Dans la matinée du 15 août, environ 200 policiers anti-émeutes et les forces spéciales du SEK (Spezialeinsatzkommando) ont expulsé le squat Teppich Fabrik, qui avait été ouvert il y a plusieurs mois dans le quartier de Friedrichshain, à Berlin. Vendredi dernier, il y a eu un rassemblement de solidarité devant le bâtiment qui faisait obstacle à un projet de gentrification de Friedrichshain. Comme les policiers avaient depuis plusieurs jours établi un contrôle filtrant à l’entrée (laissant sortir des occupants et n’en laissant pas entrer), il n’y avait qu’un petit groupe de personnes dans le bâtiment.

Véhicule d'assaut de la police lors de l'expulsion du squat

Quelque 500 néo-nazis ont manifesté ce samedi à Berlin pour commémorer la mémoire de Rudolf Hess, le dauphin d’Adolphe Hitler mort il y a 30 ans. Plusieurs contre-manifestations antifas ont été organisées qui, malgré le dispositif policier, ont réussi à bloquer la manifestation fasciste. Celle-ci devait se rendre dans la Wilhelmstrasse, où se trouvait à l’époque la prison de Spandau, là où Hess s’est suicidé. La police a procédé à des interpellations.

Arrestation d'un contre-manifestant

Vers 6h du matin, 10 policiers armés de la Unterstützungskommandos (Commando de Soutien, une brigade spéciale) ont perquisitionné un appartement en colocation à Munich au motif que l’un des habitants possédait un drapeau des YPG et en avait posté une photo sur Facebook en mars dernier. Le drapeau fait partie des nombreux symboles interdits par l’état allemand, aux côtés du drapeau du PKK et du drapeau où figure le visage d’Abdullah Öçalan (le leader du PKK), entre autres. Le propriétaire du drapeau était en vacances, la police a saisit du matériel informatique et pris l’identité des personnes qui se trouvaient sur place. La position des autorités allemandes à l’égard du PKK et plus particulièrement des YPG est particulière. L’Allemagne est très répressive à l’égard du mouvement de libération kurde et possède des lois spéciales lui permettant de poursuivre les personnes qui sont recherchées en Turquie même si elles n’ont rien commis d’illégal aux yeux de la loi allemande (la loi 129b) Plusieurs internationalistes allemands ont combattus dans les rangs des YPG, et des opérations tactiques auraient déjà eu lieu entre des militaires allemands et les YPG (notamment pour exfiltrer une famille de nationalité allemande dont plusieurs membres étaient prisonniers de Daech).

Drapeau des YPG

La semaine de la solidarité avec les manifestants arrêtés à Hambourg au début de juin lors des initiatives anti-G20 a reçu des échos dans plusieurs pays. À Moscou, une manifestation sauvage a eu lieu devant le Centre allemand des visas. Des rassemblements ont également eu lieu à Moscou devant l’ambassade l’ambassade allemande et à Kaliningrad devant le consulat allemand. Des tags ont été peints à Moscou, Saint-Pétersbourg, Naberezhny Chelny, Chelyabinsk et Irkoutsk. D’autres initiatives solidaires ont eu lieu à Moscou, Penza et Nijni Novgorod.

Voir les initiatives dans les autres pays

Devant le Centre allemand des visas à Moscou

Dans la nuit du 16 au 17 juillet, des anarchistes ont mené une action contre l’ambassade d’Allemagne à Paris, en soutien aux inculpés de Hambourg, dénonçant ainsi la répression subie lors des manifestations anti-G20. La façade de l’ambassade a été taguée, notament d’un « Welcome 2 hell », ses vitres attaquées à coups de marteau et la porte d’accès au public embrasée au cocktail molotov.

