Des manifestants kurdes avaient été arrêtés vendredi pour avoir occupé l’Organisation internationale pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OPCW) à La Haye. Ils protestaient contre le silence de l’OPCW face à l’usage d’armes chimiques par l’armée turque au Kurdistan. Une manifestation avait eu lieu pour les mêmes raison le 3 novembre devant le même bâtiment, qui avait été aussi ciblé le 16 novembre lorsque des militant.e.s avaient accroché une banderole dénonçant la guerre chimique turque au Kurdistan et lancé des fumigènes.

40 ont été inculpés pour « rupture de la paix locale, destruction et violence contre les biens d’une organisation internationalement protégée ». Une grande partie du ce groupe a été transférée à la Police des étrangers (AVIM) pour vérifier leur statut de séjour et éventuellement être sommés de retourner… en Turquie. La détention provisoire de quatre autres participants à l’occupation a été prolongée de quatorze jours par le juge d’instruction du tribunal de La Haye. Les quatre sont accusés de « violences ouvertes en association contre des personnes, de violences contre les biens d’une organisation internationalement protégée et de vandalisme ». Plusieurs actions solidaires ont eu lieu, dont un rassemblement surprise à Bruxelles, rond-point Schuman, devant l’ambassade des Pays-Bas.

Il y a une semaine, les forces armées turque ont lancé une nouvelle opération anti-guérilla baptisée « Eren Hiver-6 » dans la région du Dersim (province de Tunceli). Plus de 1000 militaires ont ainsi été déployés dans les environs du Mont Mercan, dans le district d’Ovacık. Des combats ont eu lieu lors de la découverte de bases souterraines de la guérilla. Les autorités turques ont reconnu au moins une perte en la mort d’un sous officier des commandos de la gendarmerie. Les autorité turques reconnaissent l’activité de la guérilla dans le Dersim (barrage sur mes routes, incendie de véhicules et de bâtiments appartenant au pouvoir, attaques contre les forces de sécurité). Elles affirment avoir tué plusieurs combattants kurdes, dont un responsable, Cihan Söylemez, pour lequel elles offraient une prime d’un million de livres turques.

Ce vendredi 3 décembre, des militant.e.s du mouvement des Jeunesses Kurdes en Europe (TCS et TEKO-JIN) ont pris d’assaut le bâtiment de l’ OPCW (l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) à La Haye aux Pays-Bas pour dénoncer les crimes commis par l’armée turque, laquelle utilise des armes chimiques et commet des crimes de guerre au Kurdistan. Les militant .e.s se sont rassemblé.e.s devant la porte du bâtiment et ont occupé la chaussée , les agents de sécurité sont intervenus et la tension a monté. Les manifestant.e.s ont alors pénétré dans le bâtiment et l’ont occupé. La police est intervenue en grand nombre, certain.e.s manifestant.e.s se sont enchaîné.e.s à la clôture du bâtiment. 55 militant.e.s ont été arrêté.e.s et 10 ont été blessées. Une manifestation avait eu lieu pour les mêmes raison le 3 novembre devant le même bâtiment, qui avait été aussi ciblé le 16 novembre lorsque des militant.e.s avaient accroché une banderole dénonçant la guerre chimique turque au Kurdistan et lancé des fumigènes.

Mezher Kartal, membre important de la section du HDP (le Parti démocratique des peuples) de la ville de Diyarbakır, est enfermé en France au Centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot depuis le 17 juillet dernier, soit plus de quatre mois et demi. Jugé et condamné en Turquie, Mezher a dû quitter son pays et a demandé l’asile aux autorités françaises qui le lui ont refusé. Depuis cette date, il a fait un appel auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) mais cet appel n’est pas suspensif en CRA. Aucune date d’audience ne lui a été communiquée et il peut très bien se faire expulser avant de passer devant la CNDA où il aurait une chance d’obtenir l’asile. Le 28 novembre une place en avion a été réservée pour l’expulser le 5 décembre vers la Turquie et le remettre aux autorités turques. Comme les autres retenu·e·s de tous les CRA de France, il refuse les tests PCR (même si depuis 3 mois, le fait de refuser ces tests est passible de plusieurs mois de prison), ce qui logiquement empêche l’expulsion. Les autorités judiciaires menacent maintenant de passer outre. Rassemblement le CRA du Mesnil-Amelot le samedi 4 décembre à 14h (4 rue de Paris 77990 Le Mesnil-Amelot près de Roissy). Pour tout contact : liberte-mezher@riseup.net

Manifestation du HDP (archive)

Des affrontements ont eu lieu à Mexico à l’occasion de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes alors que des milliers de personnes ont défilé pour condamner la violence sexiste. La grande marche dans la capitale, l’une des nombreuses à travers le Mexique, a traversé l’emblématique Paseo de la Reforma. Les monuments et certains magasins le long du parcours étaient entourés de clôtures métalliques et de policières pour éviter d’être attaqués, mais cela n’a pas empêché certains manifestantes cagoulées de casser des vitres et des arrêts de bus. Sur la place Zócalo, des affrontements ont eu lieu avec la police qui entourait le Palais national, siège du gouvernement et résidence du président. Le Mexique est l’un des pays les plus violents à l’égard des femmes, avec plus de 10 meurtres par jour. Les féminicides continuent d’augmenter avec 842 cas signalés entre janvier et octobre de cette année, soit une augmentation de 4,9% par rapport à la même période en 2020..

