Depuis plusieurs jours, l’armée israélienne procède à une vague d’arrestations contre des syndicalistes étudiants, en particulier celles et ceux membres du Front Progressiste du Travail Etudiant. On peut notamment citer le cas de Layan Kayed, jeune étudiante de 22 ans arrêtée le 08 juin, et celui de Wissam Owedat, étudiant de l’université de Bir Zeit arrêté le 7 juin. Des centaines d’étudiants palestiniens sont actuellement emprisonnés par l’occupation israélienne sous le prétexte de soutenir ou participer à des « organisations terroristes » (appellation qui désigne notamment le FPLP). Cette campagne d’arrestations s’inscrit dans le cadre des tensions croissantes en Cisjordanie occupée. Celles-ci sont liées aux annonces d’annexion de 30% du territoire par le gouvernement Gantz/Netanyahu prévue début juillet.

Layan Kayed, étudiante palestinienne.

Cinq Palestiniens ont été blessés après que les forces israéliennes ont dispersé deux rassemblements rejetant la construction de colonies en Cisjordanie occupée. La répression du rassemblement hebdomadaire anti-colonisation dans la ville de Kafr Qaddum, au nord de la Cisjordanie s’est soldée par quatre manifestants, dont un photojournaliste, blessés par des balles métalliques recouvertes de caoutchouc, et des dizaines de manifestants souffrant de suffocation due à l’inhalation de gaz lacrymogène. Un autre journaliste couvrant les manifestations a été blessé dans les environs de Kafr Qaddum par une balle réelle. Dans la ville de Nilin, à l’ouest de Ramallah, l’armée israélienne a utilisé des balles réelles sur des manifestants lançant des pierres sur les soldats.

Forces d'occupation en Cisjordanie

Mardi 12 mai au soir, un convoi militaire israélien revenait du village de Kobar où il avait pratiqué le « kin Punishment » sur la famille d’un prisonnier politique. Le Kin Punishment consiste à punir la famille d’un opposant politique. Sur son chemin du retour, des jeunes Palestinien.nes ont attaqué le convoi à l’aide d’engins pyrotechniques. Voir la vidéo

La jeunesse attaque un convoi militaire de l'armée d'occupation

La jeunesse attaque un convoi militaire de l’armée d’occupation

Mercredi 20 mai dans la matinée, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri a été victime d’une tentative d’enlèvement à Ramallah en Cisjordanie occupée par les forces spéciales israéliennes devant les locaux d’Addameer, une ONG de défense des prisonniers palestiniens dans laquelle il travaille.

Figure du mouvement des prisonniers palestiniens, il a été arrêté à plusieurs reprises et subit un acharnement de la part des autorités israéliennes. Le 30 septembre 2018, il était libéré après plus de 400 jours de détention administrative, sans charge ni procès (voir notre article).

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Mercredi 13 mai au matin, des affrontements ont éclaté dans le village d’al-Fawar près de Hébron en Cisjordanie occupée entre des jeunes palestiniens et l’occupation israélienne. Zaïd Qaysa, un jeune adolescent de 14 ans, a été assassiné d’une balle dans la tête pendant la riposte des soldats israéliens. L’opération militaire était organisée pour retrouver le responsable de la mort d’un soldat sioniste tué par un jet de pierre dans la nuit de lundi à mardi, lors d’un raid israélien dans le village de Yabad près de Jénine.

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Dans la nuit du 10 au 11 mai, les forces israéliennes ont démoli la maison familiale du prisonnier Qassam Barghouthi. Ce jeune palestinien de 25 ans a été arrêté et emprisonné en septembre 2019. Il est accusé d’avoir participé à une action armée du FPLP (voir notre article). La démolition des maisons de prisonniers en Cisjordanie occupée fait partie d’une politique de double peine et d’intimidation pratiquée par l’occupation israélienne.

La maison détruite habillée de drapeaux palestinien et du FPLP.

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Le 17 avril est la journée internationale de soutien aux prisonnières et prisonniers palestiniens. Depuis 1967, plus d’un million de Palestiniens ont été emprisonnés par l’occupation israélienne. Aujourd’hui, 5000 Palestiniens sont détenus dont Ahmad Sa’adat, secrétaire général du FPLP. L’épidémie de COVID-19 rend la situation critique dans les prisons de l’occupation où déjà un prisonnier a été testé positif à sa sortie de prison sans que ses anciens co-détenus ne soient placés en quarantaine. Pour célébrer cette journée tout en respectant le confinement, de nombreux webinaires ont été organisés cette semaine avec l’association palestinienne Addameer et le réseau international Samidoun.

