Deux membres présumés d’ETA ont été arrêtés dans la localité d’Usurbil, au Pays Basque espagnol (Nord), ont affirmé mardi plusieurs médias espagnols citant des sources proches de la lutte anti-terroriste. Ils ont été arrêtés alors qu’ils se trouvaient dans un entrepôt industriel à Usurbil, aménagé en logement, selon les mêmes sources. Cette arrestation intervient quatre jours après la mort d’un policier espagnol dans un attentat à la voiture piégée attribué à ETA, à Arrigorriaga, au Pays-Basque espagnol. Selon les médias espagnols, l’arrestation n’a cependant aucun lien avec cette affaire. Les deux membres présumés d’ETA sont soupçonnés d’avoir organisé plusieurs attentats contre des entreprises et des chantiers, notamment celui du TGV.

Jon Anza a disparu depuis le 18 avril, alors qu’il se rendait à un rendez-vous à Toulouse et avait pris le train en gare de Bayonne.

En début de semaine, ETA affirmait dans une note ‘qu’elle n’avait aucun doute. Derrière cette disparition, comme au temps du Gal, se trouvent les forces de polices et la collaboration française. Jon Anza est militant de l’organisation et la police le sait, puisqu’elle avait découvert des empreintes dans une cache trouvée par la Police. Cependant la Police cacha cette prise.‘ Et d’informer que Jon Anza avait rendez-vous à Toulouse avec ETA, pour remettre une somme d’argent. Un rendez-vous auquel il ne se rendra jamais.

Les proches de Jon Anza indiquent que si la semaine dernière, toutes les pistes étaient ouvertes, les éléments nous dirigent vers un nouvel épisode de la guerre sale.

En décembre dernier, Juan Mari Mujika avait été séquestré pendant deux heures, victime d’un enlèvement de la part de la police espagnole. Cela est impossible sans l’aide directe de la police française. Il convient encore de rappeler les disparitions encore à ce jour non élucidées: celles de Popo Larre, Naparra et Pertur.

Une manifestation a eu lieu aujourd’hui, samedi à Hendaye et le mouvement pro-amnistie Askatasuna a constitué des groupes de personnes, qui ce même jour referont en train le trajet emprunté par Jon Anza le 18 avril, de la gare de Bayonne à celle de Toulouse . Ils apposeront des affiches, avec la photo du militant, et ce afin de recueillir des indices. Sans parler des crimes commis par le BVE( Batallon Vasco Español), l’époque sanglante du GAL qui débuta en 1983 est encore présente dans bien des mémoires. Joxi Lasa et Joxean Zabala furent les premiers de cette liste macabre dressée par le GAL. Ils furent enlevés le 16 octobre 1983 dans un parking du Petit-Bayonne. Leurs dépouilles seront enfin identifiées en 1995 à Alicante, douze années plus tard.

Le 1er mars, des élections auront lieu au Pays basque, des élections pour le parlement basque. L’État espagnol poursuivant sa politique d’interdire à la gauche indépendantiste basque toute possibilité d’être présente dans les institutions basques, a rapidement ouvert la chasse aux sorcières.

Tout d’abord, la police espagnole a arrêté, le 23 janvier, huit militants de la gauche nationaliste, parmi lesquels un représentant de la plateforme électorale Demokrazia 3 Milioi (D3M) et a perquisitionné plusieurs domiciles et locaux. Toutes ces personnes ont été incarcérées, accusées d’appartenance à bande armée. Le juge Baltasar Garzon a pris la suite en convoquant treize personnes liées au parti Askatasuna et à D3M, organisations candidates aux élections, à se présenter au Tribunal National espagnol de Madrid, le vendredi 6 février, pour y déclarer en tant qu’accusés. Et dernièrement, le Tribunal Suprême ‘a étudié‘ le parti Askatasuna et la plateforme D3M pour établir s’ils étaient ‘contaminés’ (c’est à dire si dans les listes de ces deux organisations il y avait des militants de la gauche indépendantiste ou des personnes ayant eu une quelconque relation, si petite soit-elle, avec la gauche indépendantiste). Hier, 9 février, le Tribunal Suprême a rendu publique sa décision, qui ne pouvait être autre chose que l’interdiction des deux listes électorales.