Lire le communiqué

Un des tags

Sur les 56 arrestations judiciaires effectuées durant le G20, 35 personnes sont toujours détenues dont 22 militants internationaux. Parmi ces derniers: 6 Italiens, 3 Français, 2 Néerlandais, un Espagnol, un Suisse, un Hongrois, un Serbe, un Sénégalais, un Roumain, un Autrichien, un Polonais et un Tchèque. Les internationaux sont gardés en détention parce que l’état allemand prétend un « risque de fuite ».

Les adresses des 6 Italiens

RICCARDO LUPANO
Jva billwerder
Dweerlandweg n° 100
22113 hamburg
Germany

EMILIANO PULEO
Jva billwerder
Dweerlandweg n° 100
22113 hamburg
Germany

ORAZIO SCIUTO
Jva billwerder
Dweerlandweg n° 100
22113 hamburg
Germany

ALESSANDRO RAPISARDA
Jva billwerder
Dweerlandweg n° 100
22113 hamburg
Germany

MARIA ROCCO
Jva billwerder
Dweerlandweg n° 100
22113 hamburg
Germany

FABIO VETTOREL
Hahnofersand
21635 Jork
Germany

G20 à Hambourg

Comme nous l’avions annoncé dans un précédent article, une manifestation a eu lieu aujourd’hui pour la libération des prisonniers révolutionnaires de l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) à l’occasion d’une nouvelle audience dans le cadre de leurs procès.

Affiche pour exiger la libération des prisonniers de l'ATIK

Le 14 juillet prochain aura lieu une nouvelle audience à Munich en Allemagne contre les 10 prisonniers révolutionnaires de l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe). Les 10 ont été arrêtés en Allemagne, France, Grèce et Suisse sous les ordres des autorités turques le 15 avril 2015. Les 10 sont détenus dans des conditions de détention dures avec isolement et contacts limités avec leurs avocats et leurs proches. Ils sont accusés d’être membre du TKP/ML (Parti Communiste de Turquie / Marxiste-Léniniste). Le TKP/ML n’est pas une organisation illégale en Allemagne, mais bien en Turquie. Les lois 129a et 129b permettent à l’état allemand de poursuivre des personnes si elles sont membres d’une organisation qui est illégale ailleurs, ces lois sont essentiellement utilisées pour réprimer l’immigration politique turque et kurde.
A cette occasion, l’UPOTUDAK (Comité International de Solidarité avec les Prisonniers Politiques) appelle à un rassemblement de soutien à midi à Munich le même jour.

Un parisien a été arrêté à Hambourg lors de la mobilisation autour du sommet du G20, puis incarcéré en Allemagne, il risque plusieurs semaines de prison préventive dans l’attente de son jugement. Il fait partie des quelques étrangers arrêtés dont l’Allemagne compte faire des exemples suite à l’énorme débandade policière qu’a été ce contre-sommet.

Un Pot Commun a été ouvert pour récolter des fonds solidaires à lui, ainsi qu’aux éventuels autres Français incarcérés. Voir le Pot Commun ici.

Solidarité avec un Parisien arrêté à Hambourg

De nouveaux heurts ont éclaté dimanche matin dans les rues de Hambourg, après la fin du sommet du G20. Des manifestants se sont regroupés après la clôture du sommet dans le quartier de Schanzenviertel, bastion local de la gauche radicale, à quelques centaines de mètres du centre des congrès où s’est tenu le G20, et où avaient déjà eu lieu plusieurs affrontements depuis jeudi. Armés de bouteilles et s’en prenant à des véhicules, qu’ils ont notamment incendiés, les manifestants ont été repoussés par la police à coup de gaz lacrymogène et de canons à eau.

Le Schanzenviertel, est encore loin du retour à la normale. Les façades sont couvertes de tags et de graffitis, le bitume brûlé et les rues dépavées. Plus un distributeur de billets ou un parcmètre ne fonctionne et le mobilier urbain est en ruines. Au total, 476 policiers ont été blessés lors des affrontements, a indiqué la police de la ville allemande dimanche midi. Depuis le début des opérations de police le 22 juin, 186 personnes ont été arrêtées.

Les derniers affrontements ce dimanche matin à Hambourg