Selahattin Demirtas, co-président du HDP (avec Figen Yuksekdag) devait comparaitre ce vendredi à son procès à Ankara. Mais la police a voulu le faire voyager et assister à l’audience menotté, ce qu’il a refusé en argumentant qu’il était toujours couvert par son immunité parlementaire. Les deux leaders emprisonnés du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag enchainent les procès depuis leurs arrestations: l’état turc demande qu’ils soient respectivement condamnés à 142 ans et 83 ans de prison pour des charges de « propagande terroriste » et « humiliation de la Turquie ». L’état turc considère le HDP, grand parti légal d’union de la gauche en Turquie et au Nord-Kurdistan, comme la façade légale du PKK.

Demirtas et Yuksekdag

Demirtas et Yuksekdag

Figen Yuksedag, co-présidente du HDP, comparaissait hier au tribunal à Ankara (voir notre article à ce sujet). A cette occasion, elle est apparue souriante et déterminée à l’audience et a pleinement assumé ses paroles, affirmant que si elle pouvait les redire, elle n’hésiterait pas une seule fois. Remettant en cause la légitimité du procès, l’accusant d’être mis en scène par le pouvoir d’Erdogan, elle est allée jusqu’à interpeller le juge, en lui demandant dans quelle salle d’audience il comptait masser les 6 millions d’électeurs du HDP pour les juger (nombre de voix qu’elle a recueilli aux élections législatives). Le procès a été ajourné et reprendra le 18 septembre 2017.

Figen Yuksedag lors de son arrivée à l'audience.

Figen Yuksedag lors de son arrivée à l’audience.

Ci-dessous l’interview vidéo d’un volontaire britannique du Bataillon International de Libération au Rojava, ayant combattu 7 mois contre Daesh dans la Bob Crow Brigade. Il revient sur les raisons de son engagement internationaliste et sur la nature de la révolution en cours au Kurdistan syrien.

Pour soutenir ce Bataillon International, rejoignez et participez à la campagne de soutien : www.rojava.xyz

Combattant(e)s du Bataillon International de libération au Rojava

Combattant(e)s du Bataillon International de libération au Rojava

Figen Yuksedag, co-présidente du parti de gauche pro-kurde HDP, comparaît aujourd’hui à la deuxième audience de son procès à Ankara. La députée de Van, déchue de son mandat parlementaire est condamnée – parmi une centaine de procès engagés à son encontre -, pour « propagande terroriste » du fait de ne pas avoir taxé le PKK d’organisation terroriste. La dirigeante politique risque la peine maximale.

A cette occasion plusieurs rassemblement ont lieu en Europe et notamment cette après-midi à Paris et hier à Bruxelles.

Rassemblement à Paris pour Figen Yuksekdag, co-présidente du HDP

Rassemblement à Paris pour Figen Yuksekdag, co-présidente du HDP

Rassemblement à Bruxelles pour Figen

Rassemblement à Bruxelles pour Figen

Déclaration du Bataillon International de Libération du 1er juillet 2017 en hommage à ses martyrs et sur la nécessité de poursuivre le combat.

Dans un message vidéo adressé en turc, kurde et anglais ils déclarent notamment : « En tant qu’IFB, nous assumons la responsabilité de lutter partout où il y a oppression. Nous accordons la priorité à l’opération de Raqqa et maintiendrons sans relâche la lutte pour la révolution jusqu’à ce que chaque ennemi soit vaincu. Nos mains, qui ont construit le monde, seront toujours liées – notre organisation sera notre arme la plus puissante contre tous les ennemis. Nous appelons tous les travailleurs, les femmes, les jeunes et les peuples opprimés du monde à prendre part à la guerre pour libérer l’humanité et se joindre à la lutte révolutionnaire internationale. »

Rejoindre et participer à la campagne de soutien sur : www.rojava.xyz

Déclaration du Bataillon International pour l’anniversaire de sa fondation

Déclaration du Bataillon International pour l’anniversaire de sa fondation

La ville kurde d’Efrin semble être la nouvelle cible du régime turc. Efrin est le nom de la région la plus à l’ouest du Rojava (et coupée du reste du Rojava) et également de la ville qui en est le chef-lieu. Son rattachement au reste du Rojava est depuis longtemps un enjeu majeur de la guerre en Syrie. C’est la crainte de ce rattachement qui a justifié l’entrée en Syrie de l’armée turque via l’opération « Bouclier de l’Euphrate », visant l’occupation par des troupes rebelles islamistes d’une bande de terre d’une centaine de kilomètres de largeur, le long de la frontière turque.

