’amendes de 300 à 900 euros. Les peines initialement requises par le magistrat étaient de 5 et 9 ans de prison.

Les prisonniers politiques basques incarcérés dans la prison de Séville II sont en grève de la faim depuis le 28 octobre. Depuis déjà quatre ans, dans cette prison située à presque mille kilomètres du pays basque, on vit une situation très tendue due aux conditions de vie extrême à l’intérieur de la prison : les prisonniers politiques basques sont confinés tous les jours dans le module d’isolement (quelquefois 26 heures consécutives), on les empêche de participer à des activités, avant les quelques heures ou ils sont autorisés à sortir dans la cour ils doivent passer par un détecteur de métaux et ensuite ils sont soumis à une fouille corporelle intégrale, comme après toutes les visites en vis-à-vis. Les prisonniers exigent la fin de l’isolement continu, le rapprochement et regroupement des prisonnières et prisonniers politiques basques, et le respect des droits fondamentaux.

Depuis que la grève de la faim des prisonniers politiques basques a commencé, les autorités de la prison de Séville II, au lieu de tenter de trouver une solution à ce problème, l’ont au contraire empiré en coupant depuis quelques jours le chauffage pour les prisonniers en grève de la faim, et même pour certains d’entre eux en les privant de couvertures.