Un militant du droit du travail a été arrêté en Chine alors qu’il menait une enquête secrète sur les conditions de fabrication des chaussures de la marque de la fille du président américain, Ivanka Trump. L’ONG China Labor Watch, a précisé que deux autres de ses membres, en mission dans la même usine de la région de Jiangxi (centre de la Chine), sont portés disparus. Ce site, qui appartient au groupe chinois Huajian, fabrique aussi des produits pour les marques Coach et Karl Lagerfeld. L’entreprise base sa production sur des sous-traitants qui employant des ouvriers dans des conditions illégales (mineurs d’âges, salaires inférieurs au minimum légal, journée de 18H, etc.).

C’est la première fois en 17 ans de travail de terrain dans des usines en Chine que des enquêteurs de l’ONG ont été arrêtés par la police. China Labor Watch avait notamment publié des rapports pour dénoncer les conditions de travail sur les sites chinois de fabrication des iPhones d’Apple et des smartphones de Samsung. Le directeur de l’ONG pense qu’ils ont été arrêtés parce qu’ils enquêtaient sur des produits de la marque d’Ivanka Trump, ce qui rend la situation politiquement sensible. Les relations entre les autorités chinoises, Ivanka Trump et son mari (conseiller influent auprès du président US) sont excellentes.

Li Zhao, enquêteur de l'ONG CLW détenu par la police

Li Zhao, enquêteur de l’ONG CLW détenu par la police

La compagnie minière PT Freeport Indonesia, filiale de la firme américaine Freeport-McMoRan basée à Phoenix, a mis à pied (en congé de longue durée) près de 10% du personnel pour réduire ses coûts (qui emploie 12.000 travailleurs permanents et 20.000 sous-traitants). Le syndicat est convaincu que ces licenciements font partie de la stratégie de négociation de l’entreprise avec le gouvernement.

Une grève a débuté le 1er mai pour protester contre la politique de mises à pied pratiquée par l’entreprise. Le 24 mai, le syndicat a annoncé la prolongation pour un mois de la grève, en même temps la direction résiliait les contrats de 2.018 travailleurs permanents grévistes. Freeport a annoncé qu’elle considère les grévistes comme absents sans motif. Les travailleurs absents plus de cinq jours sont considérés comme ayant accepté une « démission volontaire ». À ce jour, 2.018 avis de « démission volontaire » ont été enregistrées avec versement, pour solde de tout compte, d’à peine un mois de salaire, sans tenir compte de l’ancienneté. Le statut de la Papouasie occidentale est contesté par les indépendantistes papous qui accusent l’Indonésie de piller ses ressources. Freeport paie, entre autre, l’armée indonésienne pour assurer la sécurité de la mine.

Mineurs grévistes de Freeport-McMoran

Mineurs grévistes de Freeport-McMoran

Un détachement de miliciens anti-guérilla dirigé par deux officiers des forces spéciales se dirigeait vers la base du mont Kitanglad quand il est tombé dans une embuscade de la guérilla maoïste à Sitio Intavas, (Barangay Laportuna, Bukidnon). Les combattants du Front 68 de la NPA ont fait exploser un IED qui a blessé deux miliciens. Des renforts ont été envoyés dans la région.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Sous couvert de prévention du terrorisme et du crime organisé, le gouvernement japonais se dote d’un arsenal législatif très controversé. Le projet de loi contre toute forme de « conspiration » a été voté le 23 mai par la Chambre basse et devrait l’être à la mi-juin par le Sénat. S’il entre en vigueur, il permettra la mise en examen d’une personne ou d’un groupe pour son implication dans la préparation ou la réalisation d’actes terroristes ou criminels.

Cette loi, placée dans la perspective des Jeux olympiques de Tokyo en 2020 est un projet déjà présenté et rejeté en 2003 et 2005. Les associations de défense des droits de l’homme, l’ordre des avocats, des journalistes et des universitaires redoutent un détournement de l’objectif affiché pour permettre la surveillance arbitraire de n’importe quel citoyen opposé aux politiques gouvernementales, alors que la police bénéficie déjà d’une importante marge de manœuvre en la matière.

Policiers japonais

Policiers japonais

Un tribunal du Kazakhstan a condamné Amin Eleusinov, un dirigeant syndical de la Oil Construction Company (OCC), à deux ans de prison. Le tribunal a prononcé la peine le 16 mai après avoir condamné Eleusinov pour détournement de fonds et pour avoir insulté et agressé un représentant de l’autorité de l’État. Eleusinov avait été arrêté en janvier après que des centaines de travailleurs de l’OCC aient été en grève de la faim pendant deux semaines pour protester contre l’interdiction de leur syndicat (voir notre article). La grève a été arrêtée après qu’un tribunal l’ait déclaré illégale.

Le militant syndical Nurbek Qushaqbaev, qui a été arrêté avec Eleusinov, avait été condamné à 2 ans et demi d’emprisonnement en avril, après qu’un tribunal l’ait déclaré coupable d’avoir déclenché une grève illégale.

