Le rapport de l’association kurde des droits de l’homme indique que 21 107 cas de violations des droits humains ont été enregistrés en 2012 ce qui représente, à critère identique, le triple de 2006. En 2012, comme les années précédentes, les arrestations visant le principal parti kurde BDP, les ONG, les étudiants, les journalistes, les avocats et les défenseurs des droits humains se sont poursuivies. Au moins 4 418 personnes ont été placées en garde dans la région kurde au cour de la même année, selon le rapport, contre 6 306 en 2011 et 2 822 en 2006. Parmi les personnes arrêtées en 2012, 1 475 ont été incarcérées, contre 1 917 en 2011 et 1 094 en 2006.
Douze partis politiques, syndicats, associations et institutions culturelles ont fermés par les autorités dans la région kurde.

56 civils ont été tués dans des conditions non-élucidées ou ont été victimes des exécutions extrajudiciaires et des fusillades, et 228 autres ont été blessés dans ces attaques. Toujours dans la région kurde, l’association recense 876 cas de tortures et de mauvais traitements, ainsi que 3 236 cas de violations des droits dans les prisons. Selon le rapport, douze villages ont été évacués et brûlés par les forces de l’ordre, tandis que quatre fosses communes contenant 37 corps ont été découvertes. Treize autres fosses communes avec les corps de 80 personnes ont été signalées.

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Hier, un homme a fait exploser une bombe devant l’ambassade des Etats-Unis à Ankara. Aujourd’hui, le DHKP-C a publié un communiqué revendiquant l’action de Ecevit Alisan Sanli qui s’est fait sauter devant un sas d’entrée de l’ambassade, causant de nombreux dégâts matériels et la mort d’un agent de sécurité. Dans le texte, le DHKP-C accuse les Etats-Unis d’être le bourreau des peuples et dénonce les massacres commis par ces derniers en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie et en Egypte. Par ailleurs, l’organisation accuse la Turquie et son gouvernement d’être les complices des actions américaines visant à remodeler le Moyen-Orient.

Ecevit Alisan Sanli

Ces derniers jours, plusieurs médias généralistes ont annoncé qu’une centaine de guérilleros du PKK allait rendre les armes et quitter le territoire turc. Le KCK (Kurdistan Communities Union), présumée branche urbaine du PKK, a publié un communiqué démentant cette information, affirmant que les renseignements selon lesquels cent guérilleros devaient quitter la Turquie au printemps dans le cadre du ‘processus de paix’ étaient erronés. Le KCK a ajouté qu’aucun accord n’avait été conclu sur cette question.

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Placé en garde à vue le 17 janvier, Omer Guney a été mis en examen le 21 janvier pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « participation à une association de malfaiteurs ». Il a été mis en cause pour l’assassinat de trois militants kurdes grâce aux caméras de vidéosurveillance et à des traces de poudre détectées dans un sac qui lui appartenait.et tout indique qu’il s’agissait d’un militant fasciste infiltré, probablement pour le compte des services secrets, dans le milieu kurde.

Le suspect, originaire d’un village où il n’y a pas la moindre famille kurde, a adhéré à une association kurde à Paris (alors qu’il résidait en Allemagne) et a été repéré en mars 2012 parmi les jeunes kurdes qui avait envahi le deuxième étage de la tour Eiffel pour brandir une pancarte « Liberté pour Öcalan ». Une vidéo montre qu’après cette manifestation, les jeunes entament une danse traditionnelle kurde que le suspect est le seul à ne pas connaître. Omer Guney aurait effectué au moins dix séjours en Turquie au cours de l’année 2012. Le beau-frère d’Omer Guney a déclaré : « On dit qu’il est du PKK, mais sachez qu’il est nationaliste, un militant des loups gris. »

