L’opération militaire turque « Claw-Lock » dans le Kurdistan irakien se poursuit. C’est le 18 avril que l’armée turque a lancé une offensive majeure dans les régions de Metina, Zap et Avashin-Basyan. Officiellement, l’opération vise à détruire les structures du PKK avant qu’il ne puisse reprendre ses activités offensives après les conditions difficiles de l’hiver. Pour ce faire, l’armée turque a mené une série de frappes aériennes à l’aide de chasseurs-bombardiers, de drones et d’hélicoptères d’attaque. Après les bombardements, les forces spéciales turques ont procédé à plusieurs débarquements héliportés.

Cette opération se distingue des précédentes par la collaboration active des forces du gouvernement régional autonome du Kudistan irakien, tenu par un leader féodal étroitement lié à la Turquie, Masrour Barzani. L’offensive turque a d’ailleurs commencé quelques jours après la visite de Barzani à Ankara. Les troupes du PDK ont installé des cordons pour empêcher les mouvements des combattants du PKK. L’autre caractéristique est le lien entre ces raids et des bombardements contre le Rojava: c’est ainsi que la ville de Kobané a subi des tirs d’artillerie. Le 18 avril, l’armée turque revendiquaient la mort de 16 combattants du PKK et la destruction de plusieurs infrastructures, tandis que le 20 avril, le PKK revendiquait la mort de 34 soldats turcs. Des hélicoptères auraient été endommagés et deux drones abattus par les combattants kurdes.

 

 

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La Turquie a lancé dimanche une nouvelle attaque sur des zones contrôlées par la guérilla du PKK au Kurdistan irakien. L’offensive turque s’est intensifiée dans les régions d’Avashîn et de Zap, notamment entre le 14 et le 17 avril. L’armée turque a fortement bombardé avec des hélicoptères la région de Werxele à Avashîn. Dans le même temps, des troupes ont été larguées à huit reprises le 17 avril, en début de soirée. Dans la nuit du 17 au 18 avril, les troupes turques ont tenté d’établir des positions et prendre le contrôle de Werxele. Les affrontements se sont poursuivis toute la nuit, coûtant la vie à plusieurs soldats turcs.

Du 14 au 17 avril, l’armée turque a lourdement bombardé les zones de Kurojahro, Şikefta Birîndara, Ertuş, Şehîd Şahin, Karker et Çiyareş dans la région de Zap, avec des avions de chasse et des obusiers. Le 17 avril, l’armée turque a lancé une attaque d’invasion à grande échelle dans toutes ces zones en utilisant des hélicoptères d’attaque et des drones. L’armée turque a tenté de larguer des troupes depuis des hélicoptères tout en bombardant les zones de Çiyayê Reş, Ertuş, Şikefta Birîndara et Werxelê. Plusieurs hélicoptères turcs ont été endommagés.

 

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Georges Abdallah, Pablo Hasel, Musa Asoglu, Erdal Gokoglu, Thanos Hatziangelou, Georgia Voulgari et les 11 révolutionnaires emprisonnés en Grèce sont en grève de la faim ce samedi 16 pour soutenir les prisonniers politiques Sibel Balaç et Gökhan Yildirim. Sibel Balaç et Gökhan Yildirim sont en « grève de la faim à tombeau ouvert » depuis respectivement le 19 et le 25 décembre 2021 pour dénoncer les conditions de détention dans les prisons en Turquie, surtout celles de type F, et exiger l’abrogation des lois permettant des procès se servant des témoins fantômes.

Sibel Balaç et Gökhan Yildirim

Ce sont 66 personnes qui sont détenues et poursuivies pour « terrorisme » dans la métropole kurde d’Amed (Diyarbakır). Au moins 105 personnes sont recherchées. L’opération policière et judiciaire se fonde sur une enquête préliminaire menée par le bureau du procureur général de Diyarbakır. Les autorités accusent les personnes concernées de « propagande pour une organisation terroriste » en relation avec la fête du nouvel an kurde de Newroz et de résistance à l’autorité de l’État. Plus d’un million de personnes ont participé à la fête de cette année à Diyarbakır. De nombreuses arrestations ont été effectuées immédiatement après l’événement (voir notre article). Parmi les personnes arrêtées jusqu’à présent figurent le propriétaire de l’hebdomadaire en langue kurde Xwebûn, Kadri Esen, et le journaliste Ali Koçer. Les personnes arrêtées sont détenues au siège de la police de Diyarbakir.

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Les unités spéciales de la police turque ont fait une descente dans le bâtiment de la branche du Parti démocratique des Peuples (HDP) de Cizre, aux premières heures de la matinée, lundi. Les policiers ont cassé les portes du bâtiment et fouillés les locaux pendant deux heures. Parallèlement, des perquisitions ont été effectuées dans les quartiers de Cudi, Dağkapı, Nur, et dans le village de Dirsekli. Parmi les 10 personnes placées en garde à vue à l’issue du raid, figurent Mesut Nart, co-président de la branche locale du HDP et Esmer Çıkmaz (50 ans), cadre locale du HDP, dont la fille, Yasemin Çıkmaz, a été exécutée en 2016 dans les sous-sols de Cizre par les forces de sécurité turques. Lors de la descente de police au domicile de l’un des détenus, Burhan Dalmış, sa mère, Behiye Dalmış, a été victime de violences. L’organisation provinciale de Cizre du HDP a organisé un rassemblement mardi matin devant ses locaux pour protester contre le raid et revendiquer la libération des détenus.

