L’Audience nationale a condamné trois membre d’ETA, Mattin Sarasola, Igor Portu et Mikel San Sebastian, à 1.040 ans de prison chacun pour leur participation à l’attentat du 30 décembre 2006 à l’aéroport de Madrid-Barajas (photo), qui avait tué deux personnes (qui dormaient dans une camionette et n’avaient pas entendu les consignes d’évacuation).

Igor Portu et Mattin Sarasola avaient été interpellés le 9 janvier 2008. Mikel San Sebastian avait été arrêté le 15 février 2008 à Saint-Jean-de-Luz, dans le sud-ouest de la France. Garikoitz Aspiazu Rubina, « Txeroki », interpellé en 2008 en France, doit également être jugé à une date ultérieure pour cette action.

Attentat d'ETA contre l'aéroport de Madrid-Barajas

Attentat d’ETA contre l’aéroport de Madrid-Barajas

La Ministre de la Défense espagnol, Carmen Chacon, vient de décorer pour les services qu’il a rendus à l’Espagne Mikel Lejarza “El Lobo” (le loup), dont les missions depuis le franquisme étaient d’infiltrer la gauche indépendantiste basques. Sous la dictature de Franco, les infiltrations de Lejarza ont permis l’assassinat de plusieurs militants basques, comme Montxo Martinez Antia, Josu Mujika ou Txiki Paredes Manot.

Trois juges de l’Audience nationale, principale instance pénale espagnole, ont blanchi sans la moindre ambiguïté les cinq dirigeants et journalistes d’Egunkaria, l’unique quotidien écrit en langue basque. Un juge d’instruction, la Garde civile et des associations antiterroristes avaient obtenu en février 2003 la fermeture de , affirmant qu’il était ‘dirigé’ et ‘financé’ par ETA dont il était la ‘branche médiatique’.

Sept ans plus tard, ces trois juges assurent n’avoir pas trouvé ‘le plus petit élément de preuve’ dans un dossier ‘inconsistant’ qui se contente d’assimiler tout ce qui touche à la culture basque au séparatisme armé. Pour le Tribunal, les inculpations sont d’autant plus ‘incompréhensibles’ que les enquêteurs n’ont recensé aucun article ‘en faveur du terrorisme ou des terroristes’ ni démontré ‘que la ligne éditoriale avait une orientation politique déterminée’… Ce qui, ajoutent les juges, ‘ne serait de toute façon pas délictueux’. Les juges vont jusqu’à briser le tabou de la torture dans les prisons espagnoles, donnant crédit aux accusations portées par les journalistes incarcérés… Des sévices jusque-là obstinément niés et sur lesquels la justice espagnole n’a jamais enquêté.

Des témoignages plus détaillés des interrogatoires infligés à certaines des personnes arrêtées mercredi. Naia Zuriarrain et Saioa Agirre ont subi des tortures de la part d’agents de la Giardia Civil pendant cinq jours. Les deux jeunes femmes ont été agressées sexuellement: elles ont été maintenues nues, elles ont été touchées sur diverses parties du corps. Cette situation s’est répétée à plusieurs reprises. Dans le cas de Naia, ils lui ont mis un sac sur la tête à quatre ou cinq reprises et l’ont serré jusqu’à ce qu’elle étouffe, et ils lui ont jeté de l’eau froide. Dans le cas de Saioa, ils lui ont mis le sac sur la tête mais ne l’ont pas serré. Elles ont été frappées à de nombreuses reprises, à la tête et sur différentes parties du corps. Elles n’ont pu dormir à aucun moment. Ils les ont attachées avec du caoutchouc et les ont obligées à rester dans des postures douloureuses. Les pressions, les cris et les menaces ont été incessants durant ces cinq jours. Elles ont été obligées de faire des déclarations à la police en conséquence de ces tortures. Elles ont dénoncé ces tortures au médecin du Tribunal et au juge. Elles ont déclaré au juge que toutes leurs déclarations étaient fausses.

Quelques contusions aux jambes, une entorse au pied gauche, rien de cassé, Xabier Tubal Abrisketa est un véritable miraculé. Ce jeune homme de 29 ans est celui qui, vendredi dernier, a chuté sur une vingtaine de mètres, de l’Arc de Triomphe à Paris, au cours d’une action collective réalisée par solidarité avec Jon Anza.