Il suffit au Tribunal Suprême espagnol, à défaut de preuves, d’une ‘conviction juridique‘ et de toute une série ‘de faits indicateurs‘ pour émettre des résolutions qui ont comme conséquence l’annulation des candidatures électorales d’Askatasuna et D3M. Un des indices utilisés pour parler ‘de la transversalité du complexe ETA/Batasuna‘ est ‘une série de documents pris, le 23 janvier 2009, au siège de Gasteiz, d’Izan Herri Ekimena‘. Parmi ces documents, qui grossissent le listing de ‘faits concrets’ que le Tribunal a pris en compte pour sa décision, on parle des ‘affiches d’Askatasuna contre le PNB, les traitant de traîtres‘, ‘des affiches d’Askatasuna avec photographies du collectif des prisonniers‘, ‘d’un document d’Askatasuna sur les prisonniers malades‘… Mais ce que démontrent ces documents, ce n’est pas le ‘caractère transversal du complexe ETA/Batasuna‘, mais que le Tribunal Suprême confond le parti Askatasuna, dont il veut annuler les candidatures, avec une autre Askatasuna très connue au Pays basque: l’organisation qui lutte contre la répression et dont l’illégalité a été édictée par le juge Garzón le 5 janvier 2002!

Le ‘fait concret‘ de la page 9 de la décision détaille qu’Askatasuna n’a effectué aucun type d’activité depuis 2001, sauf la présentation devant l’Assemblée électorale de ses actuelles candidatures. Les forces de sécurité, dans leurs rapports, certifient cette ‘inactivité organique totale‘ avant les dates pré-électorales actuelles. La seule activité détectée est que certains des candidats d’Askatasuna ont signé avec 47.337 personnes en faveur de la plateforme D3M. Comment le Tribunal Suprême explique-t-il tout ceci? Il écrit à la page 98 de sa décision qui annule les candidatures, ‘qu’il est raisonnable de penser que cette décision de ne rien faire pendant tous ces années est la consigne qu’Askatasuna a reçue de l’ETA et qu’il l’a transmise à ses candidats. Ce qui, à son tour, indique le lien de l’ETA avec ASKATASUNA et D3M‘. A aucun moment le Tribunal n’explique ni comment, ni quand, ni qui a transmis cette consigne de l’ETA à Askatasuna et à D3M. Tout se réduit au fait ‘qu’il est raisonnable de penser‘ selon l’optique du Tribunal Suprême, celui-là même qui confond les organisations.

Le Tribunal Suprême considère ‘sans l’ombre d’un doute‘ que le projet que D3M prétendait présenter aux élections du 1er mars ‘a été dirigé, préparé, organisé, dynamisé, contrôlé et encouragé par Batasuna‘. Et, en même temps, il estime fondée l’annulation des candidatures présentées par Askatasuna, évoquant parmi d’autres indices, les ‘intenses relations‘ de 9 des 12 promoteurs du parti avec ‘ETA-Batasuna‘, qui en 1998 ont été les personnes responsables de l’inscription du parti Askatasuna dans le Registre des partis du Ministère de l’Intérieur. La force des termes utilisés dans la rédaction de la décision contre D3M et de celle qui annule les listes électorales d’Askatasuna contraste avec le caractère des preuves présentées: ‘relations intenses’ avec ‘ETA-Batasuna‘. Ces preuves ne montrent pas autre chose que les activités normales de personnes jouissant de leurs droits civiques dans des formations légales: avoir été candidat d’une liste légale ou avoir été contrôleur dans le comptage des voix, par exemple. Le Tribunal Suprême a adopté ces décisions à l’unanimité de ses membres.

Dossier(s): Archives Pays-Basque Tags: ,

Bilbao a connu hier 3 janvier, une de ses plus grandes manifestations de ces dernières années. Selon le comptage effectué, plus de 37.000 personnes ont soutenu cette mobilisation à l’appel d’Etxerat, (le comité de défense des droits des prisonniers politiques basques) et de plus de 40 organisations politiques, syndicales et sociales. Les manifestants demandaient la ‘fin de la dispersion’ des prisonniers basques et la libération des plus malades d’entre eux.

La stratégie cruelle des gouvernements espagnol et français ne génère que de la souffrance. Aujourd’hui sont maintenues en incarcération 10 prisonniers gravement malades ainsi que 28 autres qui ont accompli la totalité de leur peine‘, a déclaré devant la presse le porte-parole d’Etxerat, Polentzi Goikoetxea. Dans le cortège figuraient de nombreux dirigeants de la gauche basque abertzale, parmi lesquelles se trouvait Arnaldo Otegi, porte-parole historique du parti Batasuna aujourd’hui interdit.