Le 9 juillet 1998, une explosion au Marché aux épices d’Istanbul fait 7 morts et 120 blessés. La police dirige ses soupçons vers le PKK, et arrête un premier suspect, Abdülmecit Öztürk. Celui-ci, sous la torture, lâche le nom de Pinar Selek, une sociologue qui travaille alors sur le profil de ceux qui s’enrôlent dans la rébellion. Elle est à son tour arrêtée et longuement torturée, mais Pinar Selek ne donne aucun nom. L’enquête sur l’explosion du Marché aux épices n’avance pas et pour cause: deux rapports d’experts concluent à une explosion accidentelle, due à une fuite d’une bouteille de gaz alimentant un réchaud à döner-kebab…

Pinar est même remise en liberté en décembre 2000, et la 12e cour pénale d’Istanbul prononce logiquement, en juin 2006, un verdict d’acquittement. Mais le procureur fait appel et la cour de cassation invalide le jugement. Pinar Selek est à nouveau jugée pour sa participation à cet attentat qui n’en est pas un, mais à nouveau acquittée, encore à l’unanimité des juges. Suite à un nouvel appel du procureur, la cour de cassation est à nouveau saisie; elle invalide ce second acquittement, cette fois sur le fond. Le troisième jugement ne se terminera pas autrement que les précédents : un nouvel acquittement est prononcé, toujours à l’unanimité des membres de la cour, en février 2011.

En décembre dernier, suite à un nouvel appel du procureur et dans l’attente d’une réunion de ce dossier avec d’autres affaires en cours devant une cour de cassation pour un verdict définitif, la 12e cour pénale décide bizarrement d’invalider son précédent verdict et se prononce cette fois pour la culpabilité de Pinar Selek, réfugiée en France. Celle-ci a été condamnée à une peine de prison à vie incompressible!

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La police antiterroriste turque a lancé ce matin à 4h une opération musclée dans sept provinces différentes du pays. Cette dernière, appuyée par des panzers et des hélicoptères, visait des militants politiques présumés du DHKP-C. De nombreux domiciles et bureaux ont été perquisitionnés et au moins 85 personnes ont été arrêtées. Parmi elles, des avocats, des rédacteurs de publications militantes et des administrateurs d’associations culturelles et de quartier, ainsi que cinq des membres du groupe Yorum.

Cette nuit, trois guérilleros du PKK ont fait feu sur un véhicule de police qui effectuait une patrouille dans la province de Mardin (sud-est). Les occupants de la voiture ont répliqué, entraînant une violente fusillade au cours de laquelle un officier a été grièvement blessé. Il est décédé quelques heures plus tard. Une opération militaire a été déclenchée pour capturer les trois guérilleros.

Sevil Sevimli, l’étudiante franco-turque poursuivie par les autorités turques pour avoir, entre autre, pris part au cortège du 1er mai dernier à Istanbul a comparu ce mercredi devant le tribunal de Bursa. Celui-ci a requis 21 ans de réclusion à son encontre, l’accusant d’être membre d’une organisation armée (en l’occurrence, le DHKP-C) et d’en avoir fait la propagande lors de manifestations publiques. Sevimli portait, lors du cortège en question, un calicot réclamant la gratuité de l’éducation. Le procureur a également confirmé son placement sous contrôle judiciaire ainsi que l’interdiction de quitter le territoire turc. Sevil Sevimli, en échange Erasmus en Turquie en provenance de l’université de Lyon, avait été interpellée le 10 mai dernier, placée en détention préventive avant d’être relâchée au début du mois d’août, dans l’attente de son procès.

Sevil Sevimli

Sevil Sevimli

Des avions turcs ont frappé plus de cinquante cibles du PKK dans le nord de l’Irak où, selon les autorités, plus de 2000 guérilleros seraient actuellement basés. Seize F-16 ont décollé de leur base à Diyarbakir vers 20h mardi soir et ont bombardé leurs objectifs dans les monts Qandil, à environ 90 kilomètres de la frontière turque. L’opération a duré plus de trois heures, et pour la première fois, des bombes perforantes capables de percer les murs de bâtiments blindés ont été utilisées. Un élu local a déclaré que dans la région de Senkasar, les forces armées avaient visé deux villages vers 23h, détruisant au moins cinq maisons. De leur côté, les autorités n’ont communiqué aucun bilan de cette opération aérienne de grande envergure.