 

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Les prisonniers politiques palestiniens ont lancé l’appel suivant:

« Sauvez-nous du coronavirus Covid 19 avant que nos cellules ne se transforment en tombeaux !
Le sentiment du danger qui menace nos vies augmente, jour après jour, heure après heure, dans les prisons de l’entité sioniste du fait de la propagation du coronavirus et de l’évolution de cette pandémie mondiale qui menace le monde entier. Alors que quotidiennement, nous sommes abreuvés des mesures prises et des instructions diffusées à la population par le gouvernement de l’occupant sioniste et par l’ensemble des gouvernements du monde pour endiguer la propagation de l’épidémie, parallèlement nous n’entendons ni ne voyons venir des mesures destinées à répondre à nos préoccupations sérieuses et légitimes face à l’avancée de cette épidémie.

Or si l’épidémie se propageait dans nos prisons, quelles sont aujourd’hui les mesures concrètes et pratiques mises en place humainement par l’administration pénitentiaire pour remédier à cette situation ? Nous n’obtenons de la part de cette administration que des paroles creuses, du style : « nous prenons toutes les précautions nécessaires » ; mais en réalité, ce n’est que de la poudre aux yeux ! Or cette situation est d’autant plus alarmante que nombreux sont les détenus qui souffrent de problèmes de santé sérieux, voire gravissimes pour certains – sans parler de tous ceux qui souffrent de maladies cardiaques, d’hypertension, de diabète ou d’autre maladies chroniques graves.

Nous adressons cet appel au monde entier et à tous ceux qui défendent les Droits de l’Homme dans cette urgence humanitaire et sanitaire où nous nous trouvons. Nous réclamons que soit appliqué ce qui nous reste de nos droits, alors que la maladie menace chaque jour nos vies et qu’aucune mesure concrète ni procédures ne sont mises en place pour endiguer la propagation de l’épidémie. C’est bien tout le contraire qui se passe : jour après jour, nous sommes exposés à la négligence médicale ; nous recevons ainsi nos traitements avec beaucoup de retard. Beaucoup de nos camarades sont déjà morts ou sont sur la voie de mourir du fait de cette négligence médicale et sanitaire. Et c’est bien toutes ces pratiques de manquement au soin qui hantent, aujourd’hui d’autant plus, les prisonniers incarcérés dans les geôles de l’entité sioniste.

Tout cela se déroule au moment même où les autorités sanitaires sionistes expriment elles-mêmes leur incapacité à faire face au nombre exponentiel de personnes infectées par le coronavirus depuis que sa propagation ne fait que progresser. Notre seule voie de salut et notre seul espoir est l’arrêt de la propagation de cette pandémie et cela passe, notamment, par l’urgence de l’instauration de procédures de prévention et d’hygiène, alors qu’aujourd’hui, l’administration pénitentiaire sioniste ne nous fournit aucun matériel allant dans ce sens : nous n’avons droit à aucun ustensile stérilisé et encore moins à des masques et des gants de protection.Cette administration s’en tient à des procédures formelles qui se transforment le plus souvent en menaces au lieu de faire des tests de dépistages ou de prendre des mesures strictes de prévention.

Rien de tout cela ! Chacun sait que le seul contact que nous avons avec le monde extérieur passe uniquement par nos geôliers qui ne prennent aucune précaution pour éviter de nous contaminer par le coronavirus, lorsqu’ils entrent en contact avec nous. Alors que de leur côté, pour ce qui les concerne, ils sont attentifs à garder les distances réglementaires et à se procurer les traitements nécessaires pour se faire soigner. Nous tenons pour responsables de cette situation actuelle alarmante l’administration pénitentiaire, le gouvernement de l’occupation sioniste, tous ceux qui resteront silencieux face à cette situation et notamment tous ceux qui sont censés défendre les Droits de l’Homme. A tous les Hommes libres du monde entier, nous déclarons : « Ne nous laissez pas mourir sur nos lits de prisonniers, alors que l’épidémie se propage et que personne ne réagit pour nous protéger et éviter que nous périssions. Irez-vous jusqu’à nous demander de nous mutiner, comme l’a fait un certain nombre de prisonniers dans plusieurs pays du monde pour que nous soyons tués par balle avant de l’être par le coronavirus ? ».