 Amin Eleusinov

Amin Eleusinov

Les villageois de Yuyi, dans le district de Chaoyang (province de Guangdong), accusent les autorités locales d’avoir détourné à leur seul profit l’argent de la vente de terres agricoles. Ne voyant aucune suite aux plaintes qu’ils ont déposées aux autorités supérieures, plus de 1.000 personnes se sont rassemblées mardi devant le siège du comité local du Parti communiste chinois. La police est intervenue brutalement, battant plusieurs manifestants. Les forces de l’ordre ont ensuite établi un cordon de « sécurité » autour du village.

Toujours dans la province de Guangdong, les forces de police ont arrêté un nombre inconnu de personnes après les affrontements avec des résidents du village de Mashan, près de la ville de Puning, qui manifestaient eux aussi contre la corruption des autorités locales. La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes après que des manifestants aient envahi une station de train à grande vitesse voisine, obligeant les trains à s’arrêter temporairement. Les autorités ont coupé le téléphone (fixe et cellulaire) et l’accès Internet à tout le village. A Mashan, les autorités supérieures avaient reconnus le fait de corruption et annulé certaines ventes illégales, une mesure insuffisante pour les villageois.

Le TGV du Guandong, un moment bloqué par les manifestants

Le TGV du Guandong, un moment bloqué par les manifestants

Cinq membres des forces armées et deux civils ont été blessés lors d’une attaque à l’IED contre deux véhicules militaires près de la ville de Luisiana, dans la province de Laguna, mercredi après-midi. L’embuscade faisait suite à un accrochage entre des militaires du 202e Bataillon d’infanterie et un groupes de combattants de la NPA. Les deux véhicules militaires, dont l’un était un transporteur de troupe blindé V-150, traversaient la route Cavinti-Luisiana lorsque les guérilleros maoïstes ont fait exploser un IED.

Un V-150 dfe l'armée philippines, du type de celui touché dans l'embuscade de mercredi

Un V-150 dfe l’armée philippines, du type de celui touché dans l’embuscade de mercredi

Deux combattants de la NPA et un soldat de l’armée gouvernementale ont été tués lors d’une fusillade qui s’est produite dans les villages de Dominga et de Dalagdag, dans le district de Calinan. Neuf autres militaires, appartenant au 3e Bataillon d’infanterie, ont été blessés et deux sont dans un état critique à l’hôpital de la base « Camp Panacan ». Une autre fusillade a eu lieu samedi après-midi dans un village éloigné de Balbalan (Kalinga). Une patrouille du 50e bataillon d’infanterie a accroché une groupe de guérilleros et a tué l’un d’eux. Un militaire a été blessé.

Dimanche après-midi, vers 176H30 heure locale, la guérilla maoïste a attaqué un détachement de la 202e Brigade de l’armée à Barangay Piit. Un militaire et deux miliciens anti-guérilla ont été blessés. Les guérilleros ont ensuite incendié du matériel lourd appartenant à la Global Heavy Equipment, Inc. qui exploite la centrale hydroélectrique de Majayjay. Enfin, un policier a été tué ce mardi matin par un commando de la NPA qui a attaqué un poste de contrôle routier à la hauteur du village de Tabon-Tabon (Sibagat).

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Quatre combats mortels ont opposé lundi et mercredi la guérilla maoïste et les forces gouvernementales aux Philippines. Un premier combat a eu lieu vers 10 heures à Barangay Barahan (Sta. Cruz), dans le Mindoro Occidental. Des militaires du 76e Bataillon d’infanterie ont affronté une trentaine de combattants de la NPA. Une guerillera maoïste connue sous le pseudonyme de Bikke a été tuée dans la fusillade. Vers 11 heures, les troupes gouvernementales ont affrontés là aussi une trentaine de guérilleros à Barangay Magsaysay (Infata), dans Quezon. La fusillade a duré 15 minutes. Un militaire a été tué et deux autres blessés.

Un cadre maoïste, Rany Gargar Undayon, le commandant d’un peloton du Front n°19 de la NPA, activement recherché, a été capturé mardi. Mercredi, deux guérilleros appartenant au Front n°73 de la NPA ont été tués dans un affrontement avec les fusiller-marins à Barangay Datu Wasay (Kalamansig), à Mindanao. Deux autres guérilleros ont été blessés dans l’affrontement. Enfin, toujours mercredi deux autres maoïstes ont été tués à Barangay Kulaman dans une fusillade avec un détachement du 8e bataillon d’infanterie de l’armée gouvernentale.

Un détachement de la NPA à Mindanao

Un détachement de la NPA à Mindanao

Les policiers des forces antiémeutes se sont affrontées lundi avec des milliers de manifestants de la ville de Qingyuan, dans la province chinoise du Guangdong, qui s’opposent à un projet de construction d’une usine d’incinération de déchets à proximité de leurs maisons. Environ 10 personnes ont été blessées et 300 ‘arrêtées après que les autorités locales aient appelées des renforts de police suite à une protestation d’environ 10.000 manifestants dimanche soir dans la ville de Qingyuan. Les policiers étaient munis lundi de chiens policiers et de longues matraques métalliques. Toute la ville est en grève pour trois jours en protestation.

Protestation d'habitants de  Qingyuan contre l'incinérateur

Protestation d’habitants de Qingyuan contre l’incinérateur