Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police a une nouvelle tiré jeudi des balles en caoutchouc et gaz lacrymogènes contre des milliers d’ouvriers du textile du Bangladesh manifestant contre l’augmentation jugée ridicule de leur salaire minimum, les syndicats dénonçant pour leur part intimidations et arrestations (voir notre précédent article). Mardi, le comité du salaire minimum du secteur textile avait augmenté de 56,25% le salaire mensuel de base des quatre millions d’ouvriers du secteur, le portant à 12.500 takas (104 euros), mais ce montant a été jugé ridicule par les syndicats et rejeté. Les ouvriers du textile, qui manifestent depuis deux semaines, exigent un quasi-triplement du salaire mensuel, actuellement à 8.300 takas (70 euros). Des affrontements ont éclaté dans la ville industrielle de Gazipur, au nord de Dacca, où les ouvriers ont essayé de bloquer une route. Les manifestants ont incendié des piles de bois et lancé briques et pierres sur les forces de l’ordre. Plusieurs milliers d’ouvriers ont également quitté les usines d’Ashulia, en banlieue nord de Dacca, pour manifester. La police a arrêté Mohammad Jewel, l’un des organisateurs de la Fédération indépendante des ouvriers de l’habillement du Bangladesh. Un dirigeant local a également été arrêté. Au moins trois ouvriers sont morts depuis le début des manifestations.

Le prisonnier politique kurde Qassem Abasteh a été exécuté dimanche dans la prison de Qezel Hesar à Karaj après 14 ans d’emprisonnement. Agé de 44 ans, père de 2 enfants et résident de Mahabad, il avait été arrêté par les forces de sécurité le 16 décembre 2008 avec 6 autres civils kurdes des villes de Saqqez et Mahabad sous l’accusation de « propagande contre le régime ». Après plusieurs procès, Abasteh a été condamné à mort en juin 2017. La Cour suprême avait confirmé la peine.

Le Conseil d’État, qui avait suspendu la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre en août dernier après son annonce en Conseil des ministres en juin, a continué sur sa lancée ce jeudi 9 novembre en annulant définitivement la dissolution du collectif écologiste. Le mouvement va pouvoir poursuivre sa mobilisation. Un sérieux revers pour Gérald Darmanin qui avait annoncé sa volonté de le dissoudre le 28 mars (voir notre article)

Créés en janvier 2021 depuis la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, les SDT mobilisent contre des projets dangereux en pleine accélération du réchauffement climatique. Ce collectif, que Darmanin qualifie de « groupuscule », est un regroupement d’associations dont certaines sont implantées de longue date en France comme la Confédération paysanne ou Attac, d’autres plus récentes comme Extinction Rebellion.

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Quatre membre du DHKP-C ont été tués dans la nuit du 31 octobre, par les gendarmes turcs à Meriç, sur les rives du fleuve Evros, alors qu’ils tentaient de franchir clandestinement la frontière entre la Grèce et la Turquie. Harika Kızılkaya, Burak Ağarmış, Özkan Güzel, Erdoğan Çakır ont résisté aux forces de gendarmerie et ils ont été tué des armes à la main. Les militaires ont trouvé des explosifs sur place. Par ailleurs, le bureau d’enquête sur les crimes terroristes du parquet général d’Izmir a émis un ordre de détention à l’encontre de 19 personnes accusées d’appartenir au DHKP-C. 17 des suspects ont été arrêtés au cours de l’opération.

 

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La municipalité d’Atlanta souhaite construire un centre de formation pour les policiers, surnommé « Cop city », avec d’importantes infrastructures sur plus de 34 hectares et un coût de 90 millions de dollars (84 millions d’euros). Le complexe doit être bâti sur une des plus grandes forêts d’Atlanta, propriété de la ville, dans un quartier pauvre, majoritairement habitée par des Afro-Américains. Les opposants y dénoncent à la fois le renforcement des moyens de la police, qu’ils jugent raciste, et la destruction de l’espace naturel (voir nos articles sur cette lutte). En janvier dernier, une partie de la forêt était occupée par une ZAD. Lors d’une opération des autorités pour la déloger, un opposant a été tué par balles par un policier (voir notre article).

