En Grèce, chaque 6 décembre les militants commémorent l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulous, jeune de 15 ans tué par la police, à cette date, en 2008. Cette année, la mobilisation était interdite par les autorités qui ont procédé à l’arrestation de plus de 400 personnes dans la journée (voir notre article). Un militant anarchiste français était dans le lot mais il n’a pas été relâché comme tous les autres à l’issue de sa garde à vue. Il s’est vu notifier un avis d’expulsion en tant que « danger à l’ordre public » ainsi qu’une interdiction de territoire de 7 ans. D’abord transféré dans les cellules des services de l’immigration à Petrou Ralli, il a depuis été envoyés dans le centre de rétention d’Amygdaleza dans la banlieue d’Athènes. Le tribunal administratif à entérinée l’avis d’expulsion et le compagnon est aujourd’hui dans l’attente de son recours en justice. Un rassemblement de solidarité a eu lieu. Voir un message d’Errol

Errol

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Mardi 8 décembre, neuf personnes avaient été arrêtées dans plusieurs lieux en France : à Toulouse, en Dordogne, dans le Val-de-Marne ou encore à Rennes. Une opération de police a ciblé un squat toulousain. La police affirme que ses perquisitions ont permis de saisir des éléments pouvant être utilisés pour la fabrication d’explosif type TATP, une petite quantité d’explosif déjà fabriqué, ainsi que des des armes. Sur ces neuf, sept ont été inculpées vendredi 11 d' »association de malfaiteurs terroriste ». Cinq ont été placés samedi en détention provisoire et les deux autres sous contrôle judiciaire. Ces sept personnes avaient été présentées vendredi à un juge d’instruction antiterroriste. Ces militants, six hommes et une femme, âgés de 30 à 36 ans, sont accusés d’avoir envisagé des actions violentes, ciblant notamment des policiers. Parmi elles, Florian, un militant anarchiste, ancien internationaliste ayant combattu au Rojava.

Eric King est un antifasciste incarcéré depuis septembre 2014. Il a été condamné à 10 ans de prison après avoir été accusé de tentative d’incendie d’un immeuble gouvernemental (inoccupé) en soutien au soulèvement de Ferguson, dans le Missouri. En 2018, un lieutenant des services d’enquête spéciaux (SIS), un service fédéral qui surveille les personnes considérées comme des menaces pour le système carcéral s’en est pris à King, qui s’est défendu, entraînant l’intervention de quatre gardiens qui ont frappé King à la tête, au visage, au ventre et aux côtes. Il a été attaché pendant huit heures par les poignets et les chevilles, dans une mare de son propre sang et de son urine.

King s’est vu refuser à plusieurs reprises des soins médicaux, du courrier et des visites d’avocat. Un autre membre du SIS lui a dit qu’il se verrait refuser l’accès à son avocat jusqu’à ce qu’il signe une déclaration selon laquelle il avait frappé Wilcox en légitime défense. King a signé et a été transféré à la prison de Leavenworth au Kansas et l’a placé à l’isolement pendant environ un an, ce qui signifiait qu’il ne pouvait voir ni parler à personne et qu’il était interdit de lire des livres et de conserver des photos dans sa cellule. Il a ensuite été transféré à la prison de McCreary dans le Kentucky, une prison fédérale à sécurité maximale. Le personnel ne l’a laissé sortir de l’isolement que pour le conduire dans la cour à un groupe de suprémacistes blancs (Aryan Brotherhood) à qui ils avaient dit que King était antifa. King a été agressé et remis en isolement.

Le 29 août 2019, King a été inculpé pour « agression contre un fonctionnaire fédéral » lié à l’attaque du lieutenant du SIS. S’il est reconnu coupable, King risque jusqu’à 20 ans de prison fédérale en plus de sa peine de 10 ans. En août 2019, King a été transféré à la prison d’Englewood dans le Colorado, où les persécutions ont continué. En septembre, la prison a révoqué les droits de visite de son partenaire en raison de son « idéologie ». En savoir plus

 

 

Le procureur de la République de Russie a requis des peines de 6 à 18 ans de prison pour les cinq anarchistes comparaissant à Penza devant le tribunal militaire du district de la Volga. L’accusation a demandé 18 ans pour Dmitry Pchelintsev, 16 ans pour Ilya Shakursky, 14 ans pour Andrei Chernov, 13 ans pour Maxim Ivankin, 10 ans pour Mikhail Kulkov, 9 ans pour Vasily Kuksov et 6 ans pour Arman Sagynbayev à 6 ans. Il a demandé que tous les prévenus, à l’exception de Kuksok et Sagynbayev, soient envoyés dans des colonies pénitentiaires à sécurité maximale.

Tous les prévenus sont accusés d’implication dans une « communauté terroriste ». Pchelinsky et Shakursky sont accusés de l’avoir organisée. En outre, certains des accusés sont accusés de possession illégale d’armes à feu, d’explosifs, etc.. L’affaire pénale contre le « Réseau » a été lancée en octobre 2017. Selon le FSB, onze jeunes hommes de Penza et de Pétersbourg ont organisé le « Réseau » pour renverser le gouvernement. Les accusés ont été battus et torturés à l’électricité. Certains ont rétracté les aveux qu’ils avaient faits dans les jours qui ont suivi leur arrestation.

