Samedi 20 février à Paris, le groupe d’extrême droite Génération Identitaire manifestait contre le projet de sa dissolution par le gouvernement français. A l’appel de plusieurs organisations, une contre-manifestation était organisée. Seulement le rassemblement antifasciste a été interdit par la préfecture. La police a procédé dès le début de celle-ci à des contrôles d’identité, a dressé des amendes pour rassemblement interdit et a procédé à plusieurs interpellations, dont celle du Gilet Jaune Jérôme Rodrigues. Ce dernier a fait 3 heures et demie de garde à vue avant d’être relâché.

Voir la vidéo de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue.

Mercredi 20 janvier, le tribunal provincial de Saragosse a condamné à 6 ans de prisons quatre antifascistes qui avaient manifesté contre le parti d’extrême-droite Vox le 17 janvier 2019. Francisco Javier AV, Antonio Daniel LD, Adrián LR et Imad MB avaient été arrêtés durant la manifestation et étaient poursuivis pour troubles de l’ordre public (voir notre article). Ils étaient également accusés d’avoir lancé des objets sur des policiers et d’en avoir blessé six. Cela s’est avéré impossible à prouver. Un agent a cependant prétendu avoir reconnu un des militants qui l’aurait blessé. Celui-ci, Imad MB, écope ainsi d’une amende de 480 euros en plus de sa peine de prison.

Les affrontements de Saragosse

Les affrontements de Saragosse

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En juillet, des militants de l’Irish Republican Socialist Party (IRSP), rejoints par d’autres antifascistes, avaient expulsé du quartier de Fountain Street, à Belfast, une délégation d’extrême-droite qui était en train de distribuer des tracts racistes aux passants. Les antifascistes ont mis les fascistes (du Parti de la liberté irlandais) en fuite, ont détruit leur stand et jeté leurs tracts. Cette semaine, la police de l’Irlande du Nord (PSNI)  a rendu visite à une demi-douzaine de membres de l’IRSP les prétendant instigateurs de l’incident et les menaçant de poursuites. Les policiers ont aussi interrogé d’autres membres de l’IRSP à ce sujet. C’est un nouvel exemple de l’accointance entre la PSNI à l’extrême droite. Cet été, la PSNI avait déjà tenté d’inculper et de condamner les organisateurs d’une manifestation à Belfest en soutien à Black Lives Matter.

Eric King est un antifasciste incarcéré depuis septembre 2014. Il a été condamné à 10 ans de prison après avoir été accusé de tentative d’incendie d’un immeuble gouvernemental (inoccupé) en soutien au soulèvement de Ferguson, dans le Missouri. En 2018, un lieutenant des services d’enquête spéciaux (SIS), un service fédéral qui surveille les personnes considérées comme des menaces pour le système carcéral s’en est pris à King, qui s’est défendu, entraînant l’intervention de quatre gardiens qui ont frappé King à la tête, au visage, au ventre et aux côtes. Il a été attaché pendant huit heures par les poignets et les chevilles, dans une mare de son propre sang et de son urine.

King s’est vu refuser à plusieurs reprises des soins médicaux, du courrier et des visites d’avocat. Un autre membre du SIS lui a dit qu’il se verrait refuser l’accès à son avocat jusqu’à ce qu’il signe une déclaration selon laquelle il avait frappé Wilcox en légitime défense. King a signé et a été transféré à la prison de Leavenworth au Kansas et l’a placé à l’isolement pendant environ un an, ce qui signifiait qu’il ne pouvait voir ni parler à personne et qu’il était interdit de lire des livres et de conserver des photos dans sa cellule. Il a ensuite été transféré à la prison de McCreary dans le Kentucky, une prison fédérale à sécurité maximale. Le personnel ne l’a laissé sortir de l’isolement que pour le conduire dans la cour à un groupe de suprémacistes blancs (Aryan Brotherhood) à qui ils avaient dit que King était antifa. King a été agressé et remis en isolement.