Nous lançons ce cri d’alarme au monde entier vu l’urgence de notre situation. Et pour donner à voir le mauvais état de santé des prisonniers détenus dans les prisons de l’occupation sioniste, nous allons aussi vous présenter ici un bref topo de quelques-uns de ces malades. Précisons, cependant, que naturellement le nombre des malades incarcérés est bien supérieur aux seuls cas que nous mentionnons ici.

Voici donc quelques noms de prisonniers malades :
1. MOATASIM RADDAD : cancer de l’intestin et immunité très affaiblie
2. KHALED AL-SHAWISH : paralysé ; urine par une poche externe ; souffre d’un cholestérol très élevé ; allergies dans le sang
3. MANSOUR MOUQUADI : paralysé ; estomac en plastique ; urine à travers une poche externe
4. KAMAL ABU WAER : cancer de la gorge et difficultés respiratoires
5. AHMED SAADAH : accident vasculaire cérébral
6. WALID DAQQA : diverses maladies ; infection du sang, difficultés respiratoires, cancer traité en chimiothérapie
7. SAADI ALGHARABLY : infection aiguë de la prostate, hypertension, diabète et plusieurs maladies liées au vieillissement
8. ZAAMIL CHALOUF : sérieux trouble des fonctions cardiaques : son cœur fonctionne grâce à un pacemaker ; difficultés respiratoires
9. MIQQDAD AL-HAYED : lésion dans l’hémisphère gauche du cerveau ; difficultés respiratoires et maladies du système digestif
10. KHALIL MUSLIM BURAQAA : anomalies respiratoires et pulmonaires
11. ALAA IBRAHIM ALI : souffrant de tuberculose ; problèmes respiratoires et digestifs
12. AYMAN HASSAN AL-KURD : paralysie de la partie inférieure du corps et trouble du système nerveux et digestif
13. SALEH DAWOUD : souffre d’épilepsie et de problèmes respiratoires
14. MUHAMMED JABR AL-HOROUB : hépatite grave à la suite de négligences médicales
15. RAED AL-HOTARY : problèmes respiratoires, migraines et goutte
16. HAMZA AL KALOUTI : goutte ; infections intestinales et essoufflements
17. IBRAHIM ISSA ABEDA : maladie nerveuse et goutte
18. AZZEDDIN KARAJE : respiration artificielle
19. MUTAWAKIL RADWAN : caillots dans le sang ; problèmes respiratoires
20. OUSSAMA ABU AL-ASSAL : anomalies du système respiratoire et crises cardiaques récurrentes
21. KHALIL ABU NIMEH : problèmes respiratoires
22. FAWAZ BAARA : tumeur cérébrale et évanouissements récurrents
23. MAHMOUD ABU KHARABESH : crises respiratoires
24. FOUAD AL-SHOBAKI : maladies liées au vieillissement
25. ABDEL MOEZ AL-JAABA : accident vasculaire cérébral et cholestérol
26. NASRI ASSI : problème de thyroïde
27. MAHMOUD AL-TANANI : diabète, hypertension artérielle, cholestérol, problèmes rénaux et autres maladies
28. AHMED OBAID : caillots dans les jambes ; hypertension artérielle et cholestérol
29. MWAFAK AL-AROUQ : cancer de l’intestin
30. IBRAHIM ABUMAKH : leucémie
31. MUSSA SOUFAN : pneumonie
32. ISRAA JAABEES : brûlures sur tout le corps et amputations des doigts
33. YOUSSED ISKAF : problèmes cardiaques
34. NABIL HARB : intestins en plastique
35. YOURY AL-MASRY: inflammation des glandes

Prisonniers palmestiniens

Jeudi 26 mars, le Réseau de solidarité des prisonniers palestiniens de Samidoun organise une conférence sur la répression anti-palestinienne en Allemagne et en Europe avec Khaled Barakat, écrivain palestinien et coordinateur de la campagne pour libérer Ahmad Sa’adat. Les agents d’immigration allemands l’ont récemment interdit de séjour dans le pays pendant quatre mois. Khaled se bat en justice, mais cette lutte n’est pas individuelle. Elle fait partie de la résistance à une série d’attaques répressives contre la communauté palestinienne et contre ceux qui soutiennent le peuple palestinien. La conférence s’organisera en ligne sur ZOOM. Infos et inscriptions ici.

Conférence virtuelle sur la répression anti-palestinienne en Europe

Conférence virtuelle sur la répression anti-palestinienne en Europe