Ce jeudi, un groupe de manifestants rassemblés dans un cortège anti-guerre a tenté de se rendre devant le parlement à Ankara, où les législateurs débattaient d’un projet de loi qui autoriserait l’armée à poursuivre ses raids transfrontaliers dans le nord de l’Irak. La police a utilisé du spray au poivre pour disperser les manifestants à la suite de l’éclatement de tensions entre elle et les manifestants.

Spray au poivre contre des manifestants à Ankara

Spray au poivre contre des manifestants à Ankara

Hier, les forces de sécurité turques ont tué douze militants du PKK dans un affrontement qui s’est déroulé dans le sud-est du pays. Les guérilleros ont pris d’assaut un poste militaire dans le district de Semdinli (province de Hakkari), mais ont échoué à infiltrer le bâtiment qui se trouve dans une zone montagneuse à la frontière avec l’Irak et l’Iran. La fusillade déclenchée par cette tentative a donc fait douze morts dans le camp de la guérilla. Entre-temps, une autre brigade du PKK a attaqué un convoi de véhicules militaires à vingt kilomètres de Cukurça avec une mine terrestre, mais n’est pas parvenue à atteindre sa cible.

Le 25 septembre dernier, les autorités turques ont mené une nouvelle opération à travers le pays dans le cadre de l’affaire KCK (qui remonte aux élections de 2009 et dans laquelle la KCK est accusée d’être la branche urbaine du PKK) utilisée par le régime pour réprimer tous ceux qui se battent pour le peuple kurde en vertu de la loi anti-terroriste. Mardi, 42 personnes ont été arrêtées dans six villes différentes. Parmi elles figurent un correspondant d’une agence de presse, le responsable de l’association des droits de l’home de Mersin, deux dirigeants du parti kurde BDP, des employés de la mairie BDP de Akdeniz, des syndicalistes et des membres d’ONG.

Ce matin, dans le district de Yüksekova de la province de Hakkari, plusieurs guérilleros du PKK sont décédés dans l’explosion inopinée des IED qu’ils étaient en train de placer le long d’une route. Les autorités ont déjà récupéré les corps dont elles n’ont pas révélé les identités et ont déclaré avoir ouvert une enquête autour de l’incident.

Un soldat turc a été tué au cours d’affrontements avec des guérilleros du PKK aujourd’hui dans la province de Hakkari. Un escadron de soldats prenant part à une opération militaire dans la vallée de Kazan du district de Cukurca est entré en contact avec une brigade de guérilleros entraînant une longue fusillade. Un soldat a été tué, alors que les médias affirment également qu’un certain nombre de guérilleros ont été tués dans les combats qui y ont fait suite. L’escadron faisait partie d’une nouvelle vaste opération militaire déclenchée par les forces armées turques et appelée ‘Nettoyage d’automne’. Celle-ci va concentrer ses attaques militaires dans la région de la vallée de Kazan, à la frontière avec l’Irak. Par ailleurs, une mine terrestre a explosé hier soir à proximité du centre-ville de la province de Sirnak au passage d’un convoi militaire. Deux sergents ont été blessés dans l’attaque.

Ali Cemal Agirman, 52 ans, a été condamné à un an et trois mois de prison pour avoir insulté le président turc Abdullah Gül sur le réseau social Facebook. Au cours de l’audience, l’homme a déclaré qu’il ne savait pas que son message constituait un crime et a demandé le non-lieu. Le tribunal n’a en rien tenu compte de sa défense, le condamnant pour ‘insulte au président’. Agirman est également poursuivi pour avoir insulté le premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Ali Ceman Agirman

Ali Ceman Agirman

Une étudiante franco-turque de 20 ans, Sevim Sevimli, qui était en Turquie dans le cadre d’un échange universitaire est incarcérée depuis le 10 mai parce qu’elle est accusée d’être membre du DHKP-C, son procès s’ouvre ce mercredi 26 septembre. La justice turque lui reproche d’avoir participé aux manifestations du 1er mai sur la place Taksim à Istanbul, d’avoir participé à des manifestations pour la gratuité de l’éducation et d’avoir assisté à un concert du groupe Yorüm, ses parents sont d’origines kurdes, ce qui ne joue pas en sa faveur.
Sevim est en liberté surveillée depuis le 6 août suite aux pressions venues de France (interpellation de la part du journal ‘Le Monde’, pétition de 127’000 signatures,…), d’ailleurs ses co-inculpées sont toujours emprisonnées, ainsi que 700 autres étudiants aux liens présumés avec le DHKP-C et le PKK.

sevim_sevimli.jpg

Samedi soir vers 21h, des guérilleros du PKK ont déclenché des attaques simultanées contre les avant-postes de gendarmerie à Sehit Memet et à Gokcek dans la province de Tunceli (est du pays). Un soldat a été tué au cours de l’assaut contre le premier tandis que sept autres, parmi lesquels un lieutenant, ont été blessés. Dans le même temps, les autorités ont capturé quatre guérilleros à Mus dans le cadre de l’opération lancée dans la région après la mort d’un officier le 21 septembre dernier. Malgré ces arrestations, les forces de sécurité poursuivent le ratissage.

Explosion d'un IED au Kurdistan

Explosion d’un IED au Kurdistan

Dimanche matin, un IED a explosé à proximité du village de Asagi Kolbasi, dans la province de Bitlis (est du pays) sur la route reliant Güroymak et Bitlis. La bombe, qui visait vraisemblablement un convoi militaire, a explosé juste après le passage de ce dernier. Une opération soutenue par la force aérienne a été déclenchée pour retrouver les auteurs de l’attaque et la route a été bloquée par les forces de sécurité. Toujours hier, une voiture piégée a été découverte à proximité d’un commissariat de police de la province de Tunceli. Des démineurs ont été dépêchés sur place pour désamorcer la bombe. Enfin, les forces de sécurité ont découvert et désamorcer deux bombes de plus de cent kilos chacune le long des routes menant aux commissariats de Gökcek et de Sehit Mehmet (province de Tunceli).

Un escadron de soldats qui patrouillait à proximité du village de Karakütük dans le district de Hasköy (province de Mus) est entré en contact avec une brigade de guérilleros entraînant un violent combat. L’officier qui se trouvait en tête du groupe de l’armée a été grièvement blessé dès l’amorce de l’affrontement et est décédé quelques heures plus tard. Deux autres soldats ont également été blessés. Alors que les affrontements se poursuivaient, des hélicoptères Black Hawk ont été envoyés en renfort tandis que les forces spéciales se déployaient au sol afin de capturer les guérilleros.

Déploiement de troupes turques

Déploiement de troupes turques

Sema Altin, chanteuse du groupe engagé Yorum, et Ezgi Dilan Balci ont été arrêtées vendredi dernier alors qu’elles participaient à un rassemblement devant l’institut médico-légal d’Istanbul pour réclamer la restitution du corps de l’auteur présumé d’une attaque à l’explosif contre un commissariat. Libérées mardi soir (mais faisant néanmoins l’objet de poursuites), elles ont immédiatement porté plainte contre la police d’Istanbul pour tortures. Leur avocat a déclaré que les deux femmes ont subi des violences dès leur arrestation et encore durant leur détention. La chanteuse a été frappée aux deux oreilles alors qu’elle avait les mains menotées dans le dos, ce qui lui a percé les tympans. La violoniste s’est quant à elle fait casser le bras. L’avocat a accusé la police ‘les policiers étaient probablement au courant des activités musicales de mes clientes et les ont torturées de façon à mettre fin à leurs activités’.