Lina Khattab, 18 ans, étudiante de l’Université de Birzeit et danseuse dans la célèbre et très populaire troupe de danse palestinienne El-Funoun, avait été arrêtée par les troupes israéliennes le 13 décembre 2014. Avec de nombreux autres étudiants, elle participait à une manifestation de soutien aux prisonniers politiques palestiniens, à l’occasion du 47e anniversaire de la fondation du FPLP. Les autorités israéliennes l’ont accusée de « jet des pierres » et de « participation à une manifestation illégale. » Le 16 février, Khattab a été condamnée à six mois de prison, trois années de probation, et $ 1.500 uniquement sur base de déclaration de policiers israéliens.

Alors qu’elle tentait de s’opposer à la destruction d’une maison à Gaza, Rachel Corrie, 23 ans, une militante pacifiste américaine, avait été écrasée par un bulldozer de l’armée israélienne. Sa famille a depuis tout tenté afin de faire comparaître l’armée israélienne devant les tribunaux. Après le refus en 2012 d’un juge israélien d’examiner la plainte pour homicide par négligence, les parents de Rachel Corrie ont appris que la Cour suprême israélienne venait de décréter que l’armée sioniste « n’est pas responsable » de la mort de la militante.

Palestine: Israël s’auto-absout pour la mort de Rachel Corrie
Palestine: Israël s’auto-absout pour la mort de Rachel Corrie

Fin décembre, des soldats israéliens arrêtaient une écolière de 14 ans, Malak al-Khatib au bord d’une route, où elle projetait, assurent-ils, de jeter des cailloux, un couteau à la main. Des faits qu’elle a avoués en détention et sur lesquels le juge s’est appuyé pour prononcer une peine de deux mois –réduite de deux semaines, comme le prévoit la loi israélienne pour les mineurs qui peuvent être incarcérés dès 12 ans. « Au bout de deux heures d’interrogatoire, le soldat m’a obligée à signer un papier en hébreu », affirme Malak dans la maison familiale vendredi. « Je ne reconnais aucun crime, je ne jetais pas de pierres, je n’avais pas de couteau », poursuit-elle.

Palestine: Libération de Malak al-Kathib (14 ans)

Chaque année, entre 500 et 700 enfants palestiniens comparaissent devant des tribunaux militaires israéliens; La loi israélienne autorise à juger un enfant devant une cour militaire à partir de 12 ans, un fait unique au monde, selon l’Unicef.

Malak al-Khatib, 14 ans, est désormais la plus jeune prisonnière palestinienne. Originaire du village de Beitin, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée, elle a été condamnée à deux mois de prison. Selon l’acte d’accusation dont l’AFP s’est procuré une copie, Malak « a ramassé une pierre » près de la route 60, empruntée par les colons israéliens, de plus en plus nombreux en Cisjordanie occupée. Elle avait un couteau « pour poignarder tout soldat qui viendrait l’arrêter », ont affirmé dans leur déposition les cinq officiers israéliens qui l’ont interpellée le 31 décembre. Après trois semaines de détention provisoire, Malak a été jugée par un tribunal militaire, le seul type de cour israélienne compétente dans les Territoires. Le 21 janvier, le tribunal militaire d’Ofer l’a condamnée à deux mois de prison et 1.500 dollars d’amende.

Palestine: Une fillette condamnée par un tribunal militaire

Israël a détruit en trois jours les maisons de 77 Palestiniens, pour moitié des enfants, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupées, selon l’ONU qui a enregistré en 2014 un nombre record de Palestiniens déplacés par ces démolitions. L’an passé, les autorités israéliennes ont détruit 590 structures appartenant à des Palestiniens à Jérusalem-Est et dans la zone C, forçant 1.177 personnes à se déplacer. Il s’agit du plus important déplacement de population enregistré en Cisjordanie depuis que l’ONU a commencé à recenser les déplacements de façon exhaustive en 2008.

Des émeutes ont éclaté dimanche à Rahat au sud de la Palestine lors des funérailles d’un bédouin, Sami al-Jaara, tué la semaine dernière par la police israélienne. Les émeutes ont fait un mort et une vingtaine de blessés. Les émeutes ont débuté lorsque les participants ont attaqué une voiture de police. Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes. Une grève générale avait été organisée dans le Néguev et de toutes les villes arabes pour protester contre le meurtre de Sami al-Jaara. Les militants ont appelé les habitants palestiniens du Néguev et les villes arabes en Israël pour participer à la procession funèbre.

