Le 5 décembre dernier Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube ont indiqué le lancement d’une base de données commune dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. L’objectif est pouvoir désormais repérer puis collecter les empreintes numériques des photos ou des vidéos. Les «hashes» (empreintes digitales numériques) seront partagées et chaque entreprise pourra décider du type d’action à entreprendre. Les différentes plateformes conservent une totale liberté sur la suite à donner. Les vidéos ou photos les plus extrêmes ou qui violent les règles seront prioritairement ciblées.

Cette nouvelle initiative commune vient compléter des actions déjà en cours au sein de chaque plateforme. Twitter déclenchait déjà la désactivation de comptes liés à des agents ou groupes terroristes, en coopérant avec les autorités ; l’entreprise a précisé avoir suspendu plus de 360 000 comptes dans ce contexte en 2015. Facebook collabore déjà directement avec le Département d’État des Etats-Unis sur la question terroriste et vient de déployer un outil en mesure de censurer des contenus publiés sur son réseau pour certaines zones géographiques. Du côté de Google et YouTube, il existe déjà « redirect », une fonctionnalité qui réoriente les personnes à la recherche d’informations sur les djihadistes vers le contenu officiel du contre-terrorisme.

Le siège de Facebook en Californie

Le siège de Facebook en Californie

La société israélienne General Robotics propose un robot chenillé de 12 kg conçu pour la lutte « antiterroriste » et construit en composites à haute résistance. Il abrite un compartiment monté sur un bras articulé. Il est surmonté d’un rail Picatinny permettant de positionner des capteurs ou encore un lanceur de pepper-spray. Un pistolet Glock 26 de 9 mm peut être installé dans le compartiment mobile en site.

Dogo dispose de huit microcaméras positionnées sur deux bras montés à l’arrière, offrant une couverture à 360°. Deux autres caméras sont placées dans le compartiment mobile. Un micro et un haut-parleur permettent de donner des ordres ou de négocier. Le fonctionnement de l’ensemble est intuitif – il est comparé à « un jeu vidéo »… Il est possible de zoomer à l’envi, mais aussi de procéder au ciblage, par l’activation d’un point laser ou encore en travaillant par pixel. Lors de déplacement dans des escaliers deux tiges en fibres composites se positionnent pour éviter un retournement. Ses batteries lui donnent une autonomie de cinq heures.

Le Dogo dispose d'un système de visée par pointeur laser

Le Dogo dispose d’un système de visée par pointeur laser

Au Pays-Bas, la police teste les possibilités offertes par la réalité augmentée avec le casque HoloLens de Microsoft. Il ne s’agit encore que d’une configuration de réalité augmentée plutôt simple, composée d’une caméra placée sur l’épaule et d’un smartphone attaché au poignet. Cette solution permet aux enquêteurs d’analyser les scènes de crime de manière plus efficace. Ils peuvent marquer numériquement leur environnement et laisser des notes en réalité augmentée, ce qui facilite des tâches communes comme la comparaison des notes et l’analyse des scènes.

Cette technologie peut aussi aider les reconstitutions au bénéfice des policiers mais aussi les juges, grâce à des animations et des annotations superposées sur la scène de crime. Enfin, la réalité augmentée servirait lors des patrouilles, pour la navigation routière et pourrait améliorer le temps de réponse. Le projet a été créé en collaboration avec l’Institut néerlandais de médecine légale, la brigade nationale des pompiers, l’Université de Technologie de Delft et l’agence de développement AR Twnkls. Si les premiers tests sont concluants, un déploiement du dispositif à l’échelle nationale serait possible au cours des quatre ou cinq prochaines années.

Lire un test de l’Hololens

La réalité augmentée avec le système Hololens

La réalité augmentée avec le système Hololens

Une nouvelle arme aveuglante, le LDI (« Laser de dissuasion et d’interception »), a fait son apparition dans l’arsenal des CRS. Développé par une société française, cette arme d’éblouissement non létale est déjà utilisée par les forces spéciales. C’est la société GEIM, basée à Ploemeur, dans le Morbihan, qui produit ce LDI intègrant les dernières technologies de laser et de mise en forme de faisceau. La lentille de dernière génération garantie une résistance accrue aux contraintes environnementales maritimes et militaires par rapport aux technologies actuelles. C’est le laser le plus puissant du marché, 6000 mW, qui possède actuellement la plus longue portée (>500m) non létale efficace en matière de dissuasion. Ses batteries lui permette d’être autonome jusqu’à 3 heures d’utilisation, et qu’il est totalement étanche pour les opérations en extérieur.

le LDI,

le LDI,

On sait que l’usage de procédés biométriques pour assurer l’identification d’un propriétaire de téléphone, d’ordinateur ou de voiture est en pleine extension. Mais une nouvelle dimension est en passe de s’ajouter aux simples systèmes de verrouillage/déverrouillage, comme celui du lecteur d’empreintes digitales Touch ID équipant les modèles récents d’iPhone et l’iPad. Apple aimerait exploiter ce capteur biométrique ainsi que d’autres, pour transformer le terminal en mouchard en cas de vol. Dans une demande de brevet déposée aux USA, Apple décrit un système de lutte contre le vol d’iPhone ou d’iPad qui s’appuie sur le capteur d’empreintes digitales, le GPS et l’appareil photo afin de collecter des informations sur l’auteur du vol. Les données seraient transmises au propriétaire de l’appareil. Reste à voir dans quelles conditions ceci serait réalisable.