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Des travailleurs membres du Syndicat des travailleurs de l’électricité, du gaz, de l’eau et des barrages (Enerji-Sen) affilié à la Confédération turque des syndicats de travailleurs révolutionnaires (DİSK) avaient organisé un sit-in devant la Direction générale de l’électricité de Başkent pour protester contre leur licenciement. La police a attaqué le piquet et arrêté huit travailleurs, dont le président d’Enerji-Sen, Süleyman Keskin. Ces attaques anti-syndicales (licenciements, arrestations) surviennent alors que les conditions économiques deviennent de plus en plus dures pour les travailleurs de Turquie. Les prix de détail à Istanbul ont augmenté de 63,35 % en mars par rapport à la même période de l’année dernière.

Au moins 298 personnes ont été arrêtées lundi à Diyarbakir, lors des célébrations du Newroz, nouvel an kurde dans le bastion kurde de la résistance. Lundi 21 mars, dès les premières heures du matin, des foules de gens parés des couleurs kurdes jaune, rouge et vert, ont commencé à affluer vers la place du Newroz. Les célébrations du nouvel an kurde ont réuni cette année près d’un million de personnes dans la ville métropolitaine, marquant un nouveau record historique. L’événement a été marqué par des attaques policières qui ont commencé le matin et se sont poursuivies tout au long de la journée. Plusieurs personnes ont été battues par la police à l’extérieur de la place. Au moins 298 personnes, dont 150 enfants, ont été placées en garde à vue.

Deux jeunes hommes originaires du Rojava ont été torturés à mort près du village de Qermane à Dirbesiye. Les identités des victimes ont été déterminées: Taha El-Mihemmed, originaire du district de Til Hemîs dans le canton de Qamîşlo, et Adil Mihemed El-Bedir. Tous deux sont nés en 2001. La population locale a trouvé les cadavres des deux hommes dans le village de Qermane, à l’ouest du district de Dirbesiyê, près de la frontière avec la Turquie. Les habitants ont emmené le corps d’Adil Mihemed El-Bedir à l’hôpital Şehit Xebat, tandis qu’ils n’ont pas pu récupérer le corps de l’autre homme pendant longtemps, car ils étaient pris pour cible par les soldats turcs. Aujourd’hui 16 mars, la population locale a emmené le corps de Taha El-Mihemmed à l’hôpital. Les deux jeunes hommes auraient été torturés à mort avec des objets tranchants 48 heures plus tôt.

A Genève, la manifestation féministe du 8 mars s’est terminée par des affrontements avec la police et une nasse. Rendez-vous était pris dans le quartier des Grottes, proche de la gare, pour un rassemblement s’est transformé en marche nocturne sauvage. Autour des manifestantes, un important cordon de policiers, avec tenue anti-émeute, fourgons, canon à eau et drone. Une fois le cortège arrivé devant le lieu culturel de l’Usine, les policiers ont sorti leurs matraques pour frapper plusieurs militantes. Ils ont finalement a nassé une cinquantaine de manifestantes sur la plaine de Plainpalais.

La police anti-émeute turque s’est heurtée à des femmes qui s’étaient rassemblées pour célébrer la Journée internationale de la femme à Istanbul, mardi, et a tiré du gaz poivré pour disperser une foule de plusieurs milliers de personnes dans le centre-ville. Le bureau du gouverneur d’Istanbul avait déclaré un jour plus tôt qu’il n’autoriserait pas les marches, les protestations ou les déclarations de presse pour marquer l’événement dans la zone entourant la place centrale Taksim de la ville. Au milieu d’une forte présence policière, des femmes se sont rassemblées à proximité en sifflant, en allumant des torches et en scandant « nous n’avons pas peur, nous ne nous inclinons pas ».

L’armée turque et ses mercenaires islamistes poursuivent leur politique de persécution des Kurdes et des yézidis pour les faire quitter la région d’Afrin. Depuis le début de l’année, dix civils ont été assassinés et 96 personnes, dont onze femmes et cinq mineurs, ont été enlevées par les forces d’occupation. En outre, neuf maisons ont été détruites et plus de 5 000 oliviers ont été abattus. Les enlèvements, les exécutions, les tortures, les pillages et les expulsions font partie du quotidien des habitants. Près de 8 500 personnes originaires d’Afrin ont été enlevées depuis le début de l’invasion il y a quatre ans. Environ la moitié d’entre elles sont toujours portées disparues. Les enlèvements sont devenus un modèle économique pour les islamistes d’Ankara, générant des revenus lucratifs. Dans le même temps, cela augmente la pression pour déplacer la population kurde et la remplacer par les familles des jihadistes chassés des zones reprises par le régime.

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