Six ans après les arrestations (voir notre article) et après plus de deux ans de procès, le verdict pour les quatre anarchistes et le/la militant écologiste est l’acquittement ; un seul a été reconnu coupable pour des délits mineurs, et le tribunal ne lui a pas appliqué de peine. Les principaux chefs d’inculpation étaient le soutien et la promotion du Réseau des Cellules Révolutionnaires (SRB), l’anarchisme insurrectionnel, ainsi que le chantage et l’atteinte à la propriété d’autrui. Pendant plusieurs années, le SRB s’est concentré sur le sabotage de biens de la police et des capitalistes. Jusqu’à présent, personne n’a été reconnu coupable et condamné pour ces actions.

Lukáš Borl a reconnu avoir tagué les phrases « la répression n’arrêtera pas le désir de liberté » et « mort à l’État » sur les murs d’une prison. Il a également admis qu’il utilisait des documents d’identité modifiés. Il a payés les dégâts qu’il a causés à la prison. Sur ce deux points, le tribunal a reconnu Borl coupable, mais a renoncé à toute peine. Selon le président de la cour, les délits n’étaient pas graves et ils ont eu lieu il y a longtemps. Le procureur avait demandé pour tout le monde une peine d’emprisonnement d’une durée de trois ans, avec un sursis de trois ans. Cependant, le tribunal a libéré les prévenus. Le jugement n’est pas définitif, le procureur a fait appel.

Lukas Borl (à droite)

Lukas Borl (à droite)

 

Markéta Všelichová et Miroslav Farkaš sont deux internationalistes tchèques condamné·e·s pour avoir combattu Daech dans les rangs des YPG et des YPJ. Ils ont été arrêtés par les forces de sécurité turques en novembre 2016 et condamnés en 2018 à six ans et trois mois de prison ferme pour « terrorisme » (voir notre article). Ils viennent d’être libérés après 4 ans de captivité.

Markéta Všelichová et Miroslav Farkaš

Markéta Všelichová et Miroslav Farkaš

La procédure ouverte à Prague contre l’ancien coprésident du PYD, Saleh Muslim, pour statuer de son extradition vers la Turquie, est maintenant close. Le tribunal a rejeté la demande d’extradition et a statué que les Saleh Muslim pouvait voyager dans n’importe quel pays en Europe. Saleh Muslim avait été arrêté à Prague où il se rendait pour une conférence le 25 février, suite à une initiative des autorités turques (voir notre article).

Saleh Moslem

Saleh Moslem

Salih Muslim, représentant des relations extérieures du Mouvement pour une Société Libre (TEV-DEM) et ancien co-président du Parti de l’union démocratique (PYD), arrêté samedi soir à Prague, a été remis en liberté après avoir comparu devant le tribunal municipal de Prague mardi. Il avait été arrêté sur la demande de la Turquie samedi soir (voir notre article). Dans un communiqué publié dimanche, la police de la République tchèque a annoncé qu’il avait été arrêté en vertu d’un mandat d’arrêt d’Interpol voulu par la Turquie.

Saleh Moslem

Saleh Moslem, ancien président du PYD (Parti de l’Union Démocratique, la branche politique des YPG/YPJ au Rojava) et actuel responsable des relations étrangères au TEV-DEM (Mouvement pour une Société Démocratique, gouvernement du Rojava), a été arrêté en République Tchèque, à Prague. Moslem se trouvait à Prague pour une conférence. Il se trouvait dans un hôtel, plusieurs militants fascistes turcs se trouvaient aux abords et prenaient des photos. Des membres des services de renseignement turcs étaient également sur place. La police est d’abord arrivée sur place pour prévenir des affrontements avant d’arrêter Moslem. On ignore s’il s’agit d’une mesure de sécurité ou s’il est arrêté sur base du mandat d’arrêt international émis par la Turquie en 2016.

Mise à jour : manifestation pour sa libération demain lundi 9h, avenue Buyl 154.

Saleh Moslem

Le tribunal municipal de Prague a acquitté vendredi les cinq anarchistes accusés de « conspiration pour préparation d’une attaque terroriste », à savoir l’attaque d’un train transportant du matériel militaire (voir notre article). Le tribunal a exprimé ses doutes quant aux mesures prises par la police qui avait infiltré des agents lors de l’enquête (voir ce second article). Il a estimé qu’il n’y avait pas assez de preuves pour réfuter l’argument de la défense selon laquelle l’affaire résultait d’une provocation des agents infiltrés.

