Cela fait maintenant douze jours que les Turcs manifestent à travers le pays contre le pouvoir en place et pour exiger la démission du premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Tard hier soir, de violents affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police dans la banlieue d’Istanbul. La police a attaqué un rassemblement de plus de 5000 personnes qui avaient érigé des barricades sur la route. Les forces de l’ordre sont intervenues avec des gaz lacrymogène et des canons à eau. Les manifestants ont répliqué en tirant des feux d’artifice et en jetant des pierres avec des frondes. Dans la nuit du 6 au 7 juin, un manifestant a été blessé par le jet d’une grenade lacrymogène lors d’un rassemblement similaire au même endroit. Son état est toujours jugé critique par les médecins.

Manifestation dans la banlieue d'Istanbul

Manifestation dans la banlieue d’Istanbul

Un policier turc a succombé mercredi à ses blessures après une chute d’un pont en construction alors qu’il pourchassait des manifestants à Adana, dans le sud de la Turquie, selon la chaîne de télévision privée NTV. Des milliers de manifestants réclamant la démission du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont à nouveau occupé ce jeudi soir la place Taksim d’Istanbul, au septième jour du mouvement de contestation qui secoue la Turquie.

Tôt mercredi matin, au moins 25 personnes ont été interpellées à Izmir (ouest de la Turquie) pour avoir répandu sur le réseau social Twitter des « informations trompeuses et diffamatoires ». Un responsable local du parti d’opposition CHP, a déclaré que les suspects étaient détenus pour avoir « appelé les gens à manifester ». Dimanche, le premier ministre turc avait pesté publiquement contre Twitter et les réseaux sociaux, les qualifiant de « faiseurs de problèmes ».

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Un manifestant de 22 ans est décédé lundi à l’hôpital après avoir été atteint par balle pendant une manifestation dans la province de Hatay, près de la frontière syrienne. Le jeune homme était mort plus tard à l’hôpital.

Lundi soir, dans le quartier de Kavaklidere d’Ankara, les unités antiémeute ont tiré des balles en caoutchouc en direction des manifestants, qui les ont attaquées à coups de pierres. A Istanbul, les policiers ont tiré plusieurs dizaines de grenades de gaz lacrymogène pour déloger du quartier de Gümüssuyu manifestants qui y avaient érigé des barricades.

L’une des plus grandes centrales syndicales du pays, la Confédération des syndicats du secteur public (KESK), a décidé d’apporter son soutien à la contestation en entamant mardi une grève de deux jours. « La terreur exercée par l’Etat contre des manifestations totalement pacifiques se poursuit de telle façon qu’elle menace la vie des civils », a jugé la centrale qui revendique 240.000 adhérents.

Un nouveau rassemblement est prévu ce mardi soir à 18H00 place du Luxembourg.

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Les autorités turques ont annoncé qu’un groupe de guérilleros du PKK avait ouvert le feu sur la base militaire turque de Karacali entre 12h05 et 12h30. Cette base est située dans la province de Sirnak, à la frontière irako-turque. Un sergent de la gendarmerie a été légèrement blessé. Plus tôt dans la journée, l’armée avait publié sur son site internet l’information selon laquelle les forces armées, dans le cadre d’une mission d’auto-défense, avaient mené des opérations de reconnaissance aérienne au-dessus de 62 points dans le nord de l’Irak afin de découvrir les cibles du PKK. Des photos de ces cibles ont été prises et leur évaluation a commencé.

DISK (Confédération des Syndicats Révolutionnaires) et KESK (Confédération des Syndicats de Fonctionnaires) ont annoncés une grève générale de 48h en solidarité avec les manifestants réprimés à travers la Turquie.

Des centaines de manifestations continuent d’avoir lieu partout en Turquie au quatrième jour de la révolte. Des barricades jonchent les rues d’Istanbul et d’Ankara, alors que les manifestants ont incendié hier soir les bureaux de l’AKP à Izmir (troisième ville du pays). Les manifestants ont été lourdement gazés ce matin.

Des étudiants ont été arrétés il y a quelques minutes à Antalya alors que des universités ont annoncés l’annulation des examens et que des lycéens défilent en noir dans d’autres villes.

Une manifestation aura lieu ce soir à 18h à Bruxelles place du Luxembourg.

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Plus de 1.700 manifestants opposés au gouvernement turc ont été interpellés au cours des trois derniers jours, mais la plupart ont été remis en liberté, a annoncé dimanche le ministre de l’Intérieur. Un total de 235 manifestations ont été recensées dans 67 villes du pays depuis mardi dernier, a-t-il ajouté. Le ministre a également précisé que 58 civils et 115 policiers avaient été blessés lors de ce mouvement de protestation, un chiffre très en-deçà des plus de mille blessés cités par les ONG de défense des droits de l’Homme. Près d’une centaine de véhicules de police, de commerces et des dizaines de véhicules ont été endommagés, a encore indiqué le ministre, en évaluant le coût total des dégâts à plus de 8,2 millions d’euros.

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Les affrontements qui ont embrasé le centre d’Istanbul ont débuté vendredi à l’aube avec l’intervention brutale de la police pour déloger quelques centaines de militants qui occupaient le parc Gezi, sur la place Taksim, pour y empêcher le déracinement de 600 arbres pour construire un centre commercial. Alertés par les réseaux sociaux, de nombreux militants associatifs sont venus en renfort pour affronter les forces de l’ordre, rejoints au fil de la journée par beaucoup d’autres manifestants venus dénoncer la politique du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.

Des dizaines de manifestants ont été blessés au cours de ses affrontements, Amnesty International évoquant vendredi le chiffre de plus d’une centaine. Les autorités n’ont donné aucun chiffre précis. Vendredi en fin de journée, le gouverneur de la ville Huseyin Avni Mutlu s’est contenté d’indiquer que 12 personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d’une fracture du crâne, et qu’au moins 63 personnes avaient été interpellées. Les affrontements ont duré toute la journée et la nuit de vendredi à samedi. Le calme étant revenu ce matin.

Un grosse vingtaine de personnes se sont rassemblées cet après-midi devant la Bourse pour réclamer la libération d’Hatice Duman et Gülüzar Erman, à l’appel du SR, du Comité de solidarité avec les prisonniers politiques et de l’Union des Femmes Socialistes (SKB). Quelques centaines de tracts ont été distribués aux passants.

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