Lundi 6 novembre, 61 personnes inculpées ont été convoquées devant la justice. Elles sont accusées d’avoir participé à des actions contre le projet  « Cop City ». Parmi les 61 personnes accusées, 57 se sont présentées au tribunal dans le cadre d’une étape de la procédure judiciaire. Le document de mise en accusation évoque des heurts avec les forces de l’ordre et l’usage de cocktails Molotov. Certains sont également accusés de blanchiment d’argent et de « terrorisme ». Le regroupement d’autant de personnes dans une seule affaire est permis par une loi antimafia de l’État de Géorgie, la loi Rico. Elle prévoit des peines pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison. Y avoir recours — avec d’autres lois contre le terrorisme — avait été immédiatement dénoncé par des organisations de défense des droits humains.

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Mariam Abudaqa, 71 ans, arrivée en France de Gaza en septembre, avait fait l’objet d’un arrêté d’expulsion de France en raison de son appartenance au FPLP, et pour sa participation à une tournée de conférences en France sur les conditions de vie des Palestiniens de Gaza et/ou l’apartheid israélien (voir notre article). Une décision du tribunal administratif de Paris  avait suspendu l’arrêté d’expulsion du ministère de l’Intérieur, mais le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, a donné son feu vert mercredi à l’expulsion. Mariam Abudaqa, née dans le village de Bani Suheila à l’est de Khan Younis (dans la bande de Gaza), a un doctorat en philosophie. Résistante à l’occupation israélienne, elle est une combattante pour les droits des femmes et un soutien aux prisonnières politiques palestiniennes. Elle vit habituellement à Gaza et y préside le conseil d’administration de l’association féministe : Palestinian Development Women Studies Association.

Un paramilitaire anti-guérilla du 94e bataillon de la Border Security Force a été blessé mortellement par l’explosion d’un IED déclenché par les maoïstes. La charge a explosé lundi vers 16 heures lundi, alors que quatre équipes de vote escortées par du personnel de sécurité se dirigeaient vers leurs bureaux de vote de la zone de Chhotebethiya. Le paramilitaire a été transporté par hélicoptère à l’hôpital de Raipur où il est décédé.

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Le Tribunal national espagnol a décidé d’inculper plusieurs personnes, pour leur prétendue relation avec le « Tsunami Démocratique », mouvement apparu en 2019 en réaction à l’arrêt de la Cour suprême contre l’organisation du référendum sur l’indépendance de la Catalogne du 1er octobre 2017. Parmi les inculpés, le journaliste de Directa Jesús Rodríguez (photo), l’ancien président de la Generalitat Carles Puigdemont et le secrétaire général d’Esquerra Republicana de Catalunya Marta Rovira, que le tribunal accuse d’être les « coordinatrices politiques » de la plateforme qui a appelé à certaines des manifestations contre la décision judiciaire, comme la marche vers l’aéroport El Prat ou la fermeture de la route AP-7. Le tribunal fait relever les activités de « Tsunami Démocratique » du domaine du terrorisme parce que selon lui elles « mettent en danger l’intégrité physique de nombreux membres des Forces et Organismes de Sécurité agissant, des manifestants eux-mêmes, des voyageurs et des travailleurs de l’installation, en plus de la sécurité aérienne elle-même ». Le tribunal lie la manifestation de l’aéroport au décès d’un citoyen français à l’aéroport de Barcelone suite à une crise cardiaque lors de la mobilisation pour pour poursuivre les poursuites malgré la loi d’amnistie sur les causes liées au processus indépendantiste.

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Le prisonnier sahraoui Mohamed Lamine Abidine Haddi, est en détresse médicale dans la prison locale de Tiflet 2, à l’est de Rabat. Il est en grève de la faim depuis le 13 janvier. Mohamed Lamine Abidine Haddi est un des prisonniers politiques sahraoui du groupe de Gdeim Izik (voir notre article). L’administration pénitentiaire n’a effectué aucun examen médical lors de la grève de la faim menée par le détenu, elle exerce des pressions sur lui et l’a mis à l’isolement, lui interdisant de communiquer avec les autres prisonniers. Mohamed Lamine Abidine Haddi a été condamné à 25 ans d’emprisonnement suite à un jugement inique consécutif au démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010.