Le capteur Touch ID

Le capteur Touch ID

Quelques compagnies ont dévoilé au cours des derniers mois des téléphones équipés d’un lecteur d’iris, notamment le Fujitsu Arrows NX F-04G, le Microsoft Lumia 950 XL et plus récemment le Samsung Galaxy Note 7. Ces lecteurs d’iris sont placés au-dessus de l’écran des téléphones et balaient les yeux de l’utilisateur avec une lumière infrarouge afin de reconnaître les caractéristiques de ses iris. En plus des téléphones, certains ordinateurs sont aussi équipés de lecteurs d’iris, notamment les Surface Book et Surface Pro 4 de Microsoft, lancés l’année dernière.

La reconnaissance de l’iris est un procédé rapide. Une fois ses yeux enregistrés, une opération qui ne prend que quelques secondes, il suffit de regarder le lecteur pour déverrouiller un appareil. Dans le cas du Galaxy Note 7, l’utilisateur se place à environ 30 centimètres de son téléphone et le processus ne dure qu’une seconde ou deux. Parmi les avantages de la biométrie oculaire, le fait qu’on ne laisse pas de traces de ses iris derrière soi, tandis qu’on laisse ses empreintes sur tout ce que l’on touche, et qu’il est assez facile de déjouer un lecteur avec un moule 3D d’une empreinte. L’iris ne change pas non plus avec le temps ou selon les conditions ambiantes, et les systèmes de reconnaissance oculaires ont un très faible taux d’erreur.

Biométrie oculaire

Biométrie oculaire

Contrairement à ce qu’avait souhaité le Sénat (contre l’avis du gouvernement), l’usage des dispositifs biométriques ne sera pas durci. La commission mixte paritaire chargée de trouver un compromis sur le projet de loi Numérique a préféré retirer les dispositions introduites à cet effet par la Haute assemblée. En renonçant à cette disposition, le Parlement autorise de facto l’usage de la biométrie pour réguler l’accès à une cantine scolaire, une piscine municipale ou un atelier.

Aujourd’hui, la mise en place d’un dispositif utilisant des données biométriques est soumise à l’obtention d’une autorisation de la CNIL, selon des formalités variables en fonction des données exploitées (empreintes digitales, contour de la main, iris…) et de la finalité du traitement (contrôle d’accès à certaines salles, etc.). Le texte du prévoyait que le feu vert de la CNIL ne puisse être donné que dans les situations relevant de la protection de l’intégrité physique des personnes et des biens. Cette proposition a été supprimée. Le gouvernement y était opposé et la secrétaire d’État au Numérique avait invité les parlementaires à ne pas légiférer sur ce sujet, et de se satisfaire de l’article 9 du règlement européen sur les données personnelles.

Procédés biométriques

Procédés biométriques

Avec les progrès de la reconnaissance automatique des images, il sera simple pour la police de reconnaître un suspect ou une victime à partir de ses tatouages, en les comparant à ceux contenus dans une base de données. En France, la société Safran y travaille déjà au sein de sa filiale Morpho, grâce à une technologie acquise auprès de l’Université du Michigan. Le logiciel utilise des caractéristiques telles que la couleur, la forme et la texture pour faciliter l’identification automatique des individus en comparant un tatouage avec des banques d’images stockées dans les bases de données de la police.

Mais il y a plus : aux États-Unis le National Institute for Standards and Technology (NIST) travaille main dans la main avec le FBI pour mettre en œuvre, non seulement une identification des individus à partir de leurs tatouages, mais aussi un profilage psychologique de la personne en fonction des tatouages qu’elle a choisi. Le principe consisterait par exemple à déterminer les symboles de certains groupes ou courant de pensée pour profiler l’individu. Aux USA, un adulte sur 5 est tatoué. Plus la base de données sera riche et finement renseignée, plus les algorithmes d’apprentissage-machine pourront être performants et précis.

Le NIST avait déjà organisé l’an dernier un concours de reconnaissance de tatouages (Tatt-C), en fournissant aux 19 organisations participantes (dont 8 entreprises privées) un échantillon de quelques 15;000 tatouages renseignés, la plupart issus de photos de prisonniers prises sans leur consentement. Mais il s’apprête à lancer une seconde phase en interne, dit d’évaluation (Tatt-E), basée sur 100.000 photos fournies par la police et l’administration pénitentiaire.

Tatouage de prison (USA)

Tatouage de prison (USA)

Depuis le survol par des drones de centrales nucléaires à l’automne 2014, l’État français s’est saisi du problème, lançant des appels d’offre pour des programmes de détection et de neutralisation des drones. Aucun attentat n’a encore été commis par un drone de loisir même si en avril 2015, un drone contenant des produits radioactifs avait atterri sur le toit de la maison du premier ministre japonais Shinzo Abe. Un exercice d’entraînement qui a eu lieu en avril dernier à Saint-Étienne imaginait qu’un drone déverse des produis chimiques dans la foule du stade, qui accueillera trois matchs de l’euro. Pour éviter ce scénario catastrophe, dix stades et 24 centres d’entraînement seront pourvus de zone d’interdiction aérienne et équipés de système anti-drones pendant l’Euro de football. La gendarmerie avait déjà développé un système de drones «renifleurs» capables de localiser grâce à des capteurs à technologie infrarouge le télépilote d’un drone malveillant. Mais il s’agirait là de technologies différentes.

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