L’action avait été soigneusement préparée et était accomplie par des personnes expérimentée (dix ans d’expérience en escalade pour Xabier Tubal Abrisketa lui-même). Le système choisi pour déployer la banderole était le «
‘contre poids’ ou la ‘contre balance’: les personnes sont reliées de part et d’autre à gauche et à droite, sur une même corde. La chute de Xabier Tubal est due à l’intervention des policiers qui ont détaché une des personnes, alors qu’elle était encordée avec Xabier Tubal Abrisketa, malgré les avertissement des pompiers et des jeunes qui avaient expliqué le système utilisé.

Selon un membre du groupe, aucun des policiers n’a eu l’air surpris lors de la chute et on a même pu apercevoir des policiers qui ont rigolé. Incompétence, inconscience ou un acte volontaire. C’est un miracle que personne ne soit mort. Une plainte contre X pourrait être déposée d’ici peu. Les avocats peaufinent la qualification de la plainte.

Cinq mille personnes ont défilé samedi dans les rues de Saint-Jean-de-Luz pour exiger la vérité sur la disparition, il y a un an, du militant d’ETA Jon Anza dont le cadavre a été retrouvé et identifié à Toulouse en mars dernier. Les représentants du Collectif Jon Anza, accompagnés des responsables des principaux partis de la gauche nationaliste basque ont défilé en tête d’un imposant cortège. Jon Anza avait disparu le 18 avril 2009 alors qu’il se rendait en train de Bayonne à Toulouse pour apporter de l’argent à ETA. La thèse de l’enlèvement de Jon Anza en France, par des policiers espagnols, suivi d’un interrogatoire qui aurait mal tourné est plus que jamais d’actualité.

‘Le peuple ne pardonnera pas’, figurait parmi les principaux slogans repris dans le cortège où se mêlaient des Basques venus des deux côtés de la frontière, tandis que des banderoles désignaient Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Justice, et le ministre de l’Intérieur espagnol Alfredo Rubalcaba comme ‘responsables, coupables’ du sort de Jon Anza. Le choix de la ville de Saint-Jean-de-Luz a été décidé parce que Michèle Alliot-Marie, élue de la ville, était ministre de l’Intérieur quand Jon Anza a disparu.

Un militant basque s’est gravement blessé vendredi en chutant de l’Arc de Triomphe, à Paris, alors qu’il tentait de descendre en rappel de l’édifice. Il faisait partie d’un groupe qui a déployé une banderole sur le monument sur laquelle on pouvait lire ‘PSOE-UMP, qu’avez-vous fait de Jon Anza?’, le militant d’ETA disparu en avril 2009 et dont le corps a été retrouvé en mars à Toulouse.

Les neuf militants ont été mis en garde à vue notamment pour violation de sépulture et violence volontaire, après avoir malmené une employée du site qui tentait de les empêcher de mener leur action. Le militant basque espagnol qui est tombé de l’Arc de Triomphe, âgé de 29 ans, souffre de multiples fractures mais son pronostic vital n’est pas engagé. Trois personnes se sont arrimées à la façade de l’édifice pour descendre en rappel à l’aide de cordes. L’un des militants a été coincé dans un échafaudage, un autre a été arrêté et le troisième a chuté, ajoute-t-on. Le comité de défense des prisonniers basques Askatasuna a accusé la police d’être responsable de la chute du militant.

Banderolle pour Jon Anza sur l'Arc de Triomphe

Banderolle pour Jon Anza sur l’Arc de Triomphe

Un homme a été interpellé par la police ce matin à Hendaye (Pays basque français), une arrestation liée à l’enquête qui avait conduit à l’interpellation d’un avocat, Joseba Agudo Mancisidor, le 29 octobre 2009 dans la même ville. Il s’agirait de la douzième interpellation dans le cadre de l’enquête sur des personnes soupçonnés d’avoir transmis à ETA des informations sur le ministre de l’Intérieur espagnol Alfredo Perez Rubalcaba.

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Une opération policière a conduit mercredi à l’interpellation d’une dizaine de personnes au Pays basque espagnol. Ces personnes, parmi lesquelles quatre avocats, ont été interpellées par la garde civile sur ordre du juge anti-terroriste espagnol Fernando Grande-Marlaska pour ‘appartenance à ou collaboration’ présumées avec ETA.

Les quatre avocats interpellés qui ont pour habitude de défendre des membres de l’ETA, sont soupçonnés d’avoir agi en tant ‘qu’agents de liaison’ entre des militants incarcérés et les responsables de l’organisation clandestine. Arantza Zulueta (photo), une des avocates les plus connues de la gauche indépendantiste et qui a défendu à de nombreuses reprises des membres de l’ETA, figure parmi les personnes interpellées. Au moins cinq autres personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette opération conduite simultanément à Bilbao, Saint-Sébastien et Hernani.

Arantxa Zulueta

Arantxa Zulueta