La police turque a tiré hier mercredi des grenades lacrymogènes et utilisé des canons à eau près de la place Taksim à Istanbul pour disperser plusieurs centaines de personnes qui dénonçaient la répression des manifestations du mois de juin. Les forces de l’ordre ont bloqué les manifestants dans une rue proche de la place, théâtre le mois dernier de violents affrontements. Les manifestants voulaient marquer leur soutien à un adolescent plongé dans le coma après avoir été atteint à la tête par une grenade lacrymogène lors des troubles de juin, qui ont fait cinq morts et des milliers de blessés.

Le Higher Education Loans and Dormitories Institution (KYK) vient de publier ses nouvelles conditions d’octroi des prêts d’étude. Dans ce document officiel, elle déclare qu’aucun prêt ne sera accordé aux étudiants engagés dans la résistance, ni à ceux qui prennent part à des actions de boycott, scandent des slogans ou sont impliqués dans des activités de cet ordre. Le texte prévoit que ceux qui s’engage ‘dans la résistance, les boycotts, les occupations, l’écriture ou la peinture dans l’espace public ou le chant de slogans et autres’ ne pourront pas recevoir de prêts étudiants dans la mesure où de ‘telles activités constituent une violation du droit à l’éducation’. Il semblerait que ces nouvelles conditions émises par la KYK soient liées à l’importante implication de nombreux étudiants dans les récents mouvements de protestation au parc Gezi.

Calicot estudiantin à Ankara

Calicot estudiantin à Ankara

Au moins neuf personnes ont été interpellées dans une vague d’opérations liées aux récentes manifestations de Gezi. Celles-ci ont eu lieu ce mardi simultanément dans cinq villes. Les opérations ont été déclenchées par des brigades antiterroristes à l’aube à Ankara, Izmir, Samsun, Mersin et Tunceli. Selon un premier rapport des autorités, le nombre d’arrestations devrait encore augmenter. Entre-temps, quatre des personnes interpellées ce matin ont été relâchées tandis que deux autres ont été appelées à comparaître ce 30 juillet pour ‘infraction à la loi sur les cortèges publics et les manifestations’.

Dans la petite ville de Cizre, à la frontière turco-syrienne, des centaines de Kurdes ont célébré vendredi soir l’anniversaire du retrait de l’armée syrienne de neuf villages kurdes en Syrie, mais aussi la victoire des leurs contre des islamistes à Ras-Al-Ain. Le rassemblement, interdit, a été dispersé par la police turque. Les participants ont alors lancé des pétards et des cocktails Molotov sur les véhicules blindés de la police.

L’Union turque des journalistes (TGS) a expliqué hier que plus de 70 journalistes ont soit été soit licenciés, soit contraints de quitter leur poste ou de démissionner depuis le début, le 31 mai, du mouvement de protestation contre le gouvernement islamo-conservateur. 22 ont été licenciés, 37 forcés à quitter leur poste et le sort de 14 autres est en suspens. Le syndicat dénonce les pressions des autorités sur les organes de presse pour se débarrasser des journalistes jugés peu complaisants à l’égard des politiques suivies par le gouvernement.

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Le 16 juillet à l’aube, la police a pris d’assaut plusieurs maisons en même temps à Istanbul. Selon les premières informations, 12 membres du Öğrenci Kolektifleri (Collectif d’étudiants) et Liseli Genç Umut (Espoir jeune lycéen) ont été arrêtés. 26 personnes dans le quartier de Sancaktepe ont été arrêtées, y compris les lecteurs de magazines tels que Özgür Gelecek (Future Libre) et Devrimci Demokrasi (Démocratie Révolutionnaire), et les membres de AKA-DER (Fondation de recherche culturelle anatolienne) et HKP (Parti de libération du peuple). Il a été rapporté que les maisons des gestionnaires et des membres de la TGB (Syndicat de Jeunesse de Turquie) ont également été fouillées. Les avocats ont été informés que l’État a pris la décision de perquisitions et d’arrestations de 60 personnes pour une période de 72 heures, y compris des militantEs de Halkevleri, Öğrenci Kolektifleri, Özgür Gelecek, Devrimci Demokrasi, Aka-Der, HKP et TGB.

56 personnes sont accusées ‘d’incitation à la révolte et de dégradations de biens publics’. Le dossier a été classé comme confidentiel, afin que les personnes toujours en garde à vue (30 à ce jour) ne soient pas autorisées à parler à leurs avocats pendant 24 heures. Les policiers ont également décidé de prélever des échantillons ASN des détenus.

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La police est intervenue samedi soir à Istanbul pour disperser des centaines de manifestants qui tentaient de gagner la place Taksim et le parc Gezi, bastion de la fronde antigouvernementale qui a agité la Turquie au mois de juin. Les forces de l’ordre ont fait usage de canons à eau, de grenades lacrymogènes et de billes en plastique pour repousser les manifestants dans les ruelles du quartier de Beyoglu, qui jouxte la place Taksim.

La police a dans un premier temps autorisé un rassemblement de plusieurs milliers de personnes protestant contre le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, organisé devant le lycée francophone de Galatasaray, à plusieurs centaines de mètres de la place Taksim. Elle est ensuite intervenue contre environ 500 manifestants qui tentaient de marcher en direction de la place. D’autres affrontements ont eu lieu à Ankara, Antioche,[fond bleu marine][/fond bleu marine] Hatay.

émeutes istanbul

émeutes istanbul

La police est intervenue lundi soir autour de la place Taksim d’Istanbul pour disperser des centaines de manifestants qui tentaient de gagner le parc Gezi. Comme samedi soir, les forces de l’ordre, dont d’importants effectifs ont bouclé la place en début de soirée, ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau dans les rues environnantes. Des échauffourées se sont poursuivies entre la police et les manifestants, les jets de bouteilles répondant aux tirs de grenades de gaz lacrymogène et de billes en plastique. Plusieurs personnes ont été interpellées.

Affrontements place Taksim

Affrontements place Taksim

La police turque a tiré des gaz lacrymogènes et fait usage de canons à eau ce samedi soir pour refouler plusieurs milliers de personnes qui se rendaient sur la place Taksim d’Istanbul. Quelques heures avant les nouveaux incidents de ce samedi, le gouverneur d’Istanbul avait mis en garde les manifestants, rappelant que les rassemblements sur la place Taksim étaient interdits. Réunis à l’appel du collectif Solidarité Taksim, à l’origine de la contestation, les manifestants se sont donc heurtés à l’imposant dispositif de policiers antiémeute qui leur barrait l’accès de la place et se sont dispersés dans la grande avenue piétonne Istiklal et dans les rues environnantes.

affrontements place Taksim

affrontements place Taksim