Les services sécuritaires palestiniens poursuivent leur campagne répressive visant à étouffer les mouvements politiques des étudiants en Cisjordanie, notamment en procédant à des raids et des arrestations des membres de la section étudiante du Hamas et du Front Étudiant Progressiste, un mouvement de gauche qui est la section étudiante du FPLP. Ces deux organisations étudiantes ont organisé une journée de protestation, début décembre, à l’Université Al-Qods. Le FPLP a publié une déclaration dénonçant les arrestations politiques exercées par l’Autorité Palestinienne ainsi que la politique de coordination sécuritaire avec Israël.

Imam Dweikat, 17 ans, a été froidement abattu mardi par un soldat israélien dans la ville de Beita au sud de Naplouse. Un autre adolescent a été blessé qui a pu témoigner: « Dès que nous avons atteint le parc, nous avons vu un soldat israélien courir vers nous depuis une colline voisine. Il nous a tiré dessus à quatre reprises, mais nous avons réussi à nous échapper. Nous avons commencé à courir et puis tout à coup, d’un seul coup, une balle a frappé Imam directement dans le cœur. Imam est tombé au sol. Je me suis arrêté et j’ai couru vers lui, mais il m’a dit de m’enfuir. ’Cours ! On m’a tiré dessus’, s’écria-t-il. J’ai donc commencé à courir à nouveau, en espérant que je pourrais m’échapper et trouver de l’aide. Mais le même soldat qui a tiré sur Imam a ouvert le feu sur moi et m’a touché à la jambe. Malgré les saignements et la douleur, j’ai continué à courir. Une ambulance passait par là et quand elle s’est arrêtée, la première chose que j’ai dit au chauffeur, c’était que mon ami et moi ne jetions aucune pierre ou quoi que ce soit lorsque nous avons été pris pour cible. »

Une porte-parole israélienne a prétendu comme à l’habitude que les deux jeunes « lançaient des pierres sur une route voisine » – une excuse habituelle d’Israël pour justifier les meurtres de Palestiniens. Lorsqu’on lui a demandé quelle était exactement la « route à proximité », elle n’a pas répondu. Dans le même temps, dans un autre incident, les forces israéliennes d’occupation ont ouvert le feu sur un véhicule palestinien dans la ville de Beit Ummar au nord d’al-Khalil, blessant deux adolescents palestiniens. Mohammed Ibrahim Awad Sabri, âgé de 17 ans, a été blessé à la tête, et Ayish Khalid Sabri Awad, âgé de 19 ans a été blessé à la cuisse. Rien qu’au mois de décembre, Israël a tué ou blessé par balles 20 Palestiniens, dont sept adolescents. Depuis septembre 2000, à la suite de l’éclatement de la deuxième Intifada, au moins 9.100 Palestiniens ont été tués par les Israéliens, y compris 2.053 enfants, ce qui représente en moyenne un enfant palestinien tué tous les trois jours durant les 14 dernières années.

Jamil Ahmed Dweikat

Jamil Ahmed Dweikat

L’armée israélienne a tué par balles lundi un Palestinien en Cisjordanie occupée après des jets de pierres sur un de ses véhicules. L’âge et l’identité de la victime, tuée près de Naplouse, n’ont pas été précisés dans l’immédiat. Un autre Palestinien, âgé de 19 ans, a été blessé par les tirs de l’armée. Une vingtaine de Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne depuis juin en Cisjordanie.

Trois Palestiniens ont été blessés, dont l’un à la cuisse, après que Tsahal a ouvert le feu sur environ 50 Palestiniens qui jetaient des pierres sur les soldats, et s’étaient rassemblés pour manifester à la frontière. Le point de passage d’Erez entre Gaza et Israël aurait été fermé pour une période indéfinie par l’armée israélienne suite à de de ces affrontements. La manifestation à Erez a suivi des rassemblements à travers la bande de Gaza, y compris dans Shujaiya, un quartier de la ville de Gaza particulièrement touché pendant les bombardements cet été. Les manifestants protestaient contre la lenteur de la reconstruction de l’enclave.

Le point de passage de Erez

Le point de passage de Erez