De son côté, le parti Aralar (considéré comme un parti politique indépendantiste basque proche de la gauche abertzale, et opposé à la violence d’ETA) a demandé, par l’intermédiaire de son porte-parole Daniel Maeztu, la ‘remise en liberté immédiate de tous les prisonniers malades et de ceux qui ont accompli les trois quarts de leurs peines

Derrière la première banderole demandant la fin de la politique de dispersion des prisonniers basques, plusieurs centaines de personnes portaient à la main des photos de prisonniers de l’ETA, notamment celle de Garikoitz Aspiazu Rubina, alias ‘Txeroki’, désigné comme l’un des chefs de l’appareil militaire de l’organisation armée et arrêté en France au mois d’octobre dernier.

La manifestation est partie de la place Aita Donostia, à 500 mètres du siège d’Eitb (touché il y a quelques jours par un attentat à la voiture piégée), avant de parcourir la capitale de la Biscaye, pour finalement se retrouver devant la Mairie de Bilbao, où a été lu un communiqué d’Etxerat. Durant la progression, des manifestants se sont faits également entendre des voix appelant à l’amnestie totale des prisonniers ainsi que des slogans contre le parti basque PNV. Le moment le plus fort de cette journée a été quand les 37.000 basques ont entonné le ‘Gora Tagora’, le chant de lutte du Pays Basque, suivi de ‘Ator Ator Nutil Etxera’, le chant pour le retour des prisonniers.

Voir une vidéo de la manifestation

Le juge Ismael Brun a envoyé hier en prison, Arkaitz Landaberea et Julen Etxaniz, tandis qu’il laissait en liberté June Vilarrubia. Ils avaient tous trois été arrêtés mardi sous le soupçon de faire du renseignement pour ETA. June a qualifié d »enfer’ authentique les journées où elle est restée dans des mains de la Garde Civile.

June Vilarrubia a indiqué que pendant le temps où elle est restée isolée, les gardes civils lui ont fait ‘la bourse’ (sac plastique sur la tête) à de maintes reprises, et qu’elle s’est évanouie plusieurs fois pendant la pratique de la torture. De même, les gardes civils qui l’ont maintenu captive pendant les deux premiers jours l’ont complètement dévêtue et pratiqué des attouchements sur ses seins et ailleurs. La jeune citoyenne basque a aussi expliqué qu’ils l’ont tirée d’un côté à l’autre d’une pièce par les cheveux. Les gardes civils qui l’interrogeaient lui ont demandés si elle était en période de menstruation, comme elle a répondu négativement, ils lui ont répondu ‘Pas grave, puisque tu vas verser ton sang’. Pendant ces cinq jours dans cette cellule de détention de l’institut militaire, la jeune basque a subit beaucoup de longs interrogatoires non officiels, non pas dans une salle du commissariat mais dans une des cellules du sous-sol.

Nous n’avons à cette heure, aucune information sur le sort réservé à Landaberea et Etxaniz, emprisonnés sur ordre du Juge Moreno. Toutefois le mouvement Pro Amnistia a pu savoir par l’avocat commis d’office qui leur a été assigné, que les deux jeunes basques emprisonnés se trouvaient dans un très mauvais état, à un tel point qu’il a demandé l’application du corpus habeas (visite d’un médecin extérieur… qui est une personne de confiance nommée par la famille), une telle demande faite par un avocat commis d’office est exceptionnelle. L’avocat des prisonniers a aussi sollicité l’application du protocole contre la torture, mais le juge Moreno n’a pas répondu à cette demande, ce qui est un aveu de sa complicité avec la police.

Depuis le début de l’année 2008, 60 témoignages ont apporté la preuve des tortures qui ont été infligées par la Garde Civile contre des citoyens basques.

Depuis 2003, l’Espagne à décidé de rendre ‘invisible’ la dissidence indépendantiste de gauche basque: interdiction de tous les partis, mouvements revendicatifs et actes politiques (manifestations, meetings) organisations de jeunes, de la solidarité avec les prisonniers, illégalisation de toutes listes électorales faisant mention du droit à la souveraineté pour le peuple basque, mais aussi des journaux, radios, des lieux de rencontres militantes sont fermés et les biens sont saisis etc. Le nombre de prisonniers politiques basques en 2008, plus de 750, est à comparer avec les pires années du franquisme. Réprimer toute militance indépendantiste de gauche comme manifestation d’ETA a permis de réprimer des centaines de milliers de citoyens basques. C’est dans ce contexte que deux quotidiens basques ont publiés hier 21 décembre la déclaration de citoyens basques (avec la publication du visage pour quatre d’entre eux) qui exposent que la répression au Pays-Basque les oblige à prendre les armes même s’ils ne le veulent pas… car être inculpés et jugés comme membres de l’ETA sans l’être, alors, disent-ils, c’est mieux de l’être et être jugé pour ce qu’on a fait et non pour ce qu’on n’a pas fait…