Le 29 août 2019, King a été inculpé pour « agression contre un fonctionnaire fédéral » lié à l’attaque du lieutenant du SIS. S’il est reconnu coupable, King risque jusqu’à 20 ans de prison fédérale en plus de sa peine de 10 ans. En août 2019, King a été transféré à la prison d’Englewood dans le Colorado, où les persécutions ont continué. En septembre, la prison a révoqué les droits de visite de son partenaire en raison de son « idéologie ». En savoir plus

 

 

Jeudi 26 novembre, se tenait une audience à la Cour d’Appel de Paris pour décider de la modification du contrôle judiciaire d’Antonin Bernanos. La Chambre de l’Instruction a encore une fois rejeté cette demande. Antonin Bernanos a été incarcéré, puis soumis à un contrôle judiciaire des plus strictes dans le cadre d’une affaire où la seule preuve retenue contre lui est le témoignage d’un militant identitaire (voir nos articles ici et ici). Plus d’infos ici.

Antonin Bernanos

Plus de 3000 personnes ont participé samedi après-midi à Bâle à une manifestation antifasciste. Cette manifestation se déroule dans le contexte du procès contre « Basel Nazifrei. Pour rappel après une contre-manifestation à un rassemblement de l’association nationale de droite Pnos qui avait donné lieu en 2018 à des affrontements entre militants antifascistes et fascistse (voir notre article au sujet de la manifestation).

Une série de procès est encore en cours au tribunal correctionnel de Bâle depuis l’été contre plus de 50 participants à la manifestation à l’époque. Lors des procès déjà tenus, les accusés ont été condamnés à des peines de plusieurs mois d’emprisonnement, principalement pour émeute, notamment dans le cas d’une jeune femme, à huit mois ferme. Samedi, les participants au rassemblement ont déclaré qu’ils s’étaient réunis pour manifester leur solidarité avec les condamnés.

 

Suite à un affrontement avec des fascistes en avril 2019 (voir notre article), le militant antifasciste Antonin Bernanos a été arrêté puis incarcéré pendant 6 mois. Depuis octobre 2019, il est sous un contrôle judiciaire très contraignant malgré la faiblesse du dossier. À l’appel du collectif Libérons-Les et soutenu par de nombreuses organisations, un rassemblement est organisé pour la levée immédiate du contrôle judiciaire du militant de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue devant la Cour d’appel de Paris le jeudi 26 novembre dès 13H.

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Le jeudi 5 novembre, plusieurs perquisitions de domiciles d’antifascistes ont eu lieu à Leipzig, ordonnées par le parquet général fédéral. Au cours de ces recherches, Lina a été arrêtée et mise en détention. L’accusation porte sur plusieurs attaques contre des fascistes et la constitution d’une association de malfaiteurs au sens de l’article 129 du code pénal, dont le but est de « perpétrer des attaques contre des personnes de la scène de droite ». Le 6 novembre, la Haute Cour fédérale a confirmé le mandat d’arrêt contre Lina. la nuit même, une manifestation surprise de 250 antifascistes a eu lieu à Leipzig, qui a amené à des affrontements avec la police (photo).

L’arrestation de Lina fait suite à des enquêtes qui avaient conduit à des perquisitions à Berlin, Weimar et Leipzig dès le 10 juin. Quatre personnes « de la scène de droite » auraient été attaquées par plusieurs personnes la nuit du 14 décembre 2019. Cette même nuit, cinq personnes, désormais accusées dans le cadre de la procédure, ont été arrêtées dans les environs d’Eisenach et placées en détention pendant 12 heures. Un mois après ces perquisitions, Lina a de nouveau été perquisitionnée, à deux reprises et à deux adresses, en juillet dernier et un mandat d’arrêt a été émis contre elle.
En savoir plus: https://freiheitfuerlina.noblogs.org

C’est le 3 octobre 1990 que la République démocratique allemande a été annexée par la République fédérale. Le mouvement fasciste allemand Der III. Weg (« La Troisième Voie ») a organisé une marche à Berlin pour en célébrer l’anniversaire. L’événement a attiré un grand nombre de contre-manifestants antifas qui ont bloqué l’itinéraire des fascistes en organisant un important sit-in à Lichtenberg. La police est intervenue en force pour ouvrir la voie aux fascistes. Des affrontements ont alors eu lieu, les policiers essuyant des jets de projectiles. Malgré plusieurs arrestations, le sit-in de masse s’est maintenu. Les 250 ou 300 fascistes ont d’abord tenté de forcer la voie, s’affrontant eux aussi à la police, avant d’accepter d’emprunter un autre chemin écourtant leur manifestation.

Arrestations d’antifas au sit-in de Lichtenberg

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