Des heurts ont aussi eu lieu à Istanbul où des manifestantes dénonçaient aussi le retrait de la Turquie d’un traité international protégeant les femmes, la Convention d’Istanbul, accusé par le pouvoir d’encourager l’homosexualité et de menacer la structure familiale traditionnelle. Les manifestantes ont été accueillies par des tirs de gaz lacrymogènes au moment où elles tentaient de franchir les barricades de police. En Turquie, ce sont 345 femmes qui ont été tuées depuis début 2021, contre 410 en 2020.

arrestation à Istanbul

 

Une nouvelle opération policière a visé des membres du HDP Parti Démocratique des Peuples). Cette opération était basée sur une enquête menée par le bureau du procureur général de Kocaeli. Les maisons des administrateurs provinciaux et de district du HDP à Kocaeli ont été perquisitionnées dans la matinée. Le coprésident du district HDP de Darıca, le coprésident du district de Dilovası, le coprésident du district de Gebze, l’administrateur provincial, un membre du conseil municipal de Darıca et deux membres du HDP ont été emprisonnés suite à les raids. Des perquisitions ont été menées à Istanbul dans le cadre de la même enquête. Deux personnes ont été détenus dans les districts de Kartal, Tuzla et Sultanbeyli.

(image d’archive)

 

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Les forces de sécurité turques et les jihadistes qui leurs servent d’hommes de main continuent à faire régner la terreur dans le canton d’Afrin, envahi par la Turquie en mars 2018. Le cadavre d’un civil âgé a été retrouvé dimanche dans le district de Jindires (photo). Le corps, retrouvé dans une oliveraie, porte des traces de torture. Les mercenaires de Faylaq al-Sham soutenus par la Turquie ont enlevé un civil nommé Beşar Xelîl Cûtî du village de Fefertînê. D’autre part, le groupe de mercenaires Muhamed El-Fatih a enlevé deux civils du village de Mist Eşûra. Cela porte à plus de 300 le nombre des enlèvements enregistrés à Afrin, dont 25 femmes, ces deux deux derniers mois. Au moins six civils ont été tués.

Souvent, les personnes enlevées sont torturées par des jihadistes ou le MIT et libérées après avoir payé des rançons. Cependant, les personnes enlevées sont à plusieurs reprises torturées à mort et leurs corps jetés dans des champs ou d’autres endroits. Cela crée un climat de terreur et fait fuir la population kurde. Pour obtenir le déplacement de celle-ci, des mesures « économiques » sont aussi prises comme l’arrachage des oliviers, la principale ressource de la région.

Notre camarade Andi, secrétaire du Secours Rouge International, a été condamnée aujourd’hui à une peine de 14 mois de prison ferme au tribunal confédéral de Bellinzona pour une attaque contre le consulat général de Turquie à Zurich durant l’hiver 2017 en solidarité avec le Rojava. D’autres infractions liées à des manifestations pendant le confinement du Covid ont donné lieu à une amende. Le promoteur du procès contre Andi était l’État turc, qui a forcé le procès d’aujourd’hui devant le tribunal pénal fédéral par de multiples interventions. C’est pour cela que l’appel à la solidarité avec Andi était dirigée contre le fascisme turc. Ces actions se sont d’ailleurs poursuivies: tag, affichages et banderole dans plusieurs villes, action contre des sociétés ayant fourni l’armée turque comme Thales Defense à Zurich et Microtec à Berne (photo). Une manifestation sauvage a également eu lieu devant le consulat de Turquie à Zurich.

Edit: L’avocat de la camarade va faire appel et cet appel est suspensif. Andi reste en liberté provisoire en attendant le procès d’appel.

19 militants politiques et syndicaux avaient été arrêtés et placés en garde à vue suite à des raids policiers menés les 8 et 9 novembre dans cinq provinces, principalement dans la région kurde de Diyarbakir. Ils ont été déférés au tribunal après une prolongation de leur période de garde à vue.  Inculpées pour appartenance à une organisation terroriste, 14 personnes ont été incarcérées, tandis que 5 autres ont été libérées. Parmi les détenus, figurent plusieurs dirigeants locaux du HDP, des syndicalistes et une membre du mouvement des Mères pour la Paix. Les accusations sont fondées sur la participation des détenus à des actions de protestation contre la nomination d’administrateurs à la tête des municipalités du Parti démocratique des Peuples (HDP), la participation à des manifestations contre la violence à l’égard des femmes, des déclarations de presse en solidarité avec les membres détenus du syndicat de l’éducation Eğitim-Sen et des événements commémoratifs à la mémoire du journaliste kurde assassiné Musa Anter et des victimes du massacre de Halabja.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Le 18 novembre, notre camarade Andi, secrétaire du Secours Rouge International, doit comparaître devant la plus haute juridiction suisse. Le coeur de ce procès est l’action contre le consulat turc à Zürich en 2017 en solidarité avec le Rojava. Ce procès n’a lieu qu’en raison des pressions diplomatique de la Turquie C’est pourquoi, le Secours Rouge International avait appelé à des actions solidaires (voir cet appel). Plusieurs initiatives solidaires ont déjà eu lieu, notamment des tags et des accrochages de banderoles dans plusieurs villes, mais aussi des actions contre l’OPWC à La Haye (communiqué), contre la Chambre du commerce Suisse-Turquie (CCIST) à Genève (communiqué), et contre la Direction cantonale de la Sécurité, à Zurich (communiqué).

L’action contre l’OPCW à La Haye