Lire la déclaration – format pdf

Document traduit et communiqué par le Comité solidarité basque de Lille. Contact: csblille@aol.com

Voir la vidéo de la déclaration

Dossier(s): Archives Pays-Basque Tags: ,

Cortège phalangiste basque

Cortège phalangiste basque

Le cortège phalangiste protégé par la police du gouvernement ‘autonome’ basque

Manifestation de la gauche basque

Manifestation de la gauche basque

Une contre-manifestation de la gauche indépendantiste…

Charge policière contre la manif de la gauche basque

Charge policière contre la manif de la gauche basque

chargée et violemment dispersée par les policiers.

Charge policière contre la manif de la gauche basque

Charge policière contre la manif de la gauche basque

Procès contre les militants basques

Procès contre les militants basques

L’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, a condamné vingt-et-un membres du groupe Gestoras Pro Amnistia à des peines d’emprisonnement allant de huit à dix ans. Douze militants ont été immédiatement écroués. Les membres de Gestoras Pro Amnistia (et de son successeur, Askatasuna), soutiennent les prisonniers indépendantistes basques. Ces condamnations sont une des conséquences du grand tournant dans la politique répressive de l’Etat espagnol qui, depuis 2001, a décidé de considérer toutes les forces relevant de la gauche indépendantiste basque comme la ‘façade légale’ d’ETA. Des partis politiques, des journaux, des radios libres, des associations culturelles et des associations de parents et amis de prisonniers politiques sont ainsi condamnés pour ‘appartenance à bande armée’, même si leur pratique est pacifique, ouverte et légale.

Le 14 septembre, de la traditionnelle manifestation de soutien aux prisonniers politiques basques à Donostia (San Sebastian) avait été interdite. Depuis trente ans, à Saint Sebastien, le jour de la finale de la très populaire course de rameurs dans la baie de Saint Sébastien; des dizaines de milliers de manifestants se rassemblement en soutien aux prisonniers de la gauche nationaliste basque. Malgré l’interdiction de cette manifestation par le gouvernement ‘autonome’ basque inféodé à Madrid, les organisateurs ont maintenu la manifestation. Les incidents ont été nombreux et cinq personnes ont été arrêtées.

Vidéo de la répression de la manifestation

Voici une lettre rédigée par les prévenus du Xe procès (qui s’achève actuellement) fait aux personnes solidaires des victimes de la répression au Pays-Basque.

Vient de se conclure l’audience orale du procès contre le mouvement pro-amnistie dans lequel sont poursuivis pour présomption de délits d’appartenance à organisation armée 27 citoyens et citoyennes basques.

Reconnaissant le tribunal qui prétend nous juger, dans sa trajectoire historique d’héritier direct du Tribunal d’Ordre Public franquiste et aujourd’hui, dans son action contre les activités sociales, politiques, culturelles dans notre pays, Euskal Herria, et concrètement dans les procès précédents contre les organisations de jeunesse Haika-segi et plus récemment avec le macro-procès 18/98.

Considérant que dans notre activité de dénonciation de la répression, l’action de ce tribunal spécial a toujours trouvé une place prioritaire par son manque d’indépendance et impartialité, par son détachement des garanties et principes de droit, par l’application non pas de la justice, mais par l’habillage juridique de la vengeance politique.

Nous réaffirmant en ce que l’exercice des droits politiques – liberté d’expression, d’association, de manifestation, etc. – ne sont pas négociables, contrôlables, soumis à condition.

Etant conscients que la sentence à notre encontre est écrite, que celle-ci est condamnatoire et qu’elle ne dépendra pas de notre attitude devant dit tribunal.

Dans ces conditions, nous avions decidé de renoncer à l’exercice de la défense judicaire.

Ainsi, pendant deux mois ont été reproduites, face à notre attitude passive mais respectueuse, les preuves des accusations; les interprétations de policiers et gardes civils, qui ont participé à l’élaboration du dossier, et acceptés par le tribunal comme experts scientifiques, objectifs, indépendants; la lecture d’articles apparus dans la presse, de documents sur notre activité, d’écoutes téléphoniques relatives à notre activité journalière.

Lire toute la lettre – format pdf

Association Avocats Européens Démocrates

A lire sur le site de l’AED: Motion sur le procès contre des activistes basques