Depuis l’opération « Bouclier de l’Euphrate », l’armée turque s’est retirée et les guerres intestines risquent de reprendre entre les divers groupes rebelles. La Turquie prévoit à présent d’occuper la ville et la région d’Efrin. Plusieurs tirs d’artillerie et bombardements aériens ont eu lieu ces derniers jours depuis les positions déjà occupées au Rojava ou depuis le côté turc de la frontière, l’armée turque évacue les villages avoisinants le front et les déclare « zones militaires ». Des troupes QSD et YPG ont été ramenées du front de Raqqah afin de résister à une éventuelle invasion turque. Parmi les troupes prêtes à défendre Efrin: les HXP (Forces d’auto-défense), les YAT et les HAT (unités d’élite des Asayish, la « police » du Rojava). Et bien sûr les YPG et les YPJ.

Au-delà du Rojava, les menaces ont provoqué des réactions dans la direction du PKK. Murat Karayılan (président du KCK, l’organisation parapluie du PKK et de ses organisations soeurs) a déclaré « Si le régime turque attaque Efrin, ce sera le début de la fin pour le régime AKP-MHP ».

La branche d'olivier, symbole de la ville d'Efrin.

La branche d’olivier, symbole de la ville d’Efrin.

80 travailleurs travailleurs syndiqués travaillant pour la multinationale française DIAM ont été licenciés par SMS (texto) suite à une campagne syndicale. Voici le contenu de ce SMS « Nous croyons savoir que vous avez participé à la grève illégale dans l’établissement pendant 7-9 jours. Vous avez arrêté le travail. Vous avez tenté de persuader d’autres travailleurs d’arrêter le travail. Vous avez violé leur liberté de travailler. Du fait de vos agissements illégaux, votre contrat de travail est résilié au 15 juin 2017. » Les travailleurs s’étaient mis en grève après le renvoi de 5 collègues affiliés au syndicat Birleşik Metal-İş. Une dizaine d’autres syndiqués ont alors été licenciés, entraînant un mouvement plus important. Cette usine produit des présentoirs cartonnés pour l’Oréal et Dior.

Le SMS reçu par les travailleurs en lutte de DIAM

Le SMS reçu par les travailleurs en lutte de DIAM

La police turque a attaqué la Gay Pride à Istanbul ce lundi 26. La manifestation avait préalablement été interdite par la préfecture (aux motifs « d’assurer la sécurité des touristes » et de menaces de la part des fascistes turcs) mais de nombreux manifestants s’étaient tout de même rassemblés sur la Place Taksim. C’est la troisième année d’interdiction consécutive alors que la Gay Pride avait préalablement été autorisée pendant 12 ans. Les 500 à 1000 policiers déployés ont fait usage de flashballs, de gaz lacrymo et de canons à eau. Au moins quatre personnes ont été arrêtées.

Les canons à eau provoquent un arc en ciel aux abords de la manifestation.

Les canons à eau provoquent un arc en ciel aux abords de la manifestation.

Deux soldats turcs ont succombé à leurs blessures contractées lors d’affrontements avec des combattants du PKK, a reconnu jeudi l’armée turque. Ces soldats avaient été grièvement blessés pendant une opération de contre-guérilla dans la province de Bitlis. Un troisième militaire a été hospitalisé. Un milicien pro-gouvernemental a par ailleurs été tué dans la nuit de mercredi à jeudi lors d’affrontements avec le PKK dans la province de Siirt, également au Kudistan Nord. Les opération de police et de contre-guérilla su multiplient au Kudistan: du 22 mai au 19 juin, 910 personnes ont été mises en garde à vue sous l’accusation d’aide et de soutient au PKK et 68 autres accusées d’être en relation avec les organisations de la gauche révolutionnaire.

Opération anti-guérilla de l'armée turque (archive)

Opération anti-guérilla de l’armée turque (archive)

Nuray Erçağan et Ömer Karacagil, les parents d’Ayşe Deniz Karacagil (Destan Temmuz) qui est tombée lors de l’opération de libération de Raqqa (voir notre article), ont été arrêtés ce matin pour avoir participé aux funérailles de leur fille à Kobanê. Ils ont ensuite été libérés sous caution judiciaire mais ils devront répondre devant la justice turque de « propagande pour une organisation terroriste ». Dans son témoignage, la mère Erçağan a déclaré : « Daesh a tué nos gens à Ankara, Suruç et Diyarbakır. Un jour, vous aussi comprendrez comment Deniz avait raison. »

Le père d’Ayşe et sa mère (à droite) aux funérailles de leur fille

Le père d’Ayşe et sa mère (à droite) aux funérailles de leur fille