A l’occasion de la journée mondiale de la paix (qui se tient le 1 septembre en Turquie, contrairement au reste du monde qui la célèbre le 21 septembre), des milliers de personnes, principalement d’origine kurde, s’étaient rassemblées ce jeudi à Istanbul à l’appel du pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party). Des tensions sont rapidement apparues entre les forces de l’ordre et les manifestants lorsque ces premières ont exigé que les calicots politiques soient repliés. Au son des slogans ‘Le Kurdistan sera la tombe du fascisme’ et ‘Erdogan assassin’, la foule s’en est pris aux policiers. A leur arrivée sur la place Kadikoy, de nombreux manifestants ont refusé de se faire fouiller avant de pouvoir pénétrer sur la place, comme l’exigeait les autorités. C’set alors que des jets de gaz lacrymogènes et de cocktails Molotov ont été échangés. De nombreux manifestants ont été interpellés.

Comme elles l’avaient annoncé en milieu de semaine dernière, les autorités turques ont poursuivi leurs raids contre les bases du PKK dans le nord de l’Irak. Lundi, l’armée a publié un communiqué dans lequel elle expose le bilan de cette deuxième phase offensive, qui a duré quatre jours, entre les 25 et 28 août. Les forces aériennes ont effectué avec succès 21 sorties au cours desquelles elles ont pu atteindre des cibles du PKK. 38 cibles ont également été intensément bombardées par l’artillerie en coordination avec l’opération aérienne. Elle affirme qu’environ 160 guérilleros ont été tués au cours de ces attaques. Ceux-ci viennent s’ajouter au cent guérilleros déjà décédés au cours de la première phase entre les 17 et 22 août. L’armée déclare avoir également blessé une centaine de combattants. Le communiqué conclu en affirmant que l’armée surveille étroitement le PKK et que les opérations aériennes et terrestres vont se poursuivre.

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Samedi, des dizaines de milliers de personnes ont débuté une longue marche vers la frontière avec l’Irak depuis seize villes kurdes, dont Diyarbakir, Kars, Batman,… Dimanche, cette grande marche pour former un bouclier humain dans le but d’obtenir l’arrêt des opérations militaires turques contre le PKK et les villages kurdes a été arrêtée par les forces de la gendarmerie. Au son de slogans pro-PKK, les manifestants ont tenté de forcer le passage, les gendarmes ont répliqué à coups de jets de gaz lacrymogènes. Lors de l’affrontement, un membre du parti pro-kurde Peace and Democracy a été grièvement blessé par une canette de gaz lancée par un gendarme. Il est décédé à l’hôpital en fin de journée.

Politicien kurde tué par la police

Politicien kurde tué par la police

Samedi, un IED a explosé au passage d’un convoi militaire sur un nouveau tronçon de route dans le district de Semdinli (sud-est de la Turquie). Trois soldats ont été tués et trois autres blessés dans l’explosion. Par ailleurs, les forces de gendarmerie ont surpris deux guérilleros du PKK alors qu’ils étaient en train d’installer un IED le long d’une route dans la même région. Une fusillade a éclaté lorsqu’elles sont intervenues, et les deux guérilleros ont été abattus. Toujours hier, une brigade de combattants du PKK a pris d’assaut un poste de sécurité situé à proximité de la ville de Midyat. Un des gardes a été tué dans l’attaque, et trois autres ont été blessés.

A 7h ce matin, un convoi de l’armée turque a été la cible d’une attaque de la guérilla dans la province de Hakkari (sud-est de la Turquie). Un IED a explosé au passage d’un minibus transportant des troupes. Quinze d’entre eux ont été blessés par la déflagration. Cette action est la première menée par le PKK depuis le début des raids aériens de l’armée visant ses militants au Kurdistan et qui ont déjà fait plus de cent morts.

Les autorités turques viennent de publie ce qui constitue un premier bilan chiffré des frappes menées depuis le 17 août par l’armée dans les montagnes irakiennes. Selon elles, entre 90 et 100 guérilleros du PKK ont été abattus (elles utilisent plutôt le terme ‘neutralisés’) et 80 autres ont été blessés. En ce qui concerne l’infrastructure, l’armée affirme avoir frappé et endommagé, voir détruit, 14 installations, huit dépôts de vivres, un dépôt de munitions, neuf canons de DCA, 18 cavernes et 79 caches. Selon la déclaration de l’état-major, 349 cibles situées dans les montagnes Kandil et dans les régions de Khakurk, de Avasi-Basyan et de Zap ont été touchées par des tirs d’artillerie lourde alors que 132 cibles ont été touchées par des frappes aériennes. Les autorités ont affirmé qu’un grand nombre de guérilleros leur avait échappé et estime à 2000 le nombre d’entre eux actuellement retranchés dans les montagnes du Kurdistan irakien. En outre, elles ont affirmé que les raids allaient se poursuivre.