Mercredi 18 novembre, six agent de police sont intervenus dans un appartement stéphanois pour faire retirer un drapeau anarchiste qui flottait au balcon. D’abord averti.e.s ce matin par le voisinage que la police patrouillait devant leur domicile, les habitant·es ont ouvert aux agents se trouvant à leur porte. Étant confiné.e.s dans un contexte où les luttes sociales sont mises à bas et où les possibilités de contestation sont on ne peut plus réduites, les habitant.e.s des lieux avaient hissé un drapeau anarchiste, en symbole de contestation et d’espoirs autour des évènements actuels. Les policiers ont contrôlé l’identité des habitant·es et ont menacé de leur envoyer le RAID (l’unité d’intervention d’élite de la police française) pour « défoncer leur porte ». Plus d’infos ici.

La police intervient pour faire enlever un drapeau anarchiste d'un balcon

La police intervient pour faire enlever un drapeau anarchiste d’un balcon

Le 12 novembre, la cour d’appel a remis son verdict à l’encontre des anarchistes poursuivis pour « association de malfaiteurs » (voir nos articles ici et ici). Deux personnes ont été condamnées à 10 mois avec sursis (pour une période de 5 ans), une personne à 8 avec sursis (sur une période de 5 ans), une personne à 6 mois avec sursis (sur une période de 3 ans), cinq personnes avec suspension de prononcé de la condamnation et une personne acquittée. Deux des inculpés avaient été acquittés en première instance.

Affichage solidaire à Bruxelles

Le procès contre les trois anarchistes inculpé.e.s dans l’affaire du Parkbank (voir notre article) touche à sa fin, après presque 50 journées d’audiences. Après que le Procureur général, dans son réquisitoire, ait exigé trois ans et demi de prison pour un des inculpé.e.s et trois ans pour les deux autres, la défense prononcera son plaidoyer mardi prochain. Le verdict est attendu pour jeudi 5 novembre. Un appel à la solidarité est lancé. Mercredi 4 novembre, la veille de la fin du procès, il y aura une manifestation solidaire à Hambourg. Le jour du prononcé du verdict est prévu un rassemblement devant le palais de justice, à partir de 9 heures. Plus d’informations sur : parkbanksolidarity.blackblogs.org

 

Ces 8, 9 et 16 octobre 2020 avait lieu le procès en appel contre une douzaine d’anarchistes inculpés notamment “d’association de malfaiteurs”. Suite à leur acquittement déclaré en mai 2019 par la juge, le procureur avait, en effet, décidé de faire appel (voir notre article). Seul un militant inculpé était présent, lors du procès en appel. Il a refusé de répondre aux questions du juge. Le procureur Malagnini a requis des peines plus « sévères » (sic) qu’en première instance. Ces peines demandées vont de 3 à 6 ans de prison ferme « non-amménageables ». Le rendu de jugement sera prononcé le 12 novembre à 14h. Plus d’infos ici.

Affichage solidaire à Bruxelles

Affichage solidaire à Bruxelles

Abtin Parsa est un ancien prisonnier politique anarchiste d’Iran qui a été emprisonné pendant un an et demi (2014-2015), en Iran. Il a quitté l’Iran pour la Grèce en 2016, alors qu’il était surveillé par le régime iranien. Ayant reçu l’asile politique, en 2017, Abtin Parsa a rapidement rejoint le mouvement de résistance en Grèce [Voir erratum]. Il y a quelques mois, Abtin Parsa est parti vers les Pays-Bas pour y demander l’asile politique, ce qui lui a été refusé. Il risque maintenant l’extradition vers la Grèce, et donc vers l’Iran. Un appel à la solidarité avec Abtin Parsa a été lancé pour l’empêcher.

Erratum : Contrairement à ce qui était écrit précédemment dans l’article :

  • Abtin Parsa n’a jamais été accusé par l’État grec d’appartenir à l’Organisation Auto-Défense Révolutionnaire, et il n’a aucune connexion à cette organisation (une appartenance exclusivement revendiquée par Dimitris Chatzivasileiadis) ;
  • Abtin Parsa n’était pas « membre » du squat GARE, et ne le fréquentais pas lorsque celui-ci a été réprimé à trois reprises.
  • Abtin Parsa n’a ni été accusé d’avoir participé à la résistance armée, ni « d’activité terroriste ». Il a été accusé d’incitation au terrorisme pour des propos qu’il a tenu au sujet des interventions militaires contre les migrants à la frontière Grèce-Turquie, ainsi que d’avoir refusé de donner ses empreintes digitales. S’il a effectivement été accusé de port d’arme, il en a été acquitté ;
  • L’article contenait des informations vagues, inadéquates et mal-traduites, issues de la propagande médiatique grecque ;
  • Le lien vers la source, erronée, a été supprimé.
  • Une réponse à cet article a été faite sur Indymedia Athènes et peut-être lue ici.
Un militant anarchiste menacé d'extradition vers la Grèce

Un militant anarchiste menacé d’extradition vers la Grèce

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