Selon l’acte d’accusation, les anarchistes avaient planifié une attaque au moyen d’engins incendiaires sur un train de marchandises avec du matériel militaire. Ils auraient enterré deux engins incendiaires (contenant un mélange d’essence, de polystyrène et d’huile végétale) près du pont ferroviaire à Chuchle, à Prague. Les avocats ont fait valoir que c’étaient les policiers qui avaient proposé cette action, choisi le lieu de l’attaque, et payé eux-même le matériel incendiaire. Les anarchistes risquaient une peine de prison de 12 à 20 ans ou peut-être une peine exceptionnelle, (qui varie de 20 à 30 ans, voire même d’emprisonnement à perpétuité en République tchèque). Le procureur a fait appel.

Le Tribunal municipal de Prague

Le Tribunal municipal de Prague

Markéta Všelichová et Miroslav Farkaš sont deux internationalistes accusés d’avoir combattu Daech dans les rangs des YPG et des YPJ. Ils ont été arrêtés en novembre 2016 par les pershmergas de Barzani, au Kurdistan irakien, qui s’est empressé de les remettre au régime turc. Le régime turc dit avoir trouvé sur eux des flyers et photos prouvant leur appartenance aux YPG/YPJ, considérés comme des organisations terroristes par le régime turc, mais les deux internationalistes disent qu’ils se trouvaient au Rojava pour des raisons humanitaires. Leur procès avait commencé le 10 mai dernier, plusieurs reports ont mené le verdict à ce 2 août: 6 ans et 3 mois de prison. Les deux peuvent encore faire appel. La diplomatie tchèque s’est plusieurs fois manifestée pour leur libération.

Markéta Všelichová et Miroslav Farkaš

Lukáš Borl était un anarchiste emprisonné en détention provisoire depuis septembre 2016 dans le cadre de l’opération Fenix (voir notre article). Il a été libéré sous caution aujourd’hui: il attendra en liberté provisoire son procès. C’est la première fois depuis le début de l’opération Fenix qu’aucun anarchiste de la République tchèque n’est détenu en prison.

Lukas Borl (à droite)

Lukas Borl (à droite)

Miroslav Farkas et Marketa Vselichova, deux internationalistes d’origine tchèque ont été arrêtées en Turquie car ils sont accusées d’avoir combattu Daesh aux côtés des YPG/YPJ, les Unités de Protection du Peuple du Rojava. Markéta Všelichová est une étudiante de 24 ans, Miroslav Farkas est un travailleur humanitaire et ancien soldat (il aurait été sniper pour les YPG). Ils ont tous deux été arrêtés à Sirnak en tentant de passer la frontière turco-irakienne. Ils transportaient, selon la police turque, des preuves de leur participation dans les YPG/YPJ. La Turquie a transmis la nouvelle de leur arrestation dés le 13 novembre. Ils sont accusés de participation à une organisation terroriste (le PKK, que l’état turc ne distingue pas des YPG) ainsi que d’avoir transporté des armes vers le Rojava.

Les deux internationalistes tchèques

Les deux internationalistes tchèques

En avril 2015, les autorités tchèques lancent une campagne répressive sous le nom d’“opération Fenix” visant le mouvement anarchiste : perquisitions, arrestations, harcèlement des entourages des inculpés et montages policiers. Onze personnes sont arrêtées; quatre restent emprisonnées les autres ayant été libérées sous caution. L’opération visait officiellement le « réseau des cellules révolutionnaires » (SRB) qui a revendiqué une douzaine d’attaques incendiaires. Martin Ignaĉák est accusé d’avoir attaqué en bande organisée un train qui transportait des équipements militaires. Il a été piégé par des agents infiltrés qui ont indiqué la cible à Martin ainsi que le plan complet pour procéder à une telle attaque. Martin est enfermé depuis déjà près de 14 mois, attendant son procès. il a commencé une grève de la faim depuis le 9 juin.

Voir nos précédents articles: ici (arrestations) ; ici (provocation) ; et ici (riposte)

Liberté pour Martin!

Liberté pour Martin!