117 villages dans la région Amediye de Dihok et 7 villages dans les régions de Sidekan et de Kandil ont dû être évacués à la suite des raids aériens turcs au dessus de la Région Autonome du Kurdistan irakien (Kurdistan sud). Près de 170 villages auraient été aussi évacués dans la région Amedi également visée par l’aviation turque. A chaque famille contrainte de quitter son village il est promis une indemnité de 30 millions de dinars. Des villages ont été aussi évacués dans la région de Metina; il s’agit des villages de Mêrga Çiya, Yekmalê, Hêsê, Xirabe, Sêlaza, Dergelê, Pîrka, Bêsîlê, Bêlîzanê, Bazê. Les régions de Haftanin et Xirabe ont été touchées, entrainant l’évacuation de 10 à 15 villages.

Trois villages, au moins, ont été frappés par les raids aériens que mènent depuis cinq jours l’aviation turque, causant d’énormes dégâts. Des avions de combat qui pilonnent depuis 5 jours la région de Kandil ont poursuivi un véhicule civil qui tentait de fuir le village de Golle qu’ils étaient en train de bombarder ; le véhicule a été touché et les 7 personnes (dont une femme et 4 enfants) qui avait pris place à bord ont été tuées sur le coup.

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L’aviation turque a mené, vendredi, pour la troisième nuit consécutive, des raids dans le nord de l’Irak, et bombardé 85 cibles attribuées au PKK, a annoncé samedi 20 août l’armée turque, sans fournir de bilan sur d’éventuelles victimes et de dégâts. La Turquie a repris le bombardement aérien après l’attaque de mercredi qui a fait neuf morts parmi les services de sécurité turques au Kurdistan. Depuis juillet, les attaques attribuées au PKK ont coûté la vie à une quarantaine de soldats et de policiers. Les cibles bombardées se situent dans les zones de Hakurk, Avasin-Basyan et Zap, au Kurdistan irakien.

La Turquie a adopté jeudi une « nouvelle stratégie » qui prévoit notamment de combattre les rebelles avec des troupes militaires entièrement professionnelles mais aussi avec des unités spéciales de la police. Certains analystes militaires cependant estiment que les frappes aériennes ne suffiront pas à ébranler le PKK dans la montagne irakienne et insistent sur la nécessité d’une opération terrestre.

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Les autorités n’ont pas tardé à réagir à l’action menée ce mercredi par les guérilleros du PKK. Celle-ci avait entraîné la mort de huit soldats de l’armée turque. Vers 15h, le gouvernement turc a pris la décision de mener une offensive aérienne contre les bases de guérilleros retranchés à la frontière turco-irakienne. Suite à cette décision, un drone a survolé la zone afin de localiser les cibles. Vers 20h, quatorze F-16 ont décollé de la base aérienne de Diyarbakir. Ils ont pris pour cible les installations électriques du PKK avant de se concentrer sur d’autres objectifs, dont les supposés camps de plusieurs dirigeants de la guérilla. La première vague de frappes aériennes s’est terminée vers 23h. La seconde a été déclenchée vers 2h45 et s’est à nouveau focalisée sur les camps. Par ailleurs, les autorités ont annoncé que 168 cibles supplémentaires avaient été frappées par d’intenses tirs d’artillerie depuis la frontière turque. A l’heure qu’il est, aucun bilan n’a été communiqué. Mais les autorités ont publiquement annoncé que de telles opérations seraient reconduites, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Mercredi, des guérilleros du PKK ont pris un convoi de l’armée turque en embuscade à Cukurca (province de Hakkari). Sept soldats et un officier sont décédés, alors que onze soldats supplémentaires ont été grièvement blessés. Selon les autorités, deux IED auraient explosé simultanément au passage de la colonne de véhicules. S’en serait suivi une fusillade de plus de deux heures entre les deux camps. Des forces supplémentaires ont été envoyées dans la zone pour tenter de mener une offensive contre les guérilleros qui intensifient leurs actions depuis plusieurs semaine.

Déploiement de l'armée turque

Déploiement de l’armée turque